Nouvelle-Zélande 2020

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Warrik
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Re: Nouvelle-Zélande 2020

Message par Warrik » 16 févr. 2021, 20:01

Nouvelle-Zélande 2020 | J8 : Rotorua | Partie 3 (Wai-O-Tapu)

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Me voilà de retour au point de séparation entre les chemins de la deuxième et de la troisième boucle du parc. La suite de l'itinéraire remonte la Primrose Terrace jusqu'à la Champagne Pool.

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Au sommet des Chutes de la mariée, découverte des motifs étonnants de ces terrasses, mais chute - il ne faudrait pas les déranger...

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Voilà ce que ça donne vu de plus près. Après toutes ces années, les minéraux contenus dans l'eau ont vraiment laissé de jolies t(e)races.

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Comme vous pouvez le voir, la chaleur de l'eau est loin de terrasser la végétation ambiante.

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Un peu plus haut, les terrasses sont bien plus larges (mais, rappel utile, large-nt ne fait pas le bonheur).

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Et me voilà de retour au bord de cette chère Champagne Pool ! Je ne vous ai pas encore donné ses caractéristiques d'ailleurs : formée il y a 900 ans, elle fait environ 65 mètres de diamètre et presque autant de profondeur.

Son nom vient du fait que par endroit du CO2 remonte à la surface en faisant des jolies bubulles, comme dans un verre de champagne. Du côté de la température, en surface sont mesurés environ 75°C, mais la source qui alimente cette belle piscine pourrait atteindre 260°C en son point le plus profond. Ca fait un peu chaud pour du champagne !

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La couleur rouge sur les rives provient de certains minéraux qui s'y déposent et finissent par s'y accumuler, à savoir principalement de la stibine et de l'orpiment (qui, comme son nom l'indique, coûte trop cher pour en faire du Tabasco).

A propos d'or, on en trouve également parmi la longue liste de minéraux identifiés dans cette Champagne Pool. Bon, il est évidemment dilué (y'a pas une pépite qui va d'un coup arriver à la surface !) et représente seulement 0.008 % du total.

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Enfin une photo où on voit un peu mieux les couleurs ! Ca a un petit côté (cham)pagne africain, non ?

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Je vous disais que notre chère Champagne Pool a 900 ans, ce qui est bien jeune en terme géologique. Du coup on sait jamais trop ce qui peut arriver, d'où ce genre de panneaux pas forcément rassurants !

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En plus des minéraux, y'a tout un tas de trucs vivants là-dedans, dont des bactéries y ayant été identifiées pour la première fois. Un exemple ? Venenivibrio stagnispumantis. Ouais, c'est pas faux.

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Il paraît que la teneur des eaux en arsenic (l'histoire de ne dit si c'est du théâtre ou de la danse, ...) est particulièrement élevée.

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Allez, dernier coup d'oeil sur la Champagne Pool, faudrait pas que je loupe le rendez-vous avec note chère Prof. Umbridge !

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Me voilà de retour sur la première boucle, le royaume des cratères et des traces de souffre.

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Et justement, voilà que la terre souffre en deux au niveau de Rua Pūmahu (ce qui signifie "le cratère de la vapeur").

Il y a quelque chose dont j'ai peu parlé pour le moment, c'est le bruit de toutes ces curiosités. On entend des sons d'eau, mais aussi des étranges gargouillis, qui sont amplifiés dans le cas de cratères. En l'occurence les borborygmes de celui-ci, dûs à la boue en ébullition dans ses profondeurs, ont été enregistrés et utilisés par des bruiteurs pour composer l'ambiance sonore du Mordor dans la trilogie Lord of the Rings.

C'est du moins ce qu'expliquait un panneau devant le cratère, mais j'ai parfois eu l'impression qu'en Nouvelle-Zélande tous les prétextes étaient bons pour faire un lien avec leurs trilogies nationales ! Aux Etats-Unis les arguments utilisés pour attirer du public sont toujours que c'est le "biggest" truc, le "largest" machin et la "most expensive" chose, ici la catchphrase qui fonctionne c'est "vu dans LOTR" !

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Vu dans Lord of the Rings ! Ben oui, vous reconnaissez pas le passage où Frodo souffre ?

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Cratère suivant, Rua Ōwhanga, à savoir le cratère du nid, peut-être parce qu'il n'est nid aussi profond, nid aussi intriguant que son voisin.

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Avant-dernier arrêt, Anga Whānāriki, bien plus grand et dont le fond possède des bassins angastrés.

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Finalement, me voilà devant le deuxième symbole de Wai-O-Tapu avec la Champagne Pool : Roto Kārikitea et sa couleur complètement folle.

Sa couleur unie (il n'y a aucune zone plus sombre ou plus claire) est évidemment encore plus incroyable en vrai qu'en photo, hyper fluo. Cette teinte serait due à un habile cocktail d'éléments minéraux et de bactéries bouffeuses de souffre, ce à quoi il faut ajouter l'absence de boue. Cependant l'accès compliqué aux rives du lac fait que peu d'analyses ont été faites et donc que sa composition est apparemment moins connue que celle des autres eaux du parc.

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Le temps était un peu couvert, avec des gros rayons de soleil l'effet doit être encore plus impressionnant. Mais bon, je vais pas être sé-vert, c'était déjà très joli comme ça !

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Les falaises qui entourent le bassin sont bien entendu vert-igineuses.

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Dernière photo de cet endroit vraiment génial et il est l'heure d'aller reprendre mon bus - je serais vert de rage de le rater.

Au passage j'ai juste le temps d'acheter un petit ravitaillement à l'entrée du parc et je retrouve notre conductrice et guide de choc. Au final j'ai eu le temps de faire le tour de l'ensemble du parc et de "tout voir", mais il faut bien dire que ne serait-ce qu'une demi-heure supplémentaire aurait été fort agréable (d'autant que le petit bout de chemin fermé n'aidait pas) !

