J-18 Mardi 20 Septembre 2011 : La maison suspendue sur la falaise
Réveil une nouvelle fois très matinal. Gizmo est en très grande forme, moi également ma migraine a disparu et je meurs de faim !
On remplit le coffre du Grand Cherokee, on check-out en express (personne à l'office, y'a qu'à mettre la clef dans la boîte) et nous voilà partis… non pas vers notre prochaine étape, mais vers un lieu sympa où prendre notre breakfast. La veille au soir, lors de notre arrivée, j'avais demandé au patron du motel quelques conseils pour manger un bon petit déjeuner et il nous avait suggéré un restaurant typique proposant de la cuisine "ranch". Malheureusement, l'établissement s'avère fermé, nous remontons donc la rue au hasard et tombons sur le
Peace Tree Juice Café qui se révélera excellent et bien agréable pour ce début de journée. Le café semble surtout fréquenté par des locaux s'arrêtant ici entre leur domicile et leur lieu de travail.
Nous tapons d'ailleurs la conversation avec deux américains installés sur une table à côté. Quelque chose semble les intriguer et subitement l'un des deux gars me dit
"nice tee-shirt ! Deadwood ? What's this ?" (oui, aujourd'hui j'ai mis mon tee-shirt Deadwood acheté en début de voyage.

) On lui parle alors du South Dakota, de la ruée vers l'or, de Seth Bullock, Calamity Jane et Wild Bill Hickok… mais les noms ne lui disent rien. Son copain lance alors subitement
"Ah Deadwood ! My girl-friend watched the serie on TV, she liked it, she said that it's very esthetical !" 
A ce moment là de la conversation, on ne savait plus vraiment lequel des deux groupes était le plus surpris : eux qui rencontraient à 7 h 00 du matin deux français en voyage qui mangeaient des pancakes à la myrtille dans une café d'un bled paumé de l'Utah - l'un des deux portant un tee-shirt tiré d'une obscure série historique sur une ville non moins obscure du South Dakota…

ou nous, qui n'arrivions pas à croire que certains américains semblaient si peu informés sur leur propre histoire. Bon, en même temps, s'ils m'avaient interrogée sur l'histoire de France, je n'aurais pas fait la fière (mais j'aurais fait appel à Gizmo !).

:P
Rassasiés pas nos smoothies, cafés et blueberry pancakes, nous reprenons la route vers le Colorado et ce qui allait se révéler l'un des plus beaux sites visités du voyage… Mesa Verde !
Le Sunset Guide est déjà pas mal complet

, et d'un point de vue purement informatif, je ne vois pas vraiment ce que je pourrais vous dire de plus (mais si vous avez des questions, n'hésitez pas).
Dès notre arrivée dans le parc, nous nous rendons au Visitor Center afin de réserver les visites guidées des villages. Aujourd'hui, ça semble tranquille, il n'y a qu'une personne dans la file et on s'occupera de nous sans qu'on ait à attendre.

Comme il reste quelques places jusqu'à midi et que pour l'instant il n'y a quasiment aucun inscrit pour l'après-midi, nous choisissons précisément ce que nous voulons.

Nous réservons donc la visite de Balcony House pour 11 h 30 et celle de Cliff Palace pour 16 h 30 (quant aux sites situés sur la Wetherill Mesa Road, ils ferment début septembre pour le Labor Day, nous ne pourrons donc pas les voir, nous le savions avant le départ).
A l'heure dite, sur le parking de Balcony House, nous rencontrons notre guide, une ranger bondissante, joviale et très prolixe
(pour cibler un peu ce personnage haut en couleurs, avant le départ, elle nous racontera toute une histoire sur une autre ranger du parc que certaines personnes du groupe semblent connaître, lui ressemblant physiquement beaucoup et qu'elle considère du coup comme sa sœur jumelle – les deux fausses jumelles sont visiblement connues comme le loup blanc à Mesa Verde pour leur énergie un peu délirante !
) . Elle vient saluer tous les participants et nous demande d'où l'on vient, etc… elle en profite également pour vérifier si nous savons bien tout ce qui nous attend sur le parcours et si nous sommes bien partants pour la visite. Elle prend vraiment la peine de lister tous les obstacles. Personne ne se désiste, nous voilà donc partis.
Tout le long de la visite, nous apprendrons une multitude de choses sur la vie des indiens Pueblo. C'est la première fois que nous pénétrons dans un village ancestral et nous sommes émus (en 2009, nous ne les avions vus que de loin au Canyon de Chelly). La visite, n'est pas du tout fatigante mais si vous avez le vertige ou que vous êtes en surpoids… à éviter.
En prime, les vues sur le canyon ne manquent pas de charme. Je reste encore aujourd'hui très impressionnée par ces villages, construits sur la falaise et donnant pour ainsi dire sur le vide, par l'ingéniosité des indiens en ce qui concerne la construction des greniers, la forme des fenêtres permettant l'évacuation de la fumée, les puits d'aération, la solidité des édifices tout simplement, nous sommes au début du 21ème siècle et les murs des maisons sont toujours là !
Lors d'une telle visite, on se rend compte également des centimètres gagnés par l'être humain à travers les siècles, les Pueblos n'étaient pas hauts.
La fameuse échelle
Sur cette photo, on se rend assez bien compte de la position du village, à flanc de falaise.
Et les fameuses marches creusées dans la falaise, une barrière et une chaîne permettent de monter sans crainte.
Le petit tunnel, la grande échelle et les marches creusés sur la falaise rendent la visite encore plus ludique. Vous m'excuserez, je n'ai pas de photos du tunnel, à ce moment là, je m'évertuais à avancer à quatre pattes en poussant mon sac à dos devant moi.

Quelques interrogations me traversent l'esprit, oui, les Pueblos étaient plutôt en forme pour pouvoir vivre ici dans ces conditions !
Après la visite, nous nous rendons à notre hôtel, le
Far View Lodge, afin de nous installer dans notre chambre. Le site est particulièrement tranquille et la vue, sans être transcendante, est agréable et reposante. Nous faisons le tour du propriétaire et en profitons pour nous renseigner car il semble impossible de téléphoner à l'étranger depuis notre chambre. La fille de l'office ne sait pas trop, parfois ça fonctionne, parfois non.

Elle nous donne un code à tester avant de faire le numéro et nous précise que si cela ne fonctionne toujours pas, nous pouvons utiliser les cabines à pièces du hall de l'hôtel, ce que nous ferons finalement et qui fonctionnera parfaitement.

On a pu ainsi appeler la France pour un prix vraiment très modique (le portable que nous avions a refusé de fonctionner durant tout le voyage). Ce sont encore les vieux systèmes traditionnels qui fonctionnent le mieux ! :P Pas étonnant en même temps, nous sommes à Mesa Verde !
la suite tout de suite... 