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Jour 11 – Grand Canyon - Williams - Route 66 - Las Vegas

Levés à la fraîche, nous nous sommes précipités sur la fenêtre embuée pour voir les sapins. Heureusement que c'était bien chauffé et que l'hôtel fournissait de bonnes couvertures car je peux vous dire qu'à Williams les nuits sont froides ! Breakfast dans la chambre avec café, quelques muffins et tartines de pain de mie achetés et nous voilà partis pour le Grand Canyon, à une petite heure de route. Nous y sommes donc arrivés assez tôt et y sommes restés jusqu'en début d'après midi. L'idéal aurait été bien entendu de profiter du crépuscule la veille (mais en échange on a vu celui de Sedona ), et qu'on reste une journée de plus dans le coin. Avant de partir, je n'étais pas très convaincue de l'intérêt de la découverte du Grand Canyon en hélicoptère. J'avais bien tord, surtout si vous restez peu longtemps sur place. A moins de descendre en randonnée dans le canyon pour quelques jours, l'hélicoptère est sans doute le meilleur moyen de se rendre compte de l'immensité de ce lieu impressionnant. Nous avons donc parcouru tranquillement pendant environ 4 heures les différents points de vues, ce qui est bien entendu insuffisant pour une visite digne de ce nom, mais ça valait quand même le coup, d'autant plus que le ciel était dégagé.









Après la visite, nous avons repris la voiture direction Las Vegas, avec un nouvel arrêt à Williams car nous voulions tout même profiter un peu de cette belle ville en journée. Sur la route nous ramenant à Williams, des nuages ont commencé à apparaître et à se diriger sur nous. Il a donc plu sur le Grand Canyon cet après-midi là, une chance pour nous d'y être allés le matin. Arrivés à Williams, les gros nuages noirs étaient de toute beauté et le ciel offrait une lumière unique.









Un hot dog vite fait bien fait avant de quitter les lieux, et nous avons pris la Route 66 jusqu'à Seligman. Que dire de Seligman ? C'est assez kitchissime, mais fun. Si vous passez dans le coin, vous pouvez vous y arrêter mais ne prévoyez pas forcément d'y dormir (préférez Williams), car vous n'y trouverez rien à part deux ou trois boutiques pièges à touristes. Seligman est une sorte de petite ville dépôt où s'entassent de manière un peu folle et désordonnée diverses vieilleries en tout genre dont on fait le tour assez rapidement. C'est amusant mais ce n'est pas ce qu'on a préféré sur la Route 66. Seligman n'a pas l'authenticité de Williams ou de Victorville.













Après la visite de Seligman, nous nous sommes arrêtés à Kingman pour nous désaltérer et manger une "petite" (mot absent du dictionnaire américain) glace et je regrette de ne pas avoir pris de photos de ce resto car la déco valait le détour: un mélange de style rococo avec au dessus du bar plein de photos de Grèce assez vieillies et remontant à quelques décennies, tout ça au milieu de tout un tas de poissons en plastiques suspendus ! Vous vous souvenez de ce genre de détails longtemps après votre voyage.

Nous avions ensuite prévu de passer à Chloride, ville fantôme située à environ 90 miles au sud de Las Vegas. Alors autant vous le dire immédiatement, si vous passez dans le coin, inutile de vous arrêter. Cette petite ville n'a de fantôme que le nom. Il s'agit d'un village bel et bien habitée dont la population met vaguement en scène quelques bâtisses, et ce de manière plutôt approximative (cabanes d'époque… oui, mais notre époque, avec poignées de porte modernes et sièges en plastique!). Je suis rentrée dans l'épicerie sur Tennessee Avenue (qui fait également office de visitor center) afin d'y récupérer un plan des curiosités locales (cimetière, prison…). Il n'y avait personne, je suis donc ressortie et nous avons parcouru les lieux. Ca ne casse pas trois pattes à un canard. Si vous voulez voir une ville fantôme authentique, allez à Bodie ! Je vous passe les photos qui n'ont aucun intérêt (et que je n'ai pas mis sur le Net d'ailleurs). On aurait pu marcher 4 km depuis l'épicerie pour aller voir les peintures de Roy Purcell, un étudiant aux Beaux-Arts qui en 1966 a travaillé dans le coin durant l'été et qui a peint une fresque sur les parois rocheuses de Cerbat Mountains, oui… on aurait pu, mais on ne l'a pas fait. Nous on voulait voir une ville fantôme !

Après ça, route jusqu'à Las Vegas avec un court arrêt à Hoover Dam. Juste avant d'arriver au barrage, il y a eu un petit embouteillage que nous avons au départ mis sur le compte d'un accident. En fait, il s'agissait de fouilles de voitures par la police locale. Ils arrêtaient toutes les véhicules et demandaient parfois à voir les coffres. Quand on est passé, ils nous ont juste demandé d'ouvrir les vitres arrière afin de jeter un œil. Peut-être s'agissait-il d'un dispositif anti-terroriste, ou un truc de ce genre… Nous sommes arrivés au barrage en toute fin d'après-midi / début de soirée, et le soleil commençait à se cacher. On a été plutôt impressionné par la taille de l'ouvrage, mais sans doute encore plus pas les travaux du nouveau pont juste à côté.





