35 jours dans l'Ouest, un guide et sa cliente...

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Re: 35 jours dans l'Ouest, un guide et sa cliente... J5

Message par mahikeulbody » 16 juil. 2014, 12:37

Monticello → Needles Overlook → Moab

Le programme du jour est volontairement allégé car nous avons rendez-vous à Moab avec l’agence qui va nous prendre en main les trois prochains jours : Needles Overlook qui, comme son nom l’indique est un fantastique point de vue à presque 300° sur Canyonlands-Needles et les environs. Mais avant d’aller à Needles Overlook il faut racler un peu la neige sur la voiture, s’accroupir sur le coté pour enlever la neige qui est tombée à l’intérieur en ouvrant la porte et, ce faisant, je vois un drôle d’oiseau, me fixant avec ses deux beaux yeux teintés, caché loin sous le siège passager. Je ne suis pas une perdrix de l’année, mais cet oiseau-là, mes amis, m’a brouillé la vue et c’est d’une toute petite voix que je crie à Marcia “Mes lunettes, mes lunettes de soleil qui s’étaient volatisées hier, elles sont là, sous le siège !”. Comment elles sont arrivées là est un mystère et nous commençons à regarder notre Kia Sorento avec un brin de méfiance...

C’est tout de même avec elle que nous nous rendons à Needles Overlook

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puis à Moab. Moab est une petite ville de 5000 habitants vraiment à part dans l’Ouest américain. Le coin est un fantastique terrain de jeu pour plein de sports/activités de plein air et en saison il y a certes beaucoup de touristes “classiques” venus voir les deux magnifiques parcs nationaux tout près mais aussi beaucoup de gens pratiquant l’escalade, le vtt (qui a été inventé ici), le raft, le 4x4 de haut niveau (je n’ai jamais vu autant de 4x4 en tout genre qu’à Moab), etc…

Bref, on pose nos affaires au motel et on va voir l’agence, Tag-A-Long-Tour, avec qui on va descendre le Colorado en raft durant trois jours, y compris dans les rapides du Cataract Canyon. J’ai déjà fait ce river trip il y a plus de 30 ans, justement avec cette agence et j’en avais gardé un super souvenir. On nous donne les sacs étanches dans lesquels on pourra mettre nos affaires personnelles ainsi que deux petites caisses en métal (à 99% étanches) pour les affaires auxquelles on veut avoir accès la journée (appareil photo, lunettes, crème solaire, etc…). On essaie les combinaisons en néoprène qui vont nous servir lors du passage des rapides les 2ème et 3ème jours et on achète des lanières de fixation pour les lunettes ;-). On nous présente notre guide et le patron vérifie avec nous la liste des choses à emmener.

Rendez-vous est pris pour le lendemain 7h15.

les photos
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Re: 35 jours dans l'Ouest, un guide et sa cliente... J6

Message par mahikeulbody » 16 juil. 2014, 12:49

Première journée de la descente du Colorado

7h15, nous déposons nos affaires “précieuses” (passeports, argent, cartes de crédit, etc…) dans un coffre de Tag-A-Long Tour pour ne pas les laisser dans la voiture en stationnement.

7h30, on monte dans un gros 4x4 tractant une remorque avec le bateau. Et là, très bonne surprise, on découvre que nous sommes les seuls “clients” de cette descente. En effet, en général c’est plutôt une vingtaine de personnes répartis sur deux gros bateaux. Ça reste bien mais l’ambiance n’est évidement pas la même qu’à quatre (le guide, profitant de cette opportunité, a invité un copain du Montana à venir avec lui). Du coup, le bateau est plus petit ce qui devrait donner plus de sensations lors des rapides.

Une demi-heure plus tard, on arrive sur une berge du Colorado où il y a une rampe pour mettre le bateau à l’eau.

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On dit au revoir au chauffeur qui nous amené et on embarque. On s’installe du mieux qu’on peut sur les boudins et, en silence - à part le bruit feutré du moteur qui n’est pas poussé au maximum puisqu’il sert avant tout à se diriger dans le courant - on se laisse glisser sur l’eau. Au début, la rivière laisse voir le paysage puis, peu à peu, les rives se redressent, on rentre dans un canyon. On n’en sortira que deux jours et demi plus tard. A partir d’ici, il n’y a plus aucun accès terrestre à la rivière, aucun secours possible hormis par bateau ou par hélicoptère (sous réserve que la communication radio arrive à passer dans le canyon). Pendant que le paysage défile, que des groupes d’oiseaux nous dépassent parfois en criant, une certaine sérénité envahit nos esprits, la paix emplit nos cœurs…

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Bon, ok, j’en vois parmi vous qui s’impatientent et qui voudraient qu’on saute directement au chapitre où on perd à nouveau une paire de lunettes. A ceux-là je répondrai : est-ce que vous pensez sérieusement qu’on a embarqué le Kia Sorento sur le bateau ?!