Nous voilà de retour sur la route, pour très peu de temps puisqu'un dernier arrêt dans le secteur de Wai-O-Tapu nous attend avant de mettre les voiles en direction de Waimangu.
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Re: Nouvelle-Zélande 2020

Message par Walker 73 » 17 févr. 2021, 10:01

Que c'est beau ... :love:

Et comme les commentaires sont toujours aussi décalés et teintés d'humour alors là ... :great

Merci pour ce passionnant retour dont j'attends la suite avec toujours autant d'impatience, même si je commente peu ! :?
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Re: Nouvelle-Zélande 2020

Message par Warrik » 23 févr. 2021, 21:11

Walker 73 a écrit : 17 févr. 2021, 10:01Merci pour ce passionnant retour dont j'attends la suite avec toujours autant d'impatience, même si je commente peu ! :?
Merci beaucoup pour le commentaire, je commençais à me sentir un peu seul sur ce topic :D :great !

La suite arrive dans quelques minutes...
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Re: Nouvelle-Zélande 2020

Message par Warrik » 23 févr. 2021, 21:28

Nouvelle-Zélande 2020 | J8 : Rotorua | Partie 4 (Wai-O-Tapu mud pool / Waimangu Volcanic Valley)

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Comme je vous le disais, un dernier arrêt est prévu dans le secteur de Wai-O-Tapu. En effet, à quelques encablures du parc principal se trouve, juste au bord de la route (et accessible gratuitement), la plus grosse mud pool du pays. Il faut dire que le parc que je viens de visiter ne couvre qu'une toute petite partie de ce qu'est l'aire géothermique de Wai-O-Tapu, qui est d'ailleurs la plus vaste de Nouvelle-Zélande.

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Ca pue, ça fait du bruit, ça crache de la boue de partout ; pas de doutes, on touche au boue-tes !

Comme souvent, le rendu en photo est un peu décevant puisqu'il n'y a que quelques "bulles" visibles sur chaque cliché, mais en vrai la zone est vraiment très active et donc passionnante à regarder.

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Une explosion par-ci...

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...et une explosion par-là. On dirait un combat de coqs, sauf que c'est plutôt un combat de pools !

A noter que jusque vers 1925 se trouvait ici un volcan de boue, qui s'est érodé et finalement transformé en bassin. Je vous avoue que je ne suis pas sûr de ce que j'avance, mais je crois que la différence entre les deux types de formation est la provenance de la boue, plus que la forme. Dans le cas d'un mud volcano, la boue remonte directement des "entrailles" de la terre, tandis que pour une mud pool on a simplement affaire à un bassin de boue (formé par la pluie et la terre des alentours) traversé par des gaz.

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Un chemin mène vers un point de vue en hauteur qui apporte certes une vue d'ensemble agréable, mais on y voit moins bien les explosions qu'à son autre boue.

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Dernière photo de cette marre très distrayante et voilà, le secteur de Wai-O-Tapu, on en est venus Tapu !

C'est donc le moment d'une petite conclusion concernant Wai-O-Tapu pendant que notre amie conductrice nous emmène vers l'étape suivante (et parle... beaucoup, évidemment). Je pense que c'est le parc géothermique à voir en Nouvelle-Zélande si vous décidez d'en voir qu'un seul... ce qui serait une grosse erreur, bien sûr !

Il y a la Champagne Pool et le bassin vert dont j'ai déjà oublié le nom qui valent à eux seuls le détour, puis il y a toute la collection qui va avec (terrasses, bassins colorés, mud pools, cratères, gros lac et j'en passe), tout ça réparti sur une randonnée très agréable. Il manque juste un geyser - et ne me parlez pas du Lady Knox Geyser qui est vraiment la grosse fausse note de l'endroit !

Côté reproches, si les chemins étroits apportent un côté authentique et agréable à la randonnée, ils peuvent aussi vite devenir un peu trop encombrés. Le jour où j'y étais c'était clairement supportable, à part peut-être dans la partie basse du parc. Autre chose (et c'était déjà le cas à Te Puia), il faut savoir qu'il y a très peu d'explications disponibles sur place : aucun texte sur le plan qu'on vous donne à l'entrée, peu de panneaux le long de la randonnée, et même assez souvent des curiosités dont le nom n'est indiqué nulle part. Du coup j'ai appris énormément en cherchant des infos pour rédiger ce carnet !

En parlant de Te Puia, le gros point fort est évidemment son "plateau de geysers", mais pour tout le reste Wai-O-Tapu est plus intéressant.

Voilà qui est dit alors qu'après à peine un quart d'heure de route nous arrivons à Waimangu Volcanic Valley. Il est 12h45, le bus retour (qui aura un autre chauffeur derrière le volant, youhou !) viendra nous chercher à 15h30, ça laisse un bout de temps pour explorer ce parc.

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Passage au visitor centre où on nous distribue le plan des lieux ; comme vous le voyez, plan d'arrêts nous attendent !

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Depuis l'entrée, point de vue sur la vallée qu'on va parcourir. De quoi a-vallée quelques kilomètres !

Ce site est bien différent des deux autres déjà visités puisqu'on a ici affaire à une vallée. Pas besoin de faire l'aller-retour à pieds, il est possible de descendre jusqu'au lac qu'on distingue sur la photo puis d'emprunter une navette pour remonter.

L'autre grosse particularité des lieux c'est leur âge. Vous vous souvenez quand je vous disais que la Champagne Pool de Wai-O-Tapu avait environ 900 ans, ce qui géologiquement parlant revient à dire que c'est une enfant ? Eh bien Waimangu est carrément un bébé puisque le site est né le 10 juin 1886 !

C'est à cette date que le Mount Tarawera est entré en éruption. Toute la végétation environnante ainsi que ce qui était considéré comme la huitième merveille du monde (j'en parlerai plus tard) ont disparu sous une vingtaine de mètres de cendres volcaniques et de boue. Au fil du temps, des phénomènes géothermiques sont apparus - et pas à une petite échelle ! En effet, le plus grand geyser jamais observé et la plus grande source d'eau chaude au monde sont (ou ont été) à Waimangu, zone géothermique qui est la plus jeune et une des plus actives de Nouvelle-Zélande.

Et qu'est devenu le Mount Tarawera ? Il est toujours là ; c'est lui que vous voyez dans le fond sur la photo ci-dessus.

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Premier bassin rencontré durant la visite, Emerald Pool, logé dans le Southern Crater. A première vue, son eau remplit tous les cratères pour une bonne baignade !

