Jour 5 - Los Angeles / Vasquez Rocks / Route 66 / Las Vegas
Environ 8 h 20. Nous voilà partis en direction de Vasquez Rocks. Nous devons nous approcher de la zone qui avait été fermée à la circulation quelques jours avant à cause de l'incendie. En route nous voyons des pans entiers de paysage brûlés, si noirs. C'est bien triste tout ça.
Vasquez Rocks est un petit parc naturel de 3 km2 à environ 40 miles au nord de Los Angeles (au 10700 W Escondido Canyon Road - la ville la plus proche est Agua Dulce) ; ouverture de Mars à Octobre de 8h à 18 h (17 h de Novembre à Février) / entrée gratuite.
Vasquez Rocks tient son nom de Tiburcio Vásquez, bandit de grand chemin qui a longtemps opéré dans le coin entre 1857 et 1874. Mais ce parc est aujourd'hui très célèbre pour une autre raison. Il a servi et sert encore très souvent de lieu de tournage à une multitude de films et de séries télé (Star T rek, Zorro, Les Envahisseurs, Les Flinstones, La Planète des Singes, 24 heures, etc...). Wikipedia propose
une liste de titres, IMDB
également.
A l'entrée, un panneau aux couleurs passées par le soleil annonce fièrement "100 ans d'histoire de tournage". Un des rochers du parc est assez emblématique et rappellera forcément quelque chose aux fans (s'il y en a) de la série originale Star T rek, la bataille de Kirk contre Gorn, dans l'épisode "Arena" :
Nous arrivons donc sur place vers 9 h 15 et nous laissons la voiture à l'entrée (deux voitures sur la parking en comptant la notre!). Nous croisons à plusieurs reprises des rangers qui nous souhaitent la bienvenue ou nos adresses des signes amicaux. Vasquez Rocks est connu pour sa chaleur intense en été, mais il est encore tôt et la température est supportable. Deux heures durant, nous nous baladons au milieu des rochers, grimpant un peu partout. La chaleur s'installe, heureusement, nous avions prévu chapeau et eau. Le paysage que nous découvrons est très sec, brûlé par le soleil. Pas mal de trous dans la terre, je ne préfère pas penser aux animaux qui les habitent. Au détour des chemins, nous nous attendons à tout moment à une embuscade de bandits ou bien à voir débarquer Zorro et Tornado.
J'aime bien cette photo. Ca a l'air beaucoup plus à pic que ça ne l'était.
Il est possible de faire des randonnées à cheval, ce qui doit être vraiment chouette mais que nous n'avons pas fait car nous ne savons pas monter à cheval. On trouve aussi quelques tables de pique-nique.
Voilà donc une visite bien sympathique, à l'abri des touristes, à faire si comme nous vous rêvez de voir ce fameux rocher de Gorn ou bien tout simplement si vous aimez randonner dans des ambiances un rien désertiques.
On quitte Vasquez Rocks pour nous diriger vers Victorville et son musée, sur la Route 66. Juste à l'entrée de la ville, nous nous arrêtons manger un sandwich et boire une citronnade. Comme j'ai oublié de noter l'adresse du musée de la Route 66, je demande à la serveuse où il se trouve. Elle ne le connaît pas et n'y est jamais allée, mais elle va demander à son collègue cuisinier. Son collègue n'a pas l'air de connaître non plus mais au bout d'un moment le voilà revenu avec les coordonnées complètes du musée, il est allé vérifier sur Internet. Trop sympas les américains. Nous arrivons au musée vers 13 h 00.
Si vous êtes fans des ambiances 50's et 60's américaines, ce musée devrait vous plaire. Vieux véhicules, objets de toutes sortes, collections, livres, disques, meubles, jeux & jouets, maquettes, objets historiques, photos, etc… Dans un petit coin aménagé de sièges, un film documentaire (DVD) sur l'histoire de la Route 66 passe en boucle. Le musée n'est pas immense, mais bien rempli. On y est resté une heure.
