Family Trip 45 days...

[boya64]

Très touché de vos commentaires... ... élogieux !

[emilie34]

Super récit ! J'avais suivi à moitié le blog alors je vais suivre le carnet avec attention

[nbevi]

Superbe début de carnet

[boya64]

Ce matin, il fait beau quand nous quittons Albuquerque pour Chinle. La route n'est pas très longue, aussi choisissons nous d'essayer de prendre le maximum de tronçons restants de la fameuse Route 66. Nous débutons par le centre ville d'Albuquerque avant de nous égarer près de l'aéroport. En fait, il faut suivre la I40, et sortir souvent, prendre la "old" 66.



Parfois, il faut même prendre des routes indiennes non revêtues, on longe la voie ferrée, (et ses trains interminables tirées par 3 locomotives avec leur sifflet si particulier), et des paysages splendides.

Nous sommes perdus au milieu de nulle part. La vraie "aventure" de LA route nous paraît dès lors plus familière. C'est grandiose, unique. On se sent moins touristes et plus proches que jamais de l'"esprit" de cette route qui a fait rêver tant de générations d'américains... et d'européens !



Nous continuons notre périple, de bouts de routes en bouts de routes, avec des endroits parfois désolés, surprenants, c'est fabuleux, un vrai bonheur de découvreurs. Hormis quelques accros, qui passe par là ? On ne croise presque personne. C'est juste incroyable d'être là, comme ça ! Pas tout à fait par hasard. Quelques motels tombent ça et là en ruine. Triste fin d'une époque révolue. On connaît un peu ce phénomène dans certains de nos vieux villages, notamment le long de notre N7 !



A Gallup, la route 66 devient beaucoup plus touristique, et perd, du coup, une grande partie de son charme, pour nous tout au moins. Les enseignes des motels restituent cependant un peu de nostalgie, et de gloire fanée, effacée.



Abandonnant provisoirement la 66 pour remonter vers le Nord, nous rentrons en plein territoire Navajo, et la route s'élève quand nous approchons de Window Rock. Les paysages changent complètement ; oubliés les déserts de sables rougeoyants des plateaux du Nouveau Mexique : ici, place à la forêt. C'est bon de revoir un peu de verdure !



Vers Ganado, un arrêt pour visiter rapidement le Hubell Trading Post, qui ne nous enchantera pas plus que ça. Souvenirs de la période d'échanges commerciaux entre les indiens et les blancs. Quelques indiens mendient... Triste réalité ? Sentiment de malaise, nous partons pour le Canyon de Chelly.

Serons nous séduits ?

[boya64]

Nous arrivons donc en fin d'après midi sur Chinle, que nous ne faisons que traverser, sans regrets tant la ville a l'air tristounette. D'autres "sunsetteurs" ont confirmé cette impression. Nous entrons dans le site du Canyon sous un ciel tout aussi peu réjouissant !

Cependant, le premier aperçu est... incroyable. C'est grand, c'est beau. Il se dégage des lieux une grande sérénité. Peut être due à l'heure tardive ; les touristes ont déserté les lieux. On reçoit un nouveau choc émotionnel.



On file jusqu'au bout du canyon, car nous avions réservé au Spider Rock Campground, un hogan. Les abords sont peu avantageux, mobil home en vrac, peu propre, tables brinquebalantes et ... personne à l'accueil. Nous sommes rassurés par un panneau affichant les réservations du jour, dont la notre ! Une famille de français, visiblement à la recherche d'un camping, quitte les lieux dépitée avec un "good luck"... Ça commence bien ! On traîne un peu, c'est vrai que le hogan est ... surprenant (2 vieux sommiers en ferraille, un poêle, et... c'est tout !), les toilettes sèches paraissent propres. Primitif, quoi !



Vu l'heure et la proximité du site, nous décidons de partir sur Spider Rock. C'est à ce moment que notre hôte arrive, on le salue et on file. L'orage nous surprend au sortir de la voiture. Damned !

