
A l’entrée du port de New York, la Statue de la Liberté éclaire encore aujourd’hui le monde du haut de ses 93 mètres et porte haut et fort des idéaux humanistes tels que les Droits de l’Homme, la paix, la liberté, la lutte contre l’oppression, l’alliance entre les nations, l’amitié franco-américaine… Elle symbolise également à elle seule toute une portion de l’histoire d’un pays, les États-Unis, qui durant plus de 60 ans (1892-1954) a ouvert ses portes aux migrants venus de partout de par le monde, en quête d’une vie meilleure.
Si elle est aujourd’hui le monument le plus célèbre des USA et le plus visité à New York, ce n’est pas uniquement car elle est un des plus beaux chefs-d’œuvre de l’esprit humain, mais sans doute car elle est, de par son essence même, LE symbole du rêve américain.
Situation, accès
La Statue de la Liberté est située au sud-ouest de Manhattan sur la petite île de Liberty Island, à l’embouchure de l’Hudson River. On y accède uniquement en ferry, depuis Battery Park (ou depuis Liberty State Park dans le New Jersey).
Ellis Island est une petite île située à environ 2 km (en ferry) de Liberty Island.

Lors de votre visite, vous profiterez des deux îles.
- Depuis Battery Park, les ferries font la navette entre Liberty Island et Ellis Island avant de ramener les visiteurs à leur point de départ (uniquement dans ce sens).
- Depuis le New Jersey, le sens de la visite sera inversé.




Temps de visite
Comptez une demi-journée pour visiter tranquillement les deux îles.
Liberty Island
Prévoyez entre 2 et 3 heures de visite (selon si vous accédez au piédestal, montez dans la couronne ou non, prenez du temps pour le musée…).
Ellis Island
Prévoyez 2 à 3 heures de visite.
Visiter Liberty Island et la Statue de la Liberté

La Statue de la Liberté fut conçue par le sculpteur Auguste Bartholdi épaulé par Gustave Eiffel qui créa la structure métallique.
D’une hauteur de 46.05 mètres (92.9 mètres socle compris), il faut gravir 393 marches (soit un immeuble de 27 étages !) pour en atteindre son sommet. La statue repose sur un socle de forme carrée, lui-même posé sur un second socle en forme d’étoile à 11 pointes.
Le monument, pesant 204 tonnes, est constitué de 300 fines plaques de cuivre fixées sur une structure métallique en acier.
Sa couronne comporte 7 branches représentant les 7 continents (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Asie, Afrique, Océanie et Antarctique) et chacune ne pèse pas moins de 68 kg ! (les branches pourraient également représenter les 7 océans : Pacifique Nord, Pacifique Sud, Atlantique Nord, Atlantique Sud, Indien, Arctique et Antarctique).
Les 25 fenêtres de la couronne symboliseraient les vingt-cinq pierres gemmes trouvées sur la terre et les rayons du soleil éclairant le monde.

Bartholdi avait espéré pouvoir finir la statue pour le 4 juillet 1876 marquant ainsi la fête nationale et le centenaire de l’indépendance Américaine. Toutefois, les travaux prirent beaucoup de retard (notamment à cause du financement). La tête de la statue fut révélée au grand public en France dans les jardins du Champ de Mars lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1878.

Le monument fut finalement offert aux États-Unis par la France le 4 juillet 1884, la cérémonie eut lieu en France. La statue fut ensuite entièrement démontée en 1885 et acheminée par bateau depuis la France puis remontée sur le socle de… Bedloe’s Island, une petite île au large du port de New York qui abritait un fort militaire. Ce n’est qu’en 1956 que les membres du Congrès américain rebaptisèrent l’île Liberty Island !

La construction fut achevée le 28 Octobre 1886. Devenue Monument National en 1924, elle ne fut inscrite au registre des monuments historiques qu’en 1966 puis au Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’UNESCO en 1984.

