La Patagonie (et Buenos Aires) Fevrier 2005

Vos récits de voyage hors USA
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Gandalf
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Message par Gandalf »

Je me permet de poster le long compte rendu du voyage de noces avec mon ex-femme, parce que c'est certainement le plus beau trip de ma vie, visuellement parlant, dans toute l'acception du mot "beau".
Moi qui suis avant tout un urbain, vivre la Patagonie, ce fût quelque chose de magique et très fort, pour les ambiances, les paysages, le dépaysement, l'art de vivre... Des emotions marquées au fer rouge dans mon coeur à vie.

Je l'avais détaillé en 3 parties.
En relisant la première, qui relate le voyage aller épique et Buenos Aires, je me rend compte que la course pour avoir notre vol Londres-Las Vegas il y a 3 semaines, n'est finalement que dalle comparé à la véritable épopée vécue pour faire Marseille-Buenos Aires... :blink Depuis je n'ai plus repris Iberia ! Sauf en code partagé une fois...

Bonne lecture pour ceux qui aiment l'Amerique du Sud et la nature.
Je mettrai des photos eventuellement.

Part 1:

Pour notre voyage de noces, on avait décidé de faire original et pas vraiment reposant ( ca c'etait plutot la Martinique il y a un an ), en s'envolant pour l'Argentine, et plus précisément la Patagonie, un territoire grand comme 3 fois la France.

Tout fut organisé bien des mois avant par l'organisme "Voyageurs du monde", qui vous cisèle un programme à la carte et privé, uniquement pour les novi que nous sommes. Le tout financé par ma maman chérie, encore un grand merci à elle.
A chaque etape nous allions donc être receptionnés par une guide privé parlant francais, et un chauffeur qui nous emmeneraient directement à l'hotel résérvé.
Seule deux excursions sur les glaciers à El Calafate allaient etre en groupe et en anglais, infrastructure oblige.Et à chaque fois, des hotels au top, et des breakfasts gargantuesques!

Le 14 février, on s'envole donc pour 14 jours en terre sud-americaine, à partir de l'aéroport Marseille-Provence.
On y arrive bien avant le départ programmé de l'avion, et bien nous en prit, car en flanant devant les panneaux electroniques indiquant les partances, je m'apercois que le vol pour Madrid, transit obligatoire pour l'Amerique latine avec Iberia (la compagnie nationale espagnole), est annulé pour cause de mauvais temps (mistral surpuissant).
Direction le comptoir d'Iberia fissa fissa, pour s'arranger un vol Marseille-Lyon puis Lyon-Madrid, afin d'etre à l'heure pour le Madrid-Buenos Aires de 23h40....
Ca commence bien...

Nous nous envolons donc pour Lyon par un mistral à décorner le plus solide des taureau landais, dans un coucou que même mon grand père devait avoir peur de prendre à son epoque....et nous atterrissons dans la neige drue !
Je me suis dis que si je restais bloqué à Lyon, je pourrai toujours aller voir le concert de Kreator le soir même :-p

Mais finalement, avec un peu de retard nous pouvons décoller direction la capitale espagnole où il fait tolerablement frisquet.

On atterrit une heure et demie avant l'embarquement du vol transatlantique, ca nous laisse donc le temps de souffler un peu...
Tu parles Charles !!! A partir de maintenant, ca va être la course et l'épopée internationale !!

1 heure avant le boarding, on se présente au guichet pour se faire enregistrer, mais on nous apprend que le vol est plein. On m'avait prévenu de la pratique courante d'Iberia à surbooker ses vols, et on va en faire l'expérience....
Allez gueuler et taper du poing en espagnol quand vous causez pas espagnol et qu'ils parlent et comprennent l'anglais comme moi le finlandais antique....

On est mis en stand by, c'est à dire qu'à un moment (40 mn avant le vol), ils appellent les noms de ceux qui sont arrivés en premier en stand by etc...Nous evidemment, avec le retard par Lyon, on etait bons derniers.
Une fois tous les noms appelés sauf le notre, je commence à m'irriter, et le mec au guichet me dit de passer le controle et d'aller voir directement à la porte d'embarquement. Un bon moyen de se débarasser de nous en sommes...
On court, on attend que toute la longue file s'écoule, et on se retrouve avec plusieurs autres jeunes en attente, comme des cons, à dire que nos bagages sont à l'interieur de ce put*** d'avion et qu'ils vont partir sans nous (ben oui, on les a fait enregistrer à Marseille direct pour Bueons Aires !). Les mecs comprennent mais ne nous laissent pas passer, meme l'argentin qui rentrait chez lui et qui prenait la mouche !

On nous dit d'aller voir a la porte d'embarquement pour Sao Paolo...On recourt...et on nous dit impossible sans autorisation préalable du genre de guichet central d'information d'Iberia.
On recourt jusque la, et la chose comique c'est qu'il est deja minuit, que la femme seule derrière ce nouveau guichet voit arriver 7 ou 8 jeunes qui lui gueulent dessus en trois langues différentes au moins !
L'argentin evidemment se fait comprendre, les allemands se font aider par une flamande je pense, qui leur traduit dans leur langue et qui me traduit a moi en francais !
C'est ubuesque!

A ce moment là, j'ai commencé à me sentir découragé/irrité. Parce qu'à cette heure, c'etait forcément dormir dans l'aérogare, et foutre en l'air tout le voyage qui etait réglé au jour le jour en Argentine !
Heureusement, la chance ou je sais pas quoi fut enfin de notre coté.
La femme derrière sa vitre prononce mon nom, je ne sais pas pourquoi moi plutot que les autres, mais tant mieux.
Elle nous dit qu'on a deux billets résérvés pour....Santiago du Chile !!! Rigolade ultime parmi nous, surtout quand je lui dis :"ok, mais ma connexion pour Buenos Aires apres" et qu'elle me regarde la bouche grande ouverte....Mais qu'est ce que je vais foutre au Chili !!
Finalement on se rend à un autre guichet ou nos billets pour Santiago sont validés et où la correspondance est prévue.
Seulement l'embarquement commence à 0h20, et bien sur il est déjà 0h30, sachant que l'embarquement n'est pas dans le même terminal !!
Un rapide au revoir à nos compagnons d'infortune, et on file à TGV vers le terminal A !

Youpi on se ramène à temps, les mecs de l'embarquement sont les même que ceux pour le vol initial et quand ils nous voyent ils s'exclament en rigolant "tiens, nos amis de Buenos Aires !" CONNAUDS !!!!
La bonne surprise c'est qu'on a été mis en Business Class, donc tout confort, champagne, nappe pour le repas excellent, digestifs nombreux et à volonté, trousse de toilette hyper chic, téléphone etc...
On reprend notre souffle, on se dit que cette fois c'est bon, on a finit le périple.
Ouais ben on va encore ressortir de l'avion car y avait un probleme de Kerosène, et le temps de changer ledit avion, on en a encore pour 1h30 avant de réembarquer, attendant dans un hall vide !!
Le décollage se fera bel et bien... à 3h du mat'....
Le temps de faire un bon gueuleton et on s'endort comme des masses aprés ces péripéties imprévues !

Au réveil, je dépense 10 euros la minute de téléphone pour prévenir l'agence francaise des schismes et du retard dans la capitale argentine.

Mais à chaque malheur, y a un truc de bon à retenir. Et dans notre cas, en plus de l'expérience de la class affaire, on va retenir la Cordillères des Andes....Et je serai tenté de dire que, rien que pour le survol de cette formidable beauté de la Nature, cela valait le coup d'être à la bourre !
Rien qu'en survolant la chose, j'etais estomaqué, éberlué, ému. C'est impressionant.

Après 13h de vol, on se pose en terre chilienne, et pendant l'heure et demie d'attente, on se prend un petit magnèt, je photographie le drapeau chilien flottant dehors, je bois une binouse locale, pour bien prouver qu'un jour dans ma vie je suis allé au Chili ! :-))
Le vol pour Buenos Aires est à l'heure, et c'est donc avec 10 heures de retard qu'on pose nos petits petons sur le sol argentin.Sur le chaud sol argentin.