Notre arrivée à Las Vegas a été plutôt cool… jusqu'à qu'on se rende réellement compte de la taille de notre hôtel, le Circus Circus. Trouver l'entrée du check-in n'a pas été une mince affaire. Mais ce n'était rien comparé au parcours du combattant nous menant jusqu'à notre chambre. On n'a pas lâché le plan remis par la réceptionniste, mais il a fallu malgré tout qu'on demande notre chemin à un des employés de l'hôtel qui passait par là. Charmant, il nous a emmenés jusqu'à la chambre et s'est montré particulièrement sympathique quand il s'est rendu compte qu'on était français. Après avoir posé nos bagages, il a fallu retrouver la sortie ! L'occasion de traverser les deux casinos, le centre commercial et le parc d'attractions du Circus Circus ! Vraiment impressionnant ! On a voulu récupéré la voiture et remonter le strip, on espérait pouvoir se garer sur les parking gratuits des casinos. Coincés dans les embouteillages, on a réussi tant bien que mal à faire demi-tour et à revenir à l'hôtel pour repartir à pieds ! Bien plus cool ainsi. Nous avons donc marché jusqu'au Luxor, profitant de quelques unes des folies que le strip a à offrir en terme d'architecture, de sons et lumières, de commerces et de chaleur. Littéralement épuisés par tout ça, on est rentré en monorail. Assez cher, mais on est rentré rapidement… si ce n'est qu'il a fallu traverser quasiment l'intégralité de l'hôtel Hilton afin de sortir et qu'ensuite il a fallu marché jusqu'au Circus Circus. Ca m'a semblé interminable… Morts de fatigue, on s'est effondré vers 1 h du matin, et on s'endormi immédiatement.





















Las Vegas a été pour nous, à deux reprises, l'étape obligatoire entre la Californie et les parcs nationaux. On est content d'avoir pu découvrir cette ville purement démentielle mais on ne pourrait pas y rester plusieurs jours, ce n'est pas pour nous. Le fait d'avoir choisi un itinéraire en 8 nous a permis de découvrir en deux soirées deux quartiers différents : Fremont Street et le Strip. On n'a pas vraiment profité des spectacles, etc… mais ça ne nous intéressait pas particulièrement, on voulait faire ce voyage avant tout pour les parcs, la Route 66, Los Angeles et San Francisco. On aura vu Las Vegas au moins une fois dans notre vie, on est content. Maintenant il est certain, que quand on reviendra dans l'Ouest des USA, on évitera Las Vegas.

le lever de soleil à Monument valley :

Vous êtes juste envahi par la grandeur, ça vous dépasse, vous êtes là, vous profitez et vous dites MERCI !

oh que oui, on est sans voix devant ce spectacle !

Nous avions ensuite prévu de passer à Chloride, ville fantôme située à environ 90 miles au sud de Las Vegas. Alors autant vous le dire immédiatement, si vous passez dans le coin, inutile de vous arrêter. Cette petite ville n'a de fantôme que le nom.

merci pour l'info !

"petite" (mot absent du dictionnaire américain)

Maintenant il est certain, que quand on reviendra dans l'Ouest des USA, on évitera Las Vegas.

tout pareil ! Vegas est pour moi une aberration, un mirage aux alouettes en plein désert, une honte écologiquement parlant ...


Merci pour ce beau récit et ces belles photos, notamment du Canyon de Chelly que je ne connais pas !


Nono

Ce que je retiens de Las Vegas c'est justement cette démesure en énergie.

zaius_and_gizmo très belles photos
Tu utilises du post traitement ? Tu as quoi comme appareil ?

Oui, un post-treatment pour les N&B, je les bidouille pas mal.
Pour le reste, on avait parlé d'appareils photos dans le topic, et les messages avaient été déplacés je ne sais plus où dans le forum.

j'ai retrouvé l'info, c'est le post juste au dessus


compact Kodak EasyShare Z730, 5 megapixels
j'aime bien le rendu

Jour 12 – Las Vegas - Death Valley

Debout vers 8 heures, affamés, on s'est jeté sur le buffet de l'hôtel (Circus Circus) qui était sympa mais un peu décevant par rapport à celui Main Street Station et un peu plus cher.
Puis on a chargé la voiture et en route pour Death Valley…
On avait lu tant de témoignages sur la chaleur de Death Valley qu'on y allait avec quelques craintes. Mais avant d'entrée dans la fournaise, il nous a fallu quitté Las Vegas (où il faisait déjà terriblement chaud), et ce ne fut pas si simple car tous les embranchements (au Sud de Las Vegas) que nous indiquait le GPS étaient fermés suite à des travaux (que des culs-de-sac et des voies sans issue !). On a réussi tant bien que mal à trouver une route accessible depuis le Nord (la 95, merci à notre carte française) et nous sommes enfin parvenus à quitter cette ville ; on a malgré tout perdu une bonne heure en allers-retours inutiles.

