
Bonne lecture !
L'ARRIVÉE ET LES PREMIERS PAS A LOS ANGELES
4h30 du matin et je n’ai dormi que… 4h. Trop excité par ce voyage qui était un projet depuis longtemps, tellement longtemps que je ne sais pas si on peut appeler ça un projet car ça remonte à l’enfance. Oserais-je appeler ça un rêve ? Il fait encore nuit mais je suis en pleine forme et en 30 minutes je suis prêt, mes sacs ayant été bouclés la veille. Je prends donc la direction de ma première étape: la gare de Bruxelles Midi où un train doit m’amener à Paris. Le temps sur la route est pluvieux et le brouillard ralenti la circulation mais j’arrive quand même 30 minutes en avance qui me seront bien utiles car je ne trouverai pas tout de suite le comptoir Air France. En effet, lorsque j’ai réservé mon billet d’avion, le départ se faisait obligatoirement depuis Bruxelles car c’est depuis le comptoir de cette gare que je récupère mes billets d’avions. Impossible donc pour moi de me rendre directement à Paris, mes billets d’avion ne m’auraient pas été délivrés.
Le temps de m’enregistrer, il était déjà l’heure de partir. Le train est quasiment vide et le restera jusqu’à destination mais une femme trouve le moyen de me réclamer sa place numérotée. En effet, je me suis trompé de voiture et étant voyageur Air France, j’avais droit à la première classe avec petit déjeuner offert. Je me contente de bouger sur la place d’à côté. J’arrive à Paris à 9h de là tout s’enchaine sans attente: enregistrement des bagages, contrôle douaniers (pendant lequel mon sac passe comme d’habitude à la fouille complète) et embarquement. J’avais au préalable réservé ma place en début de rangée donc j’avais plein d’espace pour mes jambes mais mon bras donnait aussi du côté du passage donc j’ai aussi eu droit au bousculades aux tapes involontaires dans le bras en plein sommeil et même à un renversement de café sur les pieds de la part de l’une des nombreuses personnes âgées squatteuses du coin « boisson » qui se trouvait malheureusement juste devant moi. Heureusement que les repas étaient bons, le personnel de bord sympathique et les films nombreux afin de se détendre au cours de ces presque 10 heures de vol.
Jusque là tout s’était bien enchainé et j’étais d’assez bonne humeur. C’était sans compter le passage aux douanes… Quatre employés pour gérer plusieurs centaines de voyageurs (qui se relayaient de plus toutes les quinze minutes pour partir en pause) et des douaniers qui passaient régulièrement avec leurs chiens pisteurs de drogue ont fait que l’enthousiasme de l’arrivée est vite retombé, se transformant en calvaire après plus d’une heure d’attente debout. De la file d’attente j’aperçois mes bagages laissés négligemment sur le sol à la portée du premier mal intentionné passant par là. Arrive mon tour de passer devant le douanier à l’allure sud-américaine et ses nombreuses questions. Je m’avance fébrilement et dépose mon passeport mais le bougre me renvoie à la file d’attente en me demandant d’attendre mon tour. Sympathique première approche avec la population locale… Quelques secondes après je l’entends m’appeler en italien: « Don Luigi, Don Luigi, vieni qua* ». Tout étonné je me rends au guichet et s’en suit une discussion en italien sur le « pourquoi j’ai un passeport italien mais que je vis en France », « pourquoi je viens aux États-Unis », lui me raconte avoir passé 5 ans dans une base militaire en Sardaigne (c’est donc pour ça qu’il parle l’italien !) et sous cette discussion gentillette, je discerne les questions basiques que tout les visiteurs se voient poser à l’arrivée sur leur territoire. Il me fait promettre d’adorer les USA et me dit « Ci vediamo l’anno prossimo !* ». C’est tout ce que je me souhaite.