J'avais pu lire qu'il était plus intéressant que celui de Barstow, ne le connaissant pas, je ne peux pas comparer. Le musée de Victorville est situé dans la vieille ville, sur la Route 66, au 16825 So. D Street (
site du musée). Il est ouvert les Jeudi/Vendredi/Samedi/Lundi de 10 h à 16 h et le Dimanche de 11 h à 15 h. Il est gratuit, mais vous êtes encouragés à faire une petite donation et à laisser un message dans le livre d'or. Vous pouvez même épingler la ville d'où vous venez sur une large carte. Mais ne cherchez pas la France, on ne la voit plus, elle est complètement recouverte d'épingles. Les français aiment la Route 66, c'est cool ça !
En sortant, nous avons fait le tour de la boutique souvenirs et acheté un tee-shirt, les prix sont corrects (je ne me souviens pas du prix du tee-shirt, c'est donc que ça ne m'a pas traumatisé !). A la caisse, on discute quelques minutes avec Dorothy et Larry, probablement gérants ou propriétaires du musée, un couple amical et très accueillant. Ils ont l'air gênés que je les félicite pour le musée, étonnés que je veuille les photographier et sincèrement reconnaissants et émus qu'on prenne le temps d'échanger quelques mots avec eux. Au final, ils m'ont offert une petite toupie en bois. J'ai trouvé ce geste très touchant.
Vêtus pour la circonstance
On reprend la voiture direction Las Vegas via une portion de la Route 66 et nous souhaitons également nous arrêtés à Calico. Concernant Calico, on sait que ce n'est pas forcément génial, mais vu qu'on passe à côté…
Quelques semaines avant le départ j'avais vu sur Internet des photos du bottletree ranch d'Elmer Long. Pour la petite histoire, Elmer a hérité un jour de son père de toute une collection de bouteilles. Que faire de ces centaines de bouteilles de verre de toutes les couleurs ? Et il eut alors l'idée de construire un arbre en fer forgé, ainsi était né son premier bottletree.
J'avais dit à Gizmo que ce serait sans doute intéressant de s'y arrêter, que c'était l'occasion de découvrir une des curiosités de la Route 66. Nous voilà donc partis en quête des œuvres d'art d'Elmer. Je savais que le bottletree ranch était situé entre Victorville et Barstow, sur la Route 66, mais je ne savais pas précisément où ; certaines cartes indiquaient Oro Grande, d'autres Helendale. En fait il est situé entre les deux. Il est facilement repérable car à moins de le faire exprès, impossible de louper les arbres à bouteilles, aux multiples couleurs et reflets. On se gare juste devant. Un écriteau sur la porte dit qu'on est les bienvenus et qu'il faut juste refermer derrière nous. Nous rentrons, et nous sommes immédiatement émus par le lieu. L'ambiance est étrange. On se retrouve seuls, dans un jardin inconnu et haut en couleur, au beau milieu d'une route désertique. On entend souffler le vent, tinter les carillons (tous fabriqués avec du matériel de récupération : morceaux de Chevrolet, etc…), carillons accompagnés du roulis des vieilles sculptures de métal. On se promène un long moment au milieu des œuvres d'Elmer, véritable artiste du recyclage. Il y en a partout, c'est très fouillis, mais c'est ce qui fait le charme de ce jardin si différent.
Ce que je n'avais pas vraiment réalisé à ce moment là c'est que cette exposition à ciel ouvert n'était pas seulement l'atelier d'Elmer mais également l'endroit où il vivait. Inévitablement, nous faisons alors la plus magique des rencontres : Elmer sort de chez lui pour nous saluer ! Nous nous présentons et discutons un petit moment. Puis Elmer nous invite à nous assoire à l'ombre sur son perron afin d'attendre les colibris. Il nous assure qu'il y en a plein le jardin. Il ne les a pas encore vus cet après-midi et ça l'étonne. Mais attendons, ils vont venir… Il nous offre de bonnes bouteilles d'eau fraîche et nous discutons alors de la vie. Parmi les reflets des bottletrees, nous repérons les chipmunks et attendons les colibris. Que dire… tout ce qui passe dans ma tête à ce moment là est indescriptible. Ma vie ralentit et je profite de ce cadeau extraordinaire. Les colibris apparaissent et viennent se désaltérer, un véritable ballet.
