16 jours entre paysages urbains et nature fabuleuse

Le récit de votre road trip aux États-Unis ! Alors, c'était comment ?
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nbevi
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Message par nbevi »

Superbe début de carnet très anécdotique :great
Road Trip New York Californie 2009 http://www.sunsetbld.com/forum/topic2527.html
Road Trip New York Floride 2010 http://www.sunsetbld.com/forum/topic2766.html
Road Trip Route 66 2011 http://www.sunsetbld.com/forum/topic3645.html
Road Trip Floride Bahamas 2012 http://www.sunsetbld.com/forum/topic5353.html
City Trip New York 2012 http://www.sunsetbld.com/forum/topic5959.html
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tomguiss
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Message par tomguiss »

Pour Downtown LA, je n'ai rencontré personne de louche, c'est un quartier "safe" en journée et en semaine.
Avant d'y aller à pied, j'avais pris mes renseignements et donc évidemment il y a des quartiers comme Skid Row à éviter à tout prix même en journée, mais tant qu'on reste à l'ouest de Main Street cela ne pose pas de problème. Dans le métro vu personne de louche en particulier. Mais c'est vrai dans les parcs il y a toujours des personnes un peu louche, mais pas spécialement dangereuses.

Sinon tes photos sont très chouettes ! J'avais aussi été au 27e étage du City Hall et la vue est incroyable !
luigidibiagio
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Message par luigidibiagio »

Merci les amis :)

Skid Row fait bien flipper effectivement, j'y suis passé en voiture et ça ne donne pas très envie de descendre :blink

Sinon concernant le centre du Downtown en lui-même, rien à craindre en journée effectivement même si quelque gens louches trainent par-ci par-là
luigidibiagio
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Message par luigidibiagio »

Deuxième réveil à Los Angeles et je suis toujours sujet au décalage horaire car il est 5h30 du matin et je suis en pleine forme. Je regarde à travers les stores de la fenêtre et je m’aperçois qu’il pleut à verse ce qui ne me fera pas regretter de quitter la cité des anges. À 6h30 je descends à l’accueil pour rendre les clefs et prendre un petit déjeuner compris dans le tarif de l’hôtel. Jus d’orange, café, fruits, croissants, donuts et autre beignets sont disponibles mais je me contente d’un gâteau bien huileux et d’un jus d’orange que je renverse quelques minutes plus tard sur le siège de la voiture. La journée commence bien… Heureusement que j’ai encore la couverture qu’on nous donne dans l’avion, cette dernière protégera mon fessier de l’humidité. C’est un peu avant 7h00 que je me mets en route mais avant de quitter Los Angeles j’ai rendez-vous avez mon adolescence.

La ville se réveille, l’autoroute est encombrée et l’averse de pluie s’est transformée en déluge ce qui me complique grandement la conduite. Heureusement le GPS joue le jeu et les routes sont immenses ce qui atténue la crainte d’un accident. Une demi-heure plus tard j’arrive enfin au 1675 East Altadena Drive pour y apercevoir une maison mythique, celle de Brandon et Brenda Walsh de la série Beverly Hills. Instant nostalgique, la vue de cette maison renvoie indéniablement à des dizaines de souvenirs d’antan. Je reste plusieurs minutes à la regarder et même si elle est située dans un quartier huppé et bondé de parents conduisant leurs enfants à l’école, la battisse semble elle aussi regretter son époque de gloire, là, seule sous ce ciel gris et cette averse qui n’en finit plus.

Après avoir gêné des dizaines de conducteurs (il n’y a nul part où se garer devant la maison) je reprends la route vers la prochaine étape. Je quitte bientôt la ville et après avoir traversé une grande zone industrio-commerciale, je passe entre l’Angeles National Forest et la San Bernardino National Forest dans un décors surprenant. Il y a quelques minutes encore j’étais en plein milieu d’un urbanisme dégoulinant sur des milliers de kilomètres carrés et après quelques dizaines de kilomètres avalés je suis à présent au milieu de montagnes à l’allure inquiétante, sous la pluie et traversées par la brume, ça semble presque irréel tant elles sont apparus si brusquement.