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Et c'est le cas : c'est un lac dont la profondeur n'excède pas deux mètres et qui se remplit par lac-cumulation d'eau de pluie. Rien de géothermique dans son cas donc, même si le cratère qu'il occupe a été formé par l'éruption de 1886.

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Mais voilà que le panorama s'ouvre sur la suite des réjouissances : le Frying Pan Lake, l'Inferno Crater (le trou dans la montagne derrière le lac, légèrement sur la droite) et dans le lointain le responsable de tout ça, à savoir le Mount Tarawera. Observe bien ce point de vue, Turewera pas ça partout !

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En s'approchant, on constante que le Frying Pan Lake n'est pan-importe quel lac : il fait des bulles et il fume !

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En plus il est plutôt grand, ce qui lui permet de détenir un record du monde, celui de la plus grande source d'eau chaude. Lake-lasse !

Le lac remplit le Echo Crater et est pour le moins actif, étant entré en éruption en avril 1915, avril 1917, août 1924 et finalement février 1973. L'éruption de 1917 était plutôt violente ; durant trois jours, elle a non seulement tué deux personnes se trouvant aux environs du visitor centre, mais a aussi donné au lac son aspect actuel, puisqu'il était bien plus modeste auparavant. Depuis, il occupe 38'000 mètres carrés, fait en moyenne 6 mètres de profondeur, ce qui représente 200'000 mètres cubes d'eau ayant une température moyenne de 55°C.

C'est la partie ouest du lac (à gauche sur les photos ci-dessus) qui a "érupté" en 1917. On voit d'ailleurs que c'est la partie qui fait le plus de bulles, signe de gaz montant à la surface, pas d'eau qui bout. Le lac est vraiment étonnant à observer : des bulles par endroits, de la vapeur ou de la mousse à d'autres, des courants, tout ça donnant des aspects très différents à sa surface. Bref, on sent qu'il se passe beaucoup de chose là au fond !

Vous pouvez aussi remarquer quelques débuts de formation de terrasses sur les rives. On y trouve aussi différentes sources, trous d'où s'échappent de la vapeur et même un geyser.

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La rive située à l'est n'est pas de tout repos non plus ; ça se voit mal en photo, mais de la vapeur s'échappe des falaises. Balaise !

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Voilà, là ça se voit un peu mieux. Falais'eulement zoomer un peu.

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Le chemin s'approche de la rive, l'occasion que je vous déc'rive l'éruption de 1973, la plus récente ayant eu lieu à Waimangu. Elle n'a duré que 15 minutes et a projeté de la boue dans un rayon d'une centaine de mètres, détruisant au passage ce qui était appelé la Trinity Terrace.

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Me voilà maintenant à l'est du lac, l'occasion de beaucoup mieux voir les "falaises qui fument", portant le nom de Cathedral Rocks, peut-être parce que ça ressemble à un rocher qui... cloche.

Initialement cette formation s'appelait Gibraltar Rock, parce qu'elle ressemblait, devinez... au rocher de Gibraltar (ça alors, quelle surprise, vous ne vous y attendiez pas !). L'éruption de 1917 ayant tout cassé, il a fallu lui trouver un nouveau nom. A signaler qu'il est estimé que la roche volcanique constituant Cathedral Rocks date d'environ 60'000 ans, soit bien plus vieux que le Mount Tarawera.

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C'est l'heure d'un panorama sur cet incroyable lac qu'on pourrait croire paronarmal.

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Allez, en bonus voilà un deuxième panorama de ce lieu que j'ai vraiment adoré !

Sur la droite, vous voyez un peu de gravier et des buissons. C'est inintéressant, donc je ne l'ai pas pris en photo. Mais alors pourquoi je vous en parle (comme si ce carnet n'était pas déjà assez long comme ça...) ? Parce que c'est là que se trouvait le plus grand geyser au monde.

Actif de 1900 à 1904, il rentrait en éruption pour plusieurs heures toutes les 36 heures environ et pouvait cracher jusqu'à... 460 mètres de haut ! Il a été nommé Waimangu Geyser, ce qui signifie le geyser à l'eau noire, puisqu'il propulsait du sable volcanique et de la boue principalement. Ce nom a été repris pour désigner la vallée, même s'il ne fait pas vraiment sens puisqu'on n'y trouve pas d'eau noire.

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Le Waimangu Geyser en train de crachouiller tout en payant ses impôts... eh oui, on dit de lui qu'il ne travaillait jamais eau noire !
[photo de Sidney George Vaile via la National Library of New Zealand]

Il faut ici que je mentionne Alfred "Alf" Warbrick, un constructeur de bateaux et rugbyman. Il a découvert Waimangu en s'engageant dans les opérations de sauvetage suite à l'éruption du Tarawera puis a décidé de s'y reconvertir en guide touristique. Suite à un pari (l'histoire ne dit pas s'il était sobre...), il s'est retrouvé à pagayer sur le lac accueillant le geyser pour en mesurer la profondeur ! Tout s'est bien passé pour lui ; manque de chance, quelques jours plus tard une éruption surprise tuera un de ses frères et trois touristes, alors que Alf leur recommandait de ne pas autant s'approcher...

Mais revenons au geyser : personne ne sait vraiment pourquoi il s'est éteint en novembre 1904, mais c'est probablement son arrêt qui a contribué aux éruptions du Echo Crater voisin. Depuis, le record du plus grand geyser du monde est détenu par le Steamboat Geyser de Yellowstone, aux éruptions qui s'espaçaient de plusieurs mois ou années jusqu'en 2018 où il est devenu beaucoup plus actif. Mais il atteint "seulement" une centaine de mètres au maximum, loin des 460 du Waimangu !
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Re: Nouvelle-Zélande 2020

Message par Warrik » 03 mars 2021, 22:25

Nouvelle-Zélande 2020 | J8 : Rotorua | Partie 5 (Waimangu Volcanic Valley)

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La suite de la descente de la vallée se fera en suivant le Hot Water Creek, à savoir le ruisseau par lequel s'évacuent les eaux du Frying Pan Lake.

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Avant ça, dernier coup d'oeil sur Cathedral Rocks et les eaux bouillonnantes à p'rocks'imité.