Ah oui, il nous reste nos bagages à recupérer. Nos bagages qui ont du arriver le matin donc.
Sauf que personne ne sait ou ils sont ! Et hop on est reparti dans l'épopée, même de ce coté ci de l'atlantique !
La guide qui nous accueille (elle etait bien au rendez vous, au moins ca !), va nous faciliter la tâche en traduisant. On repasse le poste de controle à l'envers, on cherche nos bagages, mais ils n'y sont toujours pas. On repasse le controle, on retourne voir LanChile (parce qu'Iberia bien sur, n'ouvraient leurs guichets qu'une heure plus tard...), la compagnie chilienne, qui nous renvoit dans un bureau ailleurs. Quand on arrive, une fille bien sympa nous sort triomphalement le sac de ma Femme, et quand je lui demande :"et le mien ?" elle tombe la face, moi je me marre tellement c'est invraisemblable tout ca !
Je décris donc le bagage manquant, apres coup de fil, il arrivera ce soir sur les coups de 22h. Mais comme on repart le lendemain à 7h00 pour Trelew, il nous le fallait impérativement !
Finalement il sera livré à l'hotel où on pieutait...à minuit !

Cette fois le voyage rocambolesque est définitivement terminé, mais dediou, même si on a plus ri qu'autre chose, parfois on a cru ne jamais atteindre notre but !

Avec tout ca, j'oublierai presque de vous parler de Buenos Aires !
Le premier soir fut court, mais heureusement on s'etait pris 2 jours et demi libre au retour de notre programme en Patagonie, ce qui nous a laissé le temps de découvrir tous les charmes de cette immense capitale (12 millions d'habitants avec la grande banlieue, 4M je crois pour le gros centre).
Pour moi, c'est un mix entre les USA ( pour ses avenues larges, son quadrillage en rues perpendiculaires et ses buildings) et l'europe ( ses nombreux monuments, certains quartiers typiquement italiens comme La Boca ou parisiens comme Recoleta, et ses autochtones d'apparence similaire )

Et j'ai adoré cette ville. Oui bien sur c'est une grande ville d'Amerique du sud, donc il y a beaucoup de pauvreté et y a des quartiers où ils faut franchement pas s'aventurer, même de jour.
Mais c'est comme toute grande ville, faut pas faire le touriste typique avec son camescope en bandoulière, faut pas sortir d'argent dans la rue, ni trainer où il faut pas. Je ne me suis pas senti en insécurité de jour dans le centre, ni la nuit la fois où on est sorti tard (dans un quartier qui bouge beaucoup).

La conduite y est plus sportive que jamais, c'est une vraie guerre !! Enormement de caisses, ca ne respecte pas les files, ca coupe le devant,ca se frole tout le temps, ca use au moins 12 klaxons à l'année, les bus se tirent la bourre, AUCUN RESPECT DES PIETONS ( faut vraiment pas rester au milieu de la route !),les limitations de vitesse intra-muros ils connaissent pas...bref pire que tout ce que j'ai pu voir, et pourtant c'est un marseillais habitué à l'Italie qui vous dit ca !

On a beaucoup marché, notre hotel etant trés bien placé à chaque fois, dans le Microcentro. On a pris le métro: une antiquité ! Avec sa ligne A d'époque, avec les wagons tout en bois. Les autres lignes c'est guère mieux, on se dit qu'on va dérailler une fois sur deux ! Mais surtout il est mal adapté à la ville, ne couvrant pas bien l'immense superficie du centre. Mais bon, à 0,70 pesos le trajet...Comme le genre de RER qu'on a pris pour aller à Tigre, une bourgade d'où partent nombre de mini croisières sur le fleuve du même nom. 1,89 pesos l'aller/retour par personne !!!

Il faut savoir que pour nous, la bas c'est moins cher que cher pour beaucoup de choses, l'euro etant trés fort, plus que le dollar.
J'ai changé en moyenne 1 euro pour 3,60 pesos...Donc pour le trajet de metro ca fait du 0,20 cents d'euros en gros....
Et pour le reste c'est pareil. On mange super bien pour 10 euros, bien pour moins, fastueux pour 15 euros.
La pinte est à 1,50 euros en moyenne (4 euros pour le plus cher que j'ai pu voir, Guinness importée), les taxis c'est dérisoire, le menu McDo (oui oui je sais...mais ma Femme teste le BigMac dans tous les pays !) est à 2 euros et des poussières, etc....

Attention, pour eux c'est pas donné tout ca, le salaire minimum etant à 300 pesos, et la moyenne basse à 1000 pesos...
Mais ca sort, ca boit, ca achète, ca mange...
Et pour manger, rhalala le bonheur !!! Jamais vous mangerez une viande aussi gouteuse, aussi tendre ! Pour pas cher vous avez des portions plus que généreuses, et excellentes ! Les spécialités sont le "bife de lomo" (beefsteack enorme et tendre), le asado criollo (agneau croustillant), les brochettes de poulets ou boeufs enormes...
Tout est au feu de bois, dans les restos le coté ou ca grille les viandes est à part de la cuisine et au vu de tous, avec ces moutons entiers qui cuisent sur les braises, c'est génial !
On s'est franchement gavé pendant ce voyage ! On a connu des restos succulents.Dans chaque ville.
Et une spécialité vraiment locale :la Dulce de Leche, ou confiture de lait. Je m'en suis mis jusque là, et j'en ai même ramené !


Pour en revenir à BUENOS AIRES, c'est un peu découpé en quartiers pour le grand centre.

Recoleta c'est tout mignon, c'est un des quartiers les plus riches, ca ressemble beaucoup à Paris dans ses rues, dans ses parcs, l'avenue aux magasins les plus chics et aux hotels fastueux...Des immeubles haussmaniens, des statues,les ambassades, son Hard Rock Café ..;-)
Et puis le cimetière réputé, tel le Père Lachaise parisien, qui ne contient que des mausolée plus "beaux" les uns que les autres ! Aucun corps dans la terre dans ce cimetière. Seuls des hommes politiques, fortunés ou de stars locales, dont la fameuse Evita Peron, y sont enterrés, ce qui donna la démesure des monuments mortuaires, composés de statues pafois immenses, de colonnes, de marbre...Trés beau à voir.

Palermo/Belgrano, c'est le quartier le plus chic, avec en son centre un parc enorme, ainsi qu'un jardin japonais et un parc de Roses. C'est comme le Parc Borely à Marseille ou Vincennes à Paris mais en trés trés grand. C'est un peu le poumon de Bs As, car la première plage est à 400 km, donc les Portenos (habitants de Bs As communément) passent leur week end là, tous les jours y a des joggers, les promeneurs de chiens, les flaneurs...
Un quartier qui bouge beaucoup la nuit, et où nous a emmené le frère d'un medecin argentin qui est venu bosser dans le service à ma Femme depuis quelques mois. Une trés bonne soirée qui nous a permis de voir comment sortaient les argentins, de restos en bars et de bars en bars.( 4 euros le Jack, snif...)
Au passage, les argentines...muy bonitas !! Sexy et souvent belles.

La Boca, ca c'est le quartier populaire, bordé par San Telmo, l'ancien quartier riche qui fut déserté après une épidémie de fièvre jaune y a longtemps, et où le premier spectacle de Tango dans un etablissement eut lieu dans la capitale.
Un coin qui ressemble enormément à l'Italie du sud...normal, à l'origine ce furent des immigrants italiens qui arrivèrent ici. C'est trés coloré, c'est pas très propre,et ca craint vraiment.
Le jour on peut aller à Caminito, une rue ou il y a des peintres, des boutiques, avec des maisons bariolées faites de tôles ou de briques, où on sent la pauvreté partout..Mais vous avez pas intêret à vous aventurer hors de cette rue et celle adjacente, même de jour.
Si ce n'est pour faire un tour au mythique stade de l'equipe Bocas Junior: la Bombonera ! LE club populaire de Bs As. River Plate, le club concurrent, etant celui des riches.

Une vraie religion la bas. Pour 6 pesos on peut aller dans les gradins, voir le petit musée, sentir l'atmosphère de ce lieu...Ca parait vétuste, avec ses gradins élimés, ses peintures décaties... Mais c'est magique ! On aurait dit un neuneu quand je disais à ma Femme :"vas y prend moi en photo la, puis filme moi la" en train de simuler un gooooooooaaaaalllllllllllllllllllllllllllll...:-))
Et hop, un tshirt officiel dans la poche !
Petite anecdote pour les footeux: pourquoi les couleurs jaune et bleu pour cette équipe ? Parce que les italiens ayant crée ce club, ne sachant pas quelles couleurs lui donner, décidèrent que le prochain bateau qui rentrerait dans le port donnerait du fait de son pavillon, les couleurs au club naissant ! Et ce fut une coque...suedoise qui passa à ce moment là !
Voila c'etait la minute historique !

Les Docks, qui avant etaient un quartier dangereux, furent réhabilités en lieu agréable, succession de restaurants, de bars, de glaciers...Il fait bon s'y balader le long du fleuve (aussi sain que la Seine....).

