Au cœur du désert de l’Utah, près de la frontière du Nevada, une immensité blanche se perd à l’horizon, capture les regards pour ne plus les lâcher, nous hypnotise : Bonneville Salt Flats. Nous n’avons alors plus qu’une seule envie, peut-être un besoin, avancer sans repère au centre de cet espace immobile et oublier le superflu. Il n’y a plus que nous, le silence et ce désert blanc immaculé où le sel est perpétuellement lissé par le vent. Ici, il n’y a rien à voir, ni rien de tangible. Des colons y ont laissé leur vie, des aventuriers ayant soif de vitesse y tentent chaque année de nouveaux records, des photographes espèrent en saisir l’essence… c’est parce qu’il n’y a rien que l’Homme est forcé de s’y dépasser pour trouver des réponses. Le désert de sel de Bonneville ne peut laisser indifférent.
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Situation, accès
Les Bonneville Salt Flats sont situés à l’ouest du Great Salt Lake, à 110 miles/176 km de Salt Lake City (environ 1h30 de route). On y accède par l’Interstate 80 qui trace tout droit dans le désert entre la capitale de l’Utah et la petite ville de Wendover (à cheval sur la frontière entre l’Utah et le Nevada).
Le Speedway est situé à l’ouest des Salt Flats et à 5 miles/8 km à l’est de Wendover. Pour y accéder, prenez la sortie #4 sur l’I80 (près de la station essence, impossible de les louper !) et tournez sur la Leppy Pass Road puis à droite sur Bonneville Speedway Road.
Temps de visite
Difficile (ou tout du moins délicat) de donner un ordre d’idées concernant la durée de visite. Vous pourrez tout à fait ne rester qu’une heure environ sur le site si vous passez à proximité, le temps de profiter du panorama, ou plus si vous êtes photographe.
Si vous visitez le site lors d’un évènement sportif, comptez ½ à 1 journée complète.
A voir, à faire
La route est très longue pour accéder aux Bonneville Salt Flats et les possibilités de découverte restent assez limitées. Par conséquent, si vous devez faire un gros détour pour découvrir le site, le rapport temps de trajet/temps de visite sera très médiocre.
Les Salt Flats seront donc à voir si vous séjournez plusieurs jours à Salt Lake City ou bien si vous faites route entre Salt Lake City et Reno ou que vous devez traverser le désert du Nevada.
De part son isolement, les Bonneville Salt Flats sont très peu fréquentés, l’expérience n’en est que plus extraordinaire.
Metaphor : The Tree of Utah
Cette sculpture de 27 mètres de haut du suédois Karl Momen a été érigée en 1986. L’artiste en a fait don à l’état de l’Utah. On la surnomme parfois « Tree of Life » (l’arbre de vie). Elle est située sur l’I80 à environ 95 miles/152 km à l’ouest de Salt Lake City et à 25 miles/40 km à l’est de Wendover.
L’arbre est principalement composé de béton (225 tonnes) et de tiges de soudure (5 tonnes). Il est formé par un large tronc carré. En son sommet 6 énormes sphères recouvertes de 2000 carreaux de céramique et de pièces minérales exclusivement originaires de l’Utah. Des morceaux de boules creuses ont été intentionnellement éparpillées sur le sol de part et d’autres de l’arbre.
Vous pourrez lire sur la plaque quelques extraits du poème L’Ode à la Joie de Friedrich von Schiller, écrit en 1785 (et utilisé en 1824 par Ludwig van Beethoven dans sa Neuvième Symphonie devenue depuis l’Hymne officiel de l’Union Européenne).
Momen a crée ce qu’il considère être « A hymn to our universe whose glory and dimension is beyond all myth and imagination » (un hymne à notre univers dont la gloire et la dimension vont au delà du mythe et de l’imagination).
