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J-4 : Les dents de la mer

Aujourd'hui pas de bateau, mais un tour en vélo autour de l'île afin de bien en profiter. On commence par se promener autour des belles villas en bois d'Edgartown puis on quitte la ville, prenons la piste cyclable qui fait le tour de l'île et c'est parti ! Au programme vélo et plage, comme des vacances ! (Comment ça on est déjà en vacances ????????)


Pour un million c'est à vous ! (les fleurs ne sont pas garanties)

Mais attention ! Se baigner sur Martha's Vineyard n'est pas de tout repos, surtout quand l'on sait que cette île a servi de décor à l'un des plus célèbre documentaire de Spielberg qui raconte l'histoire d'un grand requin blanc dévorant de paisibles baigneurs ! Comment ça c'est pas un documentaire ? Vous allez me dire que le requin est en plastique en plus ? Regardez donc ci-dessous ce que j'ai trouvé dans un magasin de l'île, c'est clairement une alerte ! Bon, toujours est-il que cela a été une bonne manière d'effrayer mon petit frère (comment ça bourreau d'enfant :P????).


Ahah ! On fait moins les malins maintenant ?


Toute ces personnes inconsciente du risque qu'elles endurent !

Après ces terreurs aquatiques, on arrive dans le paisible village d'Oak Bluffs, un joli port comme les autres et où nous nous arrêtons pour manger des Lobsters Rolls face au port tout en regardant les épreuves d'athlétisme des JO (la vie est dure n'est ce pas ?).


Et comment je fait pour enlever mon bateau ?

Mais si nous somme venues à Oak Bluffs ce n'est pas pour son port mais pour ce que l'on trouve un peu à l'arrière. Ce village a en effet été construit dés le départ dans un but touristiques pour permettre aux chrétiens des environs de loger lors dés réunions d'une des nombreuse église américaine qui se réunissait ici sous un chêne tout les jours pendant l'été. Autour de ce chêne se trouve donc une myriade de petit maisons de couleur vives les « Gingerbread House » soit les maisons en pain d'épice, espérons juste qu'il n'y a pas de sorcière à l'intérieur .






Sympa d'y passer ces vacances, non ?

Sur ce, nous revenons vers Edgartown après quelque petit détours où nous avons notamment rencontrés des dindons sauvages. Premier réflexe, on va prendre une douche ! J'en profite pour expliquer la manière dont on vie à bord. Vous vous demandez sans doute comment fait-on pour ce laver étant-donné que nous ne sommes pas des porcs (je rappelle que nous n'avions pas voulue de pig's delight) ! En fait, tout les ports sont équipés d'une marina avec douche et du minimum sanitaire (parfois plus), en suite si certaine marina sont nickel comme à Edgartown ou plus tard à Nantucket, d'autres sont immonde comme à Provincetown. Les douches elle-même sont soit munies de verrou, soit non ! Ce dernier cas étant assez dérangeant pour nous français (et me rappelle sans cesse cette scène mythique du Corniaud avec de Funès). Il faut savoir aussi que les bateaux ne sont pas le long d'un quai mais sur des bouées. Pour rejoindre le port il faut donc soit utiliser notre petit bateau à moteur, soit le service de navette, celui-ci étant soit à prix fixe, soit à pourboire, soit gratuit.

Sur ce j'entre dans une douche qui n'est pas verrouillé et... Oh MY GOD ! Il y a déjà une femme dedans ! Je referme rapidement et, n'écoutant que mon courage, vais m'enfermer dans une autre douche. Une fois sortie, qu'elle n'est pas ma surprise que de constater que mon père et le mari de la personne en question, un certain Frank, ont sympathisé suite à cela. De fait ils se sont découvert un bon nombre de point commun et notamment d'avoir tout les deux était à l'école de voile des Glénans en Bretagne. Lui et sa famille sont de Boston et passaient une quelques jours de vacances en bateau. Il nous propose alors de venir les voir quand nous serons arrivé à Boston, ce que nous ferons avec plaisir.


Les couchers de Soleil sur la mer sont très beau aussi, et il y a moins de monde qu'à Mesa Arch :P

Ainsi ce termine cette journée, nous nous couchons heureux de s'être fait de nouveaux amis tandis qu'au loin un milliardaire chinois organise une gigantesque fête.

Ton carnet est décidément un ravissement de tous les instants, je suis fan-fan-fan !
Je découvre les Gingerbread Houses.
Quant aux rencontres, là je suis morte de rire ! Mais c'est cool, ça s'est bien fini.

