Jour 1 : Vendredi 12 avril 2013
Et ils y allèrent…
Le grand jour tant attendu est enfin arrivé !
Afin de voyager l’esprit tranquille, nous avons pris une chambre sur Paris. Seule réservation hôtelière du voyage effectuée par M Pizza (qui m’a laissé le champ libre pour les autres nuitées, acceptant même une nuit en hogan au Canyon de Chelly), elle place ce voyage sous le signe de l’humour : en effet nous logeons à l’hôtel… « Lafayette », pour un voyage aux USA ça ne s’invente pas!
(Je commence à me demander si M Pizza ne choisit pas les hôtels en fonction du pays visité, après le « Libertel Suède » parisien la nuit précédant notre envol pour la Scandinavie en 2012, je trouve ça suspect…

).
A Charles de Gaulle, première émotion en voyant notre vol clignoter en caractères oranges sur le grand tableau des départs, jamais nous ne sommes allés aussi loin !
L’agent en charge de l’enregistrement des bagages n’a pas l’air ravi d’être là (je peux le comprendre). Il examine nos valises sans desserrer les dents, même topo pour l’examen de nos cartes d’embarquement et de nos passeports…quand M Pizza s’enquiert de savoir si tout est en règle, notre interlocuteur répond: « ma foi, vous auriez pu rajouter un billet de 20€ dans le passeport avant de me le remettre ».

Il a l’air tellement sérieux que pendant une seconde je me demande si je ne me suis pas trompée de comptoir et ne suis pas en partance pour la Corée du Nord ou je ne sais où…fort heureusement il éclate de rire et je m’empresse de me joindre à lui d’un air entendu !
Nous embarquons à bord de l’A320 d’Air France. Bigre, ça nous change des engins auxquels nous sommes habitués pour nos vols européens ! Le service est à la hauteur : coussin, couverture, masque, casque audio, écran individuel... royal !
Très vite vient le moment du repas, autre bonne surprise de ce vol : on commence par un apéro (au champagne pour moi, jus de fruit pour M Pizza, devinez lequel des deux conduit…) puis le plateau arrive Au menu : salade de légumineuses, pâtes ou poulet, brownie chocolat, pain, beurre, camembert… :P
On se remplit la panse
Repus, nous nous faisons la réflexion qu’on est bien nourris pour des personnes qui vont passer les 10 prochaines heures avachis dans un fauteuil.
Quelques pas dans l’allée plus tard histoire de faire un peu descendre le brownie, un deuxième plateau apparaît : l’heure du goûter semble t’il.
On remet ça !
Quand y’en a plus, y’en a encore ! Visiblement déterminés à faire de nous des masses de ciment sur nourries, les agents repassent maintenant dans les allées avec des esquimaux !
Je déguste le mien en admirant par le hublot leur habitat naturel, couvert de glace.
Le temps passe agréablement, on profite des écrans individuels pour, écouter de la musique, découvrir séries et films (magnifique Tomboy, impression plus mitigée pour L’Odyssée de Pi dont la violence m’a choquée, oui je suis une petite nature !) ou tout simplement visualiser le déplacement de l’avion.
On approche !
Escale à Detroit
Premiers pas sur le sol américain : nous sommes à Détroit, 3 heures avant le vol pour Phoenix. Passeront-nous sans encombre les contrôles de sécurité dans le temps imparti ?
Avant le départ, M Pizza appréhendait beaucoup les formalités à accomplir, et s’était documenté sur les questions types, les expressions courantes…pas plus stressée que ça à la base, je me suis retrouvée un peu bête au moment fatidique en sentant une brusque poussée d’adrénaline : je fais partie de ces personnes persuadées que le portique de sécurité va fatalement se mettre à sonner lors de leur passage. Dans ces moments là bien sûr, nos pensées sont fort rationnelles.
Une fois cette épreuve surmontée, nous réalisons qu’une escale de 3 heures en fait c’est… long ! Peu d’autres vols internationaux en même temps que nous ? Uniquement des américains en transit ce jour là ? Le délai se révèle plus que suffisant pour accomplir toutes les formalités, quasiment aucune queue.
On en dédaigne même le tram permettant de changer de terminal, et accomplissons tranquillement le trajet à pied, admirant la bête lors de ses fréquents passages.
Premier aperçu de la gastronomie américaine : le thé non sucré que je déguste en attendant l’embarquement est bizarrement…sucré. Étrange. Ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille pour la suite…
En France il est 23h quand nous prenons place à bord de notre avion pour Phoenix. Le vol dure 4 heures, cette fois pas d’écrans individuels et les écouteurs sont payants. Mais entre les micros siestes et « l’affaire Wada », le temps file.
Premier coucher de soleil américain
On approche de Phoenix
Dans l’aéroport !
Arrivés à Phoenix, nous prenons un coup de chaud dans la figure : malgré l’heure tardive la température est autrement plus élevée qu’en France (35° !). Pour moi qui débarque d’une semaine à Prague où les sous vêtements thermiques étaient de rigueur, le contraste est saisissant. Autour de nous ce ne sont que shorts et petites chaussures, on s’empresse donc de récupérer nos bagages pour y fourrer anoraks, écharpes et gros pulls.
Erreur fatale.
En effet le comptoir de location se trouve à l’extérieur de l’aéroport, on le rejoint donc par le biais d’une navette. Jusque là tout va bien. Sauf que :
1) Soit la manette de la clim est cassée ;
2) Soit la navette a précédemment transporté un convoi d’ours polaires en mal du pays ;
3) Soit le chauffeur lutte comme il peut contre les bouffées de chaleur dues à sa ménopause ;
toujours est-il qu’on perd 25° en 3 secondes. Ça rappelle un peu quand on sort du sauna brûlant pour se jeter dans la neige fraiche, sauf que dans ce cas on s’est généralement préparé à ce qui nous attend.
Dix minutes plus tard (temps qui nous a permis d’enfiler à nouveau les anoraks et de constater que sauf grossière erreur de notre part, le chauffeur ne pouvait pas être ménopausé car c’était un homme), nous voici chez Alamo. Les formalités sont rapides, le loueur est peu insistant et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous voilà à bord d’une Hyundai Santa Fé, bonne « petite » voiture quoiqu’un peu gourmande en essence.
Tous les travailleurs du coin sont visiblement habitués aux difficultés rencontrées par les clients pour quitter le parking : alors qu’on peine à rejoindre la route, errant en rond comme des âmes en peine, un des employés nous renseigne et nous rassure avec un grand sourire :
« it happens a hundred times a day ! ». Vu la configuration des lieux je veux bien le croire, et si tous les clients ont mon sens de l’orientation je parierais même sur le millier, allez.
Malgré le vol dans les pattes, M Pizza gère comme un chef la conduite à l’américaine, bien aidé par Madame GPS (après tests des voix disponibles, il s’est avéré que si Monsieur GPS semblait crier depuis le fonds d’une grotte, Madame GPS en revanche aurait eu toute sa place au téléphone rose ; on a donc opté pour elle ).
20 minutes plus tard nous arrivons à notre premier hôtel, le Best Western Mezona Inn.
Accueil rapide et sympathique, une constante du séjour. On parque la voiture sur la parking, à côté des palmiers et du bain à remous, puis on passe les rangées de portes de ce motel typiquement américain pour rejoindre notre chambre, complètement décalés : en France il est 7h du matin, ici c’est minuit. Bien fatigués mais ravis d’y être enfin, nous nous affalons sur l’immense literie et nous endormons en rêvant à la suite qui est désormais si proche : demain, nous découvrirons enfin les montagnes de la Superstition et l’Apache Trail !
