Quelques jours seulement après l’investiture de Donald Trump à la présidence des États Unis d’Amérique, les scientifiques américains et le National Park Service entrent en résistance ! Après avoir suivi cette affaire en rongeant notre frein devant nos écrans, nous avons décidé de nous en faire l’écho. D’abord, parce que la liberté d’expression est une valeur fondamentale. Ensuite, parce que nous, voyageurs et amoureux des USA, ne pouvons rester dans le silence. A notre modeste niveau, nous souhaitons montrer combien nous sommes sensibles à l’avenir des parcs naturels américains et à la réalité des changements climatiques à venir…
Comment en est-on arrivé là ?
Tout a commencé le 20 janvier dernier par la diffusion de 2 photos comparatives du National Mall à Washington DC, l’une prise lors de l’investiture de Barack Obama en 2009, l’autre lors de l’investiture de Donald Trump le jour-même. L’écart d’affluence semble très net.
Ces photos réalisés par le New York Times ont été largement partagées sur la toile, jusqu’à être retweetées par le National Park Service (qui gère le National Mall).
Sauf que le NPS n’est plus autorisé à publier des estimations de foule depuis une polémique autour de la Million Man March en 1995 (lire à ce sujet l’article du Washington Post du 9 octobre 2015).
La réaction
Le Département de l’Intérieur a immédiatement demandé des explications au NPS, ordonné la suppression du fameux tweet et interdit (temporairement) toute nouvelle publication sur l’ensemble des comptes Twitter des parcs américains (officiellement pour vérifier que le compte du NPS n’avait pas été piraté).
Dès le lendemain, samedi 21 janvier, le NPS a eu à nouveau l’autorisation de twitter (à condition toutefois de ne pas parler politique) et a dû présenter des excuses.
Parallèlement à cela, l’Agence de Protection de l’Environnement et le Département de l’Agriculture se sont vus demander par la nouvelle administration de retirer de leur site web les pages consacrées au changement climatique.
Si, dès le lendemain, la Maison Blanche a fait marche arrière concernant ces pages, reste que les budgets de recherches sur le climat de l’EPA sont aujourd’hui gelés pour une durée indéterminée (la source de cette information n’a pas été révélée), l’EPA n’est plus autorisée à communiquer publiquement et toutes leurs informations devront désormais être vérifiées par l’administration Trump.
La situation commençant à sérieusement s’envenimer, le 23 janvier, une équipe de scientifiques de l’Université de Pennsylvanie a lancé une large opération de sauvetage de données, soit 1,5 téraoctet de données climatiques sauvegardées !
La censure
Le mardi 24, des membres du National Park Service ont décidé de passer outre l’interdiction de communiquer sur le climat, et le parc national des Badlands a publié sur Twitter des messages éducatifs et d’informations concernant le réchauffement de la planète. La réponse ne s’est pas faite attendre et le compte Twitter des Badlands a été immédiatement clôturé, entraînant la création de comptes de soutiens comme le BadlandsNPSFans. Le compte Twitter des Badlands a depuis été rouvert.
La résistance
Dans ce contexte malsain de censure et de crainte, bon nombre d’employés du National Park Service ont décidé de rentrer immédiatement en résistance et d’organiser la riposte afin de sensibiliser l’opinion publique. Ainsi, deux comptes alternatifs et non officiels ont été créés sur Twitter et Facebook.
« Mr Trump, you may have taken us down officially. But with scientific evidence & the Internet our message will get out. »
« Respect goes out to our brothers and sisters at the @BadlandsNPS. When they silence you, we will speak for you. »
« Can’t wait for President Trump to call us FAKE NEWS.
You can take our official twitter, but you’ll never take our free time! »
Le mouvement ALT
Une communauté de scientifiques a créé le mouvement « Scientists’ March on Washington ». La date de la manifestation reste à définir. Vous pouvez suivre leur actualité sur leur compte Twitter.
De nombreux autres organismes publics américains suivent le mouvement en créant eux aussi leur pages « alt » comme la NASA, le National Health Institutes (qui dépend du ministère de la santé), l’U.S. Forest Service, l’Environmental Protection Agency, le Department of Agriculture…
Le 29 avril, le People’s Climate Movement (un regroupement d’associations citoyennes) va marcher sur Washington, comme ils l’avaient déjà fait le 21 septembre 2014 à New York, regroupant alors 400 000 manifestants.
Notre message
Dans cette épreuve, les communautés de scientifiques, les employés du National Park Service et les rangers font preuve de beaucoup de courage et, en tant que voyageurs et admirateurs de tous ces grands espaces protégés, nous tenions à leur assurer de tout notre soutient.
In this event, communities of scientists, employees of the National Service Park and rangers are very courageous and, as travelers and admirers of all these great protected areas, we would like to assure them of all our support.
We care for America, we care for our planet and future generations !
Et vous, comment réagissez-vous à ces évènements ?
Sources :