Re: Voyage chez l'oncle Sam
Posté : 13 juil. 2013, 13:13
Jeudi 11 juin - Jour 4
J'ouvre un œil à 6 heures. Vingt cinq minutes plus tard, je tire la porte de la chambre en laissant, comme convenu, la clé dans la chambre. Je quitte la côte Pacifique et je pars en direction du nord-est. Prochaine étape : le Parc de Yosemite.
Le GPS m'aide bien et je traverse tranquillement la principale région de production maraîchère de Californie : la vallée de San Joachim. La simple vision de la terre noire révèle d'ailleurs sa fertilité pour qui a la moindre notion du travail de la terre. Quelques noms de ville m'évoquent des images, vite démenties par la réalité. Ainsi Castroville me fait tout d'abord penser à Fidel Castro, donc à Cuba, donc à ses plages, ses cigares … Sauf qu'un panneau m'informe que Castroville c'est là où a lieu le fameux festival de l'artichaut chaque année mi-mai, ce qui me ramène à la réalité !
Après Los Banos, j'attaque les longues lignes droites et les voitures que je croise sont maintenant de plus en plus grosses. Il faut dire qu'a San Francisco on se serait presque cru en Europe (je dis bien PRESQUE, faut pas pousser quand même !) : il y avait pas mal de voitures japonaises ou coréennes, beaucoup de voitures à motorisation hybride, la plupart des voitures avaient un gabarit à peu près normal et j'y ai même vu quelques Smart !
J'ai quitté Monterey sous les nuages mais ils ont été arrêtés par les montagnes et je roule une nouvelle fois sous le soleil. Le cruise control réglé sur 65 miles, j'ai tout le temps de regarder le paysage même s'il est assez monotone par ici. Sauf que … là-bas … le truc qui marche tranquille dans la plaine … C'est … Noooon … Je m'arrête un peu en vrac sur le bas-côté, ouvre le sac photo - qui a trouvé sa place sur le siège passager - monte le 400 mm et vise ... Oui, c'est bien ça : un coyote qui a chopé un lapin ! Le bestiau est loin et la photo sera nulle mais je reprends la route avec un sourire ballot sur le visage ! Du coup, ça doit déclencher quelque chose dans mes 3 neurones parce que quelques kilomètres plus loin j'ai une grosse bouffée d'émotion, quelque chose du style « Ca y est mon pote, tu y es, tu roules en Californie !! » -- faut croire que ce vieux rêve de gosse que je croyais évanoui depuis des années n'était que caché dans un tiroir qui vient brutalement de s'ouvrir …
A 10h30 je fais le plein d'essence à Oakhurst et une demi-heure plus tard je suis à l'entrée de Yosemite. J'achète mon National Pass qui, pour 80 $, m'ouvre pendant une année complète la porte de tous les Parcs Nationaux (et uniquement les nationaux, il faudra repayer pour les State Parks / Parcs d'Etat) et je tourne sur la droite pour commencer ma visite par les séquoias géants de Mariposa Grove. Là, je prends dans les dents un aspect des parcs sur lequel on ne s'étend pas trop : la taille limitée des parkings ! En effet, ils ne sont pas immenses et quand ils sont complets … ils sont complets ! Parce qu'aux US pas question de se garer n'importe où, les rangers veillent et l'amende tombe rapidement ! Sur un endroit bien spécifique comme Mariposa Grove qui se trouve à l'extrémité sud du parc et juste à côté d'une entrée, les parkings sont vite remplis. Je fais le tour du parking une fois, deux fois, trois fois et … je décide de m'en aller ! Je sais, je pourrais poser la voiture ailleurs et prendre la navette mais … je n'en ai pas envie ! « I'll be back », comme disait l'actuel gouverneur de Californie il y a quelques années. Je passe devant le Wawona, mon hôtel de la nuit prochaine, et je continue vers le nord du parc. L'absence de toit me permet d'apprécier le paysage dans ses 3 dimensions : largeur, profondeur et … hauteur ! La route est belle, il fait beau … quel pied !