Vers 10h on fait une première étape sur la berge pour un arrêt pipi et une mini exploration de la flore. Notre anglais est limité mais on s’en sort tant bien que mal, d’autant que Ben, notre guide, parle quelques mots d’espagnol.

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Un peu avant midi, on s’arrête à nouveau pour un délicieux pique-nique fait de tacos roulés en cornet que Ben remplit avec une salade composite faite sur place vraiment bonne. Le bateau transporte tout ce qui nous est nécessaire et bien sûr de la nourriture et des boissons (eau comprise) pour trois jours. La nourriture n’est pas cuisinée à l’avance, tout est fait au fur et à mesure et autant le dire tout de suite, c’était excellent.

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On repart.

Vers 15h, soudain le silence. Le moteur s’est arrêté, on dérive au gré du courant qui nous pousse vers une berge escarpée. Ben saisit une longue barre métallique et essaie d’éloigner le bateau. Puis il tire plusieurs fois sur le démarreur du moteur, sans succès. Il reprend la barre pour éloigner à nouveau le bateau de la berge et retourne au démarreur. Rien à faire. Il essaie alors de trouver un endroit où coincer le bateau les quelques dizaines de secondes nécessaires pour l’arrimer avec une corde avant que le courant ne l’emporte à nouveau (ce qui implique que cet endroit ait aussi un point d’arrimage, souche d’arbre, rocher, etc…). Si quelqu’un saute sur la berge avec la corde et qu’il n’arrive pas à arrimer le bateau il sera obligé de lâcher la corde et il n’aura peut-être plus la possibilité de nous rejoindre (et nous on continuera de dériver… hum). La tension monte. Ben arrive finalement avec sa perche à diriger le bateau sur un coin où il pourra rester bloqué quelques secondes, le temps nécessaire à Dave pour sauter à terre et enrouler la corde autour d’un gros rocher. Ça craque de partout mais ça tient. Ouf !

Mais tous ces tiraillements sur le bateau libèrent un sac qui était mal amarré et qui part sur l’eau en dérivant. On crie “Un homme à la mer !” “Un sac est tombé !”. Voyant que le courant à l’endroit où on est ramène périodiquement le sac vers la berge, Dave court en faisant un certain détour car la berge est assez escarpée en aval et quelques minutes plus tard arrive à se saisir du sac ! On souffle un bon coup puis Ben se met au travail. Objectif : réparer le moteur. Il commence à démonter quelques pièces, à mettre de l’huile (ou je ne sais quel mélange deux temps) et, de temps en temps, il réessaie de démarrer, toujours sans succès. En parallèle, je le vois sortir d’une caisse une espèce de téléphone radio et toutes les 5 minutes il essaie d’établir une communication mais ça ne marche pas. Avec le plus grand calme, il décide alors d’installer le moteur de secours (voir photo à 15h32) ce qui lui prend presque 30’ car tout ça est bien lourd à déplacer sur un bateau instable, de plus la buse d’alimentation n’est pas la même entre les deux moteurs.

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Finalement, tout est remis en ordre, le moteur en panne bien arrimé à la place de l’autre, et le nouveau a accepté de démarrer après plusieurs tentatives infructueuses. Pour bien comprendre à quel point cela aurait pu être bien plus compliqué pour accoster et s’arrimer, il suffit de regarder la photo suivante :

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C’est vers 17h qu’on arrive à notre étape du soir : une belle plate-forme rocheuse avec une petite colline broussailleuse au pied de la paroi pour installer notre tente. Malgré l’énergie mise en œuvre suite à l’incident de tout à l’heure, Ben et son ami ne chôment pas : pendant qu’on installe notre tente un peu plus haut après les avoir aidé à décharger tout l’attirail nécessaire à l’étape, ils installent la table, la cuisinière à gaz (4 feux !), tirent un tuyau jusqu’à la rivière afin qu’on puisse avoir de l’eau pour la vaisselle avec une pompe à main et installent aussi, dans un endroit à l’abri des regards, les wc ! Oui, une espèce de container : on retire le couvercle métallique hermétique quand on l’installe (on met une lunette à la place) puis on remet en place le couvercle hermétique quand on repart.