Salt Flat Rest Area Westbound
Environ 15 miles/24 km après l’arbre de Momen en direction de l’ouest, vous arriverez sur une aire de repos où vous aurez un point de vue exceptionnel sur l’immense désert de sel.
Vous pourrez ici marcher à loisir sur l’épaisse croûte de sel et vous perdre à l’horizon. Le site s’avère assez addictif et hypnotisant. Pas de sentier défini bien entendu, juste vous et le désert, avec au loin les sombres sommets de Jenkins Peak, Campbell Peak et Graham Peak.
Vous sentirez le sel craquer sous vos pieds. Goûter-le, ce n’est pas interdit, effleurez-le du bout de la langue, cela devrait vous procurer une impression étrange, vous vivrez là une expérience unique qu’on ne vit pas tous les jours !
Des jets d’eau sont à disposition sur le parking pour rincer vos chaussures.
Bonneville Speedway
Rouler sur cette immense étendue de sel est une expérience incroyable, mais elle ne doit pas être prise à la légère.
Une fois sur le site, vous devrez rester sur les lieux autorisés à la conduite. La croûte de sel peut être plus fine (ou plus humide) à certains endroits et peut tout à fait se briser sous le poids des véhicules.
Ne roulez en aucun cas si de l’eau recouvre la piste, ou si vous voyez de la boue.
Le sel humide est très corrosif et vous risquez d’endommager votre véhicule. De plus, l’eau salée est dangereuse pour le système électrique.
Lors des grandes compétitions de records de vitesse, vous serez parfaitement bien entourés. N’hésitez pas à tenter l’expérience et rouler tout simplement sur cette piste immaculée. Vous aurez juste à profiter de l’instant présent (sans faire d’excès de vitesse bien entendu !).
Sur cette piste mythique, chaque année depuis 1949, des pilotes émérites viennent tenter de battre des records de vitesse. Le record de Bonneville est détenu depuis 1970 par Gary Gabelich sur son Blue Flame à 1 001.67 km/h sur 1 mile. Le record de vitesse sur terre a toutefois été réalisé en 1997 sur un autre site dans le nord du Nevada, à Black Rock Desert. Il s’élève à 1227.99 km/h (premier record supersonique). Il est détenu par Andy Green, un pilote de chasse britannique.
Parmi les compétitions, la Utah Salt Flats Racing Association organise chaque année en septembre le World of Speed. Si vous êtes dans le secteur à ce moment là, nous vous conseillons d’aller assister à cet évènement sensationnel. En tant que simple touriste, vous pourrez même assister gratuitement aux séances d’essais ! L’occasion de découvrir des bolides hors du commun et de profiter d’une ambiance incroyable.
Pratique
Horaires d’ouverture
Le site ne ferme pas.
Tarifs
Les Bonneville Salt Flats dépendent du Bureau of Land Management, leur accès est donc gratuit (hors compétitions).
Sécurité
Attention, sur cette infinie étendue de sel, la réverbération peut rapidement s’avérer insoutenable et dangereuse pour les yeux. N’oubliez, en aucun cas, vos lunettes de soleil et votre chapeau !
En été, il fait particulièrement chaud et sec, ayez donc avec vous quelques gallons d’eau ainsi qu’une bonne crème solaire, vous en aurez besoin.
Documentation
Hébergements
Hôtels
Vous pourrez loger à West Wendover situé à une vingtaine de minutes de voiture du site, dans le Nevada ou à Salt Lake City (comptez environ 1h45 de route).
Booking.comCamping
Il est strictement interdit de camper sur le site. Vous trouverez un camping KOA à West Wendover, ainsi qu’un RV Park.
Climat
- Les hivers sont froids et les étés particulièrement chauds.
- Le temps est très sec durant la majeure partie de l’année.
