
Old Paria Movie Set est un ancien décor de cinéma du Hollywood des années 1940. En service jusqu’au milieu des années 1970, le site a été inondé en 1998 puis reconstruit avant de disparaître définitivement sous les flammes en 2006 suite un incendie criminel !
Il ne subsiste donc aujourd’hui malheureusement aucun vestige des anciens décors. Seuls les superbes paysages de badlands multicolores sont là pour rappeler l’esprit western des lieux. Ces paysages méritent à eux seuls le détour. Le secteur, relativement déserté des touristes, est visuellement très attractif.
Situation, accès
Le Old Paria Movie Set se situe dans le secteur sud-ouest du Grand Staircase-Escalante. On y accède via une courte piste (carrossable par tous les véhicules par temps sec) de 4.7 miles/7.5 km.
L’embranchement de la piste est sur la route US-89, à 34 miles/55 km à l’est de Kanab et à 40 miles/64 km à l’ouest de Page.

Attention, ne vous engagez sur la piste d’accès que par temps sec. S’il pleut ou s’il a plu avant votre passage, le secteur est impraticable, même avec un véhicule 4×4.

Temps de visite
Comptez environ 1 heure de visite.
A voir, à faire
Old Paria Movie Set
Plus aucune trace ne subsiste malheureusement de l’ancien décor hollywoodien.
Le site mérite pourtant que l’on s’y attarde tant il est coloré et photogénique, de préférence en fin de journée afin de profiter encore plus des incroyables couleurs et d’une lumière unique.






Paria Ghost Town
Selon le véhicule dont vous disposerez, la météo du jour et l’état de la piste, vous pourrez continuer en roulant en direction du nord, sur environ 1 mile/1.6 km. Cette portion de piste est moins bien entretenue et rarement en bon état.
Une fois sur place, vous pourrez y voir d’abord le cimetière de Paria où sont enterrés les tous premiers villageois ainsi que quelques indiens. Pour approcher les vestiges du village, il vous faudra traverser la Paria River. Selon le niveau de l’eau, l’opération peut-être très délicate si ce n’est impossible.
Nous vous déconseillons vivement de visiter ce secteur si vous n’avez pas de véhicule adapté, que vous n’êtes habitué à la conduite sur piste et si le temps est pluvieux ou orageux.
Pratique
Tarif
L’accès est gratuit.
Sur place, vous trouverez des tables de pique-nique avec BBQ et des toilettes sèches.