15h, soit 1h30 après être sorti de l’avion, l’aventure commence vraiment. Je sors de l’aéroport et attends une navette Dollar qui doit me ramener à l’agence de location de voiture. Il n’y a pas grand monde mais les seuls types que je vois sont des pseudos gangsta rap avec des t-shirts blancs qui leur arrivent aux genoux. 10 minutes plus tard ma navette arrive, il n’y a que moi et un couple d’amoureux transis russes à la prendre et 15 minutes encore plus tard je suis à l’agence. Le seul employé dédié aux locations prépayées tente en vain de se faire comprendre en espagnol à un client pendant presque 30 minutes avant qu’un collègue hispanophone ne lui vienne en aide. Je comprends mieux pourquoi l’espagnol est la seconde langue la plus parlée en Californie… Bien évidemment il essaie de m’amadouer (« d’où vous venez », « France ?!! » « Comment ça vwa ? ») avant de me tendre le PDA pour finaliser la transaction sauf qu’heureusement, je m’étais renseigné sur internet et en lisant bien ce qu’il était noté, le petit malin avait rajouté 2 assurances sans mon accord. Je lui dis que je ne suis pas intéressé mais lui est convaincu que je vais me faire voler mes bagages et que je vais crever un pneu sur la route (pour ça il a peut être raison car je ferai un peu de piste) et donc que je vais avoir besoin de ces deux assurances correspondantes qui allègeraient mon porte monnaie d’environ 200 euros. Je refuse plusieurs fois gentiment et c’est fâché qu’il me fait payer juste le premier plein d’essence en m’expliquant de rendre la voiture le réservoir vide. Sur le parking, je peux choisir la voiture que je veux dans la catégorie « Midsize ». Le problème c’est qu’aucune n’a de plage arrière et qu’en se collant bien aux vitres teintées arrières, n’importe qui peut voir mes bagages (je commence à méditer sur l’utilité de l’assurance bagage que l’acharné essayait de me proposer quelques minutes plus tôt). Je fini par choisir un Ford Escape bleu pétant et ricane en repensant que l’employé m’avait aussi proposé une voiture plus grande. Déjà que je trouve celle-ci énorme… Je fais ensuite face à un problème: ça fonctionne comment une boite automatique ? De ce que j’avais lu sur le net, R c’était « reverse » donc marche arrière, P c’était pour « parking » donc pour tout ce qui est stationnement, N pour « neutre » donc le point mort mais quelle est la différence entre D et L ? L’employée qui contrôle les sorties vient à mon aide et m’indique que D est pour avancer comme je le savais et L pour les démarrage en montée. Les premières minutes sont troublantes mais on se fait vite à l’utilisation d’un seul pied pour accélérer et freiner. En fait, c’est beaucoup plus simple que les boites manuelles. Sinon, aucune autre explication à part que ce 4×4 boit du « Regular » et me voici lancé dans la circulation de Los Angeles.
Ma première destination c’est Venice Beach car l’endroit est proche de l’aéroport et convient parfaitement à la détente après presque 1 jour de déplacements. La conduite est un réel plaisir, les automobilistes sont disciplinés, c’est fluide, bien indiqué, 15 minutes plus tard j’arrive déjà à destination et je trouve même un parking sur Pacific Avenue (payant, 5 dollars, voir plan ci-dessous).
Venice Beach c’est la représentation physique de l’expression « melting pot » à l’américaine. On y trouve de tout, que ce soit au niveau des commerces installés au bord de la promenade mais aussi au niveau des personnes qui fréquentent les lieux. J’ai pu y croiser entre autre des bodybuilders, des danseurs de rue, des hommes en costume-cravate, des skateurs, des amoureux, des tatoueurs, des mexicains, des blacks, des italiens, des japonais… C’est multiculturel mais étrangement on dirait que tout ceci à un sens, que les gens viennent ici pour se détendre et profiter de ce lieu mythique baigné par le soleil. La plage est belle, propre et peu fréquentée et les cabines des sauveteurs rappellent à de vagues souvenirs télévisuels. Seulement la musique à fond et l’agitation auront raison de ma fatigue donc je décide de me rendre à l’hôtel pour me reposer un peu et zappe à contre cœur la visite de Santa Monica.
L’hôtel se trouve à Hollywood, entre Sunset Boulevard et Hollywood Boulevard. La circulation se fait plus dense en cette fin de journée mais j’y suis en trois quart d’heure. Le Hollywood City Inn dispose d’un parking. Il est le bienvenu car l’endroit ne semble pas bien fréquenté. L’accueil est froid, le réceptionniste qui semble tout droit sorti d’un film de Bollywood ne lâche aucun sourire mais en 5 minutes je suis déjà dans ma chambre, spacieuse, bien agencée, on se croirait dans une série genre « My name is Earl » avec la vue sur la piscine située au centre des bâtiments, les palmiers et le signe Hollywood au loin dans les collines. Il est déjà 19h quand je décide d’aller visiter les alentours en quête de nourriture. Je fais demi-tour devant un restaurant type « Kebab » aux prix exorbitants, puis je me rabats sur un Mc Do en me persuadant qu’il faut bien en essayer un aux États-Unis. Les jeunes employées conversent entre eux en espagnols et se racontent leurs amourettes. Je commande un menu Angus Deluxe, beaucoup moins romantique, que je mangerai dans ma chambre, le quartier ne m’inspirant vraiment pas confiance de nuit, peuplé de sans-abris et de types louches.
À 20h je m’endors déjà devant un film, la journée de demain sera bien remplie.
Danseurs à Venice Ça rappelle à certains souvenirs...