Je me répète, mais c'est vraiment dur de vous décrire l'atmosphère de cet endroit si étrange, d'autant plus en s'y retrouvant seul. En effet, il n'y avait quasiment personne d'autre dans le parc que les personnes faisant l'excursion avec Headfirst, dont le groupe s'est vite réparti. Ca change de Wai-O-Tapu !

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110 litres d'eau par seconde s'écoulent du Frying Pan Lake, rejoints dans Hot Water Creek par le liquide provenant de plusieurs sources situées le long du cours d'eau. Voilà pour le début de ce cours.

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Pour la suite, laissez-moi vous dire que des minéraux se déposent et nous permettent une fois de plus d'avoir plein de jolies teintes - bien sûr hors d'a-teinte des visiteurs.

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Un peu plus bas, les eaux ont toujours des teintes de verts. Mais où vont-elles, se mettre au vert ?

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Voilà Nga Puia o te Papa, autrement dit les sources chaudes de notre mère la terre. Ouais, papa ne veut ici pas dire le père (pour ça faut l'écrire pāpā), mais est l'abréviation de Papatūānuku, la figure représentant la terre dans le mythe maori de la création. C'est une langue papa facile...

Si vous ne voyez pas de sources dans ces jolis motifs, regardez mieux juste au bord du ruisseau, il y en a une qui crache pas mal.

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Plus bas, voilà une nouvelle source un peu plus grande, Te Ara Mokoroa, ce qui veut dire "le long chemin de la connaissance". Chemin-tiens que le maori est une lange pas facile !

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Et voilà les petites terrasses formées par cette source, qui rejoint dans le fond de la photo notre ami le ruisseau.

La source est apparue en 1975 en laissant initialement penser aux spécialistes qu'un nouveau Waimangu Geyser était en train de naître. C'est pour ça que cet étrange nom du "long chemin de la connaissance" lui a été donné, une façon de rappeler qu'on ne comprend pas tout ce qui se passe ici.

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Après avoir emprunté un pont pour traverser Hot Water Creek, je constate qu'un affluent actuellement asséché (belle des-creek-tion non ?) semble le rejoindre par ici...

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En me retournant, je vois que ça a l'air de venir de là haut. Ca tombe bien, un escalier y mène...

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Ah ouais, quand même ! Je ne m'y attendais pas, je me suis fait avoir comme un bleu !

Après le lac d'un vert incroyable à Wai-O-Tapu, voici la deuxième étendue d'eau de couleur complètement folle de la journée, le Inferno Crater Lake de son petit nom. Le seul point de vue sur celui-ci est situé sur une toute petite plate-forme, ce qui explique que les photos ne soient pas faciles à prendre... et qu'un panneau se soit incrusté sur celle ci-dessus.

Le panneau en question explique les cycles de cette beauté bleu - ou du moins ce qui en est compris. Vous pouvez très clairement voir une ligne sur les falaises, qui correspond à la hauteur maximale du lac. Une fois atteinte, les eaux se mettent à déborder pendant 2 à 3 jours dans le Hot Water Creek. Puis, plus étrange, durant deux semaines le lac se met à se vider jusqu'à ce que son niveau ait baissé de huit mètres ! Il commence alors à se re-remplir, d'abord rapidement, puis en oscillant, avant d'atteindre à nouveau sa capacité maximale. Le cycle total dure de 5 à 7 semaines. A en juger par le niveau et la terre sèche en bas à gauche (l'endroit par lequel le lac se déverse), je dois l'avoir vu en cours de remplissage.

Ce fonctionnement très bizarre, unique au monde, est semblable à celui d'un geyser... et pour cause, c'en est un qui se trouve au fond du lac. Tout ça fait du Inferno Crater Lake le plus gros spécimen de "type geyser" (ce qui s'appelle un crypto geyser dans le jargon) au monde. Il semble être relié au Frying Pan Lake d'une façon encore très peu comprise puisque le débit de l'un et de l'autre sont synchronisés ; quand le Inferno Crater Lake déborde le débit sortant du Frying Pan Lake diminue et inversement. Encore quelques infos ? Quand il est plein il atteint 30 mètres de profondeur et une température de 80°C.

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La température et la couleur (due à la silice présente dans l'eau) varient en fonction des phases du cycle, le bleu étant moins intense lorsque le niveau maximal est atteint. Dans mon cas la couleur était parfaite, pas de quoi bleurer !

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Je suis monté sur quelques mètres, mais apparemment les propriétaires du parc ont jugé qu'il était mieux de garder les arbres plutôt que de les couper pour en faire un point de vue. Des vrais fleurs bleues !

Cette photo a été prise depuis le début du Mount Haszard Hiking Trail, un chemin qui part du lac pour rejoindre le parcours de visite principal après 2.5 kilomètres passés sur les hauteurs de Waimangu, au milieu de cratères. J'ai trouvé peu d'informations sur le net, mais apparemment les cratères sont recouverts de végétation, l'itinéraire est donc surtout sympa pour les points de vue environnants... sur tout sauf sur le Inferno Crater Lake, toujours caché derrière des arbres. A noter qu'une partie du chemin faisait partie du "Round Trip", l'itinéraire qu'empruntaient les touristes à l'époque pour observer le Waimangu Geyser.

J'aurais probablement eu le temps de faire ce Mount Haszard Hiking Trail, mais j'ai préféré choisir de suivre le chemin classique le long du Hot Water Creek puisque c'est là que se trouvent les curiosités géothermiques. Donc je redescend les quelques marches en direction de ce cher ruisseau...

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Au passage, encore un coup d'oeil sur ce sublime paysage. A noter que, vu la température du lac, il est probablement possible d'y cuire un cordon bleu !

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Après un nouveau pont, j'arrive tout de suite vers la prochaine curiosité sur les rives de Hot Water Creek : Birds Nest Spring. Nest-ce pas ce que vous attendiez, une jolie source crachant en continu à environ un mètre de haut, tout ça entouré de jolies couleurs ?

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Et maintenant, on va où ? Suivez le guide... ou le liguide !

