Bonjour ! Merci pour vos gentils messages !
Suite de nos aventures à
Yellowstone.
Je ne sais pas ce que SupiourMan a fait, mais c’est super efficace : hier on a eu un temps magnifique avec grand soleil et pas très froid ; on a pu faire une longue promenade à skis pour voir des geysers qui ont le bon goût d’entrer en éruption pile quand on s’approche, des pools aux couleurs extraordinaires, un coyote et surtout plein plein plein de bisons ! En hiver, ils sont un peu plus amorphes et ne chargent pas comme en automne, c’est donc beaucoup moins dangereux, mais on ne s’approche pas trop pour autant ! J’ai attendu 20 mn qu’un gros mâle veuille bien se sortir de la piste pour continuer ma promenade, il est en effet fortement déconseillé de sortir des pistes balisées car le sol est très instable et comme c’est recouvert d’au moins un mètre de neige, on ne voit pas ce qu’il y a en-dessous ; fort heureusement, quand c’est un phénomène géothermique, comme il y en a des milliers dans le parc (il y a à
Yellowstone plus de geysers, marmites bouillantes et autres fumerolles que partout ailleurs dans le monde entier !), la neige a fondu sur plusieurs dizaines de mètres. C’est d’ailleurs là que les bisons se réunissent pour manger l’herbe jaune et sèche qui apparaît, même si ça leur use très vite les dents à cause de tous les minéraux et qu’ils risquent ensuite vite mourir de faim !
Sur ce même sentier, hier, j’ai sauvé la vie à un couple de vieux (désolée pour le politiquement pas correct, mais ils étaient vraiment très vieux !) : ils étaient en raquettes, avaient voulu prendre un raccourci hors de la piste pour photographier des bisons et ils n’avaient pas vu le ruisseau caché sous la neige ; celle-ci s’est effondrée sous le poids du monsieur qui était coincé dans un trou assez profond, avec la horde de bisons curieux qui s’approchaient voir ! sa femme pleurait « they are going to eat us ! help ! » Je me suis approchée prudemment pour ne pas le rejoindre au fond du trou – ai-je précisé que je ne suis pas très dégourdie sur des skis ? – « Give me your hand ! » et je l’ai tiré comme j’ai pu, il pesait une tonne ! sa femme, plus légère a pu traverser un peu plus loin sans faire effondrer le pont de neige, elle pratiquait la méthode Coué « I can do it ! I can do it ! ». Eh bien, une fois sorti du trou, il m’a à peine remerciée et a filé sans demander son reste ! Sa femme pouvait à peine le suivre !
La veille, comme il neigeait, ventait beaucoup, nous avions fait une plus courte promenade autour de Geyser hill : ce qui doit prendre 30 mn en été sur des passerelles en bois nous a pris toute la matinée : on s’enfonçait dans la neige jusqu’aux genoux à chaque pas, le vent nous poussait pour nous faire tomber des passerelles, la neige nous cinglait le visage, les bisons nous coupaient la route, les geysers entraient en éruption sur notre passage pour nous doucher copieusement d’eau chaude, vite glacée sur nos vêtements par le vent : pas super agréable, mais quand on se dit que cette eau est restée dans les profondeurs de la terre sous
Yellowstone pendant des siècles, on en viendrait presque à tordre nos chaussettes trempées pour la mettre en bouteilles !
Petite curiosité culinaire américaine (les anglo-saxons ne cessent de me surprendre sur ce plan !) : dans la cabine douillette et bien chaude que nous occupons, il y a une machine à café que nous nous sommes empressées de recycler en machine à soupes. A côté, il y a tout le nécessaire pur se faire du « gourmet coffee », c’est-à-dire un truc amer infect n’ayant même pas la couleur du café : des touillettes, du sucre, du faux sucre et du « coffee whitener » : ce n’est pas du lait, ce n’est pas de la crème, ça n’a pas de goût, ni d’odeur, c’est juste un truc pour blanchir le café et se faire croire qu’on boit du café au lait : ils sont fous ces Américains !
Bye everybody !
PS : chaque fois que je passe devant Old Faithful, bien 10 fois par jour, je vous fais coucou sur la webcam !
