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Les Chroniques de l'Ouest - 3 semaines/août 2012
Le récit de votre road trip aux États-Unis ! Alors, c'était comment ?
Merci à toutes et à tous pour vos félicitations !! Effectivement, c'est le plus beau souvenir que l'on puisse ramener d'un tel voyage. Tous les jours, on repense encore plus aux USA en voyant sa petite frimousse de yankee !
La suite du carnet arrive très bientôt par ailleurs.
Après notre halte au Bagdad Café, nous quittons de nouveau la Route 66 pour mieux la retrouver 2 heures plus tard. En effet, sur le segment entre Barstow et Needles, que vous rouliez sur la Route 66 ou l’I-40, les paysages sont les mêmes. Nous en profitons donc pour filer beaucoup plus vite sur l’autoroute et rattraper notre retard, car ensuite nous allons nous écarter de l’axe principal pour la bonne cause.
Pour la musique d'accompagnement, je vous propose "Wicked Game" de Chris Isaak. Le clip est kitch mais j'adore la chanson, elle m'a toujours fait penser à l'Ouest Américain en l'écoutant, et à l'Arizona surtout pour je ne sais quelle raison ! Forcément, elle a tourné sur la route ce jour là pour nous, donc à votre tour :
Mine de rien, nous engloutissons les kilomètres depuis ce matin et la jauge du réservoir commence à pencher méchamment du mauvais côté. Quand je m’en rends compte, il me reste plus du quart, ce qui me laisse de la marge le temps de trouver une station-service ! Cependant, le macadam continue de défiler et aucune station à l’horizon. La jauge quant à elle descend, descend, descend… Tiffany dort à côté et ne voit pas le stress qui commence à monter chez moi. J’ai beau monter la clim et l’orienter vers moi, je commence à transpirer d’inquiétude. Une demi-heure plus tard, ça y est, un voyant s’allume, phase critique. Pendant ce temps-là, je ne profite même plus des paysages, je ne fais qu’attendre un foutu panneau prédisant un miracle, mais que dalle. Tiffany se réveille, je ne dis rien, mais elle ne trouve pas mieux que de me signaler le voyant allumé. Hum, sans blague…
Je me prépare donc psychologiquement à subir la panne d’essence tant redoutée, mais soudain, voilà enfin la pancarte indiquant une station à quelques kilomètres ! Il ne reste plus qu’à tenir jusque-là, et c’est en roulant sur la réserve que nous atteignons enfin ce mirage planté au milieu de nulle part, de justesse !
Devant, il y a une flopée de bikers tout droit sortis de Easy Rider. Pas de doute, nous sommes bien sur la Route 66 ! Après avoir rempli le réservoir au prix douloureux de 5$ le gallon, nous en profitons pour faire une petite pause. Dans la station-service, je me dis que ça serait alors une bonne idée d’acheter un jerricane vide pour éviter de revivre un tel suspense…mais à 35$ le bidon, on s’en passera ! Petit encas avec un hot-dog bien moins fameux que chez Jody Maroni’s à Venice Beach deux jours plus tôt.
Et soudain, black-out. Panne électrique de toute la station. Visiblement, le problème va durer assez longtemps et les clients commencent à s’entasser, car plus possible de mettre de l’essence dehors, et ce pour un long moment visiblement. En gros, à 5 minutes près, nous serions peut-être restés coincés ici pour un bout de temps à attendre de pouvoir faire le plein pour repartir…
Après avoir évité successivement deux pannes, nous reprenons fièrement la route avec l’étrange sensation d’avoir été chanceux !
Buffalo’66
Passé Needles, nous quittons la Californie en cette fin d’après-midi, mais nous y reviendrons dans 10 jours pour le dernier acte de notre voyage. Bye bye California, good morning Arizona ! L’Arizona, rien que le nom fait rêver… Son Grand Canyon ; demain à la même heure, nous y serons !
Pour profiter d’ores et déjà de la magie de cet Etat, c’est justement dès son entrée qu’il ne faut pas se louper. Si vous lisez ce carnet et préparez votre voyage, prenez bien note de ce qui va suivre ! Quelques minutes après Needles, vous DEVEZ quitter impérativement l’I-40 pour découvrir une des facettes majestueuses de la Route 66. Ce tronçon nous fait passer par Oatman et rejoint Kingman où il est de nouveau possible de rattraper l’autoroute. C’est un détour de presque deux heures en comptant les arrêts inévitables, mais quel détour ! Pour nous, un des plus beaux souvenirs du voyage et sans aucun doute de notre vie, c’est dire…
Sur une centaine de kilomètres, nous croisons 5 voitures, un bouc, un âne, un vieillard errant en mode Into the wild, et des mystérieuses boîtes aux lettres... D’ailleurs, si quelqu’un sait à qui appartiennent ces boîtes sans maison, plantées en plein désert loin de tout et pourtant en parfait état, ça nous intrigue toujours ! Pauvre facteur en tout cas…
Bon, vous l’avez compris, rien à des kilomètres à la ronde et un silence inouï. Imaginez pouvoir hurler au milieu de ce décor lunaire improbable sans personne pour vous entendre ni vous juger, vous allonger sur la route, faire tout ce que vous voulez en somme ! Tout cela, nous l’avons fait, et bien plus encore… Surréaliste, mais bien réel pour nous, tout comme les paysages qui défilent sous nos yeux, changeant continuellement de forme et de couleur et que nous avons le privilège de traverser pendant que le soleil descend progressivement pour se coucher (d’où le fait que nous n’avons croisé presque personne).