J'en profite pour vous parler de la végétation qui, rappelons-le, avait été complètement détruite par l'éruption de 1886. Tout ce qui a repoussé ici l'a fait de façon naturelle, sans aucune aide de l'homme, ce qui est apparemment unique dans toute la Nouvelle-Zélande.

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Encore une source, Clamshell Spring. Je ne sais pas si shell'a peine de vous en dire plus.

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Plus bas, Hot Water Creek passe dans une sorte de mini canyon avec de jolies teintes - peut-être coloriées avec des canyons de couleur ?

Le chemin s'écarte alors de notre ruisseau favori sur quelques centaines de mètres et passe par un arrêt de la navette. C'est ici que se termine le "Highlights Walk", itinéraire court réservé aux touristes pressés. Moi, je continue ! Le chemin suit un moment la route empruntée par le bus, replonge dans la forêt et finalement...

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... au niveau d'un pont ce sont les retrouvailles (que l'on qualifiera de pont'ificales !) avec notre cours d'eau et de nouvelles sources, visibles sur la falaise.

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Les couleurs changent et deviennent un peu plus verdâtres et boueuses. Autrement dit, les belles teintes se sont éteintes !

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Voilà une petite cascade qui ne serait pas reniée par Rémy Julienne !

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Plus loin (et c'est, je crois, ce qu'on distingue au fond de la photo), Hot Water Creek se jette dans le Haumi Stream, un ruisseau moins "géothermisé", le mélange faisant que les eaux sont désormais Haumieux de leur clarté.

C'est aussi tout proche de là que le Mount Haszard Hiking Trail rejoint le chemin principal, celui-ci s'en allant par la suite re-traverser une fois encore le cours d'eau, qui depuis sa fusion a pris le nom de Waimangu Stream.
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Re: Nouvelle-Zélande 2020

Message par Warrik » 09 mars 2021, 21:16

Nouvelle-Zélande 2020 | J8 : Rotorua | Partie 6 (Waimangu Volcanic Valley / Rotorua)

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Qu'est-ce qu'il reste à voir le long du Waimangu Stream avant d'arriver au bas de la vallée ?

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Des sources, encore et toujours, celle-ci étant surmontée par la route où passent les navettes du parc - ça n'est pas pour autant que l'eau navette de couler.

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Et des sources, encore et toujours, celle-ci étant aussi surmontée par la route où passent les navettes du parc - ça n'est pas pour autant qu'elle est partie en fumée.

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Pour varier un peu, on passe à Marble Terrace (qui est probablement le Hulk ou le Spider-Man de la terrasse).

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A propos de super-héros, c'est apparemment eux qui se sont occupés de tracer l'itinéraire du chemin en découpant la roche !

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Et voilà une vue un peu plus surélevée de la zone. Zon'ai malheureusement pas pu faire mieux.

Marble Terrace c'est donc ce qu'on voit au premier plan (et qui s'étend bien plus vers la droite comme je vous le montrerai après) tandis que le bassin à l'origine de tout ça, situé de l'autre côté de la route qu'on voit au fond de la photo, porte le nom de Iodine Pool. A noter que sur le plan du parc que j'ai posté ces points d'intérêt sont, par une raison inconnue, placés du faux côté du Waimangu Stream.

C'est un peu dommage d'avoir construit une route là au milieu, même s'ils n'avaient probablement pas trop d'autres endroits où la faire passer. Du coup on ne voit pas bien par où l'eau passe d'un côté à l'autre. En plus tout ça fait qu'il n'est pas possible d'approcher Iodine Pool. La seule solution pour l'observer quelques secondes est donc d'être assis du bon côté du bus. De ce que j'en ai lu, Iodine Pool regroupe une cheminée hydrothermale (là d'où sort la vapeur) et un geyser qui érupte à quelques mètres de haut plusieurs fois par heure. J'ai rien vu durant mon passage, mais faut dire que j'avais pas trop le temps de rester sur place pour l'attendre.

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La terrasse, toute blanche et plate, occupe une surface plutôt respectable. Si t'es pas d'accord, je vais m'énerver, comme ça tu arrê'terrasse de me contredire !

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Dernier coup d'oeil sur Marble Terrace, qui ne m'a pas laissé de marbre.

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Plus loin, je me retourne pour une photo de ce bon vieux Waimangu Stream. Si j'avais plutôt regardé vers l'avant, je verrais le prochain pont qui m'attend. En gros j'ai regardé dans la mauvaise direction. Quel fri'pont !

Le pont traversé, je rejoins la route où se trouve le deuxième arrêt de bus. Avant de continuer mon chemin, je fais un détour qui mène à la Warbrick Terrace. Vous vous rappelez de ce cher Alf Warbrick, guide touristique ?

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Ben c'est lui qui a fait ça ! Cette terrasse a en effet été formée suite à la construction d'un "barrage" autour d'une source d'eau chaude du coin. L'histoire dit que Alf l'a érigé avec des sacs de sable, mais j'aurais préféré que ce soit avec des (War)bricks.

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Au fil des années, les dépôts minéraux débordant du barrage ont Alf'lué vers ce large plateau, formant ces jolis dépôts colorés.

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La source est en haut de ce monticule... qui est en fait le barrage original ! Dessous on retrouverait peut-être toujours les sacs de sable, bien cAlfeutrés depuis le temps !

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Ici en regardant bien en haut de la photo vous arriverez à voir le bassin d'où jaillit la source... à moins que vos yeux m'Alfonctionnent !

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Depuis les années 90, les dépôts minéraux s'étant formés ont fini par détourner les eaux s'écoulant de la source, ce qui a formé un nouveau bassin.

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Tout ça parce que l'esprit m'Alfaisant de notre ami le guide touristique a eu une drôle d'idée !

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Ayant des doutes sur l'échelle du plan qui m'a été remis au visitor centre, je ne sais pas combien de temps il me reste à marcher jusqu'au dernier arrêt de bus, donc je remballe l'appareil photo et quitte ce sympathique endroit pour ne pas être en retard.

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Quelques minutes plus tard, premier point de vue sur le Lake Rotomahana, dont la forme a bien évidemment changé lors de l'éruption de 1886. Si vous voulez voir à quoi il ressemblait à l'époque, vous pouvez vous prendre pour Marty McFly et faire un Roto vers le futur !