Quelques miles avant Glacier Point, je m'arrête sur un parking donnant accès à un des nombreux « viewpoints ». Je traverse la route et ce que j'aperçois à travers les arbres est une belle vue classique d'un paysage de montagne. Je fais les quelques mètres qui me séparent encore du viewpoint proprement dit, je passe les derniers sapins et … Je prends LA baffe du jour : LA VUE est tout simplement incroyable ! Desservie par les photos qui ne « rendent rien », impossible à décrire, il faut le voir pour se rendre compte … Le plus impressionnant c'est qu'elle s'ouvre sur 180° et où que porte le regard la vue est saisissante ! C'est quasiment la même chose à Glacier Point. La claque est moins forte car l'effet de surprise est passé mais quand même … Si j'étais Américain, je braillerais un bon « OH MY GOD ! IT'S INCREDIBLE » !!



Je me gave les yeux et puis je file jusqu'à Tunnel View. Malheureusement nous sommes maintenant en milieu d'après-midi et la lumière est franchement mauvaise d'autant que le ciel s'est voilé, ce qui rend la célèbre vue bien moins impressionnante.

Il y a une autre chose qui n'est pas très impressionnante, c'est la façon dont j'avais planifié ma journée ! Techniquement je me suis planté en réservant au Wawona, au sud du Parc ; j'aurais dû prendre un hôtel bien plus au nord, ce qui m'aurait avancé sur ma journée du lendemain. Là, je suis à peu près à la moitié de Yosemite et je vais devoir retourner tout au sud pour aller à l'hôtel que j'ai réservé ! Ce qui me console c'est que comme je n'ai pas pu accéder aux séquoias et que je veux absolument les voir, j'étais de toute façon bien obligé de redescendre… Je repasse le tunnel, refais la route dans l'autre sens et redescends au Wawona où je fais mon check-in. Comme tout les hôtels qui sont situés dans les parcs ce n'est pas donné : 158 $ la nuit. Je jette mon sac dans la chambre et je repars aussitôt pour Mariposa Grove. C'est la fin d'après midi, ça doit le faire ! Et me revoilà sur le parking au milieu des séquoias géants … Où plus exactement me revoilà en train de tourner sur un parking toujours complet !!! Les gens semblent eux aussi vouloir se promener en cette fin d'après midi où le beau temps est revenu. Les mêmes causes produisant les mêmes effets je fais à nouveau 3 p'tits tours et puis je m'en vais ! Décidément, ces maudits séquoias se font désirer ! Juste avant de repasser les cabanons des Rangers j'hésite … Où vais-je déjeuner ? Je m'étais promis d'éviter au maximum les restos des hôtels. Surtout quand implicitement le client n'a pas d'autre choix …

En plus au Wawona il y a tout un laïus sur le fait qu'il faut être habillé pour pouvoir dîner dans la salle à manger … Pfffff … Ca me gave … Allez, hop, à gauche toute, je retourne à Oakhurst, j'y ai repéré ce matin un Steakhouse juste à la sortie de la ville. Oui je sais, la logique de l'itinéraire ne saute pas aux yeux mais j'ai prévenu tout à l'heure : cette journée c'est du grand n'importe quoi du côté de la planification de l'itinéraire !
Par contre côté repas, le Steakhouse d'Oakhurst c'était LE bon choix. Le personnel y est sympathique et le New York Steak de 15oz (425 grammes) tendre à souhait grâce à la cuisson parfaitement maîtrisée. Comme je l'ai précisé au début, j'effectue ce trip seul donc je peux me lâcher, alors, pour accompagner le steak je prends des oignons rouges et de la purée à l'ail !!! Et le rapport qualité prix est excellent : 32 $ seulement.
En sortant du resto, je me dis que le coucher de soleil à Glacier Point doit être sacrément beau et donc … je remonte à Glacier Point ! (Oui, oui, oui, c'est n'importe quoi, je sais, je sais !!!). En plus, la route est encore plus belle que ce matin, je semble être le seul à l'emprunter à cette heure, je passe la boite de vitesse en position Sport et j'appuie un peu sur l'accélérateur, même pas besoin de rouler vite pour avoir des sensations, j'ai la voiture bien en main, les virages s'enchaînent souplement … You know what . I'm happy ! Pour le coucher de soleil par contre, ça va être chaud … même si c'est une façon de parler parce qu'en décapotable on sent bien la froideur qui tombe ! Une fois là-haut, j'ai juste le temps de prendre quelques photos avant que le soleil ne passe de l'autre côté des montagnes. On pourrait croire que faire tant de tant de kilomètres pour juste quelques photos c'est un peu ballot, mais même si je n'avais pu faire aucune photos, cette traversée tardive de Yosemite aurait été un grand moment. Et la redescente jusqu'au Wawona, toujours décapotée, avec Melody Gardot en pour le fond sonore ne l'est pas moins… ( Pour info, les nuit de juin à Yosemite ne sont pas fraiches. Elles sont froides ! )


