6 septembre
…La panique s'installe sur les rives…
Etape du jour Mammoth Lakes
Une station de sport d’hiver très prisée située à 2400 m d’altitude. C’est une petite ville charmante et très vivante de 7000 habitants aussi fréquentée l’été que l’hiver.
Nous aurons l’occasion de croiser pêcheurs, randonneurs et autres amoureux de la nature dans cet écrin de verdure, le vélo y est aussi pratiqué sous toutes ces variantes. Bref un paradis où on aimerait bien vivre.
Nous y avons passé deux nuits, mais on y serait resté volontiers plus longtemps.
Pour ce rendre à Mammoth qui est à 1 heure de route de Bridgeport, nous passons une nouvelle fois devant Mono Lake et décidons d’y aller jeter un coup d’œil, bien qu’on ne soit pas spécialement attiré.
Nous y faisons une petite balade, il n’est que 9h30 mais le soleil tape déjà bien et il n’y a pas grand monde.
Le calme règne, on se sent loin de tout et nous nous laissons prendre par cette atmosphère particulièrement apaisante.
La particularité de ce lac, ce sont les Tufas, ces concrétions calcaires qui émergent de l’eau à cause de la baisse importante du niveau du lac.
L’eau est très salée, 2 fois plus que l’océan et la vie marine y est donc très réduite, d’ailleurs nous ne rencontrerons aucun pêcheurs mis à part les oiseaux qui se régalent de mouches et de petites crevettes.
Les mouches, elles sont des centaines de milliards qui forment des matelas bruns sur l’eau, bizarrement nous ne serons pas importunés mais nous n’irons pas non plus les chatouiller.
Après une petite heure de visite, nous reprenons la hyghway 395 puis on bifurquera sur la Mammoth scenic loop pour atteindre Mammoth Lakes par une scenic qui n’en a que le nom, puisque nous roulerons au milieu de la forêt.
Par contre, nous croiserons de nombreux petits groupes de cyclistes et nous finirons par comprendre qu’il s’agit d’une compétition.
Nous savourons la clim de la voiture et compatissons pour les visages atrocement défigurés par l’effort de nos valeureux pédaleurs.
Arrivés tôt à Mammoth, nous faisons une petite reconnaissance visuelle de notre futur hôtel, The Village Lodge Mammoth où nous avons réservé un studio condo, puis nous continuons par le visitor Center où une jeune et ravissante ranger expose des dépouilles de grizzly et d’ours noirs qui peuplent les jolies forêts du coin.
J’examine les griffes et canines de ces spécimens et je me dis que je n’aimerai pas qu’ils me gratouillent avec leurs papates, même la jeune ranger a les ongles longs et je préfère donc m’éloigner avant que ça dégénère.
Nous reprenons la voiture pour aller découvrir à côté de Mammoth, une région où de nombreux lacs se cotoient et de nombreux campings aussi.
Nous empruntons la route qui fait le tour du joli lac Mary, quelques arrêts photos s’imposent.
campeurs ordinaires sur le bord du lac
Hum, ça sent bon les vacances ici.
Nous nous dirigeons maintenant vers la lac George à quelques centaines de mètres. La route est un cul de sac qui mène au lac et à son camping, on laisse la voiture au parking et c’est à pied que nous découvrons ce petit lac.
Je n’ai fait qu’une photo du lac, distrait par des rumeurs, par des personnes qui regardent dans la même direction.
Les sens en alerte maximum, je hume l’air, je plisse les paupières, mes oreilles frémissent, il se passe quelque chose dans ce cadre idyllique.
Je perçois comme une odeur de peur dans l’air, j’entends des pleurs d’enfants, des femmes s’évanouissent, un peu plus loin, des pêcheurs s’enfuient sans précipitation.
La panique s'installe sur les rives pourtant tranquilles de ce lieu de vilégiature.
Mais que se passe t il donc au Lake George ?
N’écoutant que mon courage, j’accélère le pas pour me rapprocher de l’endroit en question, je me retourne, je ne vois plus Sophie, tant pis, je fonce, je ne veux pas rater le scoop et là je le vois, à une dizaine de mètre, derrière les arbres qui longent le bord du lac.
C’est lui, l’ours que je n’attendais pas dans ce lieu fréquenté.
Bon sang, il est tout près, même pas peur, surtout qu'une femme se glisse entre moi et la bête, je me dis que s’il doit attaquer quelqu’un, il prendra le plus proche.
Je mitraille.
Comme je ne sais pas où est Sophie, je vidéoaille aussi avec l’appareil photo, lui tranquille et débonnaire, il continue d’avancer en suivant la berge, forçant les pêcheurs à battre en retraite.
Nous échangeons un bref regard, yeux dans les yeux, il comprend que je suis un mâle dominant et n’insiste pas.
Sans se soucier de personne, il continuera son bonhomme de chemin et disparaîtra comme un prince dans la forêt voisine.
Je suis encore sous le coup de l’émotion, j’en reviens toujours pas, quel belle rencontre.
Sophie m’avait suivi à distance avec le caméscope et j’apprendrai qu’elle a filmé l’homme qui a vu l’ours et qu’elle avait un peu les jetons de me voir si près.
Après cette montée d’adrénaline, nous revenons en ville pour des choses plus terre à terre.
Sophie ira faire un tour au magasin d’usine Ralph Lauren, mais n’y trouvera pas son bonheur et nous irons manger nos premières et délicieuses salades ceasars dans un restau à côté du magasin. Une bonne adresse d’ailleurs.
Ah le bonheur de manger enfin un truc léger et puis c’est que ça donne faim les émotions.
by continued