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Plus rien de géothermique par ici, mais encore de jolis paysages à traverser, l'occasion pour moi de parler à tort et à travers(ée).

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Alors que revoilà le lac, qui est notre objectif depuis le début de cette randonnée - lac'ête touche à son but !

Si aujourd'hui ce paysage de lac est relativement banal, avant 1886 se trouvait pas loin d'ici le lieu le plus célèbre de Nouvelle-Zélande, qui était carrément considéré comme la huitième merveille du monde : les Pink and White Terraces. La White Terrace était la plus grande connue sur la planète, s'étendant sur quasiment 250 mètres et atteignant 25 mètres de haut.

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La White Terrace peinte par Charles Blomfield (qui n'était pas un Charles Atan, puisque de nombreuses autres vues de ces merveilles existent).
[source : Wikimedia]

Si vous avez un peu de temps, je ne peux que vous conseiller de taper "Pink and White Terraces" sur Google Images, vous y trouverez plein de peintures de ces impressionnantes formations, mais aussi quelques photos de touristes en tenues d'époque déambulant là au-milieu ou se baignant. Oui mais voilà, ces terrasses et des geysers environnants ont tous disparu en 1886 quand le Tarawera a décidé de pétarader... Le sort précis des lieux est longtemps resté mystérieux. Détruits ? Recouverts sous des débris ? Engloutis ? Notre bon vieux Alf Warbrick n'a en tout cas jamais pu se résoudre à accepter que tout ça ait disparu.

C'est en 2011 seulement que des scientifiques cartographiant le fond du Lake Rotomahana avec des sous-marins ont découvert par 60 mètres de fond des bouts de ce qu'ils pensaient être la Pink Terrace ! Depuis, les recherches se sont succédées entre explorations et relectures des documents de l'époque. Des cartes très précises d'un explorateur germano-autrichien ont été retrouvées en Suisse, à Bâle. Après les avoir étudiées, une autre équipe de chercheurs sont devenus certains que les terrasses sont en fait ensevelies à une dizaine de mètres de profondeur sous les rives du lac. Depuis 2018, ils tentent de convaincre le reste de la communauté scientifique et les Maoris propriétaires du terrain de les laisser fouiller...

Quand à l'équipe initiale, si en 2016 elle a été prise d'un doute et a déclaré que ça n'était peut-être pas la Pink Terrace qui baignait là au-fond, depuis ils ont lancé de nouvelles explorations et sont convaincus que c'est bien elle. Ils pensent d'ailleurs avoir aussi re-découvert la White Terrace. Bref, le feuilleton n'est probablement pas terminé !

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Tout ça à cause de ce fameux Mount Tarawera... Lui seul connaît lave-rité !

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Le Lake Rotomahana est, comme vous le voyez, connu pour être l'habitat de nombreux oiseaux, dont des cygnes noir, qui auraient apparemment été introduits depuis l'Australie à une époque où les importations d'espèces non-endémiques n'était pas aussi bien cygnalés.

Sur les rives du lac, où se termine la visite pour moi, se trouve une jetée d'où part une excursion en bateau qui dure environ 45 minutes. Elle passe au-dessus de ce que sont présumés être les endroits où "reposent" les Pink and White Terraces, mais permet également d'observer quelques phénomènes géothermiques se trouvant sur les rives du lac aux lieux nommés Pink Bay (endroit où se trouve un geyser éruptant à une dizaine de mètres), Fumarole Bay (où, vous l'aurez deviné, ça fume !) et Donne Cliffs (même chose). Rien d'immanquable apparemment, mais voir un bateau partir alors qu'on attendait la navette faisait bien envie quand même !

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Au lieu de ça, c'est le moment de "jetée" un dernier coup d'oeil sur le lac et d'embarquer dans la navette pour remonter jusqu'au visitor centre !

Celui-ci est déjà presque déserté, une employée accepte cependant de nous vendre une boisson. Etonnant de voir comme Waimangu attire peu de touristes alors que c'est quand même un lieu plus que remarquable ! J'ai vraiment beaucoup aimé ce "world's newest geothermal system", que ça soit pour ses deux highlights que sont le Frying Pan Lake et le Inferno Crater Lake, mais aussi pour sa végétation, son ambiance si spéciale et sa forme de vallée assez inhabituelle pour un site géothermique.

Notre nouveau chauffeur nous ramène juqu'à Rotorua, où j'arriverai à mon hôtel vers 16h, c'est à dire relativement tôt. Si Headfirst Travel est irréprochable du point de vue de la qualité de leur service (si vous n'avez pas peur d'une conductrice qui parle beaucoup !), je regrette vraiment qu'ils ne laissent pas un peu plus de temps de visite. Comme déjà dit, une demi-heure de plus à Wai-O-Tapu aurait été bien et ça aurait même permis de faire le dernier tour en bateau (15h40) de la journée à Waimangu, tout ça faisant qu'on aurait été de retour à l'entrée du parc vers 16h50 et donc avant 17h30 à Rotorua.

En parlant de Rotorua, je décide de me reposer un moment à mon hôtel et part ensuite manger dans un pub irlandais de son centre-ville. Pas mauvais, mais ils ont tenté de m'arnaquer. Il a fallu que, de mon plus bel anglais, je leur démontre encore et encore que le montant qu'ils me faisaient payer était un peu trop élevé... ils avaient juste facturé mon plat à double !

Après ça, je retourne dans ma chambre prévoir mes activités du lendemain, qui consisteront à dévaler une colline enfermé à l'intérieur d'une sphère gonflable géante puis à enfin aller me baigner dans les phénomènes géothermiques que j'observe depuis déjà trois jours !
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Warrik
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Re: Nouvelle-Zélande 2020

Message par Warrik » 18 mars 2021, 22:06

Nouvelle-Zélande 2020 | J9 : Rotorua | Partie 1 (Waimangu Volcanic Valley / Rotorua)

Lien vers ce chapitre du carnet avec les photos en meilleure qualité et adaptées à la taille de votre écran

Troisième journée complète à Rotorua. Pour une fois, je ne m'élance pas de bon matin à la poursuite de phénomènes géothermiques. Au lieu de ça, je vais zorber ! Mais késako que le zorbing ? Je vous arrête tout de suite ; ça n'a rien à voir avec un Grec dansant le sirtaki (je parle de Zorbing le Grec si jamais vous n'êtes toujours pas habitués à mon humour).