Le Microcentro, où ca foisonne de vie la semaine, circulation impossible, boucan, pollution, magasins innombrables, commerces,monuments...
En parlant de monuments, il y en a presque autant qu'à Paris, c'est incroyable ! Et des beaux. Un obélisque vertigineux au milieu de l'avenue du 9 de Julio (indépendance proclamée de l'Argentine), qui est l'avenue la plus large du monde !! 125 mètres pratiquement ! Les Champs Elysée peuvent aller se rhabiller ! :-p Impossible de la traverser à pied d'une seule traite, ou alors en courant vite! Il y a 7 voies d'un coté, 7 de l'autre et 2 contre allées ! Impression de gigantisme ! Alors quand tout est bouché, vous voyez le truc...

La Casa Rosada (l'Elysée de chez nous à ce que j'ai compris) est bellement rose ! La Cathédrale est magnifique, même si elle n'a pas le cachet de vieillesse des eglises romaines, normal vu sa jeunesse, et l'ancienne Hacienda typiquement espagnole, sans oublier une batisse impressionante genre la mairie ou je sais plus quoi, font de la place de Mayo une place magnifique et où on sent l'Argentine.

Et puis on a pu faire la visite guidée (pas en francais bien sur...) l'Opera local, le Teatro Colon, un des quatre Operas les plus réputés avec la Scala de Milan, le Garnier de Paris et celui de Vienne. Tres belles architecture, une activité de fourmis dans les sous sols (2000 paires de chaussures en stock, des milliers de fringues, de perruques...) et un interieur sublime, à l'accoustique quasi parfaite (l'orchestre repetait juste à ce moment) et SANS aucune amplification. Superbe !

On a vu plein d'autres choses, on s'est beaucoup baladé, on a beaucoup baffré et bu (overdose de Quilmes, la bière la plus réputée chez eux, une lager basique), et on a finit en apothéose le dernier soir par l'ouverture du festival international de Tango dans la capitale interplanetaire du Tango justement ! En plein air, dans le parc de Palermo cité plus haut,gratos, avec une grande scène facon festival, et des milliers de personnes devant !

Sur scène un orchestre, avec apparement une légende vivante du style au piano et des intervenants aussi connus, des ecrans géants sur les cotés, et des danseurs EPOUSTOUFLANTS de temps en temps ! Je ne suis pas fan du truc, mais voir la grâce des danseurs, les trucs hallucinants qu'ils peuvent faire, ca me met en admiration totale ! La perfection. Sur les derniers titres, toute la foule chantait en choeur, sauf deux pauvres francais au milieu qui ne pigeaient que dalle aux speeches, ni aux paroles. Mais mémé derrière moi a chanté pour nous deux ! "Bravo Maestro" comme elle disait.

Le dernier jour nous a permis d'acheter les souvenirs, de dépenser nos derniers pesos, et de nous balader une dernière fois dans cette capitale envoutante, chaude (35 degrés moite !), et pleine de charmes.
Les autochtones sont très souriants et accueillants, et même si ca ne cache pas la pauvreté reignante (les "cartoneros" qui trient les poubelles pour se faire un petit peu de sous, les jeunes qui jonglent devant les voitures aux feux rouges, les mendiantes bébé au sein, les vendeurs en tout genre qui s'époumonent pour quelques pesos, les désoeuvrés à la Boca, les bidonvilles à la périphérie de la ville...), la ville possède une âme et des qualités intrinsèques certaines.
C'est quand même réputée comme la capitale la moins dangereuse et la moins pauvre d'Amerique du sud....

A suivre: la Patagonie.


La Cordillère des Andes vu du ciel:

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Buenos Aires d'avion

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La Casa Rosada

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Sur la place de Mai

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La Bombonnera (stade de Boca Juniors)

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Caminito (Quartier de La Boca)

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Le pont de la Femme aux Docks

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Les docks et le Batiment des douanes

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Avenue du 9 juillet

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Téatro Colon

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Modifié en dernier par Gandalf le 11 mars 2015, 23:00, modifié 2 fois.
Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant.
[Victor Hugo]
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Message par Gandalf »

Part 2: Punta Tombo-Puerto Madryn-Ushuiaia.
Et mon plus bel anniversaire certainement.

C'est à peine remis des péripéties du marathon volant de la veille, qu'on est reparti pour l'aéroport domestique de Buenos Aires vers 6h00 du matin, afin de prendre le vol qui nous emmenera à TRELEW (prononcez Tréléou).Ce voyage ne s'annonce pas vraiment reposant, mais bon, on a voulu faire nos originaux, alors on assume ;-).

Chose bizarre (mais agréable !), on se retrouve en "business class" dans ce "petit" avion (en comparaison des vols transatlantiques) de la compagnie nationale Aerolineas Argentina, avec laquelle nous effectuerons tous nos vols interieurs (4 au total). Bon, en guise de champagne d'accueil, on se retrouve avec un jus d'orange frais, mais on va pas chipoter, il est à peine 7h40 du mat', c'est pas l'heure ni le lieu de se gnasquer la tronche !

Surtout que par le hublot, on découvre le paysage qui va nous entourer pendant quelques jours, à savoir une terre semi-désertique, un mélange de garrigue provencale, avec ses buissons ras, et de désert, avec ses etendues peu vallonées à perte de vue.
On survole la Péninsule de Valdès, qui nous accueillera le lendemain, et après une petite heure et demie de vol, nous atterissons dans le plus petit aéroport du tour ! Meme pas un étage dans l'aèrogare, même pas de transport à la descente de l'avion arrété en plein macadam pour nous ramener au hall (bon on risquait pas de se faire ecraser par un autre engin volant, c'est pas une destination surbookée !).
Mais au moins on a récupéré nos bagages directement (enfin, on est quand même passé par le contrôle AVANT de s'apercevoir qu'il fallait récupérer les sacs AVANT ce contrôle...).

Sortis de l'aire d'arrivée, on guette le petit pannonceau tenu par notre guide inconnu....qui deviendra connue dés qu'on apercevra une jeune fille tout sourire portant le "Mr Petit x2" :-)
Comme pour les autres destinations, ce sera donc une guide, parlant francais avec un bon accent local, accompagnée d'un chauffeur ne parlant pas un mot de notre langue maternelle.
Mais la sympathie et la joie de vivre de ces chauffeurs nous ont fait un plaisir immense. Tout comme les gens en Patagonie, ils se sont révélés d'un accueil, d'un contact, et d'une simplicité de vivre qui nous ont beaucoup touché. Quel contraste avec d'autres coins citadins du globe...

Comme la veille, on pensait déposer nos affaires à l'hotel, mais que nenni , on apprend qu'on prend la route dans un ma foi bien joli 4x4, pour tracer directement à PUNTA TOMBO. Car il y a une heure et demie de route dans le sens opposé au gite, donc inutile de faire un aller/retour pour des nèfles. Là bas on parle en heure, pas en kilomètres.

Et c'est à ce moment précis que débute réellement notre voyage en Patagonie. C'est aussi à ce moment là qu'il va me falloir acheter un dictionnaire des synonymes pour ne point répéter de longue les mêmes superlatifs...

En Patagonie, les routes sont rares, la Nature etant protégée au maximum. Les distances n'aidant pas non plus. TRELEW (la capitale de 100 000 âmes de la province de Chubut, où nous n'iront pas en fait, car aucun interet particulier) derrière, nous quittons l'asphalte pour nous engager sur une piste trés trés gravillonneuse. D'où l'utilité du 4x4. Ils doiven pas garder les caisses longtemps par là bas, car sous le plancher du véhicule, ca cataracte, ca claque à tous vents, de par les gravillons qui ricochent et font un boucan du tonerre par résonnance.

Tout en conduisant, Fernanda la guide nous fait un historique du coin et de la Patagonie en général. Trés instructif même si un peu didactique. Autour de nous le paysage déroule ses étendues qui se confondent avec l'horizon. De temps en temps on croise des animaux dont on entend pour la première fois le nom, tels les Guanacos (espèce de lamas, qui ne crachent pas, j'ai demandé :-p), les Chokes (pour l'othographe j'ai un doute) qui ressemblent à des autruches en plus petits, des chouettes locales...Et pis les sempiternels moutons (dont un elevage conséquent qu'on devra laisser passer devant nous), sans oublier les chevaux sauvages.

Ca ressemble par chez nous, mais bien sur en bien plus grand...On se prend à laisser dériver son regard et ses pensées...Quand la voiture s'arrête pour qu'on puisse prendre des photos ou se détendre les jambes, on est envahi par un calme olympien. Pas un bruit, si ce n'est le bruissement du vent. C'est à la limite du suréel. On se sent presque planer tellement aucun bruit ne vient troubler les lieux.
Et on se sent bien petit face à cette immensité nous parvenant des quatre points cardinaux...