On profite d'une éclaircie pour prendre le sentier, et regarder cette fameuse aiguille. C'est beau, dommage que la lumière soit si blafarde. On reste ainsi un petit moment avant de rejoindre notre hogan, où la nuit sera malgré tout agréable. (la pluie tombera sur le poêle !)



Au réveil, on pique nique sur la table, avec un chien (Yodi ?) qui vient quémander des restes, quand, magie, le son d'une flûte indienne nous parvient. J'avais déjà lu que Howard, qui tient le camp, jouait parfois au réveil, mais là, dans le lieu et l'instant, l'émotion fonctionne à plein. Après, ce sera un CD, mais c'est très touchant. Un excellent souvenir, et une belle introduction à cette journée. On discute cinq minutes, pas facile à comprendre !

Sur un point de vue, un habitant de la vallée nous vend une pierre gravée, après nous avoir montré sa maison, ses bêtes, en contrebas, dans le fond du canyon.

On rejoint le point de vue de White House et partons faire la rando, facile. C'est la seule qui ne nécessite pas d'être accompagnés de guides navajos. Première balade dans les roches teintées d'ocre.



C'est surprenant, nos premières ruines indiennes, ingéniosité de la construction "coincée" dans une faille protectrice. Malheureusement, pour les protéger, un grillage tient les touristes à l'écart de la construction.



C'est presque à regret que nous quittons Canyon de Chelly, tant le site transpire d'un indéfinissable sentiment de nostalgie, malgré la présence parfois insistante des vendeurs à chaque point de vue. Peut être le fait d'être un peu inaccessible, ou d'être habité, ce qui donne un paysage particulier.

Mais la route nous attend !

[zaius]

I'm speechless...

[boya64]

Après Chelly, nous plongeons plein sud, donc, pour rejoindre Holbrook, notre étape pour ce soir.

Mais sur la route, nous subissons un terrible orage, pluie, tonnerre, éclairs de tous côtés : un avant goût d'Apocalypse ! Et quand la grêle nous frappe de plein fouet et rend la route glissante, nous choisissons -sagement- de nous arrêter. Et brutalement, tout s'arrête. Pays surprenant !

Une route directe aurait été trop simple ! Nous avons repéré le parc de Petrified Forest, en plus traversé par la Route 66. Le ciel est encore menaçant quand nous y parvenons, mais s'éclaire au fur et à mesure. La première partie, Painted Desert est surprenante de mélanges de couleurs.



Un peu plus loin, hélas seulement depuis un promontoire, nous pouvons admirer les pétroglyphes de Newspaper Rock.



Enfin, nous apercevons, en même temps que le soleil revient, nos premiers troncs pétrifiés. Plus que ceux ci, c'est l'hallucinant mélange de couleurs qui nous fascine. Quel artiste, un peu barré, a eu la prodigieuse idée de mélanger ces couleurs à la juxtaposition improbable ? C'est tout simplement fabuleux, au sens premier du terme : on se croirait dans un décor surgi d'une imagination débridée !



Et encore, nous n'avions rien vu ! J'avais lu que la boucle du Blue Mesa Trail était un incontournable : c'est vrai ! Les mots peinent à décrire l'indescriptible. Les différentes strates sont toutes d'une couleur différente. Incroyable.



Et quand nous descendons dans cette vallée des merveilles, les troncs pétrifiés rajoutent aux nuances colorées les mordorés qui manquaient au décor. Tout simplement génial.



Et nous ne sommes qu'au dixième jour de notre trip ! Allons nous garder les ressources d'émerveillement nécessaires à jouir de tous ces panoramas, de tous ces paysages ?

Nous nous arrachons avec peine à ce site à l'atmosphère si particulière, pour descendre à notre escale ; le célèbre Wigwam Motel d'Holbrook, un monument de la Route 66, vestige de la période dorée de la Main Street of America. Et pour la petite histoire, l'inspirateur du Cosy Cone du dessin animé Cars. Mon rêve d'enfant est réalisé !

[kipilli]

Un début de récit passionnant et des photos juste whouaaa pour agrémenter le tout! 45 jours de voyages quelle chance ça laisse rêveur!