Carrefour commercial au tout début du 19ème siècle puis avant-poste militaire durant la Ruée vers l’Or, Fort Laramie a été le spectateur du passage de nombreux convois de migrants roulant vers l’Ouest mais aussi le témoin et l’acteur de terribles conflits entre les colons et les Indiens des Plaines. C’est ici qu’ont été signés puis brisés deux grands traités de paix entre les colons et les nations amérindiennes. Aujourd’hui, le fort nous raconte l’histoire de la construction des États-Unis entre les années 1830 et le tout début du 20ème siècle. Si l’on ne peut effacer les erreurs passées, l’on se doit de transmettre aux générations futures l’histoire telle qu’elle s’est déroulée.
Cette page contient des liens affiliés avec des partenaires de confiance. Ce qui signifie que nous percevons une petite commission si vous commandez via ces liens. Mais ça ne vous coûte pas plus cher 🙂 Merci de participer d’un clic à notre développement.
Situation, accès
Fort Laramie est situé dans le sud-est du Wyoming, à 113 miles/180 km au nord de Cheyenne et à 55 miles/88 km à l’ouest de Scottsbluff.
- Adresse : 956 Gray Rocks Road Fort Laramie, WY 82212
- Si vous venez de Cheyenne (Interstate 25), prenez la sortie #92 et continuez sur la route US 26 en direction de l’est. Une fois arrivé à Fort Laramie (la petite ville du même nom), tournez à droite sur la Hwy 160. Encore 3 miles/4.8 km et vous êtes arrivé.
- Si vous venez de l’est et de Scottsbluff, prenez la route US 26 en direction de l’ouest sur 52 miles/83.2 km puis à Fort Laramie, tournez à gauche sur la Hwy 160 et roulez encore 3 miles/4.8 km.
Temps de visite
Comptez 2 heures minimum pour visiter le site.
La visite de Fort Laramie
Visitor Center
Le Visitor Center est situé dans le Commissary Storehouse, qui en 1884 servait d’entrepôt de stockage de nourriture. Outre les conseils des rangers, vous y trouverez une librairie et un musée proposant diverses petites expositions (armes, uniformes, objets de la vie quotidienne…). Une vidéo de 18 minutes sur l’histoire du fort est diffusée sur simple demande.
Si vous comprenez l’anglais, demandez également l’audio-guide (payant) pour la suite de votre visite (descriptions narratives, lectures de journaux…).
Explorer les ruines
Certains secteurs du fort n’ont pas été rénovés ou sont même complètement en ruines. Ils sont symbolisés par des points verts sur le plan que l’on vous fournira, vous pouvez aussi le consulter et le télécharger dès aujourd’hui ICI (PDF). Vous pourrez errer parmi les vestiges ou les fondations du bâtiment de Fort John (1841-1862), des baraquements de l’infanterie (1866-1867), des latrines du Capitaine et la fosse septique (1886), du Quartier des Officiers (1881-1882), de la maison du cantinier (1863), de l’Administration Building (qui abritait l’école et qui faisait occasionnellement office d’église, de salle de bal, de théâtre…) et de l’hôpital (1873).
Visiter les bâtiments restaurés
12 structures ont été restaurées, où vous pénétrerez à votre guise (points rouges sur le plan).
A visiter notamment :
- les quartiers de la cavalerie datant de 1874. Il s’agit du plus grand bâtiment du fort (qui fut agrandi pendant les différentes guerres). Le rez-de-chaussée abritait les cuisines et le réfectoire, les lits étaient situés au premier étage.
- les quartiers du Capitaine (1870) et ceux du chirurgien (1875)
- les quartiers du Lieutenant Colonel Andrew Burt (1884), une maison plutôt simple où il vécut avec son épouse Elizabeth et ses enfants Reynolds et Edith entre 1887 et 1888. A l’époque, le jeune Reynolds n’avait que 10 ans. Des années plus tard, quand vint le temps de protéger ce patrimoine historique, il participa à la restauration de la maison de ses parents (d’après ses souvenirs d’enfance) et fit don de nombreux objets et autre mobilier.
- le Post Trader’s Post (1849), un magasin géré par un civil qui abritait également le Club des Officiers et un bureau de poste.
- l’Old Bedlam (1849) réservé aux officiers célibataires. Une seconde partie du bâtiment fut habitée en 1863 par le Lieutenant Colonel et son épouse.
- la vieille boulangerie (1876) et la nouvelle (1883)
- la nouvelle prison où sont exposés aujourd’hui diverses armes et voitures d’époque. Cette prison fut construite en 1876 suite aux plaintes du chirurgien en chef concernant divers problèmes dans l’ancienne prison (1866) : surpopulation carcérale, pas de chauffage ni de lumière, soucis d’hygiène…
Pratique
Prix d’entrée
- L’accès au site est gratuit.