Merci beaucoup à vous tous !
Merci de dire que vous apprécier, ça fait vraiment plaisir et m'encourage à continuer (pas comme sur l'autre forum) !
Et merci de ne pas faire attention aux fotes d'aurtografe !

Ce voyage a vraiment était magnifique, on a fait beaucoup de belle rencontres et l'on a rencontré ou revue de très bons amis ! Les USA sont vraiment un pays très attachant et l'on a hâte de revenir, à l'Ouest cette fois.

Voilà, ça sonne comme un message de conclusion mais je posterai bien la suite demain !

Ca c'est une merveilleuse façon de découvrir ce pays !!!

Superbe tes photos

La suite !!!!!!!!Vite !!!!!

J-5 : Moby Dick

Aujourd'hui c'est le jour du départ de Martha's Vineyard. On décide de célébrer cela en ayant prendre un délicieux petit déjeuner à l'Edgartown Inn. Un petit déjeuner comme on les aime avec les confitures faites maisons, les pancakes, les scones,... On a l'impression d'avoir atteint l'âge d'or. Mais il est temps de repartir, l'insigne de l'auberge nous rappelle notre destination du jour, L'Ile .


Un cachalot ? Mais où allons nous donc ?

Alors qu'on détache le bateau et commençons à repartir, on constate que l'on a oublié de demander à nos amis Bostoniens leur numéro de téléphone . Par chance, leurs bateau est juste à côté. Nous les appelons, écrivons notre numéro de téléphone sur un bout de papier qu'il faut désormais leur passer. On rapproche les bateau, et essayons, de part et d'autres, de défier les lois de l'équilibre pour faire passer le message. Après plusieurs tentatives ratées, plusieurs retours en arrière et un papier qui tombe à l'eau, mission accomplie ! Plus rien ne nous empêche désormais de rejoindre ce coude de sable posé sur l'océan, la dernière île avant le large : Nantucket.

La traversée est longue avant d'atteindre l'île mythique des baleiniers. Bien sur, cette chasse était cruelle et a failli faire disparaître les populations de baleines. Mais il faut reconnaître l'héroïsme des premiers chasseurs qui partaient dans la mer pendant des années, craignant de ne pouvoir revenir, affrontant un animal extraordinaire, animal tant fascinant que redoutable. La chasse à la baleine est un peu un mythe fondateur américain au même titre que la ruée vers l'or ou la route 66, c'est l'homme affrontant la nature, partant explorer l'Océan pour se l'approprier. On ne peut s'empêcher de penser au roman de Melville, à la quête folle d'Achab vers la mort. Tout cela revient en image lorsque l'on pense à Nantucket et c'est un peu une quête initiatique que de se retrouver au terme d'un long voyage sur L'Ile, terre de tant de départ.




Gravures sur dent de cachalots venant du musée de la baleine de Nantucket

Ainsi voguait notre bateau vers le mythe et à son arrivée au soir nous ne pouvions cacher notre excitation à l'idée d'être enfin sur l'île de la baleine.


Au delà de l'horizon, l'Océan

Et sur ce nous allons nous coucher, rêvant pendant la nuit de cachalots et de baleines blanches.

J-6 : Un été 42

Comme vous l'aurez compris, nous sommes donc à Nantucket, l'île des baleiniers, de Moby Dick et d'Un été 42, ce film des années 70 avec la musique mythique de Michel Legrand (bon en fait le tournage a été effectué en Californie). On part donc à la visite de ce lieu mythique.


Sympa les maisons pieds dans l'eau

Et pour commencer, l'un des 100 sites à avoir vue dans sa vie (c'est pas moi qui le dit, c'est eux :P!) : le Whaling Museum qui retrace l'histoire de la chasse à la baleine et de l'île avec entre autre un documentaire à l'américaine (c'est à dire hyper-patriotique ). On retrace aussi l'histoire de l'Essex, ce baleinier qui a été coulé par un cachalot au milieu du Pacifique (toute ressemblance avec un célèbre roman est totalement fortuite ) et dont presque tout les marins moururent car, même s'ils n'étaient qu'à quelque jours des îles Marquises, ils préférèrent partir vers le Chili par peur des cannibales ... On y découvre aussi des dents de cachalots gravées, ce qui constituaient le principale passe-temps lors des long mois de mer, on s'occupe comme on peut !


C'est un peu une baleine blanche maintenant, non ?

On sort du musée pour visiter la ville et ses maisons de baleiniers qui valent plusieurs millions de dollars ! Il faut savoir qu'après l'arrêt de la chasse à la baleine, la ville a connut une paupérisation accéléré et c'est appauvrie en quelque années. Le tourisme, Moby Dick et les entreprises de restauration des grandes maisons des capitaines on fait sortir l'île de l'oubli. Aujourd'hui c'est une destination touristique prisé des américains. Toujours est-il que la ballade sur les grosses pierres des trottoirs ombragées est très agréable .


