Furnace Creek --> Lone Pine
La tempête de sable est finie, l’électricité est revenue, mais l’atmosphère reste poussiéreuse et des rafales de sable traversent de temps en temps la route. Malgré un mouchoir pour se protéger, ces rafales nous empêchent d’ailleurs d’approcher les Mesquite Flat Sand Dunes, dunes de vrai sable (ailleurs, dans la Death Valley, c’est plutôt du sable pétrifié).
Pas de problème en revanche pour parcourir Mosaic Canyon, une ballade de 45’ dans un étroit canyon avec des parois de marbre poli.
Puis nous reprenons la route, superbe, malgré la poussière qui embrume les paysages grandioses qui nous séparent de Lone Pine. Elle gravit des montagnes arides, traverse des plaines de sel, remonte à nouveau, longe un immense lac asséché où on exploite le phosphate et, finalement, arrive dans la vallée de Lone Pine (1136m), au pied du mont Whitney (4418m), le plus haut sommet des États Unis (hors Alaska).
Après avoir déposé nos affaires au motel, nous décidons de pique-niquer dans les hauteurs de Lone Pine, à Whitney Portal (2550m), porte d’entrée d’un circuit de 35 km qui monte en haut du Whitney. L’endroit est superbe, avec de la forêt, un torrent, des cascades, des panneaux “attention aux ours”, des coffres métalliques - résistants aux ours - où entreposer la nourriture pour ceux qui campent, un petit lac, des tables pour manger, encore des panneaux “attention aux ours”, mais malgré ce cadre bucolique je ne me sens complètement rassuré qu’après avoir mis mon petit opinel à portée de main.
Puis nous allons explorer les Alabama Hills, une zone de petites montagnes désertiques évoquant irrésistiblement les westerns de notre enfance. Et pour cause, plus de 400 westerns ont été tourné ici ! On engage la voiture dans un labyrinthe de pistes poussiéreuses, l’oeil sur le rétroviseur pour vérifier que nous ne sommes pas poursuivis par une horde d’Apaches, puis finalement nous descendons de notre diligence, incapable d’aller plus loin sur un sentier trop sablonneux. Marcia veut absolument aller secourir le shérif John Wayne qui serait, selon elle, encerclé par une bande de voleurs de bétail en haut d’une montagne. N’ayant d’autre choix que de la suivre ou bien de rester seul avec la Kia Sorento (ça, jamais !), j’escalade avec elle les buttes rocheuses en évitant de me faire repérer par un éventuel tireur embusqué. Deux heures plus tard, on n’a pas retrouvé John Wayne et Marcia pense que les coyotes l’ont peut-être dévoré. Je serre très fort mon petit opinel…
Après ces quelques heures passées à chevaucher notre monture et à traquer les méchants, il est temps de pousser la porte du saloon, de jeter une pièce sur le comptoir et de réclamer
un whisky une bière locale et un burger tout en regardant le générique de cette belle journée...
F I N (de l’épisode)
les photos