Vendredi 12 juin - Jour 5
Parait qu'on ne dit jamais deux sans trois. Mais ça ne sera pas le cas, car si Mariposa Grove m'a refusé son parking deux fois de suite, la troisième sera la bonne. En fait c'était simple, il suffisait de se réveiller à 6h00 et de partir à 6h15 du Wawona. Ainsi on arrive à Mariposa à 6h30 et on est le tout premier ! Ce qui permet de choisir la place qu'on veut sur le parking et d'être accueilli par les écureuils, les fameux chipmunks … enfin des Tamia striatus … enfin les p'tits bestiaux qu'on appelle écureuils de Corée sans que je comprenne pourquoi puisqu'on les trouve en Amérique du Nord … enfin, Tic et Tac, quoi !

Accessoirement j'ai passé une très mauvaise nuit au Wanona. Déjà parce que les chambres individuelles du bâtiment principal (ou tout au moins la chambre 215) sont en fait des chambres suitées dont la porte de communication avec la chambre principale est simplement fermée, ce qui fait que j'entendais les moindres bruits des gens d'à côté - ça a dû être pire pour eux que pour moi puisque je ronfle ! De plus, ma chambre était juste en face du moteur du « je ne sais quoi de la cuisine » ; j'ignore si c'était celui de la clim' ou celui de la chambre froide, mais j'ai eu un charmant bruit de moteur toute la nuit. Super. Démonstration que ce n'est pas parce qu'un hôtel est situé dans un parc et qu'on paie cher sa nuit que c'est synonyme de qualité.
Après avoir très civiquement déposé mes 50 cents en paiement de la carte de Mariposa Grove (en français !) que je viens de prendre, j'attaque le chemin qui emmène vers les séquoias géants ( Sequoiadendron giganteum ) les plus remarquables du parc. Déjà les « jeunes » arbres du parking sont impressionnants mais lorsqu'on se retrouve devant les patriarches on se sent aussi minuscule qu'une fourmi … Et en songeant à leur âge qui tourne autour de 3000 ans pour les plus vieux d'entre eux, j'ai le tournis … Je passe devant le « Fallen Monarch » tombé à terre il y a déjà des siècles et toujours quasi intact car le bois de séquoia est à la fois fragile comme du verre, ce qui a dissuadé les bucherons de les couper puisque le tronc se brise en tombant, et très long à se décomposer à cause des tannins qu'il contient. Je passe devant plusieurs espaces où les rangers ont procédé à des feux contrôlés pour dégager la végétation et créer des conditions favorables à l'apparition de nouveaux séquoias. En effet, depuis le classement de cette zone en parc national vers 1860 on faisait tout pour éviter le moindre feu jusqu'à ce qu'on comprenne, dans la seconde partie du XXème siècle, qu'en agissant ainsi non seulement on perturbait l'équilibre écologique de la forêt car les feux déclenchés par la foudre font partie de l'ordre naturel, mais qu'on empêchait également les séquoias de germer puisque les incendies créent des conditions très favorables à la germination des graines des ces géants.
Je reste coi en arrivant devant l'énorme séquoia nommé « Grizzly Giant , je passe au travers du « California Tunnel Tree », j'admire le « Faithful Couple », deux séquoias qui ont poussé si proches l'un de l'autre qu'ils ont soudé la base de leurs troncs, puis devant les « Bachelor and Three Graces » et le « Clothespin Tree » dans le tronc duquel plusieurs incendies ont creusé une large entaille, lui donnant de loin la forme d'une énorme épingle à linge modèle américain, je jette un œil dans le tronc évidé du « Telescope Tree » tout en étant épaté par le fait que malgré son état, cet arbre soit encore vivant …

Un homme devant le Grizzly Giant !

