17 Octobre, la suite (avant la fin du monde
)
Nous arrivons aux
Old Tucson Studios aux alentours de 19 h 00. Nous attends alors la folle soirée du festival
Nightfall, dédiées à Halloween et au Dia de Los Muertos et qui a lieu chaque année en octobre, plusieurs soirs par semaine durant tout le mois. Par sécurité, nous avions acheté nos places quelques mois avant le départ, ne sachant s'il était ou non conseiller de réserver. Pour la petite anecdote, à l'époque leur formulaire de réservation n'était pas accessible à l'international et le système buguait durant la procédure (c'était il y a 10 ans, aujourd'hui, le site web a été entièrement refait). Après leur avoir envoyé un email expliquant mes soucis, une personne m'avait répondu dans les 10 minutes ( !) qu'en effet, il était impossible de réserver depuis la France mais qu'ils venaient de débloquer je ne sais quoi sur leur site et me laissaient un quart d'heure pour valider ma réservation, durée après laquelle leur message s'auto-détruirait dans les 5 secondes. J'exagère à peine, ils avaient vraiment insisté pour que je me dépêche car après 15 minutes, c'était mort. En bon Jim Phelps, je me suis gentiment exécutée et j'ai eu mes places. Je pense pouvoir dire sans trop me tromper qu'ils n'avaient pas l'habitude de gérer ce type de demandes et que des touristes français du Nightfall ne devaient pas être monnaie courante.

Attention, le festival est réputé effrayant et déconseillé aux jeunes enfants et aux personnes facilement déstabilisés par les films d'horreur, non pas pour les programmes proposés (qui restent fun), mais plus pour l'ambiance des lieux et tous les énergumènes qu'on peut croiser en chemin. Si vous vous faites poursuivre par un zombi ou une femme à deux têtes armée d'une tronçonneuse, c'est normal !
Je reste dans incapacité totale de juger du degré horrifique de cette fête, donc ne me demandez pas si les soirées Nightfall sont effrayantes ou pas car je n'ai jamais eu peur devant un film d'horreur. Toute gosse, à l'age de 12 ans, j'avais été littéralement fascinée par
The Medusa Touch de Jack Gold, j'avais pris un pied total et ce film déclara en moi une folle passion pour les genres fantastique et/ou horreur. Pour moi, le film de trip total et ultime est
Prince of Darkness de Carpenter qui me fait planer au sens propre. La réalité crue est bien plus effrayante et dérangeante (je ne souhaite jamais revoir
Seul contre tous de Gaspar Noé, ça... ça fait vraiment peur

). Donc évidemment, quand le comité d'accueil des studios est venu à notre rencontre, je me suis bien amusée. Mais ces nouilles n'arrêtaient pas de bouger car ils essayaient de me faire peur, et ne semblaient pas comprendre que c'était un poil gênant pour les photos.
En temps normal, il n'y a pas de gargouille sur le toit de ce bâtiment
Ce soir le festival accueille un magicien dont j'ai malheureusement mangé le nom. Une mise en bouche d'une heure environ, plus que très sympathique. Quand il était gosse, Gizmo voulait devenir magicien et faisait des petits spectacles pour ses proches. Quant à moi, j'ai beaucoup de tendresse pour
Le Maître des Illusions de Clive Barker

, j'aime autant la magie que Gizmo, et ado je m'étais jurée qu'un jour je verrai David Copperfield sur scène (
promesse tenue, nous l'avons vu en 2018 à Las Vegas et dans 10 ans, je vous proposerai peut-être une carnet 
). Donc la magie et nous, c'est une grande et belle histoire d'amour. En bref, une soirée qui commence bien.
De là, on file voir un autre show, en extérieur cette fois. Je le qualifierai de gentiment amusant et décomplexé, une histoire loufoque de prisonniers, moins élaboré qu'un sketch du SNL (je préfère préciser), les images parleront d'elles même je pense...
A un moment, j'ai vraiment cru qu'ils allaient tous se désaper.
Mais en fait, non...
Mise à part notre portion fort appréciée du gâteau au chocolat des rangers au goûter, notre dernier vrai repas remonte au breakfast de ce matin et on commence à crier famine. On s'arrête donc dans une cantine mexicaine qui sert des plats à emporter à la bonne franquette (tables à disposition), avant d'aller profiter un peu des attractions. Pas mal de choses pour les enfants (carrousel, train fantôme...), on jettera donc notre dévolu sur le Dia de los Muertos, dissimulé dans la Mission locale qui a servi a tant de westerns du Golden Age et qui d'habitude est visitable... mais pas ce soir puisque des squelettes mariachi s'y cachent dans des pièces baignées de lumière noire avant de vous sauter dessus sans vous prévenir et de vous poursuivre dans les couloirs.

Les effets sont simples certes mais j'ai trouvé le tout super joli, j'aime beaucoup cette mythologie très colorée. Beaucoup de cris et de rires autour de moi. Pas mal de gens ont peur et s'enfuient, quant à moi, je profite de cette ambiance délicieuse. Impossible de prendre les squelettes en photos, vous ne verrez que l'entrée de l'attraction.
On profite encore de l'ambiance du parc et on se balade. On ne réalise pas vraiment à ce moment là comment le petit parc est agencé, tout ce qu'on peut y faire et y voir en tant normal, à savoir de jour. Car si en octobre il ouvre en soirée pour ce cette fête
halloweenesque, en journée il reste ouvert pour les visites "traditionnelles". Ça doit demander tout de même pas mal de boulot aux équipes techniques car beaucoup de choses sont démontées ou au moins dissimulées pour réapparaître en soirée. On pourra le vérifier le lendemain... car oui, on y retournera le lendemain, cette fois pour la visite western. Mais c'est une tout autre histoire que je vous raconterai plus tard...
Troisième et ultime show de la soirée, un petit spectacle de cascade de voitures pas exceptionnel mais très couleur locale, on sait ce qu'on vient voir. Ne pas oublier qu'ici dans ces studios de cinéma, les cascadeurs sont rois. Si vous avez suivi la série
Yellowstone, produite et avec Kevin Costner, peut-être vous rappelez-vous du personnage de Lloyd Pierce incarné par l'acteur Forrie J. Smith qui a commencé sa carrière aux studios de
Tucson, comme cascadeur.
Le nuit se fait très fraîche et vivifiante, nous avons vu tout ce qui était proposé et possible de voir, et avons bien profité de cette atmosphère à cheval entre les cultures américaine et mexicaine, au cœur de ces décors western transformés pour l'occasion, au milieu de gens déguisés (équipes techniques et public). Plus d'humour que de peur en ce qui me concerne, le tout reste à mon sens destiné aux familles. J'ai adoré ma soirée, Gizmo aussi. Ultime photo avant de quitter les lieux, il est apparu ainsi et a disparu tout autant rapidement dans une nuage de fumée... l'homme en noir...
Good night and sweet dreams !