Journée V, la suite…
Nous sommes de retour à
Manhattan vers 17 h 15. Toujours grisés par notre journée à
Coney Island, notre excitation redouble à l’idée de naviguer dans la Hudson Bay à bord d’un bateau à voile. Nous avions beaucoup hésité avec le grand navire historique, façon
Mutiny on the Bounty sur fond de musique de Bronislaw Kaper, on s’y voyait déjà…
Mais on avait aussi envie d’une croisière en plus petit comité, plus intimiste… les deux nous tentaient vraiment et le choix fut difficile.
Première image en sortant du métro… je ne me lasserai jamais de ces jeux de lumières, reflets du ciel et des nuages…
Nous avons réservé notre croisière ‘Twilight’ en goélette ‘Shearwater Classic Schooner’ chez
Manhattan by Sail et devons aller faire le check-in à North Cove Marina, à 5 minutes à pied du One World Trade Center. On prend le temps de profiter de la vue de fin d’après-midi, elle est sublime. Et tous ces bateaux à voiles sur fond de paysage urbain, ô mazette, c’est saisissant !
On repère le ‘Shearwater Classic Schooner’, on a du mal à réaliser qu’on va monter à bord sous peu… Le soleil baisse de plus en plus à l’horizon et, sans vraiment stresser, on se demande si la compagnie sait ce qu’elle fait en termes de timing. Et puis on décide que oui, forcément, ce sont des pros, on va leur faire confiance !
Mais comme il est beaaaauuuu !!!
On récupère nos billets, attention nous dit-on, il ne faut absolument pas les perdre sinon c’est foutu pour nous, pas de croisière !
« T’inquiète mon gars, on va en prendre soin ! » Ces tickets n’en sont pas vraiment, ce sont plus des laisser-passer pour une soirée privée. Ils sont tellement cool qu’on espère qu’on pourra les garder. On a tout de même l’impression d’avoir gagné le ticket d’or pour la visite de la chocolaterie de Willy Wonka… visez-moi ça !!!
Une fois les tickets en poche, nous avons encore 30 minutes à patienter avant le départ, donc on continue notre balade sur les quais, hyper photogéniques. I’m in love !
Reflet magique dans un miroir urbain, on touche au divin

Le Bounty qu’on n’a pas pris, mais qu’on prendra la prochaine fois…
18 h 00… c’est l’heure de l’embarquement.
A bord, le personnel est jeune et très dynamique. Quant aux passagers, ils sont majoritairement américains et semblent tous avoir l’habitude de ce type d’activités. Je comprendrai que la plupart d’entre eux sont surtout là pour boire une coupe de champagne avec leurs potes, sans se soucier du reste. Selfies à gogo et discussions protocolaires du dimanche soir… tandis que devant eux se déroule le plus fascinant des spectacles et que les heures vespérales nous offrent un somptueux cadeau… mais ils semblent s’en foutre comme de leur première chemise. Dommage pour eux.
Autant vous prévenir immédiatement, vous êtes sur le point de faire une overdose (
comme quand tonton machin passait ses centaines de diapo de vacances au Pays Basque, le samedi après-midi à la fin des années 70).
New York nous a offert un tel crépuscule, au-delà de ce qu’on pouvait imaginer dans nos rêves les plus fous, que je n’ai pas pu m’empêcher de mitrailler à tout va. Une telle palette de couleurs, les zamis, c’était surréel !
La Skyline est en feu !...
Tandis que de l’autre côté, le soleil projette ses rayons enflammés…
C’est beau un port au soleil couchant… Je compare mentalement les conditions météo de notre J-2 avec ce même bâtiment sous la brume, ce n’est pas le même monde !
On vous a menti, l’El Dorado ne se trouve pas sur les rives du Jacqueline Kennedy Onassis Reservoir !
je vous jure que c’était rose comme ça !
