Monterey
Direction le port car aujourd’hui on part chasser la baleine !
En montant dans le bateau, nous remarquons, un peu surpris, que l’équipage n’a pas l’air japonais. On se regarde, ma cliente et moi, un peu méfiants, puis on part à la pêche aux infos. En fait, nous sommes certes sur un bateau de pêche, mais juste pour “voir” les baleines avec des “touristes”. Après une vérification rapide sur wikipedia du terme “touriste”, nous nous regardons, consternés... On décide quand même de rester à bord, après tout on a déjà payé et peut-être qu’on pourra tout de même chasser quelques dauphins.
1h15 et 25 km plus tard, le bateau ralentit et se met à tourner doucement sur lui-même, sur lui-même, sur lui-même… Soudain, quelqu’un crie “c’est assez, c’est assez !”. Je porte mon regard vers celui qui exprime ainsi sa souffrance et veut qu’on en finisse de tourner mais, à ma grande surprise, il arbore un grand sourire niais et montre du doigt quelque chose dans l’eau. “C’est assez, c’est assez” reprennent alors les autres en coeur ! Je me demande si je ne suis pas en train de devenir fou quand je vois Marcia sortir discrètement son harpon. Entre temps, mes deux neurones ont eu le temps de remonter dans ma boite crânienne encore tapissée de graffitis et, saisissant en un éclair la situation, lancent à ma gorge l’ordre de crier à mon tour “cétacé, cétacé !”.
Pendant plus d’une heure nous allons ainsi alterner les périodes d’observation silencieuse avec de courts instants de frénésie où 20 personnes dirigent leur index en direction d’un de ces magnifiques et majestueux animaux qui font mine de nous ignorer complètement avant de disparaître à nouveau dans les profondeurs.
vidéo
A un moment, des otaries et des dauphins blancs viennent se mêler à la fête. C’est trop beau. Résignée, Marcia range son harpon.
3h30 et 50 km plus tard, nous rentrons au port au milieu de la cacophonie des otaries qui occupent le moindre espace émergé (bouée, ponton, rocher, …).
La matinée s’achève dans une poissonnerie qui fait aussi restaurant (très simple) où on mange des huîtres (nettement moins bonnes que les nôtres) et un excellent
dauphin poisson accompagné de vin blanc.
L’après-midi est consacrée à la visite du célèbre aquarium de Monterey, quasi exclusivement dédié à la faune marine de la baie (=> très peu de poissons exotiques colorés, par exemple). Bel endroit et beaucoup de pédagogie pour donner à voir, sentir et même toucher les choses de la mer (on peut, par exemple, caresser des raies dont l’aiguillon venimeux a été inhibé).
La soirée se termine au bord de la mer, dans un restaurant de Pacific Groves où on mange du poisson en buvant du vin blanc à proximité de quatre américains qui nous cassent les
cojones toute la soirée avec leurs incessants éclats de rires sonores quand nous voulons juste, ma cliente et moi, savourer en silence la douceur du coucher de soleil sur le Pacifique à travers la baie vitrée du restaurant en se tenant la main, en se fixant des yeux, en se touchant les genoux…
neurones de mes deux, remontez immédiatement là-haut, c’est un ordre !
les photos