Deux Pizzas au pays des burgers en avril 2013

[tomguiss]

superbes photos à Wire Pass

j'ai la même photo avec le morceau de bois !

[Pizza gorgonzola]

Merci Tomguiss!

Oui, elle est sacrément impressionnante cette "brindille", pas vrai? Je ne m’amuserais pas à essayer de la déloger! :P

[julo40]

Superbe la rando à Wire Pass
C'est vraiment beau

[Lulu06]

Toujours un régal ton carnet, la rando est magnifique !

[Pizza gorgonzola]

Merci Julo et Lulu!
Oui, la région de Page regorge de merveilles...j'ai hâte d'y retourner!

[Pizza gorgonzola]

Jour 5 Mardi 16 avril 2013

Sur la piste des rêves

Partie 2 : Et soudain la roche devint

jaune…

C’est parti !

La piste vers Old Paria est réputée peu praticable en certaines saisons (quand il n’a pas plu depuis longtemps, le sable rend l’avancée des véhicules plus difficile). Cependant nous ne rencontrons aucune difficulté, c’est même du gâteau en comparaison de la House Rock Valley Road qui nous avait secoués telle une fermière barattant son lait.


Très rapidement, nous voyons apparaître les badlands.

Les photographies du lieu trouvées sur internet m’avaient fascinée : comment les rochers pouvaient ils porter autant de stries aux couleurs si vives ? Je m’attendais à une réalité un peu différente, plus terne.

Notre premier aperçu des badlands me prouve mon erreur : on dirait un mille feuilles géant tout droit sorti de la pâtisserie, une gigantesque friandise aux couleurs de fruits. Une couche de framboise, une de cassis, une de crème, une de prune, une de fraise…

Le retour de la morfale… :p

Ca tombe bien c’est l’heure du pique-nique. Nous nous installons sur l’ancien lieur de tournage du film Josey Wales Hors la Loi, entourés de ces étranges badlands. Sitôt la dernière bouchée avalée, je pars me dégourdir les jambes en grimpant sur quelques uns des gros rochers du coin. Plus de traces des bâtiments construits pour le film, ravagés par deux sinistres, c’est bien dommage.



Ce n’est qu’une fois rentrés en France que nous regarderons Josey Wales : il était sur notre liste de films à visionner avant le départ mais nous n’avions pas pris le temps de le faire. Si les choses avaient été différentes, je pense que nous aurions passé plus de temps sur place car j’ai été profondément émue par ce film magnifique d’une grande humanité, notamment par une scène se déroulant dans le village fictif de Santa Rio (tournée à Old Paria).

Les choses étant ce qu’elles sont, nous nous contentons d’une pause bien agréable sur l’ancien lieu de tournage sans aller plus loin. On peut en effet rejoindre le site où se trouvait la petite ville de Pahreah ainsi que son cimetière. Je me contente de lire une brochure contant brièvement l’histoire des pionniers ayant vécu là entre 1870 et 1930, témoignages touchants d’une vie simple et rude, conditionnée par les caprices de la rivière.





Voyons le bon côté des choses : si nous avions passé plus de temps sur place nous n’aurions pas pu faire grand chose d’autre cet après-midi, et aurions pu faire une croix sur une des plus belles découvertes du séjour…

Nous faisons demi tour, regagnons l’US89 et nous engageons sur la fameuse Cottonwood Canyon Road. Et là, on se marre ! Des mois que l’on s’inquiétait de l’état de la piste, que je craignais devoir faire une croix sur ce secteur…
Ben c’est drôlement plus roulant que la House Rock Valley Road, en tout cas aujourd’hui ! Je me sens un peu couillon d’avoir inquiété M Pizza à propos de cette piste, surtout qu’après avoir galéré ce matin sur une route que je lui annonçais sans souci, il commençait à se faire des cheveux blancs sur ce qu’allait être la suite des traquenards concoctés par mon esprit inconscient…

C’est donc le cœur léger que nous découvrons cette piste. On la dit plus belle empruntée depuis le nord (voir Candyland dans le dernier carnet de Julo et Nénette) et il est vrai que de ce côté-ci le début n’a rien pour faire particulièrement battre les cœurs : le paysage est lunaire, gris, c’est un peu comme ça qu’on se représente le désert de l’Atacama.