Nous avons même vu une voiture en piteux état au fond d’un ravin, et vu l’état de la caisse, le conducteur n’a pas du danser le twist tout de suite après l’accident… Pour ceux que ça intéresse, on retrouve d’ailleurs cette auto (du moins ce qu’il en reste) lors d’un plan rapide du film d’horreur à segments V/H/S paru il y a peu en Direct-to-DVD, au cours d’une histoire où un couple traverse précisément la Route 66 et visite le Grand Canyon.
Bref, tout est magnifique à cette heure de la journée, cela dit, il vaut mieux éviter de s’aventurer trop tard dans les parages. Car après le village quasi-fantôme de Oatman, c’est de la route montagneuse qu’il faut arpenter. Des lacets incessants qui montent et qui descendent. On se croirait presque revenu dans une montagne russe à Universal Studios ! Nous affrontons cela en profitant d’un spectacle flamboyant puisque le soleil disparait derrière les montagnes. Le retard accumulé dans la journée nous aura donc permis d’être sur cette Route 66 au moment idéal.
Peu de temps après, la nuit tombe très vite. Heureusement, nous arrivons à Kingman et prenons la décision de rattraper l’autoroute avant que ça ne devienne trop dangereux dans le noir complet. Nous aurions tant voulu découvrir encore la Route 66 jusqu’à Seligman (via Peach Springs), mais cela sera pour la prochaine fois !
Trop tard pour les héros
C’est vers 21 heures que nous arrivons à Seligman au Deluxe Inn Motel, notre premier motel du circuit, parfaitement ce dont à quoi l’on pouvait s’attendre dans le genre ! Atypique mais sans Norman Bates pour venir nous poignarder à travers le rideau de douche.
Plus d'infos sur ce Motel dans la rubrique dédiée de Sunset, accessible en cliquant ICI
Après une installation rapide, nous remontons dans la Jeep, car nous crevons la dalle ! Hélas, à cette heure tardive, tous les restaurants affichent déjà « Closed » ; heureusement que nous sommes en saison touristique pourtant…. Pas de chance, car nous avions sauté le repas du midi et rêvions d’engloutir un gros repas ce soir. Nous trouvons tout de même de quoi nous ravitailler dans une station-service (le seul endroit encore éclairé en ville), à un prix qui là mériterait que l’on trucide le gérant sous sa douche !
De retour à notre chambre, nous savourons notre festin improvisé devant la télé. Pour nous constituer un pseudo-repas, nous n’avons trouvé que des sortes de pains au lait version buns, et en guise de garniture, des mini-saucisses en boite vraiment infectes et du cheddar de contrebande : le sandwich du pauvre ! Bref, on se dit que l’on mangera mieux demain matin (et pourtant…). Sur ce, nous nous faisons une beauté avant d’aller faire de beaux rêves, qui eux ne seront pas éveillés comme tous ceux vécus aujourd’hui et qui restent encore à venir demain au Grand Canyon…
"Los Angeles : vous y venez en vacances, vous en repartez en liberté conditionnelle." (James Ellroy) "Je suis sûr qu'ils mettent quelque chose dans l'air aux USA pour nous rendre dépendant à vie." (Stan of Persia) "Aux USA, on se lève toujours de bonheur" (Un sunsetteur averti)
C'est toujours un plaisir de lire ton carnet et comme le dit Zaius, voir tes photos en ce mois de novembre... oups... quoique!!! Ca fait un bien fou!!! Vivement la suite!!!
Cool le plan Historic Route 66 et merci pour le tuyau.
On a rien réservé entre SF le 29/06 et notre arrivée a Grand Canyon Village le 3/07 dans la matinée pour pouvoir emprunter les chemins de traverses et les faire a notre rythme.......
Je pense qu'on continuera la partie Kingman/Seligman en passant par chez les Hualapai
@+
Ce n'est pas parce que l'homme a soif d'amour qu'il doit se jeter sur la première gourde ................Pierre Desproges
Merci à vous ! C’est vrai que les photos de l’Ouest font rêver en ce moment, surtout dans la rubrique des lives grâce aux veinards qui sont sur place !
@Muffin-man : c’est clair que sur le coup on a vraiment regretté ne pas pouvoir prolonger l’aventure de la Route 66 en passant par les territoires Hualapai. Avant le trip, on avait casé cette route juste pour le fait de la "traverser", sans penser que ça serait aussi magique. Au-delà des paysages qui peuvent sembler anodins comparé à tout ce que l’on peut voir d'autre durant un tel voyage, c’est surtout la sensation d’être souvent seul au monde qui rend ici la chose unique et exceptionnelle.
La prochaine fois, on consacrera vraiment plusieurs jours juste pour cette route, histoire d’être sûr d’en profiter comme il se doit !