La statue représente une femme en sandales vêtue d’une robe drapée recouverte d’une stola romaine. Elle tient une tablette serrée contre son corps sur laquelle est inscrite en chiffres romains la date du 4 Juillet 1776 (JULY IV MDCCLXXVI) marquant l’indépendance des États-Unis d’Amérique.

Peu après l’inauguration de la statue en 1886 et jusqu’en 1891, un phare se substitua à la flamme ; un gardien de phare vivait d’ailleurs sur les lieux.
En 1984, le monument fut entièrement rénové et put rouvrir ses portes au public 2 ans plus tard, célébrant ainsi le centenaire de Lady Liberty.
La flamme fut remplacée en 1985 lors de cette restauration. La torche originale fut d’abord exposée dans le petit musée de la statue. Depuis 2019, elle se trouve dans le nouveau musée. La torche actuelle, reprenant le modèle de Bartholdi, est recouverte de feuilles d’or.


La valeur symbolique de la Statue de la Liberté inspire des idéaux comme la paix, les droits de l’Homme, l’abolition de l’esclavage, la démocratie, la chance… et bien évidemment la liberté imagée par les chaînes brisées à ses pieds où, sur une plaque de bronze sont gravés les vers du sonnet The New Colossus (Le Nouveau Colosse, 1883) de la poétesse américaine Emma Lazarus :
Give me your tired, your poor,
Your huddled masses yearning to breathe free,
The wretched refuse of your teeming shore.
Send these, the homeless, tempest-tossed, to me,
I lift my lamp beside the golden door !
Donnez-moi vos pauvres, vos exténués
Qui en rangs serrés aspirent à vivre libres,
Le rebut de vos rivages surpeuplés,
Envoyez-moi ces déshérités rejetés par la tempête
De ma lumière, j’éclaire la porte d’or !



On ignore quelles ont été la ou les sources d’inspiration pour le visage de Lady Liberty. Plusieurs théories ont été avancées mais ne reposent que sur de vagues hypothèses, parfois un peu fantasmées. En 2016, ces théories ont été reprises dans une bande dessinée, 1886 – La Muse qui inspira la Statue de la Liberté de Céka, Filip Andronik & Senad Mavric.

Le musée de la Statue de la Liberté
Ouvert en mai 2019, ce nouveau musée situé à l’ouest de l’île remplace l’ancien petit musée vieillissant qui se trouvait à l’intérieur du monument.
Le premier avantage du nouveau musée, c’est qu’il est accessible à tous, même aux personnes n’ayant pas de ticket pour le piédestal (ce qui n’était pas le cas avant).
Le musée retrace l’histoire de la Statue de la Liberté depuis sa conception jusqu’à nos jours à travers des documents, des objets, des photos et vidéos, des dessins, des maquettes ainsi que 3 films inédits.
Un espace est réservé aux réseaux sociaux où vous pourrez interagir sur des bornes et participer ainsi au vaste projet du National Park Service “Becoming Liberty”.
La torche originale de la statue, entièrement restaurée, a été déplacée au sein du musée et reste une des attractions majeures.
Quant au toit du musée, végétalisé, il offre de superbes vues sur l’arrière de Lady Liberty ainsi que Staten Island et Manhattan.

Le piédestal
Si vous souhaitez approcher au plus près de la Statue de la Liberté, il convient de réserver un ticket comprenant le Piédestal. Il s’agit là du premier niveau du monument, vous vous trouverez à ses pieds et pourrez l’admirer en contre-plongée. Dessiné par l’architecte américain Morris Hunt, le socle mesure 46 mètres de hauteur.



Depuis le piédestal, les vues sur les environs sont superbes.