On passe devant deux etendues de sel aveuglantes, comme dans le Désert de la Mort au Nevada, sauf qu'ici on peut pas s'arreter, les terrains etant privés :-(, on filme une Estancia typique (une grande propriété argentine), et finalement on stoppe à l'entrée de la reserve protégée de Punta Tombo.
Et qu'est ce qui se cache sous ce nom un poil morbide ?
Le plus grand rassemblement de Manchots de Magellan du monde ! Attention les yeux: 800 000 bêtes, se retrouvant là pour séduire et féconder pendant quelques mois chaque année. On peut se balader au milieu, parmi des sentiers balisés, mais on ne peut pas toucher (vous aimeriez être aggréssés à coup de becs vous ?!). Cependant on est trés près, et etant en totale liberté, ils déambulent comme ils veulent, ils font leur vie, et sont prioritaires sur les chemins !

Bon, j'avoue, ca pue ! Ca perd ses plumes partout ! Ca fait un tintamarre du feu de dieu !!! Je savais pas que ca produisait de tels sons différents et tous plus tordants de rire les uns que les autres!! Quand j'y repense, je me marre tout seul comme un con ! Et evidemment, j'ai pas pu m'empêcher de les refaire dans leur démarche si particulière...Aussi ridicule qu'eux :-D !
N'empêche, avec ma Femme, nous avons adoré. Car tout ca est situé dans un décor naturel magnifique, avec la mer d'un coté, l'aridité de l'autre, les milliers de nids soit enfouis sous les buissons, soit en plein cagnard (en gros les premiers pour les plus rapidement débarqués, les derniers pour les baisés !), et cette plage en contrebas, littéralement surpeuplée de Manchots, me rappelant par leurs allées et venues à la mer et leur entassement, quelques plages de la côte en plein juillet..:-p

La guide nous laisse déambuler et filmer le temps qu'on veut, sous un soleil de plomb, ce dont je me délecte alors que mes compatriotes se pèlent le jonc dans l'hexagone !

Au bout d'un certain temps (et aprés un entrainement réussi de leur cri le plus comique !), on s'en retourne, on casse la croute, on achète la peluche de devinez quel animal..et on reprend la même piste pour cette fois rejoindre l'hotel.

Hotel de qualité (c'est le moins qu'on puisse dire !), situé à PUERTO MADRYN. Une petite ville franchement agréable, croisement du Cap D'agde, pour son coté non pas naturiste mais station balnéaire, et du village ou il fait bon vivre. Il règne dans ce lieu une atmosphère de sérénité, de tranquillité, d'insouciance, qui me rappelle les meilleurs endroits de vacances, là où on ne se soucie de rien, où on ne se sent pas du tout en danger, où on aime à marcher et remarcher le long de la plage...
Car plage il y a. On ne s'est pas baigné, mais ce ne fut pas loin. Plage immense sur sa longueur, et trés fréquentée.
Ce que j'ai le plus apprécié, c'est la fin d'après-midi, lorsque la température se faisait plus clémente, que le crépuscule pointait le bout de son nez...Se balader au hasard des rues, rentrer dans un magasin (dont un magasin de Metal, si si !), s'arreter manger une des meilleures glaces artisanales du monde pour une misère, flemmarder face à la mer...

Seulement, le jour de notre arrivée, vers 16h00, une fois les bagages déposés et la guide partie, on a voulu aller au bout de la longue jetée juste face à la chambre...Mais le soleil de là bas, il doit bizuter les nouveaux ignares avec malice, car en une heure, nous etions devenus un peu rouge de la face et des bras...Pour des marseillais, on s'est bien fait avoir ! Ca tapait sévère ! Nivéa power !

L'hotel disposait d'un jardin intérieur avec chaises longues, où on s'est pris un apéro sympa, ainsi que de deux accés internet gratos, dont j'ai profité pour envoyer quelques coucous mesquins :-p
Aprés un resto réputé dans le coin (quelle viande !!), on rentre s'affaler dans le lit, de telles journées au grand air, ca crève mine de rien !

Le lendemain, aprés un petit déjeuner gargantuesque, on remonte dans la même voiture, direction la PENINSULE DE VALDES.
Un grand décroché de terre qui sert de parc protégé à toute une faune etonnante.
Outre les Guanacos et autres déjà cités en liberté, l'on peut normalement voir des baleines au nord jusqu'à décembre (on savait qu'on les ratait, tant pis), parfois des dauphins, mais surtout, à PUNTA DELGADO (ou Delgada ?) des Elephants de mer énormes, et à PUNTA PYRAMIDA des Lions et Loups de mer bruyants !!
Autrement dit, des gros phoques pour les premiers, et des otaries males et femelles pour les seconds.
Tout est protégé, encadré, on ne peut pas s'approcher à les toucher, mais pour les phoques, ayant un guide, on peut descendre à la plage où ces animaux viennent se reproduire et larver. A distance raisonnable, on s'assoit et on observe, dans un silence tant interieur qu'exterieur, les gros pères les plus proches. Y en a, ce sont de belles bêtes ! Mais alors pour se mouvoir, ce sont pas les meilleurs sprinteurs !! Ca se déplace comme un ver, par reptation sur le ventre. Le gros père faisait trois reptations et se reposait 10 minutes ! Et ainsi de suite. Il etait pas encore parvenu à la mer quand on l'a laissé !
D'autres etaient sur les rochers affleurants (on etait à marée basse), plus loin d'autres attroupements...Quelle vie ils mènent ! Rien foutre, se dorer la pilule, forniquer, migrer, revenir l'an prochain, etc...

Pour remonter vers le phare, on emprunte un autre chemin qui nous fait longer la mer d'un coté et la colline de l'autre, croisant quelques cadavres de moutons de temps en temps.
La aussi, lumière splendide, reflets incroyables, douceur de l'air, silence seulement brisé par le ressac de la mer et les plaintes des phoques.

Il est temps de repartir vers un autre point de la Péninsule, PUNTA PYRAMIDA. Le soleil est à son zénith, ca cagne dur quand on parvient aprés une piste sinueuse, au sommet d'un talus. De l'autre coté de ce dernier, des marches en bois, menant à un espace dégagé ceinturé par des barrières. Au delà de ces barrières, un de ces boucans !!!

Alors ecoutez moi, vous qui croyez, comme je le croyais, que les otaries, ca fait gentillement "onk onk", ben sortez du cirque et venez ecouter ce concert de braillements, de cris aigus, de cris de gorge, d'ululements, de concert Metal !Je me suis tellement marré que j'en pleurais !
Seul bémol, on etait assez loin, car toute cette faune s'etendait bien en contrebas de la plate forme, sur des rochers longs et plats, sur des corniches, dans l'eau...Avec les zooms du camescope et du numérique, on voyait pas mal, mais de visu c'etait lointain.
Malgré tout, comme avec les phoques ou les manchots, on serait resté des plombes à ecouter, observer, guettant le fight, le calin, le cri qui tue, etc...
C'est franchement quelque chose que d'être là, au bout du monde, avec des animaux sauvages dans leur milieu naturel. Ca parait rien et pourtant c'est beaucoup.

Ensuite c'est la pause resto, une petite balade jusqu'à une autre petite plage au bout du chemin, un café, et le retour à l'hotel.
Le soir, on profite de l'insouciance de Puerto Madryn, on déambule parmi les locaux, on est en vacances.

Le lendemain, c'est le départ pour USHUAIA, un grand moment en perspective, j'en suis plus que certain à cet instant là.
Mais le vol n'etant qu'à 18h30, on a presque une journée à rien faire en ville, sans excursions.
On se dit qu'on va s'emmerder un peu, le tour de ville etant vite fait et ayant etait fait plusieurs fois ! Et en plus on devait liberer la chambre à 10h, même pas moyen de lézarder sous le grand ventilateur du plafond !

Maisn en fait, cela va passer bien vite, entre une matinée assis sur un plage encore déserte, l'observation de l'entrainement de l'equipe de foot locale, l'appel aux parents en France d'un locutorio (point phone et net tres bon marché), la découverte d'endroits nouveaux encore une fois,la dégustation d'une dernière glace (ou je m'en suis mis partout, oui je sais !)...
Et c'est déjà l'heure de rejoindre le devant de l'hotel pour embarquer dans la voiture toute neuve de notre chauffeur attitré depuis 2 jours et demi (un mec génial !). Une Scenic 4x4 ! Meme sans parler la même langue, on s'en raconte des bonnes !:-)

A l'aèroport, on retrouve la guide, on fait une dernière photo, on paye la taxe intèrieure, et on décolle...sous un orage pas piqué des vers !! On se voyait rester au sol comme des cons !
Heureusement, on s'envole à temps, avec maints eclairs en toile de fond.