Si, comme moi, vous avez passé de longues heures à jouer à Super Monkey Ball, vous avez là une représentation fidèle de ce que c'est. Si vous êtes fans des Flaming Lips et que vous connaissez leurs "bubble concerts", non seulement vous avez bon goût, mais en plus vous voyez aussi à quoi ça ressemble. Si vous ne connaissez ni l'un ni l'autre, pour être clair le zorbing consiste à dévaler une colline en étant enfermé dans une bulle géante, tout ça en compagnie de quelques litres d'eau. Oui, c'est une idée complètement idiote... et donc forcément géniale !

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En image (avec des watermarks ignobles parce que j'ai pas voulu me faire ab'zorber tout mon argent pour les enlever), ça donne ça...

J'ai réservé cette activité via Stray et le forfait incluait, en plus de deux descentes, un aller-retour depuis mon hôtel (en voiture hein, pas en zorb). Ca tombe bien puisque Zorb Rotorua se trouve à la sortie nord-ouest de la ville, tout près du télécabine et donc relativement loin du centre.

Je suis tout seul dans la navette, l'occasion de discuter avec le chauffeur. Arrivé sur place, je suis toujours aussi seul, du coup ni plus ni moins que trois personnes s'occupent de moi et me font remplir tout un formulaire. J'ai à peine le temps d'enlever mon T-shirt que j'embarque dans une voiture qui m'emmène au sommet de la colline avec, sur une remorque, mon cercueil roulant gonflable sphérique - appelons-le CRGS.

Arrivé là-haut, on me fait patienter dans un Jacuzzi où je fais la connaissance d'un couple de Français d'outre-mer (je sais plus trop de quelle île ils venaient, je sais juste que j'ai fait semblant de savoir où c'était !). Je les regarde s'élancer puis, fatalement, c'est à mon tour. L'employé commence par mettre 40 litres d'eau dans mon "CRGS".

Première étape, plonger par le petit trou pour rentrer dans mon amie la bulle. On me remet une GoPro puis la sphère est scellée. La barrière bloquant l'entrée de la piste s'ouvre, debout dans mon CRGS je fais quelques pas pour m'élancer... puis ça devient n'importe quoi ! Impossible de rester debout (du moins sans entraînement), du coup je m'étale, je me retourne dans tous les sens, l'eau gicle partout, je comprends plus rien, bref, c'est n'importe quoi ! Arrivé en bas, les employés stoppent la bulle et me libèrent de cette machine à laver sphérique monstrueusement fun !

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Une fois "débullé", la photographe insiste pour faire plein de photos ridicules, par exemple en me faisant sauter... j'aurais préféré qu'elle fasse sauter ses watermarks !

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Ce que je viens de faire, c'était le "straight track", c'est à dire le parcours le moins sensationnel... Maintenant, c'est parti pour le "sidewinder track". Et non, j'ai pas le... track !
[source : Zorb Rotorua]

Sans surprise, ce deuxième parcours est encore plus débile. C'est bien simple, après le premier virage tout sens de l'orientation est perdu, y'a plus qu'à subir ! Pourtant, vu de l'extérieur, la bulle n'avance pas si vite que ça, mais le fait qu'elle roule dans un sens puis dans l'autre rend le tout complètement fou.

A signaler qu'il existe un deuxième type de bulle utilisable sans eau (en fait ce sont deux sphères imbriquées avec de l'eau entre les deux et donc les passagers au sec), mais elles ne sont disponibles qu'en hiver pour des questions de chaleur qui serait insupportable sans eau quand le soleil tape. Pas de regret, de tout de façon ces bulles ont l'air d'assez fortement "amortir" l'effet machine à laver.

Il y a aussi deux autres parcours à tester, un avec quelques "sauts" au milieu du parcours et un en ligne droite, mais bien plus longue et raide que celle que j'ai testée. Ce que je n'ai encore pas dit, c'est qu'il y a également la possibilité d'être à plusieurs dans la même bulle (trois personnes au maximum pour les deux parcours que j'ai faits, deux pour les autres), ce qui doit rendre l'aventure encore largement plus casse-gueule et tripler le fun ! En plus, ça permet de payer un peu moins cher.

Malheureusement, il n'y avait plus personne sur place avec qui j'aurais pu négocier un co-zorbage et, après pas mal d'hésitation (c'est très addictif comme activité !), j'arrête déjà là mes descentes de colline. Je regrette évidemment de pas avoir testé les autres parcours, mais bon, le prix était quand même plutôt élevé.

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C'était donc ça le problème de Diam's quand elle chantonnait "nan, nan, nan, sortez-moi de ma bulle" ?

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Une petite vue des lieux sans watermark (c'est mieux hein ?). Comme vous le voyez, au milieu il y a même un "télé-zorb", pas en service lors de mon passage.

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Et ça c'est le couple venu des ZORM-TOM qui arrive en bas du sidewinder track.

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Le coup de frein final. Dézorbais, y'a plus qu'à sortir l'argent pour recommencer !

Après ces sensationnelles sensations, il est à peine passé 11h et je suis déjà de retour à mon hôtel. Ma prochaine activité est prévue aux environs de 16h50. D'ici là, j'ai quelques courses à faire et de la lessive qui m'attend...

Il y aurait eu un choix bien large d'activités plus passionnantes, puisque Rotorua regorge vraiment de choses à faire. Il y a les Blues & Green Lakes qui sont paraît-il très jolis, beaucoup de possibilité de randonnées, plein d'endroits où se baigner (Kerosene Creek est un nom qui revient souvent), Te Wairoa surnommé le "Buried Village" suite à sa destruction par l'éruption du Tarawera, des possibilités de faire du jet boat ou du rafting (mais je testerai tout ça plus tard dans mon voyage à d'autres endroits) sans oublier toutes les activités au sommet du télécabine (mountain bike et luge sur roue qui paraît bien fun, j'aurais dû y aller !) et j'en passe.