Très vite pourtant les formes deviennent plus tranchantes, les couleurs éclatent : rochers striés de jeune, vert, rose…

Bientôt nous arrivons au parking de Yellow Rock. Nous inscrivons nos noms sur le registre en contrebas de la route. Des gens se sont inscrits pour le Hackberry Canyon Trail, d’autres pour Yellow Rock, on en déduit donc que nous sommes au bon endroit. On se lance à l’assaut du wash, traversant les broussailles…très vite cependant nous doutons de la direction à prendre, j’ai l’impression que nous suivons le Hackberry Canyon Trail. On tâtonne, on revient sur nos pas, on scrute les traces de pas…

Soudain un autre randonneur apparaît dans notre champ de vision, disparaissant presque aussitôt derrière un rocher ! Nous nous lançons à sa poursuite histoire de lui demander le chemin. On longe une pente, les pieds dans l’eau. Quand nous apercevons à nouveau le marcheur il a pris de la hauteur, engagé dans une montée assez raide dans des gravats. Ca correspond parfaitement au trail de Yellow Rock, ça ! Eh bien il n’ y a plus qu’à suivre ce brave homme.

C’est parti dans la caillasse des éboulis. Les infos trouvées sur internet ne mentaient pas : c’est fort raide ! La marche ne pose pas de difficultés mais ça monte vite…après m’être retournée une ou deux fois pour faire le point sur notre avancée, je me sens trop mal à l’aise par rapport au vide…message reçu, je regarde désormais en avant, mais sans trop me redresser car je sens la pente derrière moi.

Arrivés au col, on commence à suivre les cairns. Nous cherchons les « écailles», repère indiqué sur certains descriptifs du trail. Je crois les voir partout : dans les montagnes au loin, dans un gros rocher sur ma droite…avant de les repérer pour de bon (après coup ça parait toujours évident) . Dans la même lignée j’imaginerai des cornes (autre repère du trail) un peu partout…

J’adore ce genre de roches !

Plus on avance et plus les formes de s roches sont belles, en coulées ocres et roses : le panorama commence à se dévoiler. Et bientôt…mais oui c’est lui que l’on voit au loin : Yellow Rock , immense rocher pelé comme posé dans cette étendue de slickrock.

Le voilà, celui qui hante mes rêves ! ….non, pas le photographe…

Des cairns mènent au sommet mais on monte un peu n’importe comment, de toute façon impossible de se perdre !

Improbable bouquet

Les lieux sont tout simplement incroyables, à chaque pas la texture et la couleur de la roche changent ! Peau d’éléphant, tranches de pierre d’apparence fragiles comme de l’argile, slickrock lisse, sorte de gaufrette…






Et quelles couleurs ! Alors que de loin le rocher parait uniformément jaune, c’est un véritable arc en ciel qui s’offre à nos regards : blanc, rose, rouge, beige, ocre…et bien sur un jaune éclatant.










La disposition de ces couleurs est fantastique : roche rosée sur laquelle un lacet blanc tranche en plein milieu, comme tracé par le ruissellement de l’eau…un pas plus loin un bloc d’un jaune d’or est strié d’une ligne rouge sang…

Au sommet, on ne sait où donner de la tête. D’un côté vue sur la Cottonwood Canyon Road, sur le cockscomb aux rochers colorés…au loin, tache d’un rouge vif tranchant sur les roches plus claires, Red Top se dévoile à nous. Un jour, j’aimerais vraiment joindre cet endroit depuis Yellow Rock.






De l’autre une étrange formation au nom évocateur de Castle Rock se dresse fièrement vers le ciel de plus en plus gris…

Par contre si vous voulez randonner de ce côté, demandez conseil à Phil !

Un orage est clairement en route ! Je suis perdue en pleine contemplation mais M Pizza a gardé les pieds sur terre : pas question de prendre le risque d’un embourbement sur la piste, il faut faire demi-tour.





