4 septembre
...on serre les fesses car on aperçoit une voiture de ranger...
Ce matin, nous avons prévu de visiter à 9 heures Lower Antelope Canyon, un canyon très étroit qui s’enfonce dans les entrailles de la terre navajo.
Dit comme cela, ça fout les jetons mais le risque majeur dans ces canyons étroits, ce sont les inondations soudaines qui peuvent se produire à cause d’un orage en amont du canyon.
Aujourd’hui, c’est grand beau temps et les orages se déclenchent plus généralement l’après midi, on a moins les chocottes.
Le site est géré par les natifs et ils ont fait savoir sur leur site web qu’ils n’étaient pas concernés par le shutdown.
On s’attend donc à voir la foule des grands jours et en effet en passant devant Upper Antelope, le deuxième canyon exploité par les navajos, il y a déjà une file de voitures conséquente devant l’entrée.
On se dit que l’on a bien fait de choisir Lower même si son grand frère est réputé plus photogénique.
Il y a peu de monde, c’est super, mais au final nous serons une vingtaine à se glisser dans une fente ridiculement étroite.
Mais en voyant la corpulence de notre guide, joliment enveloppé dans un tee shirt jaune fluo, nous sommes rassurés.
Et en plus, on ne risque pas le perdre de vue.
Au demeurant, il se révèlera très agréable et très souple et nous donnera plein d’explications, je sais que c’est ce qu’on attend en général d’un guide, mais ils ne sont pas tous aussi sympathiques.
Le briefing commence devant le panneau des interdictions et à noter que les rasades n’y sont pas interdites.
Puis nous nous dirigeons vers la stèle commémorant l’inondation mortelle qui avait surpris un groupe de touristes comprenant de nombreux français.
De nouveau, il nous informe sur ce danger majeur, nous montre le lit asséché et nous explique avec quelle rapidité, il peut se remplir et se déverser dans le canyon creusé par la puissance des flots.
En descendant dans le canyon, on comprendra très vite pourquoi nous n’aurions aucune chance d’en réchapper et croyez moi un réconfort est le bienvenu.
Vous pouvez comparer, sans moquerie, notre guide et l’étroitesse de l’entrée.
Allez vous n’avez plus qu’à suivre le guide et prier pour éloigner les orages.
La sortie du canyon approche et tout s’est bien passé, et après une heure et demie, nous sommes contents de retrouver la lumière du jour, les yeux encore émerveillés par la beauté de ce canyon.
C’est quand même incroyable, ces roches façonnées par la puissance de l’eau, n’est-il pas ?
La beauté du site nous fait vite oublier le prix de la visite, nous avons adoré et le sympathique guide aura bien mérité son pourboire.
Nous nous dirigeons maintenant vers une randonnée en plein air qui me tient à cœur.
Mais nous ne savons toujours pas la faisabilité de la chose et c’est avec une certaine appréhension que nous repartons vers le parking du départ du trail de Buckskin Gulch.
Au début de la piste House Rock Valley Rd, il y a un petit parking avec des panneaux explicatifs sur lesquels sont apposées des affiches du shutdown, les mêmes qu’à la Paria Station.
Deux voitures qui ont emprunté la piste, surgissent et rejoignent la route.
Il faut prendre une décision, nous nous réunissons et votons pour continuer.
Déjà un bon point, la piste a été refaite récemment et elle se révèle très roulante ce qui n’est pas toujours le cas.
Au bout d’un moment, on serre les fesses car on aperçoit une voiture de ranger qui finalement nous croise sans nous interpeler.
C’est après qu’on s’est dit qu’on aurait du l’arrêter nous même pour se renseigner.
Mais bon, il n’est pas question de se lancer dans une course poursuite, car en principe c’est plutôt eux qui poursuivent les automobilistes.
Nous arrivons sur le petit parking de Buckskin Gulch, désert ou presque, il y a un fourgon aménagé planqué en retrait.
Nous allons voir les panneaux explicatifs, il y a toujours ces même affichettes du BLM mais aucune barrière même symbolique pour interdire l’accès au trail.
C’est une rando qui nécessite de s’acquitter d’un droit d’entrée, on glisse l’argent dans une enveloppe comme à Valley of Fire pour ceux qui ont suivi.
Oui je sais, ce système ne marcherait sans doute pas en France.
Le problème, c’est qu’il n’y a plus aucune enveloppe, et on commence à douter.
Bizarrement, les toilettes sont ouvertes alors qu’ailleurs elles sont toutes fermées.
Il n’y a personne dedans et en profitons copieusement.
C’est alors que Sophie se rend compte qu’il y a du monde dans le fourgon et décide d’aller aux renseignements.
C’est un couple d’australien qui raconte que le ranger est passé les voir tout à l’heure et qu’il leur a dit que même si on ne pouvait pas s’acquitter du droit d’entrée, cette randonnée était tolérée.
Rassurés, nous enfilons les sacs à dos et camelbaks, ajustons la casquette et en route pour le wilderness sans omettre de remplir le cahier d’inscription.
Il y a d’ailleurs quelques noms à la date d’hier, comme quoi.
Aujourd’hui, nous ferons une belle rando dans un site magnifique perdu au milieu de nulle part et nous y serons quasiment seuls, le pied quoi.
Au départ, nous apercevons deux véhicules de plus à côté du nôtre.
Le lit du wash que nous empruntons par intermittence est bien sec, on a l’impression de marcher sur des tuiles qui éclatent sous notre poids.
Tiens, une tortue ninja qui fait de l’escalade
Le sentier coupe à travers les méandres
Nous passons devant l’accès à Edmaier’s Secret qui n’est plus trop un secret d’ailleurs
Mais nous continuons notre chemin pour rejoindre plus loin une deuxième zone à explorer tout en profitant du décor merveilleux.
Après 1h40 de marche, nous prenons un wash perpendiculaire qui va nous permettre d’atteindre le pied de la falaise, celui-ci aussi est bien sec
Une petite pause est bienvenue
Nous arrivons au pied des slikrocks, Sophie ne se sent pas pour la grimpette, abandonnant le sac à dos, je m’amuse à jouer les chèvres de montagne et prend de la hauteur.
Sophie minuscule point noir tout en bas
Voilà, retour sur le sol carrelé et marche retour vers le parking, le temps passe trop vite et dégoûté, je ne pourrai aller explorer la première zone d’edmaier’s Secret.
Mais je suis déjà bien content de cette rando dans un si beau milieu naturel.
Un crocodile qui fait bronzette
Parking en vue, il n’y a plus que nous et Sophie semble avoir hâte de rentrer, on dirait.