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En effet la règle est simple : il ne doit rester aucune trace de notre passage : même les cendres et bois calcinés du feu de camp du soir seront emportés sur le bateau. On nous demande également de faire pipi dans l’eau, pas sur terre (Marcia est exemptée). C’est à cette condition que les rares lieux de bivouac sur la rivière restent vierges de toute dégradation. Puis Ben se lance dans la préparation d’un bon repas qui nous fait oublier les émotions de l’après-midi et il va même faire un gâteau cuit au feu de bois pas si mal que ça.

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Pendant qu’on se raconte des histoires autour du feu, isolés du reste du monde, le soleil se couche, donnant de belles couleurs à la roche. Cette soirée est tout simplement géniale. Puis vient l’heure de rejoindre notre tente où, chaudement emmitouflés dans notre duvet car le froid s’installe, on se prend doucement à rêver de lunettes de soleil par milliers...

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Re: 35 jours dans l'Ouest, un guide et sa cliente... J7

Message par mahikeulbody » 16 juil. 2014, 14:04

Deuxième journée de la descente du Colorado

Après une bonne nuit de sommeil on descend de notre petite butte rejoindre le camp où Ben s’affaire déjà à préparer le petit-déjeuner. Pendant qu’on mange, une vedette des rangers passe à petite vitesse. Un ranger vérifie l’immatriculation du bateau avec ses jumelles et nous salue ensuite d’un signe de main. Puis Ben et Dave regonflent un peu le bateau avec une grosse pompe à main. On recharge tout sur le bateau et on repart tranquillement. Ben m’a confirmé qu’il n’avait pas réussi à établir de communication radio, on va donc rester sans moteur de secours.

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Plus tard dans la matinée, au détour d’un virage, je vois un homme sur la berge faisant de grands signes. Je crie Un homme à la mer “Quelqu’un nous appelle !”. Ben rapproche le bateau mais comme l’endroit n’est pas idéal pour accoster, il entame une discussion avec lui à distance. Le type semble assez âgé (plus de 65 ans probablement), toutes ses affaires sont étalées au soleil pour sécher et son kayak est hors de l’eau. Il est légèrement blessé (nombreuses éraflures aux jambes et un gros hématome sur la cuisse). Il s’avère que son kayak s’est soudainement retourné (en percutant un obstacle ?) et qu’il s’est retrouvé sous l’eau. C’est sans doute en essayant d’accoster coûte que coûte qu’il a dû se faire mal (mon anglais ne me permet pas de comprendre tout ce qu’il dit).

Il est visiblement encore sous le choc, il parle beaucoup et fort. Ben décide qu’on ne peut pas le laisser seul et accoste. Une longue discussion s’entame entre les deux. Je crois comprendre que son kayak n’est plus utilisable et qu’il ne peut pas continuer. Ben lui propose d’attendre ensemble je ne sais quoi et les deux continuent à discuter. Soudain, un bateau rapide à coque rigide à l’enseigne “Tag-A-Long Tour” apparaît et accoste à son tour. En fait, il était dès le départ prévu qu’un deuxième guide nous rejoigne à la mi-journée du deuxième jour pour seconder Ben lors des rapides, notamment si un accident arrive. Le bateau rapide va donc prendre le kayak et quelques affaires de John (la personne secourue) et les ramener à Moab. A l’invitation de Ben, John va continuer avec nous jusqu’au bout, on sera donc désormais six.

Apparté : la faute à mon anglais et à notre manque de curiosité sur le coup, je ne sais toujours pas aujourd’hui ce que John avait prévu de faire avant son accident : la descente des rapides en kayak ?! Je veux bien qu’il ait été un bon kayakiste dans sa jeunesse mais Marcia me fait remarquer qu’il est atteint de Parkinson !


Quoiqu’il en soit on repart et on accoste un peu plus tard pour signer le registre de Cataract Canyon, formalité obligatoire avant de s’engager dans les rapides cet après-midi. Puis on s’arrête à nouveau un peu plus loin pour le déjeuner.