ESB my love…
Pendant ce temps, au Central Railroad du New Jersey…
La nature se déchaîne pour nous et la pleine lune s’invite même à la fête !
A l’américaine… « OMG , it’s amaaaazzzzziiiinnnngggg ! »
Mais qui voilà ? Les formes de Lady Liberty se découpent sur fond de ciel rosé et revêt sa tenue de lumière pour la nuit…
Pur instant de grâce rapidement dédramatisé par mes frasques. Tel superman, en une demi-seconde, je change de costume… Hrundi V. Bakshi en action ! (
’Birdy Num Num’… si vous ne le connaissez pas, sachez juste que ce gars peut vous ruiner une soirée et détruire une baraque en moins d’une heure… dans la vraie vie, au quotidien, c’est mon alter-ego) et je fais tomber à l’eau ma canette (fermée) de Sprite offerte par la compagnie. J’ai honte. Le bateau tanguait, j’essayais tant bien que mal de prendre mes photos. Je sais… j’ai pollué l’océan… mais que j’ai honte (
ça je l’ai déjà dit). J’espère que Neptune et les sirènes aiment le soda. Un membre de l’équipage m’a vu faire et se fout de moi, de manière un peu condescendante, mais c’est de bonne guerre. J’étais encore plus mal à l’aise quand il m’a ramené une nouvelle canette ! Je ne bois pas de champ’ et je ne suis pas accro aux selfies… mais je peux faire ma grosse beauf.
Passé cet instant humiliant (
que je vous ai raconté uniquement pour exorciser ce sombre souvenir), je reprends mes esprits. On est en train de vivre là l’un des plus extraordinaires crépuscules de notre vie et contre toute attente, nous ne sommes pas dans le Wild Wild West.
NYC serait-elle un
Monument Valley urbain ? Je pose juste la question, chacun verra midi à sa porte…
Le soir tombe tout doucement. On croise le ferry de Staten Island, synchro niveau couleur…
Think pink !
Vous allez me dire que les photos se ressemblent toutes. Oui. Turn yellow
Dans la baie, le bateau trace alors à vive allure sur les vagues nocturnes. Impossible pour moi de prendre des photos. Ultimes clichés très médiocres de cette croisière au paradis. Je vous mets ces photos juste pour dire de mettre quelque chose…
Presque arrivés à quai, on entend des grands ‘boums !’ au loin. Tout le monde se retourne et… que voit-on ? Un feu d’artifices ! La croisière est sensée être finie, le temps qui nous était imparti a été consommé entièrement, mais l’équipage décide d’opérer un demi-tour stratégique afin de nous faire profiter du show !!! Nous voilà donc repartis, cette soirée est folle ! Personne ne sait de quoi il s’agit, pas même l’équipage. Encore un beau cadeau inattendu,
NYC sait recevoir ses hôtes et l’équipage assure. 2 h 10 de croisière contre les 1 h 45 prévues, ils auront bien mérité leur tip… même si on n’a pas pu conserver nos tickets Willy Wonka, c’est sans rancune aucune !
Pas de photos du feu d’artifice comme vous vous en doutez (
y’en a qu’on essayé, y’ zont eu des problèmes…).
Ultime photo du jour…
Quand je vous disais plus haut qu’il s’agissait là d’une de nos plus belles journées de voyage, j’espère que vous comprenez désormais pourquoi. Quand tous les éléments, plus le karma, le destin, le hasard ou peu importe comment vous l’appelez, se mettent d’accord pour vous offrir un tel cadeau, vous dites… merci !
Pour accompagner cette journée unique dans l’histoire du temps, une de mes chansons phares. En 1976, Herbert Pagani a écrit et interprété la chanson
Voyage de Noce sur la musique du film
Metti, una sera a cena (
Disons un soir à dîner, 1969) de Ennio Morricone, accessoirement une de mes B.O. préférées du compositeur. Cette chanson me propulse sur orbite… comme cette journée à
Coney Island et dans la baie de
New York City…