5 septembre
… on est jamais à l’abri d’un miracle…
Il est l’heure de quitter Page pour Bryce Canyon, mais d’abord un petit passage à la station pour regonfler un pneu qui nous donne souci depuis hier soir.
Nous n’avons pas annulé nos 2 nuits d’hôtel à Bryce, espérant jusqu’au bout la fin du shutdown, mais les infos sont plutôt pessimistes.
Sur la route, nous nous arrêtons pour faire le site de Toadstool Hoodoos que nous rebaptiserons vite Tolstoïl entre nous et vous maintenant, puisque nous n’avons plus de secrets.
Les Hoodoos sont des colonnes composées des différents sols existants, protégées par un chapeau plus résistant et qui se retrouvent toutes seules ou mal accompagnées à cause de l’érosion du terrain due au ruissèlement, au vent, au gel…
Enfin bref, c’est naturel, ce ne sont pas les hommes avec leurs petites mains qui ont façonné ces colonnes pour relancer le tourisme.
Allez, descendez de la voiture, vous verrez par vous-même après tout, en plus il fait beau et frais.
Regardez moi ce joli petit hoodoo perché tout la haut
Sophie, juste avant que l’énorme chapeau l’écrase
Décharge de chapeaux
Moi en hoodoo, façon statue dieu grecque
Sophie en admiration devant ma saisissante imitation
Nous reprenons la route en direction de Bryce, comme souvent nous nous retrouvons quasiment seuls.
A chaque fois cela nous surprend cette circulation des plus clairsemées mais nous apprécions de rouler aussi paisiblement, juste en régulant la vitesse d’une pression du pouce.
La route est scéniquement très agréable mais il faut quand même la faire, alors pour faire passer le temps, comme vous n’avez pas pris votre D S, je vous mets quelques photos.
Nous entrons dans la zone hôtelière vers 16 heures, c’est étrangement calme, ils sont tous en balade mais où ?
Nous décidons d’aller jeter un œil jusqu’à l’entrée du parc, on est jamais à l’abri d’un miracle.
Sur la route, un magnifique panneau lumineux nous accueille :
« Bryce is closed – thank you »
Nous apercevons les plots rouges et la voiture des rangers qui bloque le passage et faisons demi-tour, le visage défait, l’œil larmoyant, les oreilles tombantes.
C’est foutu.
Reste plus qu’à aller faire le check in au Best Western Plus.
La pression du pneu continuant à chuter, on se dirige vers le garage automobile qui vient de fermer.
Le caissier nous dit de revenir demain et un employé qui était encore là, se propose de faire la réparation tout de suite.
Attitude très sympathique qui lui vaudra un bon pourboire.
Le soir tombe sur Bryce, mais pas le vent glacial qui continue à souffler malgré le shutdown.
Nous entrons faire un tour dans la boutique du Ruby Inn, le deuxième hôtel puis quand nous ressortons pour aller dîner, c’est la catastrophe.
Il y a une queue phénoménale, ils sont arrivés d’un coup et ça continue à s’empiler.
Des dizaines de voyageurs descendent des bus qui se succèdent à intervalles réguliers.
C’est la guerre, affolés nous battons en retraite, ce soir ce sera pizza coronas en chambre.
Je n’avais jamais vu cela, une vraie gare routière.