Nous restons encore une heure avec Elmer (entre temps un vieil ami à lui arrive), mais nous devons nous décider à contre cœur à lui dire au revoir car nous devons reprendre la route. Après une telle rencontre, nous n'avions plus du tout envie de visiter Calico qui nous apparaissait soudainement bien inutile. Nous avons donc filé vers Las Vegas, la tête et le cœur pleins à ras bord d'émotions.
La Route 66 a une âme. Si un jour vous passez par là, allez dire bonjour à Elmer. Il ne voyage pas, car il ne parvient pas à se séparer trop longtemps du désert Mojave qu'il aime tant, mais il vous accueillera le cœur grand ouvert. Merci Elmer.
On s'arrête à Baker chez Bob's Big Boy pour manger une glace. Resto coloré bien sympa et vraiment pas cher ; en plus (si vous commandez quelque chose à manger et que vous mangez sur place) les boissons (avec refill of course) sont gratuites !!! Le parking vaut le détour avec ces quelques vieilleries exposées et son thermomètre géant qui indique 102 ° F… ah quand même…
Arrivée à Las Vegas vers 20 h 00, assez épuisés. On se demande si on ne va pas se coucher immédiatement. Et puis… la tentation est trop grande. On a réservé au Main Street Station, tout près de Fremont Street. Première surprise en récupérant la chambre… c'est en fait une suite ! Tout ça pour nous, et pour seulement 73 $ ! A ce prix là je m'attendais à une chambre plus que correcte, mais pas à une suite ! Dommage qu'on reste qu'une nuit (sur la dernière photo, on devine le petit hall d'entrée de salle de bain équipée d'un fauteuil, d'une coiffeuse et d'un grand miroir. La salle de bain venait après.). Je conseille également le buffet de l'hôtel, tout simplement ENORME ! On l'a testé au petit déj (7 $) et le choix était infini. Comparativement celui du Circus Circus (une semaine plus tard) a fait vraiment pale figure.
Cet hôtel n'a que 400 chambres et reste à taille "humaine", la décoration est superbe et procure à l'établissement énormément de style : gare victorienne entièrement en bois. J'ai vraiment beaucoup aimé.
Notre "balade" sur Fremont Street s'est révélée être une expérience mémorable, c'est le moins que l'on puisse dire. Nous ignorions qu'il s'agissait du week-end du Telethon et il y avait sur Fremont des concerts gratuits, trois en même temps ! C'était incirculable. Après la calme de chez Elmer, on a pris la violence des lumières, la cacophonie de la musique et la chaleur en plein dans la face (et on n'avait quasiment rien dormi la nuit d'avant). Ca a carrément été beaucoup trop d'un seul coup. Unique, on s'en souviendra ! Arrivés au bout de Fremont, on a fait demi-tour, et on a commencé à avoir la tête qui tournait. On a fait quelques magasins de souvenirs, histoire de passer quelques instants au calme (les magasins étaient vides). Las Vegas était pour nous une étape obligatoire puisqu'à la frontière entre la Californie et les parcs nationaux. Il est évident qu'on voulait de toutes façons voir cette ville complètement démesurée (à tous les points de vue) au moins une fois dans notre vie (en fait ça sera 2 vu qu'on y repassera plus tard). En toute honnêteté, ce n'est pas une ville pour moi. Ce fut vraiment une expérience extrème, mais je suis super heureuse de l'avoir vécue.
Après ça on est, très très lentement, rentrés à l'hôtel et on s'est endormis comme des masses.