Trajet Santa Barbara - Las Vegas
On ne change pas les bonnes habitudes prises depuis quelques jours : on prend la route cotière pour passer par Malibu, vous savez, là où se trouvent les maisons de stars en 1ère ligne pour profiter des incendies et des éventuels tsunamis en cas de tremblement de terre ! Ah ces célébrités, qu'est-ce qu'elles ne feraient pas pour se faire remarquer...
puis traversée difficile de LA : nous avons voulu passer par Hollywood bld, mais cela nous a surtout fait gagner ...quelques bouchons supplémentaires.
Hollywood bld ? bof bof bof..., il paraît que c'était joli, il y a longtemps !
Maintenant, c'est une longue très longue rue, pas belle (à part quelques centaines de mètres bordés de quelques beaux "theaters"), beaucoup d'énormes pubs, de boutiques à touristes près du Walk of Fame, de fast food dont les poubelles cachent les fameuses étoiles,...
Enfin, on reviendra à Los Angeles plus tard, peut-être avec de meilleures dispositions.
On traverse donc le magma routier de LA (les fameux échangeurs de LA, copiés depuis partout dans le monde, mais jamais égalés !)
puis départ pour les plaines désertiques du Mojave, que l'autoroute traverse pour rejoindre Las Vegas.
ON Y EST, la musique des ZZ Top à fonds, au milieu de nulle part, camions tout chromés en pagaille, des restes de pneus sur les bas-cotés. On a envie d'appuyer sur le champignon, mais attention, de temps à autre une voiture de chérif est postée sur le terre plein central !
Des sorties vers la mythique 66 ou des routes encore plus incongrues :
Des paysages minéraux à couper le souffle, une aridité qu'on ressent même à travers les vitres, des routes droites dont on ne voit pas le bout, et dans l'autre sens, une file ininterrompue de camions, on dirait le film "Convoi" avec Kristofferson !
Frontière Californie / Nevada : un mini-Las Vegas, planté là comme un mirage, marque l'entrée dans l'Etat des bandits manchots. Au cas où vous ne pourriez attendre Vegas !
Las Vegas, enfin !
Une ville immense, ou plutot 2 villes distinctes :
Un centre-ville faramineux, hotels-casinos luxueux, fontaines luxuriantes (en plein désert !...), le royaume du clinquant, du cliquetis, du strass, des pailletes, de l'insouciance ou de l'inconscience. On en a plein les yeux, jusqu'à l'overdose, et pourtant, fascinés, hypnotisés, on entre dans ces palaces comme dans un manège enchanté, attirés comme des abeilles par un miel qu'on appelle argent, luxe, facilité, jeu ; show permanent, des machines à sous partout (même dans les stations-services !), une ville qui ne dort jamais, qui, même, ne semble pas respirer mais haleter.
Mais aussi une immense cité-dortoir tout autour, parfois composée de quartiers résidentiels assez chics, mais le plus souvent plus proche de bidonvilles... l'envers du décor, dérangeant, nous rappellant que ce bourdonnement incessant à besoin de petites mains pour tourner, chauffeurs de taxis, portiers, personnel d'étage, de nettoyage... latinos pour la plupart, payés avec un lance-pierre et parfois sans papiers, leur famille restée au Mexique, logeant dans des quartiers où l'eau n'est pas courante, ou alors coupée plusieurs heures par jour.
Le tout dans une immense cuvette bordée de petites falaises ocres : le désert nous entoure.
Bref, j'ai une impression

mitigée concernant cette ville, parc à thème artificiel pour lequel la rivière Colorado est asséchée chaque année encore plus, qui me fait penser à la fable de La Fontaine de la grenouille qui va exploser.
Toujours plus, c'est la devise de la ville comme des joueurs qui la fréquentent, avec des hotels de plus en plus gros, de plus en plus beaux, avec des spectacles de plus en plus extraordinaires. Une sorte de cité sacrée dédiée au dieu dollar.
Oui, c'est hallucinant à voir ! Il faut le reconnaître, c'est fascinant. Quelques hotels sont vraiment sompteux, comme le Mirage (où nous avions pris une nuit), le Mandala Bay, le New York, le Louxor ou le Venetian, notre favori.
L'hotel que nous avions choisi, le Mirage ; excellent rapport qualité/prix, chambre au top, végétation luxuriante à l'intérieur du dôme en verre, une belle piscine (qu'on essayera le lendemain matin) et un petit déj gargantuesque pour peanuts.

Notre chambre et un "petit" couloir de l'hotel ; à la limite, c'est angoissant d'imaginer le nombre de couloirs comparables à celui-ci dans la ville ! Le Mirage à lui seul doit compter 2000 à 3000 chambres, et ce n'est pas le plus grand... !

Vue depuis notre chambre
Chambre de palace pour un prix finalement dérisoire, le plaisir de pouvoir laisser les clés de sa Ford Taurus au voiturier (service compris dans le tarif de la chambre), essais (infructueux,

snif) sur les machines à sous, balade les yeux écarquillés dans les halls d'hotels couverts de marbres.
Après un T-Bone au grill de l'hotel, on ne veut pas manquer d'arpenter le Strip pour profiter du spectacle architectural :
Un coup de taxi pour aller voir la Fremont Street, qui a la particularité de présenter un son et lumières à toutes les heures du coucher du soleil à minuit
Bon, un dernier salut aux bandits manchots, il est temps de prendre un peu de repos.
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