Cameron Hughes débarque à San Francisco pour un road-movie à travers la Californie. Le but de son voyage : explorer le rêve californien. Il veut découvrir tout ce qui a façonné la légende.
Il part ainsi à la rencontre de cette terre qui a inspiré tant de générations de pionniers. Il va comprendre que les hommes qui ont porté et portent encore aujourd’hui le rêve californien ont suivi diverses motivations : ruée vers l’or, liberté d’expression, rêve de gloire, conquête de l’espace, goût d’entreprendre ou simplement promesse de jours meilleurs…
Sur sa route, il recueille des témoignages et sonde une incroyable variété de paysages naturels et de décors urbains : la réserve naturelle de Yosemite, les rues de San Francisco, la Vallée de la Mort, la Silicon Valley…
Sunset Bld est allé à sa rencontre pour en savoir plus sur lui, sur ses motivations et sur le film…
Jean-Christophe : Cameron Hughes, bonjour ! Vous êtes le réalisateur et producteur du film-documentaire « California Dream 3D ». Comment est né ce projet d’exploration du rêve californien ?
Cameron Hughes : bonjour Jean-Christophe ! L’élément déclencheur, c’est l’arrivée de la 3D au cinéma qui, pour un réalisateur, interpelle et aiguise la curiosité. J’ai toujours été attiré par la 3D relief, celle des parcs d’attractions, et j’ai voulu comprendre comment je pouvais m’approprier cette technologie et l’utiliser à bon escient pour apporter quelque chose de plus au public que la 2D ne permet pas. Le projet est né il y a 2 ans déjà et celui d’un documentaire – voyage – découverte m’a semblé le plus simple pour débuter. Ensuite, le choix de la Californie parce que je connaissais bien cette destination, j’y avais déjà tourné plusieurs fois et je savais qu’elle était riche d’une grande diversité de paysages, de différentes cultures… Voilà pourquoi le choix s’est fait très naturellement pour moi vers ce thème du rêve californien.
Ce film est à la fois un road-movie, un reportage, une galerie de portraits… Quelles sont les difficultés d’un tel exercice ?
Je ne voulais pas faire un documentaire qui soit uniquement une galerie de paysages ou un documentaire de société trop engagé. Je cherchais à réaliser un portait géographique et humain assez objectif, sans tomber dans le cliché de la belle image ou du film moralisateur sur la société américaine !
Vous vous êtes donc davantage posé comme un témoin ?
Tout à fait ! Que ce soit un voyage que tout le monde pourrait faire ! La première intention, c’est de faire gouter la Californie aux spectateurs. Un film généreux, une invitation au voyage… Et là dessus, la 3D permet de s’immerger et de faire ce voyage par procuration.
Quel accueil avez-vous rencontré sur place ?
L’accueil a été très bon, comme à chaque voyage aux États-Unis d’ailleurs ! L’expérience a été très riche dans les rencontres que j’ai pu faire, des immigrés clandestins au petit-fils de John Wayne… Ce qui m’a frappé, c’est l’aspect cosmopolite d’une population qui a toujours su vivre ensemble.
Selon vous, le rêve californien est-il toujours d’actualité ?
Oui ! Ce que montre ce film, c’est ce code génétique des pionniers, partis avec la ruée vers l’or et que l’on retrouve aujourd’hui encore dans cette culture de bâtisseurs, ces gens qui partent de rien, qui ne se découragent pas, qui entreprennent, qui vont de l’avant ! Aujourd’hui, les nouveaux filons, c’est Hollywood, la Silicon Valley, les nouvelles technologies… Reste donc cette envie d’aller toujours plus loin ! Je pense que le rêve californien, il existe pour celui qui y croit. Il y a là-bas un état d’esprit d’entreprise, et le courage de porter haut ses ambitions ! Vous savez, mon grand-père maternel était soldat britannique et s’était engagé dans l’armée américaine à la libération de Paris. C’est vrai que j’étais intrigué de savoir pourquoi il s’était engagé pour combattre au nom des valeurs d’un pays qui n’était pas le sien et pourquoi il croyait tant au rêve américain. Ce film était donc l’occasion pour moi de faire un état des lieux du rêve américain et de savoir ce qui restait des idéaux de mon grand-père…
Votre film a été capté en 3D. Au cinéma, cette technique apporte des résultats plus ou moins heureux. Comment en avez-vous fait une vraie valeur ajoutée ?
Pour parler très franchement, je trouve que la 3D est souvent utilisée à mauvais escient au cinéma, notamment comme un instrument marketing. Et c’est très dommage ! Pour moi l’intérêt du relief, c’est l’immersion et le réalisme que l’on apporte aux spectateurs. Cela exige notamment des plans plus longs. La 3D ne peut pas être une option de la 2D, elle a son propre langage… Je pense (et j’espère) que ce film apportera une nouvelle expérience au cinéma…
Merci Cameron Hughes d’avoir répondu à nos questions ! Sunset vous souhaite le meilleur pour « California Dream » ! Merci également à toute l’équipe de production et au réseau des cinémas CGR qui nous permet de vous offrir 50 places pour assister à la projection du film le 29 novembre prochain.
- Crédits photos : Cameron Hughes Production, Frédérique Niquet-Chatelet, D. Nicoletta, G. Bauer, C. Gregoriades