Quitter ce lieu est pour moi un véritable déchirement : Yellow Rock, j’en avais rêvé, j’avais passé des heures en compagnie de photos de ses roches aux teintes chaudes pendant l’hiver et là, alors que la lumière dorée de la fin d’après-midi illumine les lieux d’un halo presque magique, il faut partir !

A contrecœur (et en continuant à mitrailler les alentours) je tourne le dos à cette mer de slickrocks.

L‘autre randonneur lui est toujours là, posté au même endroit qu’à notre arrivée avec son trépied. Il doit observer les changements de lumière sur la base du rocher.

Dans la descente (qui me semble plus simple que la montée tout compte fait), la teinte verte domine.

Nous quittons le trail pour rejoindre Taléklé. Je serais bien restée une journée entière là haut mais je ne suis pas fâchée de retrouver l’abri de la voiture car depuis ce matin… nous avons froid ! Notre tenue estivale associée au vent claquant au sommet de Yellow Rock n’était pas le meilleur cocktail du moment.





Sur la piste nous croisons à plusieurs reprises des vaches qui traversent sans se presser (à chaque fois elles font ça à un croisement, marrant). Nous apercevons également un lièvre bondissant.





Le retour jusqu’à l’US89 se fait sans souci, à peine quelques gouttes. J’en grommèlerais presque qu’on aurait quand même pu rester un peu plus, si je n’avais pas en tête l’envie de voir la scenic view sur le Lake Powell au coucher du soleil. C’était très beau ce matin, la lumière rasante magnifiera t-elle les lieux ? Je suis curieuse de voir ça !

En arrivant sur place, deux constats :
1) Effectivement c’est incomparable. Magnifique. Les abords du lac sont rouges, embrasés comme par un feu…on reste béats.
2) On se gèle. VRAIMENT.

C’est incroyable le changement entre ce matin et maintenant ! M Pizza profitera de la vue depuis la voiture, je brave le froid pour m’approcher du bord. Le vent me transperce, mon short claque autour de mes cuisses et mes pauvres mains bleuies (bon peut-être pas encore) tiennent en tremblotant l’appareil photo. J’immortalise cet instant et me jette dans Taléklé, transie. Direction, notre suite.

Eux aussi ont froid !

La femme la plus rapide du monde, pire qu’un touriste chinois au Louvre !

Arrivés à Page nous tentons à nouveau de voir Jake pour lui régler l’addition. Encore raté (caramba) c’est sa mère, qui est toujours fidèle au poste (et toujours aussi désolée de savoir que malgré ses conseils, nous n’avons pas emprunté la Cottonwood Canyon Road jusqu’au bout et avons donc dédaigné Bryce Canyon...elle a de la suite dans les idées ! ).








Nous payons donc la chambre au second couteau faute d’avoir pu voir le boss puis partons nous sustenter dans une pizzeria : Canyon King’s Pizzeria.
Le cadre est génial puisqu’il s’agit d’un ancien bateau à aubes. On voit encore la salle des machines, le bois est omniprésent et de nombreux photos et dessins permettent de se représenter les lieux du temps où ce steamboat voguait fièrement.




Les pizzas n’ont rien d’extraordinaire ni de bon marché par contre. Les tailles en revanche sont on ne peut plus américaines…





Cette journée a vraiment rempli toutes ses promesses!

Deux estomacs pleins et un doggy bag à la main plus tard, nous partons nous coucher…sans savoir que dans quelques heures je maudirai le pseudo choisi sur Sunset Boulevard !

[InTheAirTonight]

Très sympa Paria, fantastique Yellow Rock!

[veileen]

Je me régale de revoir tout ça et d'apprécier encore tes petites BD trop géniales. Je ne me rappelais plus de celle des nachos d'apéritif qui suffisent souvent à nous contenter alors qu'ensuite arrivent les autres plats... Un petit dessin est tellement plus parlant que plusieurs phrases ! Encore bravo, j'adore !
Cela m'a fait également plaisir de revoir Yellow Rock, notre grande aventure d'octobre !