Cette fois, nos places sont séparées, et je me retrouve à coté de deux petites soeurs ushuaiennes, avec lesquelles je vais apprendre l'espagnol en une heure trente ! Toute la convivialité, l'accueil, la joie de vivre des autochtones dans ces deux petites filles.
L'arrivée sur "La ciudad del fin del mundo" (qui veut dire "la ville du BOUT du monde", et non pas de la fin du monde), la ville la plus australe du monde (si on excepte Port Williams, base militaire quasi inaccessible, coté chilien), ben c'est quelque chose rien qu'à l'atterissage !
On arrive dans un crépuscule surnaturel, les hautes montagnes nimbées de voiles nuageux d'un coté, l'eau calme de l'autre...Une lumière, ou plutot une "non-lumière" dont je ne peux détacher les yeux. Ca donne immédiatement le la de ce que sera ce trop court séjour: beauté sauvage ultime.

Je suis un peu gaché par le mal aux tympans irritants (j'ai toujours eu ce problème de dépressurisation aux atterissages), n'ayant pas eu mes "oreilles de mickey" cette fois ci :-(. On rigole pas, enfin si, je suis totalement ridicule quand je les ai sur la tronche, mais c'est le seul truc efficace contre ce put*** de mal aux oreilles...Pour ceux qui ont le même problème que moi, ca consiste à mettre une serviette trés chaude dans un verre plastique ( x2 puisque vous avez deux oreilles, faut suivre !), et se caler les verres contre les esgourdes à partir du moment ou l'avion entame sa descente. Vous rigolez (et vous avez raison vu la dégaine du truc !), mais c'est un truc connu même chez les compagnies etrangères, le truc m'ayant été donné par une hotesse de l'air francaise lors du voyage aux USA en septembre dernier !

Ce bref intermède de mavie.com passé, je vais vous raconter ce qui pour moi reste le meilleur moment de mon voyage. Enfin, il y a les Glaciers aussi après, qui restent le truc naturel le plus epoustouflant que j'ai pu voir dans ma vie. Mais à USHUAIA, j'ai ressenti un bonheur, une plénitude totale.
Cette petite ville de 10 000 habitants à peine, en pleine expansion controlée, se trouve nichée au pied de la Cordillères des Andes. De l'autre coté du Canal du Beagle, c'est le Chili.

La ville d'abord. Une rue principale, où sont regroupés tous les commerces et pubs/restos, longuement parallèle au port, à un bloc d'intervalle.
Sur la droite (quand vous êtes face à la ville et dos au Canal), l'ancienne partie de la ville, les premières habitations d'epoque, et le quartier industriel. Sur la gauche, des quartiers residentiels, surplombés par une unique piste de ski, des hotels attenants. Et le nouvel aeroport au même niveau que le port sur cette même gauche. Plus loin encore, ca construit toujours. Dont notre hotel, pas tres vieux, Los Nires. Un poil trop excentré, avec obligation de prendre un bus à heures fixes, si on veut sortir le soir. Chiant se dit on. Mais les choses sont toujours bien faites, vous verrez...
Beaucoup de maisons sont très colorées, et il existe différents types de construction (la plus marquante est le type "Alpes", avec les toits pentus à l'extrême, donnant l'impression que les maisons sont larges d'un couloir !). Ca donne au tout un charme unique, un mix s'intégrant parfaitement dans la nature, sans fausse note majeure de type buiding ou urbanisation sauvage.

Débarquant de l'avion vers les 21h30, nous sommes recus simplement pas le chauffeur, ne parlant pas un mot de francais, qui va nous amener direct à l'hotel. Et ce chauffeur, connu comme le loup blanc à Ushuaia sous le nom de "Black" (20 ans qu'il bosse comme ca, une star locale, du genre à saluer tous ceux qu'il croise en voiture, en car, à pied...): un Phénomène ! Muy bien ! ;-)

Ce soir là, on est franchement crevé, ni une ni deux nous investissons l'immense large lit pour simplement dormir (point de galipettes ce soir, non non :-p). Au moment de fermer les yeux, je me dis que c'est la dernière heure, celle sonnant le glas de mes 28 ans.
Et puis meme pas une heure après, on tape à la porte ! Mais qui ca peut etre à cette heure ci ?!
Réponse : le champagne ! Ma foi, on se demande encore le pourquoi du comment de ce geste, mais on garde la demi-bouteille pour plus tard.

En ce samedi 19 février qui s'ouvre sur un jour radieux, je sens que je vais passer une journée d'anniversaire mémorable. Ne serait ce que pour les paysages que je vais découvrir. Mais pas seulement...
A 9h00, la guide nous attend à la reception. On fait la connaissance de Nelva, tout juste entrée dans la cinquantaine, et pleine de peps !
Black est prêt à démarrer, on nous demande trois fois (!!) si on a pris avec nous de quoi se couvrir, le temps changeant très vite dans ce coin.

Première etape de cette longue journée: le train du bout du monde !
C'est très touristique comme truc, mais ca vaut le coup de le faire une fois. Train avec loco à vapeur, wagons bigarrés et reconstruits à l'identique, orchestre jouant dans le hall de gare (comme dans "Titanic" :-p)... C'est tout mignon, mais c'est une excursion optionnelle. Bah, on va pas se ruiner, on se le fait.
Les commentaires sont en espagnols et anglais, ca raconte notamment qu'Ushuaia servait autrefois (jusqu'en 1947) de bagne.
Les premiers décors s'offrant à nous sont beaux, constitués d'arbres verts, de montagnes au loin, de lacs, de prairies, d'enormément d'arbres morts jonchant souvent le sol (s'expliquant par le travail des bagnards à l'epoque, coupant tout sans distinction qualitative ni quantitative).
Une halte à mi chemin nous permet de descendre du wagon, pour grimper en haut d'une colline et admirer une cascade claire, puis de descendre sur les berges d'un petit lac..bref de respirer un air pur de chez pur ! Et si on lève les yeux vers l'horizon, on apercoit des montagnes, quelques neiges eternelles...C'est beaucoup plus varié que vers Puerto Madryn par exemple.
On se sent vraiment en pleine nature. En communion avec la Nature oserais-je dire même.

Au bout des 7 km de rails, on arrive à la "gare" du Parque Nacional. Un parc reglementé et protégé, où Nelva et Black nous récupèrent pour se diriger à un endroit qui va nous couper le souffle (ce ne sera pas la dernière fois...). Une berge plus qu'une plage, d'ou on peut apercevoir au loin le Canal séparant les deux pays voisins, la forêt sur la droite, les montagnes au loin, et la couleur de l'eau... Quelle chance d'avoir eu une journée si magnifique, on a pu apprécier les lieux au mieux.

Nelva nous amène dans la forêt jusqu'à une crique d'où on peut embrasser un panorama fantastique. On reste coi, comme souvent à partir de ce jour. Devant une telle beauté, y a rien à dire. Simplement regarder, s'imprégner, vivre le moment présent. On ressent en aucune facon le besoin d'ouvrir la bouche. C'est BEAU.
Oh bien sûr j'ai pris beaucoup de clichés. Mais en comparaison du réel, ce ne peut qu'être un pâle reflet...
Et toujours ce calme surnaturel. On baigne dedans.

On continue le chemin, tracé devant par notre guide préférée. On s'attarde sous les frondaisons, on ne sait plus où regarder, on est emerveillé comme des gamins.
Retour à la berge, prise de photo de couple pour montrer qu'on y etait, et poursuite de l'emerveillement. Direction une petite balade à pied de 30 mn pour atteindre un point de vue mirifique.

Mais entre temps, sur le trajet, et au détour d'un autre superbe lac aux couleurs azurs, on longe un camping. Et comme nous allions lentement, Nelva remarque que des campeuses boivent du "maté".
Alors qu'est ce que le "maté" ? C'est l'equivalent de notre tisane en plus amer, sauf que c'est une tradition trés suivie chez eux. Un peu comme on boit le café chez nous, mais en plus grosse quantité, vu que ce n'est pas un excitant.
Le maté est en fait le récipient, sorte de boule creuse. Dedans on y plonge l'herbe à maté jusqu'aux trois quart. Puis on verse de l'eau bouillante. Et on aspire par un genre de paille, en metal souvent, au centre de la décoction. On a vu les argentins en boire partout, tout le temps, dans la capitale comme dans la nature.
Il y a même des règles à suivre ( une fois qu'on l'a commencé on doit le finir, tout le monde boit à la même paille à tour de role, si on est plusieurs, on fait tourner et on ne boit pas deux fois d'affilée...).