La pluie s’est arrêtée de tomber quand j’arrive à Victorville, point d’entrée vers la mythique Route 66. La route est assez bien indiquée et on la trouve facilement. Celle-ci longe à plusieurs centaines de mètre de distance une voie ferrée où un train de marchandises qui semble sans fin m’accompagne au loin dans mon avancée. C’est à partir de ce moment là que j’ai vraiment l’impression que l’aventure commence. De part et d’autre de la route, des mobil-home, des petites maisons de fortunes, parfois des ranchs et tout ça dans un paysage qui semble s’étendre à l’infini. Les habitations sont parfois tellement éloignées que les dizaines de boites aux lettres sont disposées à la suite le long de la route. Pendant que j’en prends en photo, un homme typé indien vient chercher son courrier en 4×4. Drôle d’époque. Plus loin j’arrive à un ranch pas comme les autres. C’est le Bottle Tree Ranch d’Helmer. Un artiste qui semble récupérer tout ce qui se trouve aux alentours pour les amasser dans son jardin: panneaux de signalisation, publicitaires, vieux objets métalliques rouillés, pompes à essence mais surtout des bouteilles, des centaines voir même peut-être des milliers fixées à des poteaux et alignées comme des arbres dans le jardin. Un endroit hors du temps au bord d’une route mythique, l’endroit est magique, au son des objets métalliques qui s’entrechoquent sous l’effet d’un vent qui souffle très fort. Les aboiements d’un chien se rapprochant dans le ranch d’en face m’obligent à fuir et c’est fouetté par le sable que je laisse cet endroit à part derrière moi.

J’arrive ensuite à Barstow, ville sans grand intérêt si ce n’est qu’elle est située à côté de Calico Ghost Town, une ville fantôme que je veux voir. Le GPS s’emballe et me fait revenir sur mes pas plusieurs fois. C’est à ce moment là que je me rends compte qu’il ne me reste qu’un quart d’essence donc je m’arrête à la première station le long de la rue principale de Barstow. Ce genre de ville étape est bizarrement construite: une grande avenue bordée de stations essences et de commerces, quelques hôtels et des maisons parsemées par-ci par-là. Je profite de cet arrêt pour m’adresser à un vieil homme à la longue barbe blanche. Il semble être agent d’entretien car il nettoie les détritus du parking. Je lui demande s’il sait où se trouve Calico mais de sa bouche édentée il m’affirme qu’il n’en a jamais entendu parler. Bizarre pour quelqu’un habitant à quelques minutes de ce point touristique connu et qui doit concentrer tout les touristes en mal de far west du coin. À ce moment il engage la conversation et me demande d’où je viens.
- »France ? What is it ? I donno… » (« La France ? C’est quoi ? Je ne connais pas… »).
Il ne connait pas Calico, il ne connait pas la France mais il connait quoi me dis-je ?! Et là il se met à me parler de l’Allemagne et de la seconde guerre mondiale et finit par me dire d’aller me renseigner auprès de la caissière de la station pour trouver ma ville fantôme. Cette dernière, toute souriante m’explique avec plaisir la route, me dessinant même un plan au dos de mon ticket de caisse.

