Ce matin, le thermomètre affiche 5 degrés, mais la sensation de froid est bien plus vive avec l’humidité générée par la rivière. Nous déjeunons emmitouflés dans nos grosses vestes et portons même des gants. Dès que le soleil se lève, l’atmosphère se réchauffe rapidement.
Le Bircher, préparé par Tim, flocons d’avoine mélangés avec du yogourt, dattes, amandes, pommes et fruits de la passion, est très bon.
Nous plions rapidement nos tentes et sommes prêts pour la journée. Je vais payer les boissons, consommées hier soir sur la terrasse du Lodge, à la réception. Je discute un petit moment avec la patronne sur la région, le Botswana et le Zimbabwe.
A peine partis, nous nous arrêtons devant le petit village où nous avons acheté le bois avant-hier. Un homme vient nous voir et nous explique que les enfants sont à l’école et les femmes au travail. Nous lui laissons encore des habits et toute la nourriture qu’on aura plus besoin. En effet, nous avons fait le tri au camp Kwando, nous gardons seulement ce que nous aurons besoin ce soir pour cuisiner. Nous lui laissons de l’huile, du vinaigre, du sucre, du sel, du riz et également trois bidons vides. Il a l’air heureux et en même temps étonné de recevoir autant. Il en perd presque sa voix.
En se promenant hier matin, nous avons remarqué que certains villages sont plus pauvre que d’autre. Dans ces villages, les enfants sont moins bien habillés. Leurs habits sont souvent en lambeaux et fréquemment trop grands ou trop petits. Nous sommes donc heureux de partager le peu qu’on peut avec eux.
En route, nous voyons des enfants « à l’école ». Ils sont assis, sous un arbre, sur de petites chaises en plastique, en rang, devant un tableau noir adossé à l’arbre. Le prof, un homme grand et bien habillé, avec une baguette à la main, explique aux enfants quelque-chose sur le tableau. Quelle jolie scène. Nous nous arrêterions bien, mais nous ne voulons pas les déranger.
Au bord de la route, entre Kongola et Katima Mulilo, nous voyons de nombreux troupeaux de vaches et de bœufs. Un homme est en train de découper une vache, la tête est posée par terre et les morceaux de viande sont suspendus.
A Katima Mulilo, nous faisons le plein chez Shell et allons manger des Burgers et des frites au Lions King. Cette ville fourmille de monde, mais comme à Rundu, les gens sont respectueux, ils ne mendient pas et n’essaient pas de nous vendre des choses.
Après avoir acheté quelques victuailles pour les pique-niques des prochains jours, nous quittons Katima et rejoignons la frontière. Nous devons remplir le même document que celui que nous avons complété en arrivant à Windhoek. Puis, il faut aller dans un autre bureau pour remplir un document concernant la voiture. Nous devons noter le numéro de plaque d’immatriculation, le numéro de châssis, etc. et montrer le « Cross Border Permit ».
Entre les deux frontières, nous sommes obligés de rouler à travers une petite dépression remplie d’un liquide pour désinfecter les pneus de la voiture. Puis, contrôle des passeports du côté Botswana et tampons au service de l’immigration. Au guichet d’à côté, il faut donner le « Cross Border Permit » qu’Asco nous a donné et à nouveau indiquer les numéros de plaques de la voiture.
L’employée nous demande où nous allons, où nous dormons les prochaines nuits et quand nous allons quitter le Botswana. Elle veut savoir ce qui se passera avec la voiture, étant donné que nous allons la laisser à Kasane avant de quitter le Botswana pour le Zimbabwe. Elle n’a pas l’air très réveillée, elle baille tout le temps et a un cure-dent coincé entre ses dents.

Après toutes ces formalités, nous sommes obligés de désinfecter nos chaussures une par une. Puis, ils veulent voir notre frigo. Dans la vallée, en contre bas, nous voyons des éléphants, antilopes, buffles et singes. Je dis au douanier qu’il a bien la chance de vivre dans ce petit paradis. Il se déride tout de suite, il sourit, mais il me répond que c’est un paradis pour nous, mais pas pour eux. Mais, ma remarque lui a lisiblement fait plaisir, il jette un rapide coup d’œil dans le frigo et nous dit de passer. Ouf, nous l’avons échappé belle, les français devant nous doivent vider une grande partie de leur coffre et ils sont en train de manger des aliments que les douaniers ne veulent pas laisser passer.

La vue depuis le poste frontière.
Après nous avoir inscrits dans le registre du parc Chobe, nous prenons la route bitumée qui le traverse d’ouest en est. Nous voyons quelques éléphants, koudous et surtout, notre premier hippotrague noir. Cette antilope est vraiment majestueuse ! Par contre, elle n’est pas facile à prendre en photo, il y a beaucoup d’arbre et arbustes.

Hippotrague
A Kasane, nous changeons de l’argent à la banque et reprenons la route pour le camp Senyati. Le bâtiment où se trouve la réception est petit et très simple. Ils vendent quelques souvenirs, de la viande et aussi quelques boîtes de conserves. Ils nous attribuent le campsite numéro 18, mais je demande à avoir un autre, plus proche du trou d’eau. Finalement, nous recevons le numéro 8. C’est parfait !
On est bien placé, depuis notre emplacement, nous pouvons voir le Hide et une partie du plan d’eau. Bizarrement, d’autres emplacements autour de nous sont inoccupés, nous ne comprenons pas pourquoi ils voulaient nous attribuer un campsite tout au fond.
C’est sympa, nous avons une petite maisonnette avec nos propres toilettes, notre douche et un lavabo. Il y a également une petite plateforme, sous un couvert, pour mettre la table. Nous avons aussi une prise électrique, la lumière, un évier et, comme d’habitude, un barbecue. C’est vraiment chouette !


Chauffe eau à l'africaine... c'est super efficace!

Une fois installés, nous allons tout de suite au plan d’eau pour observer les éléphants présents. Ils sont assez malins, ils boivent directement vers la pompe où l’eau fraîche arrive et ne boivent pas l’eau stagnante du plan d’eau. Un éléphant adulte boit environ 220 litres d’eau par jour et s’il le faut, il peut le faire en une seule fois.
Ici c’est un vrai défilement d’éléphants, dès qu’un troupeau part, un autre arrive et ainsi de suite. Il y a aussi une sorte de bunker, un tunnel sous terre, qui nous amène très proche du plan d’eau. Au bout de ce tunnel, il y a quelques lucarnes d’où on peut observer les animaux présents. Quand nous y sommes, les pieds des éléphants sont seulement à une dizaine de centimètres de nous. C’est impressionnant, on peut même sentir l’odeur de l’animal.







Je me couche...

Et je me roule...

Nous prenons le souper autour du feu, salade de pâtes avec des tomates et du thon. Pour le dessert, banane et chocolat cuits dans la braise.
Puis, nous retournons une dernière fois au plan d’eau. Il y a encore des éléphants, des grands, des moyens et des petits.