Et donc quand Nelva voit ca, elle nous demande si on veut descendre et voir comment ca se prépare. Toujours curieux on dit "oui bien sûr!" On se dirige donc vers le campement, qui est tenu par une mère, sa fille et deux copines à sa fille.
Chez nous ca se fait pas ou c'aurait été mal vu...Là bas, au contraire, c'est naturel, et la mère nous montre comment ca se prépare, puis elle nous fait goûter (j'en connait une qui n'a pas aimé :-p). Puis la conversation à trois langue s'engage (la mère parle espagnol que comprend Nelva qui traduit en francais que je comprend et que je poursuis en anglais avec la fille !). La mère nous demande si on a pas trois mecs à présenter à sa fille et ses amies !!! Véridique ! On rigole, puis quand elles apprenent que c'est notre lune de miel et en plus mon anniversaire, ce sont les embrassades et accolades...Puis les echanges d'emails ! Même au bout du monde !
Et on repart avec maints remerciements et sourires...
Franchement, ca me laisse pantois une telle gentillesse SPONTANEE !
Cet accueil, ce partage, cette sensibilité...toujours dans un cadre idyllique.

Un peu aprés nous entamons la petite marche qui va nous conduire dans un lieu magnifique, où l'horizon se confond avec l'eau, où les montagnes surplombent les prairies, où les couleurs humidifient l'oeil.
Nous sommes sidérés..et muets !
Au passage on prend la pose devant le panneau indiquant la fin de la nationale 3, venant de tout au nord de l'Argentine. The end of the road...

Que voir après cette débauche de beauté ? Un barrage de castors dans un habitat de castors ! Un animal importé , qui prolifère du fait de l'absence de prédateurs naturels surtout. On ne peut pas les voir en journée, dommage, mais nous pouvons admirer leurs oeuvres.

Au retour à la caisse, on surprend Black en train de siester allègrement ! Ca le suivra le reste du trip ! :-)
Il est temps de nous ramener en ville, où notre bateau pour la navigation sur le Canal du Beagle va partir.
Evidemment, nous nous mettons à l'exterieur arrière de l'embarcation (quel intêret de rester dedans ? Je comprendrai jamais certains touristes....), on se bache bien pour le vent frisquet à venir au large, et vogue la galère !

De loin, on peut embrasser la ville dans son ensemble. Puis on s'arrête devant plusieurs rochers, sur lesquels on verra tour à tour des otaries (de plus près qu'à Valdès), des oiseaux locaux (ca schliiiiiiiiingue !!!!) et des phoques.
Je laisse souvent mon regard se perdre au loin, béat devant une telle pureté naturelle.

Au retour, Nelva nous récupère pour aller visiter le Musée du bout du monde. Et on s'apercoit que malgré le caractère récent de la ville, elle est chargée d'histoire. Car ses indigènes etaient là bien avant les colonisateurs... Tout petit musée, mais avec une guide aussi renseignée, ca devient passionant.
A la sortie, on se fait tamponner les passeports du cachet "Ushuaia, la ciudad del fin del mundo" (on le fera aussi à l'office du tourisme qui en ont deux autres différents ! Ca pète sur le passeport !!), on achète quelques timbres, on indique à la vendeuse de cartes comment on dit en francais "à gauche au fond du couloir" (oui oui pour les chiottes :-p)...Bref c'est toujours communicatif et naturel, les echanges....


En théorie, la journée guidée est terminée. Mais Nelva nous invite à venir boire le maté chez elle quelques minutes. Of course on accepte, Nelva est devenue plus qu'une simple guide, on l'adore.
Elle part de son coté récupérer sa caisse, pendant que Black nous monte chez elle.
On arrive dans une partie de la ville située un peu sur les hauteurs, quartier non touristique, composé de maisons en bois toutes mignonnes, dans une végétation luxuriante. La maison de Nelva en fait partie.

On se gare, Nelva déjà arrivée nous recoit sur le perron et nous présente son compagnon Luis (d'origine peruvienne). Elle m'invite à entrer...et que vois-je ? Sur la table du salon se trouvent des canapés, de la bière, du cidre et un gateau ! Et de les entendre derrière moi chanter le "joyeux anniversaire" espagnol !!!
Alors là, je vous le dis, ce fut une sacrée surprise !!! Ca m'a beaucoup touché et ému. Parce qu'en plus, un cadeau m'attendait...un maté rouge et son herbe ! Si ca c'est pas de l'accueil et de la gentillesse....La veille au soir on se connaissait pas encore, et en quelques heures, une petite fête amicale qui fait de ces 29 ans un anniversaire unique et dont je me souviendrai trés longtemps....
Black nous quitte un peu après, sinon sa femme allait l'achever chez lui! :-p

S'engage encore une conversation à trois langues, qui va durer finalement jusqu'à minuit ! Entre temps, Nelva et Luis appellent des voisins francais à eux, Jean Paul le baroudeur à la retraite (6 mois d'été la bas,6 mois d'été ici !), et Régine la montpelliéraine.
On finit les bières, on goute l'alcool péruvien de Luis, on tchatche films francais (Amélie Poulain doit etre le film francais le plus connu en Argentine !!!), culture...
On s'entend tellement bien tous, qu'on se voit proposer de faire une rando de 3 heures le lendemain avec eux tous. Comme nous avons l'avion à 18h45, et que notre journée etait libre, on accepte avec plaisir !
Quand je vous disais que tout s'arrangeait naturellement, à propos du bus aux horaires contraignants pour sortir le soir ;-)
Luis et Nelva nous raccompagnent à l'hotel...

...pour nous récuperer le matin à 8h45 ! On rejoint Jean Paul et Régine, et c'est parti pour même pas 30 minutes de route en dehors de la ville, jusqu'au point de départ d'une balade qui va etre le point marquant ultime à ce stade du voyage.

Pendant 1h30, sans touristes, dans un silence seulement entrecoupé de conversations episodiques entre certains d'entre nous au gré de la marche, on va se faufiler dans la forêt de Fangorn, on va fouler les plaines des Rohirrims, on va ecraser l'herbe des champs de Pelennor, on va s'abreuver a la cascade de la Comté....Eh oui, le Seigneur des Anneaux aurait pu être tourné en grande partie dans les décors naturels de la Patagonie !
C'etait hallucinant parfois comme je revoyais trop les images du film en baladant dans les forets aux frondaisons epaisses ou parmi les arbres morts et gris, ou encore dans des etendues aux multiples degrés de relief...
Jean Paul m'a confirmé que la Nouvelle Zélande etait bien à la même latitude que la partie basse de la Patagonie :-) Serieux, à un moment je me suis dis que Gollum allait surgir du lac! Et quel lac ! Le but de cette randonnée, c'etait le Lago Esmeralda. Un site MA-GNI-FI-QUE!
Déjà la marche pour traverser ces etendues m'a emerveillé, passant d'un paysage à un autre, d'une forêt à une prairie...Et puis apres une petite grimpe, une fois arrivés au sommet, l'autre versant nous a laissé voir un lieu à l'etat sauvage unique. Un lac à la couleur bleu electrique, d'où partait une rivière, ceint de montagnes. Wonderful !
On a fait la pause là, on a dénudé nos petons pour les plonger dans l'eau glacée...pour vite les retirer tellement ca faisait mal ce froid liquide ! Bon pour la circulation qu'elle me dit Régine ! :-)
On sort le maté bien sûr, puis le champagne de l'avant veille au soir, puis les Lions ayant fait le voyage de France !
On passe une heure paradisiaque dans un endroit plus que paradisiaque. Un must du voyage.

Mais il faut bien rentrer un jour, et ne pas rater l'avion pour El Calafate, terre des glaciers, autre source de Bonheur intense....
On fait donc nos au revoir (mais pas nos adieux, les mails et numéros de téléphone ayant circulé de mains en mains ;-) ) une fois revenus au bout du chemin.
Nelva et Luis nous déposent au centre pour que nous fassions nos achats souvenirs, puis on rejoint en taxi la maison de notre guide où nous attend Black, afin de nous conduire à l'aéroport.
On quitte la Terre de Feu et le Bout du Monde, en esperant y revenir plus tard dans notre vie, qui sait ?

C'est avec un pincement au coeur et le regard perdu à travers le hublot qu'on s'envole pour la suite de notre voyage...