En suivant le plan, des panneaux Calico Ghost Town apparaissent bientôt et me dirigent vers les montagnes situées au Nord de la ville. Juste avant d’arriver en bas de ces dernières, la route tourne vers l’Est puis l’entrée de la ville est indiquée sur la gauche. A l’entrée (6$) une femme me remets un plan et me souhaite un « Welcome to Calico » plein de bonne humeur. Mauvaise nouvelle: il est 11h30 et le parking est bondé de car touristiques. Excellente nouvelle: il se repartent au moment où je me gare. L’endroit vous transporte plus d’un siècle en arrière quand cette ville fut créée en 1881 suite à la découverte de gisements d’argent. L’endroit ressemble plus à un centre commercial sauce far west et on doute parfois de l’originalité de certains bâtiments mais la maison fabriquées en bouteille, l’école et les nombreuses boutiques de souvenirs insolites valent quand même le détour. Dans une boutique de souvenir justement, j’aperçois un homme jouer de la guitare et alors que je lui demande si je peux le filmer pendant qu’il joue, celui-ci acquiesce et… s’arrête de jouer. Il a dû comprendre que je voulais le prendre en photo, ce que je fais après avoir coupé ma vidéo et je le remercie avant qu’il se remette à jouer…

La ville est presque vide quand je la quitte. Je reprends la route en sens inverse pour rejoindre l’autoroute de Las Vegas. Le temps est toujours couvert mais plus j’avance et plus le paysage est grandiose. En effet, autour de l’autoroute s’étend le désert de Mohave, intriguant et un peu effrayant sous les nuages, au loin, on aperçoit des hauteurs qui cachent d’autres vallées immenses. Vers 15h00, comme un mirage, j’aperçois mon premier casino qui se trouve à Primm. Si vous regardez sur une carte, cet endroit se trouve tout pile à l’entrée de l’état du Nevada. Je découvrirai par la suite qu’à chaque fois que vous sortez du Nevada par une route fréquentée, vous aurez un casino disponible, au cas où vous auriez oublié de jouer. Accompagnant ce casino dans l’accueil des voyageurs, un Outlet géant m’ouvre ses portes et comme on approche de Vegas, les choses sont faites en grand: montagnes russes de folie, tramway suspendu vous amenant au casinos, restaurants, centre de détente… tout est fait pour retenir le visiteur et ça marche ! J’y resterai une heure pour acheter quelques souvenirs dans une boutiques de babioles estampillées Vegas et y manger un hotdog et un veggie dog on a stick (hotdog dans une sorte de friture) avant de me remettre en route.

Il est 17h quand la circulation se densifie. Banlieue s’étendant à perte de vue et panneaux publicitaires dans tout les sens, c’est sûr, j’arrive à Vegas. Au loin j’aperçois les fameux hôtel du Strip (avenue principale de Las Vegas) et notamment celui que j’occuperai ce soir, le New York New York. Cependant mon GPS commence à faire n’importe quoi et commence à m’amener au Nord de la ville alors que mon hôtel se trouve au Sud. Je prends les choses en main et tourne au premier panneau « Las Vegas Boulevard » que j’aperçois. Je reconnais les lieux pour les avoir visualisés pendant des heures sur Google Street, je reste bouche bée devant ce spectacle. Il pleut mais je m’en fous, tout est immense, ça grouille de monde dans tout les sens et les lumières attire mon regard de gauche à droite. J’arrive sans encombre sur le parking de mon hôtel, il est temps de m’enregistrer avant de me rendre à l’aéroport. Une passerelle m’amène à l’intérieur de l’hôtel où tout est très bien indiqué. Ça sent la fumée de cigarette. Les tapisseries et la moquette achèvent de donner une ambiance d’il y a 20 ans aux lieux. D’ailleurs les gens qui fréquentent ces lieux semblent sortir tout droit de cette époque. À l’enregistrement il n’y a personne, j’ai à peine le temps de regarder les gens en train de jouer dans un vacarme de machines à sous que le réceptionniste m’accueille avec un grand sourire et plaisante avec moi sur le fait que je voudrai rester plus d’une nuit à Vegas. Il a raison mais il ne sais pas que je reviens la semaine prochaine mais dans l’hôtel d’en face cette fois. Je monte mes affaires dans ma chambre, spacieuse et classe mais je n’ai pas le temps de l’apprécier car je dois foncer à l’aéroport pour 19h et il est déjà 18h30.