Comment monter dans la Couronne de la Statue de la Liberté ?
Cette visite se prépare longtemps à l’avance car, pour des raisons de sécurité, très peu de visiteurs sont autorisés quotidiennement à monter jusque dans la couronne.
Le site ne dispose pas d’ascenseur et il faut grimper un escalier un peu abrupt et étroit de 162 marches (à partir du piédestal). Une fois en haut, les lieux sont exigus. Notez que les visiteurs qui montent ne croisent jamais ceux qui descendent car il y a en fait deux escaliers. La visite est déconseillée aux personnes claustrophobes.
Vous ne pourrez pas acheter vos billets sur place et il est impératif de les réserver en ligne au minimum 5 mois avant votre visite. Attention, les places partent très vite ! Exemple : pour une visite en juillet, vous pourrez réserver à partir de février.
Nous vous conseillons de réserver la première visite de la matinée et ainsi prendre le tout premier ferry. Prévoyez d’arriver à Castle Clinton (à Battery Park) au plus tard à 8h00 du matin. Vous échapperez ainsi aux longues files d’attente et de contrôles, et serez assuré d’arriver à l’heure sur l’île (attention l’heure indiquée sur le bon de réservation que vous aurez imprimé chez vous correspond à l’heure à laquelle vous devrez vous présenter aux contrôles). Vous profiterez ainsi du monument en toute tranquillité.



Restrictions :
- Maximum de 4 réservations par commande
- Les visiteurs doivent mesurer au moins 1.20 mètres et les enfants doivent être capables de grimper par eux-mêmes.
- Le détenteur de la carte bancaire ayant servi à la réservation doit être présent lors de la visite et doit pouvoir présenter une pièce d’identité à son nom (passeport pour les touristes).
- Les tickets ne sont pas transférables.
- Les sacs à dos sont interdits à l’intérieur, mais une consigne (payante) est disponible au pied de la statue. Rassurez-vous, les appareils photos et les caméras sont autorisés !
Depuis la couronne, à travers les hublots, les vues sont restreintes mais intéressantes… par temps clair ! Reste quoi qu’il arrive la sensation envoûtante de se trouver littéralement au cœur même d’un monument ayant marqué l’histoire du monde, et portant fièrement des symboles humanistes.




Le balcon entourant la torche n’est plus accessible au public depuis 1916 pour des raisons de sécurité.
Visiter Ellis Island

Ellis Island abrite le Musée National de l’Immigration. D’une superficie de 11 hectares, les 3/4 de l’île ont été créés artificiellement. Le paradoxe est qu’elle se trouve géographiquement parlant dans deux états différents : la partie non artificielle se trouve dans l’état de New York et la partie artificielle dans l’état du New Jersey.


L’île est gérée par le gouvernement fédéral et fait partie intégrante du monument de la Statue de la Liberté sous la juridiction du Service des Parcs Nationaux.
Ellis Island a ouvert le 1er Janvier 1892. Avant cette date, les immigrants qui arrivaient sur le sol américain étaient pris en charge à Fort Clinton au sud de Manhattan dans Battery Park.
Sous la pression des habitants qui se plaignaient de cette arrivée massive de migrants, les autorités décidèrent d’ouvrir Ellis Island qui s’appelait alors Fort Gibson et qui était une garnison militaire de défense de la ville contre la flotte britannique.
Initialement nommée Little Oyster Island (île de la petite huître), elle fut rebaptisée Ellis Island en référence à son ancien propriétaire Samuel Ellis qui vendit l’île à l’état de New York en 1770.

Le centre ferma définitivement ses portes le 12 novembre 1954. Au total, ce ne sont pas moins de 12 millions d’immigrants qui transitèrent par Ellis Island. Tous n’ont pas été admis sur le sol américain. Ceux qui présentaient des signes de maladie étaient renvoyés dans leur pays. Seulement 2 % des demandes furent rejetées pour raison de santé ou de passé criminel.