A suivre : Terre de Glaciers


Puerto Madryn

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Manchots à Punta Tombo

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Péninsule de Valdès

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Punta Delgada

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Punta Pyramida

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Ciel electrique

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Je mettrai Ushuaia dans un post à part :photo :luv
Modifié en dernier par Gandalf le 11 mars 2015, 23:24, modifié 1 fois.
Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant.
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Message par Gandalf »

Part 3:

A peine une heure de vol et nous nous posons à EL CALAFATE, une ville récente,construite uniquement afin de servir de "base" de départ pour aller voir les glaciers distants de plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde. C'est pas grand, avec une rue principale où sont concentrés tous les restos, magasins de souvenirs, superettes, bref le centre d'activité. Dans les rues adjacentes se trouvent principalement les hotels, dont le "Los Alamos", plus bel etablissement du coin, un 4 etoiles luxueux, où nous posons nos affaires une fois le chauffeur chevelu reparti.

Il est tard, puisque nous sommes partis de Ushuaia vers les 18h45. Nous allons donc flâner dans cette petite bourgade qui sent bon les vacances aussi. Classiquement, on investi un resto vraiment cheap et bon (où la dose de Martini Rojo est à peu prés le triple d'ici pour deux fois moins cher ! La première fois que je fais un repas complet avec un seul Martini !), puis je me baffre une glace gargantuesque un peu plus loin, avant de rentrer bras dessus bras dessous à la chambre. Une chambre au lit....plus large que long, j'avais jamais vu ca ! Sans faire mon marseillais, on pouvait y rentrer facilement à 4 ! (oui vous pensez à la même chose que moi, je sais...). Curieux, et trop grand, on se perdait dedans !

Le téléphone ne sonne pas pour nous reveiller à l'heure prévue, super le 4 etoiles...Heureusement on ouvre les yeux à temps pour s'habiller et petit dejeuner en 15 mn chrono, avant de retrouver notre chauffeur devant le perron. Mais de guide, aucune trace. Bon, je m'en doutais vu que le programme de la journée entière consiste en une excursion lacustre sur un gros bateau genre bateau-mouche. Mais pas pour voir la pureté de la Seine. Pour aller à la rencontre des glaciers.
Et ca...ben c'est quelque chose d'UNIQUE...On peut pas imaginer la chose sans l'avoir vu. On pense glacier comme un truc givré..Oui ben c'est plus que ca. Et encore, ce jour là, le plus impressionant de tous n'etait pas prévu...

On trace la route sur fond de rock, dans la Jeep du chevelu parlant quelques petits mots de francais, pour arriver 70 km plus loin à la base nautique de PUERTO BANDERA. On se les gèle en attendant l'embarquement. Parce que bon, on est pas loin des glaciers, et même s'il fait moins froid qu'un jour de fort mistral en hiver à Marseille, c'est pas une raison pour fanfaronner en string à fourrure !

Le départ est un peu long, faut faire monter les 250 personnes à bord, faut caser tous ces touristes organisés...Tiens, je vais pousser mon coup de gueule du voyage ici, histoire de ne pas gâcher le sublime moment de la découverte des glaciers par la suite...
Non mais franchement...Je ne suis jamais parti en voyage organisé, et c'est pas demain la veille que ca commencera ! Ce jour ci nous etions obligés, l'infrastructure de la chose ne pemettant aucune autre alternative. Mais on a eu un condensé de ce que le voyage organisé de masse peut avoir de rebutant...

Oh les gars...vous faites 13000 bornes d'avion, vous vous retrouvez dans un cadre fabulissime, où la parole reste silencieuse devant tant de beauté, on ne peut que rester bouche bée, tout mot etant superflu...et vous, CONS DE FRANCAIS, CONS D'ITALIENS, CONS DE SUISSES et autre CONS DU MONDE que j'ai pas entendu me gonfler les couilles a ce moment là, vous avez que ca à foutre que de parler de votre quotidien, de la fac, de déblaterer vos CONNERIES, dos tourné au panorama, comme si vous etiez dans le métro ou chez mémé !

put***, moi ca me fout la haine, à tel point qu'au bout d'un moment, à la proue exterieure du navire, les italiens à la diarrhée verbale inarretable, je les ai filmé au camescope en m'exclamant bien fort que "le paysage etait gaché par ces connards d'italiens à la parlotte incessante" ! Ben ouais, c'est peut etre pas grand chose, un détail pour vous, mais moi ca me met en rogne...Restez chez vous si c'est pour prendre une simple photo, synonyme du "j'y etais", et vous en foutre du reste....Enfin, en tous cas ca les a calmé...
Dans l'après midi, même coup avec des francais causant de leur université...alors même qu'on arrivait devant le Glacier Upsalla...Et cette dinde qui a le culot de dire que "cette fois j'espère qu'on entendra le glacier craquer"...Evidemment elle a du entendre, quand par reflexe je lui ai répondu que "si elle daignait la fermer avec ses copains ce serait peut etre le cas"....
Et le suisse là, qui a jacté toute la croisière, qui ose dire que ce paysage lui "coupait le souffle"....put***....
Plus jamais ca, touristes de base de mes deux ! Et que dire de ceux qui restent la majorité du temps à l'interieur du bateau, qui dorment, ou qui se précipitent dès qu'il y a un truc à voir, quitte à vous faire tomber à l'eau, juste pour prendre une photo et re-rentrer vite fait....MAIS TUEZ LES TOUS !!!!

Cette éloge de l'adorable touriste en terre lointaine faite, on peut tranquillement découvrir le premier glacier du séjour: le GLACIER SPEGAZZINI. Comment décrire cela...
A un moment on navigue sur les flots, ceints de par et d'autres par des montagnes, et puis soudain impossible d'avancer plus en avant. Sur toute la largeur du passage, calé contre les flancs montagneux (et même par dessus parfois), un immense iceberg, pour situer la chose.
En fait ce n'est pas l'eau qui s'est gelé, mais l'amas de neige, qui s'est "aggloméré" pour former une entité naturelle titanesque ! On se sent vraiment tout petit au pied de ca...Le glacier elance des flèches de glaces irrégulières vers le ciel sur toute sa surface. Et ce n'est pas simplement une barrière..Le glacier s'etend à perte de vue par dela le front.

Un spectacle qui me laisse reveur et muet de saisissement...Car pour ajouter à la magnificicence de la chose, il y a cette couleur bleu sur des pans entiers du glaciers, sur les blocs de glace derivants sur l'eau autour de nous...Un bleu pur et presque flashy, incroyable. Cela vient des sédiments à ce que j'ai compris.
Et peut etre le must de toute cette débauche de beauté, ce sont les craquements ! Car les glaciers sont tout le temps en mouvement (maintenant ils n'avancent plus, ayant tendance à reculer plutot, à part le Perito Moreno). Ils jouent, ils se fendillent, on guette les morceaux qui se détachent du mur de glace, pour s'estramasser des douzaines de metres plus bas, pouvant provoquer de mini raz de marée ! Un vrai tonerre parfois ! GRANDIOSE !

Le bateau se stabilise une heure devant ce spectacle, toujours sous un ciel gris de plomb et un crachin intermittent qui vont bien avec les lieux. Puis on repart, direction l'escale à terre: Bahia Onelli. Avec un resto pour les touristes de base (...), et pour les autres qui avaient leur encas, une courte marche à travers la forêt, dans le but d'atteindre le LAGO ONELLI. A ce point, on s'eloigne du groupe, pour contourner ce lac encombré de blocs de glace aux différentes formes et couleurs. Un havre de silence, et de lumières changeantes selon l'apparition du soleil à travers les nuages. Ca donne quelque chose de féerique...On se sent un peu hors du temps et de l'espace, perdu au milieu des glaces et de la forêt. Le coté sauvage pur.

Tout ceci fait partie, comme tous les glaciers, d'un immense Parc National strictement reglementé. Classé au patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO. C'est une experience assez fabuleuse et peu commune.

A l'heure dite, nous rejoignons le bateau, sous un soleil resplendissant cette fois (quand on vous disait que ca change vite dans ces contrées !). On se dirige vers le GLACIER UPSALLA, encore plus large que l'autre (un des plus grands du monde), et le beau temps nous permet d'apprécier d'autres facettes de ce joyau naturel. On y restera cependant beaucoup moins longtemps, le trajet retour vers la base nautique etant assez long. En même temps, nous fûmes beaucoup plus tranquilles à l'avant du bateau, les gens squattant l'interieur, avec je suppose l'impression d'avoir tout vu...
Mais nous, on se lassait pas de sentir le vent sur nos visages, d'observer les blocs de glace, parmi lesquels le bateau "slalomait", ces blocs ayant appartenu au glacier lui même, s'etant détaché, ayant provoquer un boucan de tous les diables, et terminant leurs vies nonchalemment au gré du courant...Et toujours ce bleu omniprésent...Turquoise, saphir...

