Jour 10 – 18/06/12 - Lembert Dome, le point culminant de notre séjour.
Est-ce la fatigue de mi-séjour ou le lit qui est très confortable ? Aujourd’hui, nous avons du mal à nous lever. Malgré nos efforts pour quitter les bras de Morphée, nous prenons la route avec une heure de retard sur le planning. Tant pis, nous rentrerons plus tard ce soir !
Direction Yosemite. Ça grimpe fort, et il fait très froid en décapoté ! La route ( Tioga Road ) qui monte à la vallée est très belle, et nous nous arrêtons plusieurs fois pour faire des points photos ou simplement admirer les biches !
Notre première étape se fait à Lembert Dome, et se révélera être un excellent choix. Nous sommes à Yosemite National Park, et cela se voit ! Dès le parking, des panneaux nous mettent en garde contre les ours gourmands. Effectivement, la capote en tissu de la voiture ne fera pas long feu face à un ours… Nous déposons donc notre réserve de biscuits et autres douceurs dans une « food box » prévue à cet effet, avec tout de même une appréhension… Ces boîtes sont collectives, et tout un chacun y a accès. Retrouverons-nous notre nourriture ? Mais… nous sommes aux Etats Unis, personne ne piochera dans notre sac !
Pour nous mettre en jambe, nous commençons par une petite balade jusqu’à Soda Springs. Le chemin en cailloux est très facile d’accès, et il n’y a aucun dénivelé. Nous longeons une petite rivière dans un décor digne d’une forêt enchantée de Walt Disney. Les écureuils et les picas détalent sous nos pas, et nous ouvrons l’œil dans l’espoir d’apercevoir un ours ou un puma. Sans succès malheureusement …
Au bout d’un petit quart d’heure de marche, nous arrivons aux sources d’eau gazeuse. Ce sont en fait quelques flaques qui sortent du sol, à côté de la mythique cabane de John Muir. Rien d’extravagant, mais le cadre est magnifique et la balade, accessible à tous, très agréable.
Sur le retour, nous apercevons une marmotte.
« Mais non, c’est une pierre. » « Bah non… ça bouge ! » Et nous voilà, accroupis à bonne distance, attendant que la bête sorte la tête de son rocher pour prendre une petite photo !
Après cette mise en jambe, nous nous attaquons à Lembert Dome. Le descriptif de la randonnée trouvé sur internet indiquait que le début du sentier balisé partait directement du parking. Effectivement, le panneau indicatif est là, et nous nous engageons à travers bois.
Passé une plateforme rocheuse à découvert, ça grimpe sec à travers la forêt. Nous sommes étonnés car le descriptif classait cette rando « facile ». Avec plusieurs pauses, rien d’insurmontable effectivement, mais il faut tout de même une bonne paire de chaussures et une bonne dose de courage pour continuer la grimpe jusqu’au bout de ce sentier traversé par les racines et les creux/trous/bosses ! Il n’y a aucun panneau pour nous guider ! Nous doutons…
« Ce n’est pas le bon chemin, c’était sensé être facile ! » « On s’est pas tapé cette montée pour rien, on continue ! »
Et effectivement, (beaucoup ?) plus haut, nous tombons nez à nez avec un double panneau, indiquant Dog Lake à gauche, et Lembert Dome à droite. Nous décidons de faire le détour par Dog Lake, d’autant plus que la pente est beaucoup moins raide. Nous croisons beaucoup de biches et d’écureuils, l’endroit est magnifique. Nous sommes quasiment seuls sur le sentier, et les quelques randonneurs que nous croisons nous saluent cordialement !
Rapidement, nous apercevons Dog Lake. A couper le souffle … Le lac, immense, nous semble si pur, si sauvage, vierge d’intervention humaine… Magique !
Nous reprenons d’un bon pas notre route, direction le sommet de Lembert Dome. Maintenant, nous croisons régulièrement des panneaux indicatifs… C’est bien plus simple !
La forêt devient de moins en moins dense à mesure que nous approchons du Dome. Et puis, enfin, le premier pas sur la roche ! Nous « grimpons » les quelques mètres qui nous séparent du vaste plateau rocheux, et là, nos cœurs s’arrêtent. Non pas pris de vertige (et pourtant, il y’a de quoi !), mais soufflés par l’éclat des lieux. Une vue magnifique sur la vallée, la forêt à perte de vue, l’horizon ponctué par d’autres sommets… Et ce panorama de rêve est à portée de tous !
Le dôme se termine par une « pointe ». Flo tient à l’escalader jusqu’au bout. Encore une fois, je fais ma chochotte et crains une crise d’angoisse si je quitte le sol stable. Tant pis pour moi ! Flo escalade comme un chef, et moi je garde les sacs en bas. La vue est encore plus magnifique de là-haut…
Le retour est beaucoup plus rapide qu’à l’aller. Nous n’empruntons pas le même chemin, mais suivons le panneau indiquant Tuolumne campground. Très rapidement, nous débouchons sur la route. Le camp est juste de l’autre côté, et notre parking à environ 2 miles plus loin. Nous marchons donc un bout de temps sur le bitume, et là, je râle, parce que les voitures roulent très vite près de nous, et que c’est dommage de terminer une si belle rando ainsi ! Mais ce chemin est indéniablement plus court et plus accessible …
Nous avons adoré cette matinée, et nous sommes à ce moment là totalement conquis par Yosemite. La déception future n’en sera que plus grande...!