Bachelor and the 3 graces

Le California Tunnel Tree, creusé par l'homme en 1895 afin d'en faire une attraction touristique !

Le Telescope Tree, complètement creux mais toujours vivant

L'interieur de l'arbre !
Vu l'heure à laquelle j'ai commencé la promenade je ne rencontre quasi personne d'autre que des écureuils de tailles et couleurs différentes ! Sauf à un moment où je croise un couple d'Américains, le type repère mon boîtier et me demande si je connais un bon réparateur de matériel photo !! Il est 7h00, on est dans le parc de Yosemite et l'gars me demande si je connais un réparateur photo !!! On pourrait croire que c'est pour la caméra cachée mais non, ils sont comme ça les Américains : ils ne doutent de rien !!! Je lui demande quand même pourquoi et il me répond qu'il soupçonne que le diaphragme de son objectif 35-350 ne fonctionne plus même s'il espère que ce soit le boîtier, un 450D. Pour en avoir le cœur net, on échange d'objectif et malheureusement pour lui c'est bien son coûteux objectif qui défaille ! Et on se quitte là dessus … Sont marrants ces Américains quand-même !
Je passe 3 heures à me promener paisiblement dans le bosquet de séquoias … Jusqu'à ce que je recroise la route … et un camion tirant une longue remorque où on pris place les visiteurs qui ne souhaitent pas marcher … dans ces conditions l'ambiance de la visite doit être bien différente …

Annnnnnnnnnnnnnnd last BUT not least : les écureuils du Yosemite NP !


Le plus petit, le seul, le vrai, l'unique ... Chipmunk ! (Tamia striatus)

Le Ground Squirrel ( Spermophillus beecheyi)

Et le plus grand de tous, le Western Grey Squirrel ( Sciurus griseus )
J'ouvre un œil à 6 heures. Vingt cinq minutes plus tard, je tire la porte de la chambre en laissant, comme convenu, la clé dans la chambre. Je quitte la côte Pacifique et je pars en direction du nord-est. Prochaine étape : le Parc de Yosemite.
Le GPS m'aide bien et je traverse tranquillement la principale région de production maraîchère de Californie : la vallée de San Joachim. La simple vision de la terre noire révèle d'ailleurs sa fertilité pour qui a la moindre notion du travail de la terre. Quelques noms de ville m'évoquent des images, vite démenties par la réalité. Ainsi Castroville me fait tout d'abord penser à Fidel Castro, donc à Cuba, donc à ses plages, ses cigares … Sauf qu'un panneau m'informe que Castroville c'est là où a lieu le fameux festival de l'artichaut chaque année mi-mai, ce qui me ramène à la réalité !
Après Los Banos, j'attaque les longues lignes droites et les voitures que je croise sont maintenant de plus en plus grosses. Il faut dire qu'a San Francisco on se serait presque cru en Europe (je dis bien PRESQUE, faut pas pousser quand même !) : il y avait pas mal de voitures japonaises ou coréennes, beaucoup de voitures à motorisation hybride, la plupart des voitures avaient un gabarit à peu près normal et j'y ai même vu quelques Smart !
J'ai quitté Monterey sous les nuages mais ils ont été arrêtés par les montagnes et je roule une nouvelle fois sous le soleil. Le cruise control réglé sur 65 miles, j'ai tout le temps de regarder le paysage même s'il est assez monotone par ici. Sauf que … là-bas … le truc qui marche tranquille dans la plaine … C'est … Noooon … Je m'arrête un peu en vrac sur le bas-côté, ouvre le sac photo - qui a trouvé sa place sur le siège passager - monte le 400 mm et vise ... Oui, c'est bien ça : un coyote qui a chopé un lapin ! Le bestiau est loin et la photo sera nulle mais je reprends la route avec un sourire ballot sur le visage ! Du coup, ça doit déclencher quelque chose dans mes 3 neurones parce que quelques kilomètres plus loin j'ai une grosse bouffée d'émotion, quelque chose du style « Ca y est mon pote, tu y es, tu roules en Californie !! » -- faut croire que ce vieux rêve de gosse que je croyais évanoui depuis des années n'était que caché dans un tiroir qui vient brutalement de s'ouvrir …
A 10h30 je fais le plein d'essence à Oakhurst et une demi-heure plus tard je suis à l'entrée de Yosemite. J'achète mon National Pass qui, pour 80 $, m'ouvre pendant une année complète la porte de tous les Parcs Nationaux (et uniquement les nationaux, il faudra repayer pour les State Parks / Parcs d'Etat) et je tourne sur la droite pour commencer ma visite par les séquoias géants de Mariposa Grove. Là, je prends dans les dents un aspect des parcs sur lequel on ne s'étend pas trop : la taille limitée des parkings ! En effet, ils ne sont pas immenses et quand ils sont complets … ils sont complets ! Parce qu'aux US pas question de se garer n'importe où, les rangers veillent et l'amende tombe rapidement ! Sur un endroit bien spécifique comme Mariposa Grove qui se trouve à l'extrémité sud du parc et juste à côté d'une entrée, les parkings sont vite remplis. Je fais le tour du parking une fois, deux fois, trois fois et … je décide de m'en aller ! Je sais, je pourrais poser la voiture ailleurs et prendre la navette mais … je n'en ai pas envie ! « I'll be back », comme disait l'actuel gouverneur de Californie il y a quelques années. Je passe devant le Wawona, mon hôtel de la nuit prochaine, et je continue vers le nord du parc. L'absence de toit me permet d'apprécier le paysage dans ses 3 dimensions : largeur, profondeur et … hauteur ! La route est belle, il fait beau … quel pied !