Vers les 19h30 c'est le retour sur la terre ferme, déjà. Comme les journées passent vite...

Sur fond de Red Hot Chili Peppers nous rallions El Calafate, vraiment perdu au beau milieu d'etendues désertiques, où seul un ruban d'asphalte perturbe l'agencement naturel des rares buissons.

Le soir on se mange une bonne pizza pour changer de la viande, ca faisait longtemps ! ;-) Et je décide même de me faire le riche à l'hotel, en commandant au bar chicos du salon non moins chicos de ce 4 etoiles ultra chicos, un whisky à déguster dans un moelleux canapé sur fond de lumière tamisée...Sauf que quand j'ai vu les prix en accord avec tout ce qu'il y a de chicos, je me suis vite rabattu sur le 12 ans d'age local ("The Famous Grouse") !!! Ben ouais, y a une différence entre se la jouer riche et l'être :-D.

Et puis et puis...le lendemain, on le sait, ca va être un des sommets de notre voyage, si ce n'est LE top...On a été prévenu, on le savait...mais entre le savoir et le voir...Le fameux PERITO MORENO etait à notre portée, à 90 km d'El Calafate.
Alors le Perito Moreno, c'est le glacier le plus célèbre. Et celui qui va nous impressionner au delà de tout, ma Femme et moi. Car on va se retrouver au pied de ce monument naturel de 4 km de front, 60 metres de haut et des kilomètres vers l'horizon. Et on va marcher dessus! Un mini-trekking, mais un trekking quand même...

En reprenant du début, ca se passe comme ca: le chauffeur nous amène à un embarcadère (enfin, un ponton de bois plutot !), 30 petites minutes de navigation, pendant lesquelles on voit l'immense masse du glacier se rapprocher. Et la déjà on est subjugué.
On débarque précairement sur un espace dégagé, nous et le groupe avec lequel on fera le trekking, des allemands agés pour la plupart.
Deux guides attendent, un prenant en charge les espagnophiles, l'autre les anglicistes (les francais..euh...les quoi ?!).
On se couvre bien, la totale, gants, capuche, echarpe, coupe-vent...
Puis on laisse partir le groupe espagnol, afin de prendre un cours interessant sur l'historique des lieux et du glacier lui même.
Ensuite on se rapproche le plus possible de la base de ce dernier coté terre. On se sent vraiment petit, et perso je trouve que la nature a enfanté d'une des plus belles choses que j'ai pu voir jusqu'à maintenant !
On se fait les photos de rigueur, on filme, on ecoute les craquements...
Puis on va s'equiper, c'est à dire qu'on nous attache des crampons en fer aux chaussures.

Et c'est parti, la technique est un peu bizarre au début, mais les monos sont clairs et bien sympas, et puis avec un peu de pratique ca coule de source. La difficulté réside dans les parties descendantes, où il faut mettre son corps en arrière pour ne pas basculer en avant et se faire un toboggan mortel jusqu'en bas! La technique du singe marche à merveille ! ;-)
Ca va durer une bonne heure. Et même si c'est pas intense et soutenu (vieux oblige...il devrait y avoir un age maximum...pas que je suis contre les vieux, mais à un certain age, on a plus trop d'équilibre, on est pas sûrs, on est fragiles, et c'est tout de même quelque chose de pas évident pour eux ce trekking...), ben ca nous a bien botté avec ma Femme. A la fin on se sentait à l'aise. Dire qu'on a foulé un tel phénomène naturel...
Le moment inattendu et sympa, c'est quand au détour d'une montée, un mini bar improvisé nous attendait en contrebas (mais toujours sur le glacier même)! Une table, des bouteilles de whisky, et des glacons prélévés à la source!

Une fois le trekking terminé, on retourne aux cabanes pour récupérer nos sacs, et nous on va se poser au bout d'un promontoire face au Perito, pour manger la collation. A un moment, on apercoit un put*** de morceau du glacier qui se détache dans boucan enorme !

Puis il est temps de remonter dans le bateau. Mais on ne va pas partir de suite du Parc. Le chauffeur nous emmenent immédiatemment 3 km plus loin, dans un endroit où a été aménagé un réseau de passerelles qui permettent de faire face au glacier, de l'autre coté de l'etroit canal. Et la, on en prend plein les mirettes une dernière fois...Je réalise des photos dantesques (chouettes fonds d'ecran !), le soleil etant au rendez vous en plus !
On a beau fixer nos yeux dessus, le détailler sous tous les angles, on est sous l'emprise totale de cet amas de glace....Les pics s'etendent à perte de vue, se noyant dans le brouillard lointain...
On ne voudrait pas partir, on resterait là des heures....

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, alors on rejoint le chauffeur, on lui offre le café, et on repart à regret.

Une dernière soirée pépère en Patagonie, profitant des derniers moments d'intimité avec cette nature omniprésente, tout autour de nous.
Et c'est le retour pour la capitale le lendemain matin. Où nous allons avoir 3 jours pour enfin découvrir Buenos Aires et apprécier une chaleur bienvenue. Mais ceci a déjà été conté il me semble :-)



Voila. Je crois que j'ai fait le tour. Un pâle résumé manuscrit d'un des plus beaux voyages (le plus BEAU, au niveau Nature & Découverte) que j'ai pu faire.
On est allé au Bout du monde. Et on espère secrètement pouvoir y retourner un jour futur, qui sait ?

GANDALF THE TRAVELLER


Sur la "route" des glaciers

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Glacier Spegazzini

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Glacier Upsalla

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Lac Onelli

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L'impressionnant Perito Moreno...

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Certainement ma phohto préférée ! :love:

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La pause whisky sur le Perito moreno !

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Modifié en dernier par Gandalf le 12 mars 2015, 00:16, modifié 1 fois.
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Gandalf
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Message par Gandalf »

Ushuaia :luv :luv :luv

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El tren del fin del mundo/Parque nacional Ushuaia

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Canal du Beagle

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Rando Lago Esmeralda

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Anniversaire surprise !

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Et la céremonie du maté

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Voilà, j'en ai des centaines d'autres magnifiques, mais j'espere que ça vous aura démontré quel magnifique et paisible contrée c'est à travers ces quelques clichés qui ont marqué ma vie. Je sais qu'on est loin de l'Ouest americain, mais c'est une autre partie du monde totalement unique qui mérite d'etre explorée une fois dans sa vie.
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MrWilltrip

Message par MrWilltrip »

Mon rêve de voyage partir de l'Alaska pour rejoindre Ushuaia :love: Projet pour l'année prochaine l'Amérique du sud en principe mais ou ?? pour le moment je pense à faire un trip Pérou Bolivie
Super le stade de boca !! c'est mythique
Perito moreno sublime !! :) super petit carnet !
Qu'elle est le prochain ? :D
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luke06
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Message par luke06 »

C'est un endroit qui me fait rêver , on avait le projet d'y aller entre amis , du temps de ma jeunesse , ce n'est resté qu'un projet :D
l'ouest reste toujours un voyage inoubliable

Dans la section carnets d'ailleurs rubrique saloon retrouvé mes carnets sur la région québécoise , mon WK à Londres , mon séjour à Rome , mon séjour à Lisbonne et mon voyage en Andalousie

voyage est 2011 Chicago et le Wisconsin
7 jours à Washington 2013
De SF à LA par la PCH1 en 12 jours 2014
Septembre 2016 boucle depuis Denver visite Yellowstone
Boucle 20 jours au départ de LA septembre 2018
back to Yellowstone 2022
La grande pomme 22a ans après

et mon dernier voyage de 2024 USA 2024 Make America Strong Again voyage avec team KIKIS
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Meenah
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Message par Meenah »

Bonjour,

Et merci pour ce partage !

Les photos que j'ai adoré dans ton carnet sont celles sur la route des glaciers, je les trouve magnifique et totalement dépaysantes, c'est ce que je recherche dans tous nos voyages : être dépaysée !
Décembre 2014 : Road-Trip Ouest Américain : http://aloha-meenah.blogspot.fr/2015/08 ... ip-27.html

Projet 2016 : Road-Trip Floride > Louisiane : http://www.sunsetbld.com/forum/topic9916.html
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Message par Gandalf »

Merci de ton retour :)

Et en effet, j'ai rarement, sinon jamais, été autant dépaysé que la bas :great
Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant.
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