Mais moi au lieu de ça je me suis retrouvé à faire mes courses dans la zone commerciale de Rotorua ! Cela dit, c'est culturel aussi. Qui n'a jamais mis les pieds dans un Walmart ne connaît pas les Etats-Unis ! Ici, ce qui surprend ce sont les panneaux bien visibles à l'entrée du centre commercial interdisant le port de tout signe distinctif d'appartenance à un gang. Apparemment il y a pas mal de soucis de ce côté là dans les environs de Rotorua...

Sur un registre plus léger, ce qui à tendance à étonner c'est le nombre de personnes qui font leurs courses pieds nus. Ce qui paraîtrait étrange chez nous est tout à fait banal en Nouvelle-Zélande - pourquoi s'embêter à mettre quelque chose aux pieds quand on sort juste faire quelques achats ? Même constatation au McDonald's où je me suis arrêté juste après. Pourtant s'il y a un endroit où j'éviterais d'être pieds nus c'est bien le McDonald's !

Après ces études sociologiques de comptoir et ma lessive, j'embarque dans la navette de Hell's Gate devant mon hôtel aux environs de 16h50. J'y fais la connaissance d'un Anglais et d'un Belge qui, tout comme moi, quitteront Rotorua le lendemain à bord d'un bus Stray. C'est l'occasion de re-parler un peu français, ça faisait quand même bientôt dix jours que je n'en n'avais pas prononcé un mot !

Mais je m'égare ; qu'est-ce donc que Hell's Gate ? Un point d'intérêt rempli de curiosités géothermales... je suis sûr que ça vous avait manqué ! Mais il y a une particularité ici puisqu'en fin de visite il sera possible de plonger dedans.

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Direction la rive est du Lake Rotorua. Ca vous va ? Alea jacta est !

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Première chose que l'on fait sur place : une initiation à la gravure. Mon talent ne restera pas gravé dans le marbre !

Malgré mes aptitudes absolument consternantes, notre "prof" était très sympa et c'était une belle entrée en matière !

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Le plan des lieux, au graphisme de premier plan !

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Le bassin juste en face de notre école de sculpture, Devil's Bath, dans lequel à l'époque le tohunga (c'est à dire prêtre ou un truc du style) se baignait. Il arrivait à faire croire que c'est ces eaux qui lui donnaient des pouvoirs de prédiction... on ne prêtre qu'aux riches !

Et sinon, Hell's Gate, Devil's Bath... pourquoi tous ces noms infernaux ? Ca vient en fait du dramaturge George Bernard Shaw, qui a visité les lieux au début du 20ème siècle. Il aurait déclaré "This must be the gateway to hell", ce à quoi ses accompagnateurs lui auraient répondu que c'est là qu'il allait finir s'il ne changeait pas sa façon athée de penser... A noter aussi que c'est parce que les Maoris ont été impressionnés par le bonhomme qu'ils ont accepté que l'endroit porte un nom anglais et non maori.

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Juste à côté, Hurutini, du nom d'une princesse. C'est en partie de là que viennent les eaux dans lesquelles on va se baigner. Le dépliant du parc dit que les eaux ont une température de 68°C et un pH de 3.5, le site dit 42°C et 2.2... débrouillez-vous avec ça. Si vous savez quelle info est la bonne, mettez votre note aux frais de la princesse !

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Juste en face, voilà une crevasse fumante et bouillonnante nommée assez curieusement Ink Pots (même si elle n'est pas Inkandescente).

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Hell's Gate, le lac qui a donné son nom au parc, dont les gaz font bubuller la surface. Si tu comprends le verbe "bubuller", dis "oui oui, I Gate it" !

Je profite de ce jeu de mots en anglais (je ne recule devant rien !) pour enchaîner sur un petit interlude instructif. Contrairement à Waimangu, cette zone géothermique n'est pas extrêmement jeune. Elle a été formée il y a environ 10'000 ans après qu'un lac se soit retiré. Particularité du lieu, sa source de chaleur se situerait apparemment qu'à environ 2 kilomètres de profondeur, là où pour la plupart des autres lieux il faut descendre 10 kilomètres sous terre.

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Après un peu de marche, on arrive à ce très sympathique point de vue sur la Inferno Pool (mouillée, ahaha) avec en arrière-plan des fumeroles bien photogéniques.

Comme vous avez pu le voir, à Hell's Gate les bassins sont boueux. C'est dû au fait que les eaux sont acides voir très acides, ce qui ronge les minéraux et le mélange donne ces couleurs pas forcément attirantes.

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Sur la droite, ça fume aussi... Et comme nous l'indique le panneau au premier plan, il ne faut pas toucher l'eau, parce que c'est (George Bernard) Shaw !

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Un cadrage légèrement différent où les entrailles de la terre font toujours leur Shaw.

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Ces bassins fumants sont nommés "The Infants", parce que ça rappelait à ce bon George Bernard des enfants un peu trop excités. Voilà pour la phrase infant-rmative que vous attendiez tous.

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Spraying Pools, qui ne sont en fait pas des bassins dont l'eau provient des entrailles, mais des eaux de surface chauffées par le sol. "C'est comme si vous versiez de l'eau dans une poêle" nous informe un panneau qui, en matière de bonnes informations, est toujours au poêle.

Et c'est le moment de traverser un peu de végétation pour rejoindre ensuite la deuxième zone du parc...
Mes carnets de route

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Re: Nouvelle-Zélande 2020

Message par Aotearoa69 » 26 juin 2021, 10:33

Super, un carnet sur la Nouvelle-Zélande!! Tu as complètement raison, il y a des similitudes avec les États-Unis, si ce n'est que les néo-zélandais sont peut-être un peu plus chaleureux...
J'ai eu l'occasion d'y passer 4 semaines en 2014, et j'ai hâte de te lire pour voir ce que tu as ramené comme souvenirs. Malheureusement du fait du changement climatique la NZ est assez impactée et je pense que certaines choses vont se voir.
J'espère que tu vas continuer au-delà du jour 9!! :wink:
Boston-New York en 2012 (non reporté)
Hawaï en 2016 (reporté)
...et pour le reste, reporté dans "Carnets d'ailleurs": road trip en Patagonie en 2017 et en Nouvelle-Zélande en 2014
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