Dimanche 15 juillet : Antelope Canyon et Horseshoe Bend
Les jours se suivent et se ressemblent : c'est sous la pluie que nous nous réveillons ce matin. Nous commençons à avoir très peur pour notre visite du jour : Antelope Canyon.
Nous chargeons la voiture, faisons le check-out, avançons nos montre d'une heure puisque nous allons (encore !) changer de fuseau horaire. C'est d'ailleurs très compliqué : LA et LV sont sur le fuseau horaire du Pacifique, l'Arizona, le Montana, l'Utah sont sur le fuseau horaire des Mountains avec application de l'heure d'été, sauf pour l'Arizona. De plus, les zones indiennes n'appliquent pas forcément le même horaire, Page qui n'est pas en région indienne suit l'horaire des indiens, proximité oblige, sans appliquer l'horaire d'été. Un vrai casse-tête chinois (ou devrais-je dire, américain). Bref, nous avons rendez-vous à Page à 11h45 pour notre visite d'Antelope Canyon Upper, et nous faisons tranquillement la route sous le soleil revenu. Les paysages sont toujours aussi splendides, alternance de gris, de rouge, d'orange, qui, sous le soleil, sont du plus bel effet.

Avant d'arriver à Page, nous nous arrêtons au Glen Canyon Dam achevé en 1965 sur le Colorado, celui-là même qui a créé le lac Powell : c’est magnifique sous le soleil revenu. Nous prenons quelques photos depuis le pont créé en aval du barrage ouvert en 1959.

Puis nous rejoignons notre prestataire pour la visite. On est en avance d'une heure, mais pour être sûrs, nous allons payer et récupérer nos billets, toujours méfiants des réservations par internet. Avant de partir pour la visite, l'hôtesse nous suggère d'aller voir le site de Horseshoe Bend, affirmant que nous avions le temps. Nous restons dubitatifs, 50mn nous semblent un peu juste. Nous optons donc pour un petit tour de la zone commerciale, fermée en grande partie, dimanche oblige. Finalement, nous sommes habités d'un doute concernant l'heure, au vue de celle marquée sur le reçu de CB. Nous demandons donc confirmation à un passant, et au final, il s'avère que nous n'avons rien compris : il ne fallait pas avancer nos montres d'une heure, mais les retarder. Il n'est donc pas 11h mais 9h. L'hôtesse avait raison: nous avons le temps. Après une explication détaillée de ce que seront les changements d'heure dans les prochains jours en fonctions des sites que nous allons visiter, nous partons donc voir le site de Horseshoe Bend, méandre en forme de fer à cheval du Colorado.
Pour accéder au site, une petite marche de 15mn dans le sable, et du haut de la falaise (non sécurisée), nous pouvons admirer le Colorado 300m plus bas. C'est assez impressionnant et tout simplement magnifique. L’horaire « improvisé » nous offre une lumière parfaite qui éclaire l’ensemble de la boucle.
Retour dans le sable, et cette fois-ci, c'est la bonne heure pour se rendre au départ du "Tour" d'Antelope.
Sur place, une Chevrolet 8 places nous attend, que nous partageons avec une famille de Suisses. Nous serons donc huit, pas trop nombreux pour faire les photos sans se marcher sur les pieds et dans un véhicule fermé (et une petite bouteille d’eau offerte).
Notre guide, Henry Dhieux, retraité, d'origine française par ses deux grands-parents, nous emmène sur le site. Tant que nous sommes sur les routes, tout va bien. Dès que nous entrons sur le site proprement dit, le chemin n'est plus qu'une piste de sable où l'enlisement menace à tout moment. Nous arrivons néanmoins à bon port, tandis qu'Henry nous raconte sa vie, son travail d’ingénieur à la centrale thermique puis au barrage.
C'est enfin le moment tant attendu : Antelope. Un pur bijou ! La visite à durée une bonne demi-heure, et au retour, les couleurs n'étaient déjà plus les mêmes. Il faudrait y passer la journée.
Après un morceau de flûte indienne jouée par le guide (le folklore tient bon, même s'il n'est pas du tout indien) et une démonstration des qualités particulières du sable local (fortement compactable), nous remontons le canyon en sens inverse, puis retournons à notre point de départ, notre guide nous faisant profiter de son excellent sens de l'humour. Au final, nous avions eu du mal à réserver, nous avions choisi au pif parmi les sociétés habilitées à organiser les tours, mais nous n'avons vraiment pas été déçus, transportés en voiture et non pas dans un de ces 4X4 qui vous cassent le dos. Avoir un guide non-indien est aussi un plus indéniable : très fier de ce qu'il fait, connaissant le canyon sur le bout des doigts, excellent conseiller pour les prises de vue, mais aussi très critique sur la gestion du site par les indiens (« ils ne veulent que faire de l'argent »).
Il ne nous reste plus maintenant qu'à retourner sur le site (en se trompant de route...) pour visiter le deuxième canyon : le Lower. Toujours les mêmes tarifs prohibitifs, et là un accompagnateur plutôt qu’un guide. Le décor est très différent, le canyon plus grand, les couleurs moins fortes. Nous avons apprécié, mais moins bien aimé. Les lumières n’étaient peut-être pas les bonnes et puis la fatigue brouille peut-être le jugement (d’ailleurs Lolo sera nauséeuse puis vomira après la sortie du Canyon).
Une fois la visite terminée, une petite halte au Walmart du coin s’imposait pour refaire le plein de la glacière et retour à l'hôtel sous quelques gouttes. A peine installé, un orage tropical digne de ceux de Floride éclate. Décidément, pas un jour sans eau ! Du coup, on grignote dans la chambre avant de dormir.
Cette journée était une expérience photographique extraordinaire.
Nos impressions : Horseshoe Bend sous le soleil a été très apprécié. Nous avons eu l’occasion de discuter un peu avec un Ranger qui faisait un peu de nettoyage et essayait d’apprendre aux touristes qu’il fallait rester sur le chemin car il y avait une faune et une flore à respecter autour). Quant à Antelope, notre préférence va à l’Upper, la visite du Lower nous ayant un peu laissé sur notre fin (on aurait dû la faire le matin). Nous n’avons pas regretté nos choix du « prestataire » pour le transport en voiture (Overland Canyon Tour), la petite bouteille d’eau fraîche comprise dans le prix, ainsi qu’un accompagnateur non-indien, passionné mais très réaliste.