Quelques miles avant Glacier Point, je m'arrête sur un parking donnant accès à un des nombreux « viewpoints ». Je traverse la route et ce que j'aperçois à travers les arbres est une belle vue classique d'un paysage de montagne. Je fais les quelques mètres qui me séparent encore du viewpoint proprement dit, je passe les derniers sapins et … Je prends LA baffe du jour : LA VUE est tout simplement incroyable ! Desservie par les photos qui ne « rendent rien », impossible à décrire, il faut le voir pour se rendre compte … Le plus impressionnant c'est qu'elle s'ouvre sur 180° et où que porte le regard la vue est saisissante ! C'est quasiment la même chose à Glacier Point. La claque est moins forte car l'effet de surprise est passé mais quand même … Si j'étais Américain, je braillerais un bon « OH MY GOD ! IT'S INCREDIBLE » !!



Je me gave les yeux et puis je file jusqu'à Tunnel View. Malheureusement nous sommes maintenant en milieu d'après-midi et la lumière est franchement mauvaise d'autant que le ciel s'est voilé, ce qui rend la célèbre vue bien moins impressionnante.

Il y a une autre chose qui n'est pas très impressionnante, c'est la façon dont j'avais planifié ma journée ! Techniquement je me suis planté en réservant au Wawona, au sud du Parc ; j'aurais dû prendre un hôtel bien plus au nord, ce qui m'aurait avancé sur ma journée du lendemain. Là, je suis à peu près à la moitié de Yosemite et je vais devoir retourner tout au sud pour aller à l'hôtel que j'ai réservé ! Ce qui me console c'est que comme je n'ai pas pu accéder aux séquoias et que je veux absolument les voir, j'étais de toute façon bien obligé de redescendre… Je repasse le tunnel, refais la route dans l'autre sens et redescends au Wawona où je fais mon check-in. Comme tout les hôtels qui sont situés dans les parcs ce n'est pas donné : 158 $ la nuit. Je jette mon sac dans la chambre et je repars aussitôt pour Mariposa Grove. C'est la fin d'après midi, ça doit le faire ! Et me revoilà sur le parking au milieu des séquoias géants … Où plus exactement me revoilà en train de tourner sur un parking toujours complet !!! Les gens semblent eux aussi vouloir se promener en cette fin d'après midi où le beau temps est revenu. Les mêmes causes produisant les mêmes effets je fais à nouveau 3 p'tits tours et puis je m'en vais ! Décidément, ces maudits séquoias se font désirer ! Juste avant de repasser les cabanons des Rangers j'hésite … Où vais-je déjeuner ? Je m'étais promis d'éviter au maximum les restos des hôtels. Surtout quand implicitement le client n'a pas d'autre choix …