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Après s’être bien restauré, Ben et le nouveau guide nous expliquent les consignes de sécurité en parlant doucement et en s’assurant à chaque fois qu’on a bien compris malgré la langue. C’est qu’elles sont nombreuses ces consignes : gestes à faire pour dire que ça va ou que ça ne va pas (avec le bruit des flots et du moteur poussé à fond on peut difficilement s’entendre), la façon de se tenir dans le bateau avec les cordes qui lient les boudins entre eux, comment ne pas se coincer une jambe entre deux boudins (elle risquerait de casser tant les boudins sont soumis à de terribles contraintes dans les rapides), quoi faire si quelqu’un tombe à l’eau (le plus proche essaie de le reprendre avec la main et les autres doivent aussitôt s’accrocher à celui-ci afin qu’il ne tombe à l’eau à son tour), quoi faire toi si tu tombes à l’eau (essayer de s’accrocher à l’échelle de corde sur le coté du bateau et en cas d’échec s’éloigner du bateau… et de l’hélice), etc…

On nous explique aussi que le bateau ne pourra pas revenir nous chercher si on tombe à l’eau, il faudra donc essayer de nager vers la berge et rester à cet endroit afin que les secours puissent nous retrouver plus facilement. Bref, je suis sur le point d’embrasser Marcia pour lui dire combien je l’ai aimé quand Ben s’empresse de préciser que les accidents sont quand même rares et qu’on va surtout avoir beaucoup de fun. Bon, on met notre combinaison en néoprène, des vêtements chauds, une cape de pluie et le gilet de sauvetage. Ben nous rappelle que les eaux sont hautes alors ça va taper fort et ça va être très fun ! Et c’est parti…

Une précision : il est impossible de prendre des photos, même avec un appareil étanche car les deux mains sont nécessaires pour se cramponner au bateau (il faudrait une go-pro avec caisson étanche fixé sur un support). Donc pas de photos des rapides en ce qui me concerne mais pour que vous ayez une petite idée, j’en ai trouvé une sur internet prise dans le même canyon (je vous assure que c’est tout à fait ça) :

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Les rapides se succèdent les uns derrière les autres (une vingtaine), pas tous de même force, laissant au mieux quelques minutes de calme entre deux. Ben égrenne leur numéro au fur et à mesure. Marcia et moi on est à califourchon sur un boudin, à l’avant. De loin, ça n’est pas très impressionnant (on voit bien des remous mais rien de bien méchant en apparence). Mais dès qu’on est dedans, les creux apparaissent dans lesquels le bateau plonge puis se redresse violemment presque à la verticale lors de l’impact (waou la sensation quand on est à l’avant...). Ça tape vraiment fort, très fort. Ben fait rugir le petit moteur pour attaquer les vagues avec le meilleur angle possible. Au bout d’une heure (deux heures ? je ne sais plus) la rivière se calme, l’adrénaline baisse et il est temps de chercher une escale pour la nuit.

Pendant les préparatifs du repas, Marcia, sans doute épuisée mentalement, sombre dans une petite sieste réparatrice. Elle a adoré.

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Demain, on remet ça : beaucoup moins de rapides mais encore deux ou trois “gros”. On a hâte de recommencer, c’est trop bien !

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Re: 35 jours dans l'Ouest, un guide et sa cliente... J8

Message par mahikeulbody » 16 juil. 2014, 14:12

Troisième journée de la descente du Colorado

Il est 10h. Après un bon petit déjeuner et un peu d’exercice pendant que Ben et Joe rangent le matériel et arriment tout solidement. Puis nous mettons nos combinaisons néoprène, nos gilets de sauvetage et nous repartons pour quelques rapides, beaucoup moins qu’hier, mais avec au moins deux ou trois d’entre eux bien hard.

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Pour les mêmes raisons qu’hier, pas de photos, juste une vidéo très représentative faite dans les mêmes rapides. Le bateau y est plus gros et puissant que le notre, avec seulement deux boudins à l’avant au lieu de trois sur le notre ; nous on était assis à califourchon sur les boudins avant, donc plus bas par rapport à l’eau mais les sensations et les angles du bateau par rapport aux vagues sont bien rendus :

vidéo dans les rapides

Après ces ultimes émotions, on s’arrête pour se changer car on a froid avec la combinaison néoprène à même la peau puis on repart jusqu’au déjeuner. On fera une dernière étape dans l’après-midi pour grimper un peu sur les hauteurs admirer le paysage d’un peu plus haut, même si le haut du canyon reste bien sûr inaccessible.