Je décide d’y aller à pied car selon ma carte de Vegas il se trouve à quelques minutes d’ici, derrière le Tropicana que j’aperçois en face de moi en sortant. La nuit tombe, le MGM s’illumine de vert et les hôtels aux alentours l’imitent en se parant de leurs plus belles lumières. Après 15 minutes sur East Tropicana Avenue, j’arrive finalement à destination mais je ne trouve pas les bureaux de la compagne Heli USA Airways (billet réservé ici pour une cinquantaine d’euros). Je suis obligé de demander à un garde endormi dans sa cabine qui m’indique où me rendre avant de se rendormir. L’accueil est très souriant mais cache une heure d’attente pendant laquelle on peut soit se saouler au mousseux servi dans des verres en plastique, visionner une vidéo sur les consignes de sécurité, se faire observer par les autres personnes qui n’ont rien à faire non plus ou encore observer les couples d’amoureux se faire prendre en photos dans toutes les positions (assis sur les chaines, en train de boire du mousseux les bras enlacés, dehors dans le froid…). Après une heure donc un homme passe et distribue finalement des bracelets à chacun puis un autre m’appelle en compagnie d’autres personnes pour y aller. Une navette nous amène sur le tarmac et nous sommes obligés d’attendre à l’intérieur qu’un hélicoptère arrive. On embarque enfin après qu’on nous ayons été placé dans l’appareil en fonction de notre poids. Le décollage se fait très vite et contrairement à mes craintes, je ne ressent aucun vertige. La voix du pilote résonne comme un CD dans le casque et il récite par cœur et avec enjouement ce qu’il doit répéter à longueur de journée. Je suis du mauvais côté, c’est à dire du côté droit de l’appareil alors que le Strip se trouve à gauche mais la visibilité est quand même bonne grâce aux grandes vitres à l’avant de l’appareil. À ma droite s’étend à perte de vue la banlieue éclairée. Le vol est court (entre 15 et 20 minutes) mais j’en prends plein les yeux. Cette ville est vraiment magnifique, le réceptionniste avait raison, j’aurais dû prévoir une nuit de plus ici…

Au retour, le conducteur de la navette nous propose gentiment de nous laisser sur le parking du Tropicana. Il fait nuit noir à présent je reste ébahi devant le spectacle de son et lumière qu’offre cette ville. J’ai beaucoup lu de critique sur superficialité de cette ville, qu’il fallait éviter si possible d’encourager le développement de ce genre de pustule au milieu des paysages vierges et grandioses de l’Ouest américain mais il faut avouer que Sin City ville attire et fascine. Je rentre à l’hôtel fatigué et décide de dîner directement dans l’un des restaurants se trouvant dans l’immense hall. L’hôtel à carrément recréé des ruelles de New York et c’est à cet endroit que m’arrête pour m’installer au Burger Bar Grill où je commande un burger et des frites à l’ail à tomber par terre pour une dizaine de dollars (avec le Coca). Les serveurs me re-servent gratuitement à boire et c’est repu que je retourne à ma chambre vers 23h après un chocolat chaud au caramel de chez Starbucks. J’admire par la fenêtre les lumières de la ville du haut de mon 27e étage et m’endors sans difficulté dans ce grand lit douillet, demain, l’une des sept merveilles naturelles mondiales m’attend…
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Joelle01500

Message par Joelle01500 »

:clap
:D ... Moi aussi je suis atteinte de Google Street Mania !!!!
twixini
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Enregistré le : 18 oct. 2011, 11:43
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Message par twixini »

Il est super ton début de carnet :) vivement la suite :?
luigidibiagio
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Message par luigidibiagio »

Merci, je suis en vacance en Finlande pour le moment depuis 1 semaine, j'ai très peu internet donc je ne pourrai pas continuer avant 1 semaine
Kamishra
Messages : 89
Enregistré le : 24 juil. 2011, 11:26
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Message par Kamishra »

Quoi !!!!? Encore des vacances ! :P (je te taquine)
Profite bien de ton séjour et à bientôt pour la suite de ton récit :great
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