Lundi 3 février
Ce matin, on se lève avec le réveil pour rejoindre à l'heure prévue le point de départ de l’expédition, au boat club de Paraparaumu.
Avant de partir, on doit regarder une vidéo qui nous explique comment préserver la vie sur l’île (recommandations dont j'ai tout oublié, sans doute faut-il rester sur le sentier, et nettoyer ses chaussures avant d'embarquer pour ne pas amener de nouveaux parasites, faire attention aux œufs des oiseaux marcheurs, etc.).
Puis on entame un trajet sur un petit bateau juste assez grand pour accueillir la dizaine de visiteurs. On emmène aussi 2 ou 3 scientifiques et une jeune femme qui va vivre sur l’île quelques semaines, pour travailler pour le DOC je crois, qui seront déposés à l'extrémité nord de l'île.
On amène aussi des vivres, car ce bateau est leur seul lien avec le « continent » (quotidien ou presque tout de même).
Nous repartirons comme nous sommes arrivés donc nous avons un temps limité sur l'île.
Une fois débarqués, au centre de l'île cette fois ci, une guide nous fait un topo. Elle nous explique comment le DOC a réussi à créer cette île refuge en éliminant tous les mammifères.
Les rats, opossum et hermines pullulent en NZ à cause des colons. Notamment les opossum, c'est-à-dire cette bestiole :
Ils ont été introduit par les colons européens au XIXe siècle en provenance d'Australie pour développer l’industrie de la fourrure et constituer une ressource en viande. Mais n'ayant aucun prédateur naturel (pas de grand mammifère), et ayant beaucoup de nourriture à disposition, leur population n'a jamais été régulée. Cela pose de gros problèmes pour les oiseaux endémiques, ceux-ci n'ayant pas connu de mammifères pendant des siècles, ils avaient pris l'habitude de laisser leurs œufs au sol. Les opossum étant omnivores, ils mangent à la fois les oeufs des oiseaux et la même chose qu'eux (feuilles, fruits) donc les ressources se sont amoindries pour les oiseaux.
Le plan « Nouvelle-Zélande sans prédateurs d’ici 2050 » est très important, on est même "encouragés" à les écraser sur la route !
La guide nous explique aussi qui on va croiser, qui on va deviner dans la forêt, etc. Son anglais ne m’est pas très accessible, heureusement il y a un panneau récapitulatif.
Oiseaux du bord de mer
Oiseaux de la forêt
Sur la plateforme, il y a déjà un Kea qui nous observe

Ce perroquet endémique néo-zélandais n'est pas connu pour être farouche, au contraire. Il semble très bien comprendre le principe de tourisme et nourriture abondante ! Et c'est le seul perroquet de montagne au monde.
Et puis la guide nous montre quelles sont nos possibilités de balade. Il n'y a que 3 sentiers dans cette partie de l'île, dont 2 qui montent au sommet de l’île : l'un facile (3,8km) et l'autre difficile (2km "seulement" pour le même dénivelé).
La colline à gravir
Comme on est jeunes et motivés, on prend le sentier difficile, et il grimpe en effet pas mal dans la forêt et entre les racines d’arbres géants. L'aller sera surtout sportif plutôt que contemplatif.
Arrivés en haut, on trouve une tour d’observation. On photographie la côte en face et la falaise qui plonge devant nous, l'eau a une couleur magnifique. On pique-nique aussi sur place sur une table avant de repartir.
Le continent au large
Le bas de la falaise vers la mer de Tasman
La redescente, très tranquille sur le sentier facile, plus large et en pente plus douce, nous permet de profiter des oiseaux.
Ils sont partout, ils sont bruyants, et ils sont très beaux !! Je n’ai plus tous les noms en tête. On peut même s’arrêter pour les laisser s’approcher de nous. Plusieurs fois, je me suis arrêtée à la sortie d’un virage en voyant un oiseau posé au sol devant moi, le temps de l’observer. Il est vrai que l’absence de prédateurs les rend très très confiants.
Petit florilège des oiseaux photographiés :
Un joli oiseau avec son "pompon" blanc sous la gorge, c'est un Tui
Peut-être un Tomtit avec son ventre blanc ?
Ce petit oiseau était sur le sentier devant moi, je me suis arrêtée pour le filmer avec la gopro et il est venu jusqu'à moi et m'a contourné en sautillant sur le sentier au lieu de s'enfuir.
Un weka, oiseau marcheur
Nous n'avons pas croisé de kiwi car c'est un oiseau nocturne.
Est-ce du fait de l'absence de l'homme que c'est le seul endroit où nous avons croisé un animal que je qualifierais de "désagréable" ?
Sur la plage en revenant on croisera aussi un phoque.
Cette visite a vraiment été un très bon moment de notre voyage. C'est hors des sentiers battus touristiques du pays et très "endémique", à l'image des oiseaux rencontrés.
En début d’après-midi, le bateau nous ramène sur la terre ferme et on reprend la route.
Nous choisissons d’aller au Kaitoke regional park. Il est réputé pour contenir des restes de tournage du Seigneur des anneaux, à savoir Fondecombe, le lieu de vie des elfes…soi-disant.
En fait c’est très décevant, car tout est en image de synthèse, il faut donc un grand sens de l’imagination. Mais on a pu marcher un peu dans la forêt, au bord d'une rivière et d'un barrage hydraulique, et voir de jolis coins le long de la rivière.
Ensuite on a fini notre route vers Wellington.
On avait réservé depuis plusieurs semaines la traversée en ferry depuis la France. Le passage d'une île à l'autre prend 3h30, il y a 2 compagnies de ferry et ça se fait très facilement.
Voici notre idée : quand on fait la traversée de nuit (seulement avec la compagnie Bluebridge), on peut embarquer sur le ferry avant 23h, alors que le bateau ne quitte le port qu’à 3h. Pendant ce temps-là, on dort tranquillement dans une cabine ! Et hop, d’une pierre deux coups ! J’ai donc préféré cette option pour passer une nuit au chaud avec une salle de bains privée et gagner du temps sur le trajet.
Seul inconvénient, on ne profite pas du paysage, qui est très beau une fois qu'on approche de l'île du sud.
Nous allons donc récupérer notre billet au terminal en fin de journée et garer le van sur leur parking, puis nous allons dîner à pied dans les environs. On voulait manger un peu équilibré, on a choisi la brasserie Leuven Belgium beer, où l’on apprendra (encore !) que rien ne sert de chercher de la grande cuisine en nouvelle zélande, ni de s’inquiéter des quantités servies !! On a pris des moules et des légumes en extra, et on ne finira ni l’un ni l’autre !
Puis après une balade digestive dans le quartier sans grand intérêt on va faire la queue au terminal pour embarquer comme prévu vers 22h.
On profite alors de notre cabine avec 2 lits simples séparés, idéal pour un voyage de noce (avec couette, draps, linge de toilette) et d'une douche chaude avant de s’endormir.
Pour ma part j'ai tellement bien dormi que je n’ai même pas entendu le départ du ferry dans la nuit !