C'est grand !


Heureusement qu'ils n'ont pas eu Mai 68




33 Downing Street

L'après-midi ce fut du vélo, comme à Martha's Vineyard, direction la plage sud de l'île. En chemin, une odeur atroce nous traversent les narines, une gigantesque décharge est planté là, au milieu de cette île merveilleuse ! Cette autre face du rêve américain ne nous avait pas encore frappé mais cela nous à vraiment choqué et rappelé que ce merveilleux pays s'est en partie construit sur l'asservissement de la nature . Ce n'est peut-être pas si ironique que cela nous soit apparue sur l'ancienne capitale de la chasse à la baleine.


Ou comment faire sécher rapidement des coquillages :P !


La lagune est calme...

De retour au port de Nantucket, nous nous dirigeons vers la capitainerie afin d'obtenir des informations sur notre objectifs du lendemain, atteindre la ville de Provincetown située à l'extrémité nord du Cap Cod. Cette entreprise nécessite de contourner les bancs de sables situées entre Nantucket et le Cap et qui pourrait faire échouer le bateau , ceci sans négliger les courants extrêmement forts de la région qui nous pousseront vers le large à marée basse et inversement à marée haute , enfin, pour corser le tout nous avons décidé de partir de nuit en espérant que le GPS ne lâche pas . Ai-je besoin de préciser qu'aucun américain ne fait cela et que notre ami navigateur de Boston nous a avoué n'avoir tenté cela qu'une seule fois . Comme par hasard, la capitainerie ne peut nous donner aucune information sur les emplacements des bancs de sables qui se modifient sans cesse (ce seraient trop simple sinon !) si ce n'est les horaires des marées. C'est donc une partie de plaisir qui s'annonce !


Espérons juste que nous ne nous ferons pas attaquer par une baleine blanche

C'est ainsi que nous partons vers le large, quittant Nantucket pour une traversée que seule des crazy french ont l'audace, et surtout la folie, de tenter. Je vais me coucher et dormir comme un loir pendant que mon père et ma sœur conduisent le navire qui se dirigent sous un ciel noir mais sur une mer d'huile vers l'infini et au-delà, vers la Traversée de la Mort...

Un été 42, ce film des années 70 avec la musique mythique de Michel Legrand

Tu me prends pas les sentiments là... Je suis obligée de relever la référence, j'adore Michel Legrand (et j'aime beaucoup le film de Mulligan - 10 ans plus tôt il a réalisé l'un des plus beaux film au monde, To Kill A Mockingbird - désolée pour le HS ! ). Et dans mon inconscient, Nantucket est lié à Un Ete 42, c'est l'un des premiers films que j'ai vu, ado, qui m'a fait rêver de cette région. A l'époque je ne savais pas que ça avait été tourné en Californie !

Je prends des notes et continue à me régaler.
Tu nous laisses en plein suspens là , viiiite la suite !

J-7 : Le monde du silence

Monsieur, je joint à cette lettre un document qui vous interessera au plus haut point. Il s'agit du compte rendu effectué par l'un des passagers du voilier qui a fait naufrage au large du Cap Cod le 9 aout 2012 à 01:00 AM.

"La tempête était rude, le vent est fort et les vagues sont hautes de plus de deux mètres. Nous nous sommes échoués sur un banc de sable à quelques milles au nord de l'île de Nantucket. Nous entendons un bruit sourd et régulier depuis les profondeurs de l'Océan, comme des tambours de guerre. Les tambours se rapprochent. C'est fini, elle est là, La Baleine Blanche..."




Triste mort que la mienne, non :P?

Je vous rassure, les événements décrit ici n'ont pas eu lieu. Et la logique veut qui si j'écris ces lignes en ce moment, je ne suis pas mort tué par un cachalot blanc (quoique... ). Voici ce qui s'est réellement passé lors de la Traversé de la Mort.

Alors que je dormais comme un loir, mon père avait décidé de partir le plus à l'ouest possible afin d'éviter les bancs de sables. Pour cela, il s'aidait à la fois des bouées qui indiquait la position du chenal et du GPS. Après une heure et alors que les côtes de Nantucket sont déjà loin et que le danger se rapproche, le GPS tombe en panne (quel hasard ! Il en rate pas une décidément ce Biiiiiiiip de GPS ). Ceci est dans un premier temps sans importance étant donné que les bouées sont bien visible, sauf que voilà, la loi de Murphy s'appliquant merveilleusement bien , le brouillard tombe subitement . Qu'importe, la boussole fonctionne toujours et mon père continue plein Ouest. Rien de grave pour l'instant.