En plus au Wawona il y a tout un laïus sur le fait qu'il faut être habillé pour pouvoir dîner dans la salle à manger … Pfffff … Ca me gave … Allez, hop, à gauche toute, je retourne à Oakhurst, j'y ai repéré ce matin un Steakhouse juste à la sortie de la ville. Oui je sais, la logique de l'itinéraire ne saute pas aux yeux mais j'ai prévenu tout à l'heure : cette journée c'est du grand n'importe quoi du côté de la planification de l'itinéraire !
Par contre côté repas, le Steakhouse d'Oakhurst c'était LE bon choix. Le personnel y est sympathique et le New York Steak de 15oz (425 grammes) tendre à souhait grâce à la cuisson parfaitement maîtrisée. Comme je l'ai précisé au début, j'effectue ce trip seul donc je peux me lâcher, alors, pour accompagner le steak je prends des oignons rouges et de la purée à l'ail !!! Et le rapport qualité prix est excellent : 32 $ seulement.
En sortant du resto, je me dis que le coucher de soleil à Glacier Point doit être sacrément beau et donc … je remonte à Glacier Point ! (Oui, oui, oui, c'est n'importe quoi, je sais, je sais !!!). En plus, la route est encore plus belle que ce matin, je semble être le seul à l'emprunter à cette heure, je passe la boite de vitesse en position Sport et j'appuie un peu sur l'accélérateur, même pas besoin de rouler vite pour avoir des sensations, j'ai la voiture bien en main, les virages s'enchaînent souplement … You know what . I'm happy ! Pour le coucher de soleil par contre, ça va être chaud … même si c'est une façon de parler parce qu'en décapotable on sent bien la froideur qui tombe ! Une fois là-haut, j'ai juste le temps de prendre quelques photos avant que le soleil ne passe de l'autre côté des montagnes. On pourrait croire que faire tant de tant de kilomètres pour juste quelques photos c'est un peu ballot, mais même si je n'avais pu faire aucune photos, cette traversée tardive de Yosemite aurait été un grand moment. Et la redescente jusqu'au Wawona, toujours décapotée, avec Melody Gardot en pour le fond sonore ne l'est pas moins… ( Pour info, les nuit de juin à Yosemite ne sont pas fraiches. Elles sont froides ! )


Vendredi 12 juin - Jour 5
Parait qu'on ne dit jamais deux sans trois. Mais ça ne sera pas le cas, car si Mariposa Grove m'a refusé son parking deux fois de suite, la troisième sera la bonne. En fait c'était simple, il suffisait de se réveiller à 6h00 et de partir à 6h15 du Wawona. Ainsi on arrive à Mariposa à 6h30 et on est le tout premier ! Ce qui permet de choisir la place qu'on veut sur le parking et d'être accueilli par les écureuils, les fameux chipmunks … enfin des Tamia striatus … enfin les p'tits bestiaux qu'on appelle écureuils de Corée sans que je comprenne pourquoi puisqu'on les trouve en Amérique du Nord … enfin, Tic et Tac, quoi !