Documentation

Hébergements
Hôtels
Selon votre itinéraire, vous pourrez loger à Kanab ou à Page où l’offre hôtelière est importante.
Camping
Il était possible par le passé de camper sur place, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Les campeurs pourront se tourner vers les campings suivants :
- Stateline Campground : camping primitif situé sur la piste House Rock Valley Road, sur la frontière entre l’Utah et l’Arizona et à 15 miles/24 km au sud du parking de Old Paria Movie Set. 7 emplacements gratuits avec tables de pique-nique et toilettes sèches, mais sans eau ni électricité.
- White House Campground : camping primitif situé à 12 miles/19 km du parking de Old Paria Movie Set. Depuis le parking, roulez sur l’US 89 en direction de Page, puis arrivé au niveau de la Paria Contact Station, tournez à droite la White House Trailhead Road jusqu’au camping. 5 emplacements (5 $ payables par système d’enveloppe) avec tables de pique-nique et toilettes sèches, mais sans eau ni électricité.
- Si après votre visite, vous vous dirigez ensuite vers Page, vous trouverez des campings au bord du Lake Powell et dans la Glen Canyon National Recreation Area.
- Si vous roulez vers le nord via la Cottonwood Canyon Road vous pourrez camper dans la parc d’état de Kodrachrome Basin.
Climat
Les alentours de Kanab bénéficient d’un climat tempéré avec pas moins de 250 jours de soleil par an ! Attention toutefois, en été les orages de fin de journée ne sont pas rares.
Températures et précipitations à Old Paria Movie Set
Mois | °C max | °C min | Pluie (mm) |
---|---|---|---|
Janvier | 9 | 6 | 47 |
Février | 12 | -3 | 44 |
Mars | 15 | -1 | 49 |
Avril | 19 | 1 | 24 |
Mai | 24 | 5 | 17 |
Juin | 30 | 10 | 10 |
Juillet | 33 | 14 | 27 |
Août | 31 | 14 | 37 |
Septembre | 27 | 10 | 35 |
Octobre | 21 | 4 | 34 |
Novembre | 13 | -2 | 30 |
Décembre | 9 | -5 | 26 |
Histoire
En 1865, une communauté mormone menée par Peter Shirts s’établit dans le secteur. Ils baptisent leur village Rockhouse en référence à la maison de Shirts construite en briques de grès et particulièrement solide par rapport aux cabanes en bois habituelles de l’époque.
Non loin de là, près de l’actuel Grafton, se trame une guerre. En décembre 1865 et janvier 1866, après des vols de bétail par des indiens affamés venus d’Arizona et le meurtre de plusieurs fermiers, les mormons de la région s’organisent en milices afin de se protéger et de se venger des indiens. Une spirale infernale s’enchaîne alors et les indiens (Ute, Paiute et Navajo alliés pour l’occasion), menés par le chef Black Hawk, tuent des fermiers en représailles.
Cette guerre prend fin le 2 mars 1868 par un traité de paix interdisant l’accès du territoire Ute aux « non-utes ». Il faudra donc attendre la fin de la guerre de Black Hawk pour que le village de Rockhouse se développe vraiment et que d’autres familles viennent s’y installer.
Toutefois, les fermiers peinent à irriguer leurs terres et les récoltes sont très difficiles. La communauté se divise alors en deux et en 1870 la moitié des habitants quittent Rockhouse pour fonder la petite ville de Pahreah, 8 km en amont.
Un an plus tard, un certain John Doyle Lee (qui laissera son nom à Lee’s Ferry) fuyant les autorités américaines est activement recherché. Le 11 septembre 1857 il avait participé au massacre de Mountain Meadows (où une milice mormone et des indiens navajo s’étaient alliés contre des pionniers venus de Californie et avaient massacré 120 personnes dont 17 enfants de moins de 6 ans). Dans sa fuite, il rejoint Pahreah où il participe à l’effort de la population et aide à la construction d’un barrage sur la Paria River et d’un système d’irrigation. Mais Lee est rattrapé par la justice et condamné à mort en 1877.
Durant cette même période, Pahreah se développe et compte rapidement une dizaine de maisons (en dur et en rondins), une église et quelques magasins. Le village compte alors 47 familles.
Entre 1883 et 1888, la communauté mormone doit faire face chaque année aux très violentes crues de la Paria River, inondant les cultures mais aussi les maisons. Ces crues ont raison de la volonté des fermiers qui finissent par déserter les lieux. Quatre ans plus tard, il ne reste plus que 8 familles sur place. On peut donc s’étonner du fait qu’un bureau de poste, du nom de Paria (et non plus Pahreah), finisse par s’installer ici en 1892 !
En 1911, un prospecteur y ouvre une mine d’or, mais doit rapidement capituler devant les intempéries. Le bureau de poste ferme ses portes en 1914 et l’ultime habitant de Paria quitte le village (ou ce qu’il en reste) en 1929.
Il faudra attendre 1943 pour que l’industrie cinématographique hollywoodienne découvre Paria, devenue fantôme, et que William Wellman vienne y tourner Buffalo Bill, un film reconnu aujourd’hui pour sa prise de position en faveur de la cause indienne.
Débute alors une nouvelle ère pour Paria, celle du cinéma…

Films tournés ici
Le site étant particulièrement cinématographique et photogénique, pas moins de 21 longs métrages, principalement des westerns (plus un documentaire), ont été filmés à Paria, dans des décors reconstruits, non seulement durant l’Âge d’Or du western mais également après durant les années 1970. Les vestiges de l’ancienne bourgade, les bâtisses hollywoodiennes et les décors naturels en technicolor avaient fière allure une fois imprimés sur pellicule.


Toutefois, dès le départ de cette aventure hollywoodienne en 1943, durant le tournage de Buffalo Bill, les équipes de Wellman ont dû lutter contre les inondations et les crues de la Paria River. Ce sont ces même crues qui faillirent avoir raison du site en 1990.
Entre 1999 et 2001, une équipe de bénévoles menée par le Bureau of Land Management reconstruisit intégralement le site… pour la dernière fois… avant qu’un criminel incendiaire raye définitivement le décors de Paria de la carte.

Parmis les films tournés à Paria, les cinéphiles et amateurs de westerns apprécieront :
- Westward the Women (Convoi de femmes, 1951), un autre grand film de William Wellman et un vibrant hommage aux pionnières
- Sergeants 3 (Les 3 Sergeants, 1962), une comédie western de John Sturges avec l’incontournable Rat Pack (Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr & Peter Lawford)
- Duel at Diablo (La Bataille de la vallée du Diable, 1966) de Ralph Nelson, âpre, captivant et lyrique
- Mackenna’s Gold (L’or des Mackenna, 1969) de J. Lee Thompson et avec Gregory Peck, Omar Sharif, Telly Savalas… un film un peu malade dont on a plus longuement parlé dans notre guide dédié au Canyon de Chelly.
- The Man Who Loved Cat Dancing (Le Fantôme de Cat Dancing, 1973), un western hors-norme signé Richard C. Sarafian (réalisateur de Vanishing Point) et dont il est question dans notre guide dédié à Bryce Canyon NP.
- The Outlaw Josey Wales (Josey Wales hors-la-loi, 1976) de et avec Clint Eastwood
A quelques miles de là
- Grand Staircase Escalante National Monument
- Vermilion Cliffs National Monument
- Glen Canyon National Recreation Area
- Cottonwood Canyon Road
- Kanab
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- Photos : Isa, Mary, Ronan