C'est alors, que mon père et ma sœur se mettent à entendre distinctement des bruits de vagues, au milieu de l'Océan. Cela est juste incompréhensible et ils se mettent à penser qu'ils ont du redescendre sur Nantucket et s'y sont échoués. Il continue de diriger le bateau plein Ouest mais les vagues se rapprochent, de plus, maintenant la profondeur commence à chuter dangereusement. C'est à n'y rien comprendre ! L'île étant au Sud-Est. Que se passe t-il donc ? Les bruits sont maintenant autour du bateau, il n'y a plus qu'un mètre entre le fond et la coque. Nous sommes à deux doigts de nous échouer. Heureusement, le bateau passe les vagues, la profondeur augmente d'un coup et nous ne sommes finalement pas échoué . Le GPS marche à nouveau, le brouillard se lève et l'ont peut désormais foncer vers le Nord et Provincetown. Il ne se passera plus rien de la soirée, si ce n'est que ma mère prétend avoir entendu des chants de baleines à 4 heures du matin . Est ce la fatigue ? Nous n'en saurons jamais rien .

Voilà donc ce qui s'est passé cette nuit là et que, dormant profondément, j'ignorai totalement. Ainsi, en me réveillant en pleine forme au matin, j'assiste au merveilleux spectacles des falaises de sables du Cap Cod qui s'étendent à perte de vue. La traversée continue ainsi paisiblement vers le nord .




Et ça continue comme cela sur des kilomètres

Vers 10 heures, se produit alors un événement qui nous marquera à jamais. Nous savions que la région était une réserve marine et que les baleines étaient nombreuses dans ces eaux. Pourtant, nous ne nous attendions pas à en voir. Jusqu'à que... Mais pourquoi y a-t-il un gros ferry immobile là-bas au milieu de l'Océan ? Et quel est ce jet d'eau qui surgit du sol ? Serait-ce ? Mais OUI !!!!!!!!!!!!!!!!! Vite on fonce dans cette direction et, arrivés à une certaine distance, nous arrêtons le bateau pour observer l'un des représentant les plus beau et les plus gracieux du règne animale, la baleine à bosse (enfin je crois que c'était elle). C'est merveilleux et on assiste ébahi au spectacle quand soudain, les baleines changent brusquement de directions et se rapprochent de nous. Elles passent alors à quelque mètre à peine de notre bateau , nous font un dernier salut et puis s'en vont dans les profondeurs de l'Océan.






Aucun zoom sur ces photos, elles étaient vraiment tout près

Après un tel événement, nous poursuivons la route vers Provincetown, ville lovée dans un croissant de sable au bout du Cap Cod. En chemin, nous croisons un phoque puis un équipages de jeunes américains qui ont péché un gigantesque poisson. De faite, ces eaux grouillent de vie. Anecdote amusante à ce sujet, à Nantucket, mon frère voulait acheter de quoi pécher des petits poissons, malheureusement pour lui, heureusement pour les poissons, ils ne vendaient que des instruments pour la pèche au gros. Comme quoi, All is bigger in America !


Il est frais mon poisson, il est frais !

Enfin nous atteignons Provincetown. Cette ville à deux traits caratéristiques autres que d'être situé au bout du Cap Cod. Tout d'abord, ce fut le premier endroit que les passagers du Mayflower atteignirent lorsqu'ils arrivèrent en Amérique. Après Jamestown (homonyme de la première colonie de Virginie) et avant nous continuons donc notre périple le long des lieux marquants les débuts de l'Amérique, sujet qui s'est rajouté à notre voyage sans l'avoir prévu . Il y a donc à Provincetown un mémorial des pères pelerins qui constituent une tour d'environ 70 mètres de haut d'où il y a une belle vue sur la péninsule du Cap Cod . Ensuite, c'est la ville d'Amérique où le proportion de couples homosexuels est là plus importante. D'où une ambiance festive permanente, des maisons colorés et des Drag-Queen qui se promène dans la rue. Encore un retournement donc l'Histoire à le secret lorsque l'on sait que les passagers du Mayflower était des puritains qui ne devait pas trop apprécié l'homosexualité. Toujours est il que cela confère à P-town (son surnom) une atmosphère unique (là il faudrait les smileys village people de Zaius)


C'est une copie du campanile de Sienne


J'adore la tête du mec en bas, un truc du genre : "Oh mon Dieu où suis je arrivé ?"

Sur ce, nous allons dormir tandis que la fête bat sont plein sur terre, repensant à cette journée riche en émotion.