Cependant, le premier aperçu est... incroyable. C'est grand, c'est beau. Il se dégage des lieux une grande sérénité. Peut être due à l'heure tardive ; les touristes ont déserté les lieux. On reçoit un nouveau choc émotionnel.

On file jusqu'au bout du canyon, car nous avions réservé au Spider Rock Campground, un hogan. Les abords sont peu avantageux, mobil home en vrac, peu propre, tables brinquebalantes et ... personne à l'accueil. Nous sommes rassurés par un panneau affichant les réservations du jour, dont la notre ! Une famille de français, visiblement à la recherche d'un camping, quitte les lieux dépitée avec un "good luck"... Ça commence bien ! On traîne un peu, c'est vrai que le hogan est ... surprenant (2 vieux sommiers en ferraille, un poêle, et... c'est tout !), les toilettes sèches paraissent propres. Primitif, quoi !

Vu l'heure et la proximité du site, nous décidons de partir sur Spider Rock. C'est à ce moment que notre hôte arrive, on le salue et on file. L'orage nous surprend au sortir de la voiture. Damned !
On profite d'une éclaircie pour prendre le sentier, et regarder cette fameuse aiguille. C'est beau, dommage que la lumière soit si blafarde. On reste ainsi un petit moment avant de rejoindre notre hogan, où la nuit sera malgré tout agréable. (la pluie tombera sur le poêle !)

Au réveil, on pique nique sur la table, avec un chien (Yodi ?) qui vient quémander des restes, quand, magie, le son d'une flûte indienne nous parvient. J'avais déjà lu que Howard, qui tient le camp, jouait parfois au réveil, mais là, dans le lieu et l'instant, l'émotion fonctionne à plein. Après, ce sera un CD, mais c'est très touchant. Un excellent souvenir, et une belle introduction à cette journée. On discute cinq minutes, pas facile à comprendre !
Sur un point de vue, un habitant de la vallée nous vend une pierre gravée, après nous avoir montré sa maison, ses bêtes, en contrebas, dans le fond du canyon.
On rejoint le point de vue de White House et partons faire la rando, facile. C'est la seule qui ne nécessite pas d'être accompagnés de guides navajos. Première balade dans les roches teintées d'ocre.

C'est surprenant, nos premières ruines indiennes, ingéniosité de la construction "coincée" dans une faille protectrice. Malheureusement, pour les protéger, un grillage tient les touristes à l'écart de la construction.

C'est presque à regret que nous quittons Canyon de Chelly, tant le site transpire d'un indéfinissable sentiment de nostalgie, malgré la présence parfois insistante des vendeurs à chaque point de vue. Peut être le fait d'être un peu inaccessible, ou d'être habité, ce qui donne un paysage particulier.
Mais la route nous attend !