Accessoirement j'ai passé une très mauvaise nuit au Wanona. Déjà parce que les chambres individuelles du bâtiment principal (ou tout au moins la chambre 215) sont en fait des chambres suitées dont la porte de communication avec la chambre principale est simplement fermée, ce qui fait que j'entendais les moindres bruits des gens d'à côté - ça a dû être pire pour eux que pour moi puisque je ronfle ! De plus, ma chambre était juste en face du moteur du « je ne sais quoi de la cuisine » ; j'ignore si c'était celui de la clim' ou celui de la chambre froide, mais j'ai eu un charmant bruit de moteur toute la nuit. Super. Démonstration que ce n'est pas parce qu'un hôtel est situé dans un parc et qu'on paie cher sa nuit que c'est synonyme de qualité.
Après avoir très civiquement déposé mes 50 cents en paiement de la carte de Mariposa Grove (en français !) que je viens de prendre, j'attaque le chemin qui emmène vers les séquoias géants ( Sequoiadendron giganteum ) les plus remarquables du parc. Déjà les « jeunes » arbres du parking sont impressionnants mais lorsqu'on se retrouve devant les patriarches on se sent aussi minuscule qu'une fourmi … Et en songeant à leur âge qui tourne autour de 3000 ans pour les plus vieux d'entre eux, j'ai le tournis … Je passe devant le « Fallen Monarch » tombé à terre il y a déjà des siècles et toujours quasi intact car le bois de séquoia est à la fois fragile comme du verre, ce qui a dissuadé les bucherons de les couper puisque le tronc se brise en tombant, et très long à se décomposer à cause des tannins qu'il contient. Je passe devant plusieurs espaces où les rangers ont procédé à des feux contrôlés pour dégager la végétation et créer des conditions favorables à l'apparition de nouveaux séquoias. En effet, depuis le classement de cette zone en parc national vers 1860 on faisait tout pour éviter le moindre feu jusqu'à ce qu'on comprenne, dans la seconde partie du XXème siècle, qu'en agissant ainsi non seulement on perturbait l'équilibre écologique de la forêt car les feux déclenchés par la foudre font partie de l'ordre naturel, mais qu'on empêchait également les séquoias de germer puisque les incendies créent des conditions très favorables à la germination des graines des ces géants.
Je reste coi en arrivant devant l'énorme séquoia nommé « Grizzly Giant , je passe au travers du « California Tunnel Tree », j'admire le « Faithful Couple », deux séquoias qui ont poussé si proches l'un de l'autre qu'ils ont soudé la base de leurs troncs, puis devant les « Bachelor and Three Graces » et le « Clothespin Tree » dans le tronc duquel plusieurs incendies ont creusé une large entaille, lui donnant de loin la forme d'une énorme épingle à linge modèle américain, je jette un œil dans le tronc évidé du « Telescope Tree » tout en étant épaté par le fait que malgré son état, cet arbre soit encore vivant …

Un homme devant le Grizzly Giant !

Bachelor and the 3 graces

Le California Tunnel Tree, creusé par l'homme en 1895 afin d'en faire une attraction touristique !

Le Telescope Tree, complètement creux mais toujours vivant

L'interieur de l'arbre !
Vu l'heure à laquelle j'ai commencé la promenade je ne rencontre quasi personne d'autre que des écureuils de tailles et couleurs différentes ! Sauf à un moment où je croise un couple d'Américains, le type repère mon boîtier et me demande si je connais un bon réparateur de matériel photo !! Il est 7h00, on est dans le parc de Yosemite et l'gars me demande si je connais un réparateur photo !!! On pourrait croire que c'est pour la caméra cachée mais non, ils sont comme ça les Américains : ils ne doutent de rien !!! Je lui demande quand même pourquoi et il me répond qu'il soupçonne que le diaphragme de son objectif 35-350 ne fonctionne plus même s'il espère que ce soit le boîtier, un 450D. Pour en avoir le cœur net, on échange d'objectif et malheureusement pour lui c'est bien son coûteux objectif qui défaille ! Et on se quitte là dessus … Sont marrants ces Américains quand-même !
Je passe 3 heures à me promener paisiblement dans le bosquet de séquoias … Jusqu'à ce que je recroise la route … et un camion tirant une longue remorque où on pris place les visiteurs qui ne souhaitent pas marcher … dans ces conditions l'ambiance de la visite doit être bien différente …

Annnnnnnnnnnnnnnd last BUT not least : les écureuils du Yosemite NP !


Le plus petit, le seul, le vrai, l'unique ... Chipmunk ! (Tamia striatus)

Le Ground Squirrel ( Spermophillus beecheyi)

Et le plus grand de tous, le Western Grey Squirrel ( Sciurus griseus )