Nous reprenons la voiture direction le Curry Village. Sur la route, nous nous arrêtons à Tenaya Lake et Olmested Point pour le point de vue. Il y a déjà beaucoup plus de touristes…
Tenaya lake

Et puis, la route, nous mettons près d’une heure pour arriver au « central park » qu’est la Vallée de Yosemite.
Nous arrivons dans le grand parking, bondé. Par chance, nous ne tournons pas longtemps avant de trouver une place. Par contre, quelle attente à l’office desk ! La file d’attente fourmille jusqu’à l’extérieur du bâtiment, et à l’intérieur, les employés travaillent à la chaîne !
Nous mettons un peu de temps à récupérer le précieux sésame, la clé de cadenas, mais notre enthousiasme n’est pas entamé ! Il prend cependant un sacré coup lorsque nous découvrons notre « palace ». C’est petit et rustique, nous nous y attendons. Par contre, nous tombons sur les fesses de trouver un sol sale, des trous dans la bâche moisie par endroits, et cerise sur le gâteau, le lit n’est pas fait …
Rapidement nous nous installons et déposons notre nourriture dans la boîte prévu à cet effet, ce qui n’empêchera notre paquet d’Oréos d’être grignoté… Nous avions pensé à un écureuil, mais avec le recul, peut-être était-ce le méfait d’une souris ?
Après le choc de la tente, nous partons nous remonter le moral au snack… Après tout, nous n’avons rien mangé depuis le petit déjeuné composé de grignotage de biscuits, et le ventre crie famine. Le snack dispose seulement d’une petite terrasse pour s’installer, grouillant d’oiseaux et d’écureuils qui ramassent les miettes. Même si j’adore les animaux, cela me laisse une drôle d’impression… Et je me surprends à comparer ces écureuils à de gros rats !
Au choix : hot dog ou hot dog. Nous choisissons donc deux hots dog, avec quelques frites. Très mauvais choix ! Ils sont infâmes, et je les soupçonne d'être fait de viande d’écureuils ! Nous en sommes malades…
Après cette pause « culinaire », nous partons à la découverte du site. Un système de shuttle peut nous amener à chaque point d’intérêt. C’est très simple à utiliser, et facilite grandement les trajets, mais permet de drainer beaucoup, beaucoup de touristes…
Nous nous rendons aux Yosemite Falls. Une large route goudronnée nous amène aux pieds des chutes, grâce à une courte balade sans charme, et emportés par le flot de touristes. La nature sauvage et préservée que nous avions découverte ce matin nous paraît bien loin…
Tout ce monde se pressant aux pieds des chutes gâche notre plaisir, nous qui aimons nous retrouver en « tête à tête » ou presque avec la nature. Les chutes sont très belles, mais nous sommes un peu déçus que ce lieu ne soit pas plus sauvage… Rien n’est comparable au plaisir de « tomber » sur un beau point de vue à la fin d’une rando, cette impression de « cueillir » la nature dans sa plus simple expression, et de profiter de ce privilège quelques instants seuls ou presque, partageant ce moment particulier avec quelques inconnus devenant pour l’occasion des compagnons ! Oui je m’emballe, parce que là, aux Yosemite Falls, il ne s’agit de rien de tout cela ! La beauté des chutes est exposée au tout venant, à une foule de touristes munis d’appareils photo mais immortalisant tout et rien, des amis sur fond des Falls au panneau indiquant le degré de pente du sol …
Notre déception se confirmera tout au long de notre séjour dans la vallée de Yosemite. Peut-être avons-nous placés nos attentes trop hautes ? Et pourtant, nous nous sommes tellement régalés le matin même ! Loin de la réserve sauvage que nous imaginions, nous nous trouvons dans un central park américain, avec accessibilité ultra facilitée et tout confort pour une foule en quête d’air pur… Au détriment de nombreux autres aspects plus authentiques.
Nous retournons au Curry Village. Ce soir là, je n’ai pas faim, encore remuée par le hot dog de la mi-journée. Flo, lui, se régale d’une pizza à l’intérieur du Grill, car il n’y a plus aucune place disponible en terrasse. L’occasion de partager la ferveur des américains devant un match de baseball retransmis sur de grands écrans, et de nous étonner encore une fois : tous mangent face à la télévision, en rang d’oignon, et non les uns en face des autres…
Nous nous couchons vers 21h30. Il n’y a pas mal de bruits, musique, bavardages, rires, dans le campement, mais nous tombons comme des masses.