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Puis le canyon s’élargit, offrant des vues plus lointaines y compris sur des montagnes enneigées. Un pont, premier signe de civilisation depuis trois jours, enjambe le Colorado. Puis on distingue au loin sur la berge le 4x4 de Tag-A-Long Tour et son chauffeur qui nous attendent.

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Il est temps de quitter Ben, Dave et Jo (le deuxième guide) et retourner à Moab. John vient avec nous et nous montons dans le 4x4 silencieusement. On a plein d’images dans la tête. L’aventure est bel et bien finie. Finie ? Non, pas encore !

En effet, quelques km plus loin, le chauffeur nous dépose au bord d’une route goudronnée d’environ 200 m de long. Peu de temps après un vrombissement se fait entendre et un petit avion mono-moteur se pose ! Un homme barbu hilare et plus tout jeune en descend et vient à notre rencontre. Bon, c’était prévu donc pas vraiment une surprise mais le lieu, lui, oui : c’est perdu en pleine montagne, je m’attendais à un petit aérodrome.

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Après 55 minutes d’un fabuleux scenic flight au dessus du canyon du Colorado et de Canyonlands NP, on atterrit sur l’aérodrome de Moab. Cette fois, c’est bel et bien fini… pour aujourd’hui.

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Re: 35 jours dans l'Ouest, un guide et sa cliente...

Message par 22sky33 » 16 juil. 2014, 15:11

Ouah, j'ai bien cru que tu allais nous mettre les 35 jours d'affilés :sweat:

Ton récit est magique, mais par pitié pour nos yeux, essaye de l'aérer un peu, ça serait dommage de décourager le lecteur.
Sinon, j'ai pris un très grand plaisir à vous suivre dans vos aventures, ce n'est pas ordinaire comme roadtrip et le fil rouge des lunettes est bien trouvé :clap
Quel boulet quand même :D , Marcia est bien patiente, moi je me serais fait incendier par mon épouse si j'en avais fait seulement la moitié :wink:

En tout cas, ça met de l'ambiance et bravo pour les trois jours en rafting, bien que je pense qu'il y a un chat noir à bord et je crois savoir qui :P
Au plaisir de te lire, avec des espaces, hein ?
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Re: 35 jours dans l'Ouest, un guide et sa cliente... J9

Message par mahikeulbody » 16 juil. 2014, 15:39

De retour à Moab hier soir après le river trip, nous allons y rester deux jours supplémentaires pour explorer principalement le très beau Arches National Park qui se trouve à quelques km seulement.

Aujourd’hui nous nous limitons à de courtes randonnées pour voir Delicate Arche et les Windows. La journée se termine par un lavomatic.

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Oui, aujourd’hui c’est une journée de vacances "normale" 8)

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Re: 35 jours dans l'Ouest, un guide et sa cliente... J10

Message par mahikeulbody » 16 juil. 2014, 15:59

Cette deuxième journée à Moab est encore consacrée à Arches National Park avec, cette fois-ci, une vraie randonnée ::rando , plus longue : le Devils Garden Trail avec retour par le Primitive Trail (11,5 km, 4h30).

Cette randonnée, superbe, permet de voir d’autres arches que celles facilement accessibles en voiture. Le retour par le Primitive Trail est assez sauvage mais le sentier est en sable très fin qui ne facilite pas la marche et s’incruste sans peine dans nos chaussures spéciales “aération”...

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Au retour, c’est avec plaisir qu’on se relaxe dans le jacuzzi de l’hôtel avant d’aller manger et boire une bière locale (micro-brassée).

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Ok, je comprends votre désarroi : déjà deux jours qu’il ne se passe rien d’haletant, d’inattendu, de comique, de spectaculaire ou de dangereux. Certes, les photos sont chouettes (c’est facile, avec la beauté des paysages) mais est-ce que ça va vraiment continuer ainsi les 25 jours qui restent ? J’entends même quelques sifflets dans le public. Bon, allez, je suis bon prince, je vais vous raconter comment, ce soir-là, l’espace d’une seconde, tout a failli basculer…

Excellent dîner dans un petit restaurant mexicain. Margarita, bières, tacos… Je paye, je me lève, Marcia se lève, nous nous levons, je marche vers la sortie du restaurant qui traverse un joli petit patio. Photo, ordonne Marcia ! Je m’exécute, sort l’appareil photo du sac, m'emmêle la bière et la margarita les pinceaux et, comme dans un film au ralenti, j’assiste - pétrifié - à la chute de mon appareil sur le sol en béton, au premier rebond, au deuxième rebond… Je n’ai pas esquissé un mouvement (la margarita ?).

