#J6
Arizona baby!
Ce matin, nous avons quitté l'Utah, ses mormons et ses paysages aux contrastes étonnants.
Derniers kilomètres sur les routes sinueuses de Bryce avant de retrouver les grands espaces, les lignes droites interminables, les trucks plus gros les uns que les autres.
Je ne parviendrai jamais à retranscrire ce sentiment de liberté que l'on ressent lorsque l'on se trouve sur ces routes américaines. Allez-y, retournez-y, c'est tout ce que je peux vous dire.
Puis l'Arizona. Avec un ÉNORME A !
Nous sommes arrivés à Page, ville aux abords du lac Powell. Ville que l'on atteint en traversant un pont enjambant le Colorado, coulant une centaine de mètres plus bas.
C'est à cet endroit que se trouve le barrage de Glen Canyon, ouvrage monumental ayant permis la création du lac Powell, lac artificiel donc, au sein d'un décor naturel.
Valises déposées à l'hôtel, nous filons vers Horseshoe Bend, l'un des méandres du fleuve Colorado.
Et j'y ai découvert la signification du mot "chaleur". 43 degrés, soleil de plomb, et une vingtaine de minutes de marche dans le sable pour, enfin, atteindre ce point de vue que j'attendais tant.
Et quelle claque ! QUELLE CLAQUE !
Rien qu'en approchant du canyon, je me rends compte du gigantisme du lieu. Ce canyon est monstrueux de par sa taille, ses couleurs et cette liberté laissée aux visiteurs.
Je m'approche.
put***, c'est haut.
Je m'approche un peu plus.
put***, c'est beau.
Encore un peu.
Stop.
Je ne peux pas aller plus loin. J'aimerais tant pourtant.
Je prends mon courage à deux mains (ou mon inconscience, au choix), je m'allonge par terre et commence à ramper pour gagner quelques centimètres.
La roche est brûlante mais je ne la sens même pas. Ce que je sens bien par contre, c'est mon cœur qui bat, mes mains qui tremblent et ma respiration qui se fait beaucoup plus forte. Et si je transpire, ce n'est pas à cause de ces 43 degrés.
J'arrive au bout, les mains tombant dans le vide, je regarde en bas.
C'est encore plus haut que je ne le pensais, encore plus beau aussi.
Je m'attarde pas, je suis pas bien.
Je rampe en arrière, me relève et m'écarte de ce gouffre.
Je laisse la place aux perches à selfies, aux abrutis qui s'assoient les pieds dans le vide et aux enfants qui sautent partout.
Finalement, si #horseshoebend m'a fait peur, les touristes auront eu raison de mon calme. Je me casse, le cœur qui bat toujours aussi vite, et le soleil qui tape toujours autant.