Que dire de cette route 95 ? Assez charmante !
Tour à tour vous passez devant une prison, des camps militaires… et bien sûr tout le long, le désert. C'est très dépaysant. C'est sûr qu'il ne doit pas avoir beaucoup de candidats à l'évasion ! Après deux heures de route, petit et ultime arrêt à hauteur de la Death Valley Junction, après ça, vous êtes dans la Vallée de la Mort… brrrrrrr…. On descend de voiture pour photographier le carrefour. On remonte immédiatement afin de récupérer le chapeau laissé sur le siège. On boit un coup. Ah ! ça va mieux, maintenant c'est bon, on peut prendre des photos. Aucune idée précise de la température à ce moment là… probablement dans les 45°c, avec un vent très chaud.



Ensuite, route jusqu'à Dante's View (à une petite heure de Death Valley Junction), dont le nom peut faire peur, mais qui finalement s'avère être un lieu assez frais par rapport à la vallée. Oui, à Dante's View, il fait un peu plus frais et ça fait du bien (c'est logique, ça surplombe la vallée). Tout le long de la montée, des panneaux vous indiquent quand arrêter votre clim, vous avez également des réservoirs à eau pour radiateurs. La route (goudronnée de bout en bout) se rétrécie doucement puis les RV sont invités à se garer, bon courage à ceux qui voudraient finir à pieds ! Arrivés en haut, outre la fraîcheur, on a un beau cadeau :





Nous sommes restés là haut environ 45 minutes puis sommes redescendus doucement jusqu'à Furnace Creek (à environ 40 minutes) où nous attendait notre chambre d'hôtel. Le Furnace Creek Ranch est une oasis est bien sympathique où il y a vraiment tout sur place (restos, essence, musée, boutique souvenirs, poste, laverie, distributeurs, tennis, golf, piscine d'eau douce chauffée naturellement…). Mais forcément, tout y est plus cher qu'ailleurs.
Quelques photos (prises le lendemain matin) du ranch (Borax Museum) pour compléter celles postées dans la fiche-test de l'hôtel :


Furnace Creek… c'est bas !











On voulait récupérer un peu, et de toute façon se balader sous cette écrasante chaleur était au dessus des nos forces. Donc après ça, petit casse-croûte vite fait, douche (un mixte d'eau chaude et d'eau tiède, là bas l'eau froide n'existe pas ! ) et sieste bien méritée.
Nous avons repris la voiture vers 17 h 30 pour rouler jusqu'à Artist's Drive et profiter des lieux au coucher du soleil. Cette boucle d'une bonne trentaine de minutes (sans compter les nombreux arrêts) à environ 10 minutes de Furnace Creek, est une enchantement au crépuscule, un expérience mystique. Vous êtes seul et avez l'infini d'un désert tout autour de vous. La température ambiante et le vent chaud renforcent votre ivresse. C'est unique, c'est à vivre…












La nourriture spirituelle c'est bien, mais quand on a faim, la nourriture tout court, c'est pas mal non plus.
Nous choisissons le steakhouse, un peu à regret car carrément trop copieux. Après l'expérience mystique d'Artist Drive, je découvre autre chose, l'expérience de ne pas pouvoir finir mon assiette (et croyez-moi, en ce qui me concerne, c'était assez inattendu, quand je mange je ne fais pas semblant ! ). J'avais choisi des pâtes au poulet, mais ce que le menu ne précisait c'est qu'on allait me servir la moitié du poulet !!! Bref, en plus c'était assez cher (et impossibilité de ramener le reste), dommage, on aurait dû aller au petit Forty Niner Cafe juste à côté. En dehors de ça, c'était très bon et le service était vraiment au top, les serveurs avaient dû faire leur classe dans une école française, leurs mouvements corporels étaient d'ailleurs un peu trop forcés mais assez drôles, d'autant plus qu'ils étaient en short de rangers. Un décalage amusant typiquement américain. J'ai encore une pensée émue également pour les trois cuisiniers (des grands barbus super balèzes) que l'on voyait s'afférer au centre de la pièce, derrière les fourneaux, dans une chaleur infernale… car impossible pour eux d'aller ensuite se rafraîchir dehors pendant leur pause vu qu'il faisait aussi chaud dehors…

Après ce repas gargantuesque, la petite ballade autour du ranch à la nuit tombée a été vite écourtée. En rentrant, on s'est assis quelques instants devant notre "cabin" sur des chaises de jardin. On voulait regarder les étoiles. La chaleur était encore tellement présente, étouffante... Vers 21 h 30 vers 22 heures, on avait tous les deux encore et toujours l'impression d'avoir mis la tête dans un four à chaleur tournante. On n'a donc pas insisté, on a préservé les quelques forces qui nous restaient et on s'est mis au frais dans la chambre pour une bonne nuit de sommeil.

Merci pour ces photos qui sont magnifiques !
Pour notre part, nous avons (presque) eu froid à Death Valley, fin octobre. Lors de cette journée j'ai quitté mon pull seulement en début d'après-midi, en restant bien au soleil... c'est fou la différence !