Je concentre tout ce qui me reste de lucidité afin de compter les morceaux. Un. Je ne vois qu’un seul morceau, où sont les autres ?! Puis je réalise que ce morceau ressemble trait pour trait à l’appareil entier ! Je saisis ce morceau (qui du coup n’en est pas vraiment un), je l’allume, l’objectif sort, j’appuie sur le déclencheur, un petit oiseau sort (fichue margarita), bref tout va bien… ou presque : un petit bout de l’écran au dos de l’appareil s’est cassé mais c’est juste dans un coin, aucune incidence fonctionnelle. On a eu beaucoup de chance.

Depuis, j’ai arrêté de boire de la margarita et de la bière je fais très attention quand je manipule mon appareil.

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Re: 35 jours dans l'Ouest, un guide et sa cliente... J11

Message par mahikeulbody » 16 juil. 2014, 16:14

Moab --> Torrey

Il était initialement prévu qu’on reste un jour de plus à Moab afin de voir l’autre partie de Canyonlands National Park, Island in the Sky. Mais Island in the Sky, c’est, me semble t-il, davantage des points de vue magnifiques qu’un espace de randonnées. Or ces paysages, on les a vu from the sky, lors de notre retour en avion à la fin du river trip. Hier soir, j’ai donc décidé de partir un jour plus tôt de Moab et d’introduire une étape entre Moab et Bryce Canyon afin de ne pas avoir à décaler toutes les réservations d’hôtel déjà faites. En route, donc, vers Torrey.

Au programme aujourd’hui, le Goblin Valley State Park et, à quelques kms de là, le Little Wild Horse Canyon (en combinaison avec le Bell Canyon au retour). On ne reste pas très longtemps avec nos amis les goblins, au grand dam de Marcia qui y aurait volontiers passé plusieurs heures. Mais une randonnée de 13 km (4h) nous attend, ainsi qu’un peu de route.

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Little Wild Horse Canyon (tout comme Bell Canyon) est un slot canyon, en bon français un canyon avec des parties extrêmement étroites (juste de quoi passer à un de front). La particularité des slot canyons est leur très grande exposition au risque - mortel - de flash flood (crue torrentielle) en cas de pluie et, plus encore, en cas d’orage. Il faut donc être très vigilant avec la météo (pas seulement localement, aussi en amont). Mais aujourd’hui le soleil est présent sur toute la région, il n’y a donc aucune inquiétude.

La remontée du Little Wild Horse Canyon est très fun, avec quelques courts passages où on a de l’eau jusqu’aux genoux. En revanche, la longue marche dans un désert rocailleux pour rejoindre le Bell Canyon, sous un soleil de plomb, est un peu fastidieuse même si le paysage est beau et sauvage. On y croise trois jeunes femmes qui nous recommandent de bien marcher au milieu du chemin car elles ont vu des serpents à proximité… Le retour par Bell Canyon est moins spectaculaire que LWH Canyon mais quand même bien sympa.

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Il est temps de reprendre la voiture pour rejoindre Torrey, notre étape du soir. Torrey est un village de 180 habitants dans une vallée à 2080 m d’altitude. Toutes les maisons sont très espacées et le village s’étale sur 2 ou 3 km. Pour changer un peu des motels, j’ai réservé une chambre d’hôtes dans l’ancienne école du village. On arrive devant une belle bâtisse de plusieurs étages, avec un jardin, dans une rue à l’écart de la route. On rentre et oh my God… C’est simple, on n’a qu’une envie : poser nos valises et habiter cette grande maison chaleureuse, dans ce village paisible. Il n’y a personne pour nous accueillir, juste une enveloppe à notre nom avec les explications et la clé de la chambre. On ne verra la propriétaire - qui parle français - que plus tard dans la soirée.

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Marcia adore le fauteuil de massage présent dans la chambre mais il est déjà l’heure d’aller dîner au Diablo Café, au bout du village, en plein air à coté d’un jardin où le chef cultive ses aromates. Car aussi étonnant que ça puisse paraître dans un bled de 180 habitants, il y a un chef digne de ce titre : on va y faire un très bon repas ! Certes, la margarita, le vin, la douceur de cette soirée sont les alliés naturels du chef mais quand même. Pour finir, on assiste à un furtif mais joli coucher de soleil et on va se coucher.

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