Horaires d’ouverture
- Site ouvert toute l’année de l’aurore au crépuscule
- Visitor center et musée ouverts de 8h00 à 16h30 avec des horaires prolongés entre juin et août (fermés pour Thanksgiving, Noël et Jour de l’An)
Documentation
- Site officiel
- Histoire du parc de 1834 à 1977 (livre de Merrill J. Mattes – en anglais, 266 pages, PDF)
Hébergements
Hôtels
Selon le sens de votre itinéraire, vous pourrez loger à Fort Laramie, Torrington, Guernsey, Wheatland ou encore Scottsbluff.
Booking.comCamping
Vous trouverez un camping et un RV Park à Fort Laramie (la ville) et un autre au Guernsey State Park.
Climat
Mois | °C max | °C min | Pluie (mm) |
---|---|---|---|
Janvier | 4.2 | -12.1 | 8 |
Février | 7.2 | -9.5 | 10 |
Mars | 11.1 | -5 | 18 |
Avril | 16.2 | -0.7 | 43 |
Mai | 21.7 | 5.2 | 65 |
Juin | 28 | 10.1 | 53 |
Juillet | 31.7 | 13.1 | 45 |
Août | 30.7 | 11.7 | 30 |
Septembre | 25.4 | 5.5 | 32 |
Octobre | 18.6 | -1.3 | 24 |
Novembre | 9.6 | -7.3 | 14 |
Décembre | 5 | -11.5 | 9 |
Histoire
En 1834, sur le futur site de Fort Laramie, les frontiersmen William Sublette et Robert Campbell construisent un comptoir commercial privé de fourrures, idéalement localisé à la confluence de la North Plate River et de la Laramie River, qu’ils nomment Fort William. La rivière Laramie doit quant à elle son nom à un certain Jacques La Ramee, un trappeur de la région disparu en 1819. On racontait à l’époque qu’il avait été tué par les indiens Arapahoe puis jeté dans le rivière au milieu d’un barrage à castors ! Ces amis trappeurs voulurent lui rendre hommage et baptisèrent la rivière en son nom.
En 1841, Fort William est racheté par l’American Fur Company, il est momentanément renommé Fort John. Huit ans plus tard, le comptoir est récupéré par l’armée américaine pour en faire un avant-poste militaire. On souhaite y développer le commerce, ouvrir une route vers l’ouest et protéger les futurs migrants se dirigeant vers l’Utah, la Californie et l’Oregon. Le fort devient officiellement Fort Laramie du nom de la rivière toute proche.
En 1851, le Traité de Laramie est signé sur place entre les États-Unis et plusieurs nations indiennes (Sioux, Cheyenne, Crow, Soshone, Arapaho, Arikara, Assiniboine, Mandan et Hidatsa). Ce traité garantie le contrôle de leurs terres aux Indiens des Plaines. En échange les indiens s’engagent à régler annuellement au gouvernement américain la somme de 50 000 $ pendant 50 ans et permettent la construction de routes. Le traité est malheureusement brisé huit ans plus tard à cause de la convoitise de nombreux prospecteurs au moment de la Ruée vers l’Or. Les Guerres Indiennes reprennent jusqu’à la signature d’un nouveau traité, toujours à Fort Laramie, en 1868… traité qui sera à nouveau rompu, toujours à cause de l’or cette fois trouvé dans le Dakota du Sud, ce qui déclenchera la Guerre des Black Hills et notamment la bataille de Little Bighorn en 1876, un épisode historique dramatique qui marquera le début de la fin des conflits.
Les Guerres Indiennes touchant à leur fin et le chemin de fer remplaçant progressivement les convois, le Fort est démantelé en 1890 et de nombreux biens de l’armée sont vendus aux enchères. Il faudra ensuite attendre près de 50 ans pour que le site soit finalement protégé. Fort Laramie dépend du National Park Service depuis 1938 et d’importants travaux de restauration et de protection du patrimoine y sont accomplis.
Films tournés à Fort Laramie
En 1964, John Ford tourna à Fort Laramie plusieurs scènes des Cheyennes. Inspiré du roman de Mari Sandoz (1896-1966) Cheyenne Autumn (1953), le film raconte la longue exode des indiens Cheyenne (Dull Knife’s Raid) de 1878 et 1879, peu après la bataille de Little Bighorn. La tribu avait tenté de rejoindre le nord de leur territoire, bloquée par l’armée américaine, après avoir été déplacés dans le sud.
Dernier western de Ford, il s’agit là d’un des meilleurs films du réalisateur et c’est plus généralement un très grand film. Près de 600 figurants locaux avaient participé au tournage.
A quelques miles de là
Fort Laramie peut tout à fait être visité lors d’une étape reliant Denver au Dakota du Sud. Vous trouverez en outre quelques petits parcs d’état sur le chemin :
Si vous roulez en direction du nord et du Dakota du Sud et que vous êtes curieux et sensible à l’histoire des indiens Sioux, vous pourrez visiter la réserve Lakota Oglala de Pine Ridge et notamment Wounded Knee ainsi que le secteur sud du parc national des Badlands (chapitre « Explorer la South Unit »).
Bientôt au Fort Laramie National Historic Site ? Venez en discuter avec nous sur le forum !
- Photos : Magali, Ronan