Mois | °C max | °C min | Pluie (mm) |
---|---|---|---|
Janvier | 1.6 | -7.5 | 7.6 |
Février | 5.6 | -4.5 | 7.6 |
Mars | 11.4 | 0.3 | 10.2 |
Avril | 16.3 | 4.3 | 12.7 |
Mai | 21.7 | 9.2 | 20.3 |
Juin | 28 | 14.2 | 10.2 |
Juillet | 32.7 | 18.4 | 7.6 |
Août | 31.6 | 17 | 10.2 |
Septembre | 25.1 | 11.4 | 10.2 |
Octobre | 16.7 | 4.3 | 12.7 |
Novembre | 7.8 | -2.5 | 7.6 |
Décembre | 2.1 | -7.4 | 5 |
Géologie
Il y a environ 15 000 ans, des glaciers occupaient l’actuelle région des Bonneville Salt Flats. Ces glaciers ont fondu, laissant place à un immense lac, le Bonneville Lake.
Le climat s’est réchauffé, l’alimentation du lac par l’eau des rivières est peu à peu devenue inexistante et le lac s’est transformé en mer intérieure à forte salinité (le sel remontant à la surface). L’eau s’est lentement évaporée, asséchant entièrement le lac.
Le site est composé principalement de sodium. Entre Salt Lake City et les Bonneville Salt Flats, vous pourrez d’ailleurs apercevoir tout le long de l’Interstate de vastes exploitations de sel de table !
Durant l’hiver, les précipitations recouvrent les vastes étendues d’une fine couche d’eau qui s’évapore au printemps. Le vent lisse ensuite la surface du désert de sel qui devient extrêmement dur. C’est pour cette raison qu’aucune espèce végétale ne peut y pousser.
Histoire
L’occupation humaine de la région des Bonneville Slat Flats remonte à 12 000 ans (des peuples Soshones, Utes et Paiutes).
Les premiers explorateurs à traverser le secteur seront des missionnaires franciscains espagnols à la fin du 18ème siècle. Au début du 19ème, des trappeurs et mountain men tenteront leur chance dans l’ouest, mais il faudra attendre les années 1850 pour voir s’installer les premières familles, principalement des mormons.
Le site des Bonneville Salt Flats doit son nom à Benjamin Bonneville, un officier militaire qui a exploré ce désert durant les années 1830.
Les premiers tests de conduite sur le sel ont été effectués en 1907 et le premier record a été enregistré en 1914 par Teddy « Terrible » Tetzlaff (une montagne porte son nom près de Wendover), un pilote de course californien à bord de sa Blitzen Benz (à 228 km/h). Tetzlaff avait pour sale habitude de maltraiter ses bolides en les poussant au-delà de leurs capacités, d’où son surnom de « Terrible ».
Films tournés à Bonneville Salt Flats
Hollywood s’est très souvent servi des Bonneville Salt Flats comme toile de fond pour ses productions de science-fiction et d’aventures (d’action ou plus philosophiques). On a pu voir l’étonnant site dans Independence Day (1996, scène de crash de l’alien), dans Pirates des Caraïbes, jusqu’au bout du monde (2007), Les Ailes de l’enfer (1997) ou encore The Tree of Life – l’arbre de vie (2011).
Le film rendant le plus bel hommage aux Bonneville Salt Flats reste peut-être, Burt Munro (The World’s Fatest Indian, 2005), inspiré de l’histoire vraie de Herbert James « Burt » Munro (1899-1978). Cet amateur de moto néo-zélandais est devenu une véritable légende en battant le record du monde de vitesse à moto sur le speedway de Bonneville en 1962 puis en 1967. Burt avait acheté sa fameuse Indian Scout rouge de 600 cm3 en 1920 alors qu’il n’avait que 21 ans. Il a passé ensuite sa vie à modifier son bolide afin de battre des records. Dans le film de Roger Donaldson, Anthony Hopkins campe le rôle de Burt et nous suivons son périple jusqu’à son premier record en 1962 sur le Bonneville Speedway. Un film émouvant et une très belle aventure humaine.
A quelques miles de là
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- Photos : Isa