A ce jour, 100 millions d’américains ont un ancêtre qui a transité par Ellis Island. Il existe un mur d’honneur à l’extérieur du bâtiment sur lequel sont inscrits les noms d’une partie des migrants et il est même possible de faire un don en l’honneur d’un immigrant.
En vous connectant sur le site officiel, vous trouverez de nombreuses informations sur Ellis Island ainsi qu’un moteur de recherche de personnes ayant transité par l’île. Peut-être y trouverez-vous un membre de votre famille…
Aujourd’hui, via des collections de photos, d’objets, de documents d’époque… le musée raconte l’histoire fondatrice du melting pot américain.


Enjoy the views !
Lors de votre visite, vous profiterez en outre de superbes vues sur Manhattan, que ce soit depuis la bateau, Liberty Island ou Ellis Island.







Profiter de la statue de la Liberté au crépuscule et/ou de nuit ?
C’est possible ! Pour cela, optez pour une croisière sur la Hudson River, en voilier ou en goélette, de type “Twilight” ou “Sunset”, à réserver ici. Vous pourrez profiter de New York autrement, loin du tourisme de masse, y admirer la skyline aux plus belles heures de la journée et approcher Liberty Island à l’heure ou la Lady s’illumine.



Pensez aussi à admirer la Statue de la Liberté depuis les airs !
Un survol en hélico de New York est aussi l’occasion d’avoir un point de vue tout à fait unique et magique sur la Statue de la Liberté. A réserver ici.

Profiter de la Statue de la Liberté gratuitement ?
La traversée de la baie en ferry jusqu’à Staten Island est gratuite, et durant le trajet… on approche Liberty Island !
Le ferry circule 7j/7 et 24h/24. Durée de la traversée : 25 minutes. Les départs se font toutes les 30 minutes de 6h30 à 00h30 (toutes les 15 à 20 minutes aux heures de pointe) et toutes les heures le reste de la nuit. Le ferry se prend au terminal South Ferry à l’extrémité sud de Manhattan.

Pratique
Compte tenu du succès populaire de la Statue de la Liberté, nous vous conseillons très vivement de réserver votre visite pour le piédestal et/ou la couronne.
Horaires
Statue de la Liberté
Les visites se font tous les jours de 9h00 à 17h00. Lors de votre réservation, prévoyez une visite de bonne heure afin d’éviter les longues files d’attente.
Ellis Island
La visite se fait également entre 9h00 et 17h00. Elle est incluse dans le tour Battery Park – Liberty Island – Ellis Island.
Réserver sa visite
Prestation | Option 1 | Option 2 | Option 3 |
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A/R en ferry | |||
A/R en ferry avec accès prioritaire | option | ||
Statue : accès grounds | |||
Statue : accès piédestal | |||
Statue : accès à la couronne | |||
Musée Liberty Island | |||
Musée de l'immigration Ellis Island | |||
Musée de l'immigration Ellis Island : visite guidée | |||
Audio-guide en français | |||
Réserver | Réserver | Réserver |
- Les tickets de l’option 3 “avec couronne” sont à réserver à partir de 5 mois en avance.
- Les tickets des options 2 et 3 sont à récupérer sur place le jour même à Castle Clinton (à Battery Park), avant d’accéder au ferry.
Visiter la Statue de la Liberté avec un pass
Pour les détenteurs du New York City Pass, du New York Pass ou du pass Go City New York, attention !
Les Pass ne comprennent que la traversée en ferry, il vous faudra donc réserver la visite de la Statue de la Liberté à part. Notez que les tickets réservés sur le site officiel comprennent tous la traversée en ferry, donc si votre but et de monter sur le piédestal ou jusque dans la couronne, les pass ne vous seront d’aucune utilité.
Si vous ne disposez que du pass, une fois sur l’île, vous ne verrez la statue que de loin.
Si vous utilisez l’un de ces pass pour la traversée en ferry mais que vous ne réservez pas de visite de la Statue de la Liberté, une fois sur place, il est possible de récupérer gratuitement des tickets pour l’accès au piédestal. Attention toutefois, ces tickets sont distribués en nombre extrêmement limité et il convient d’arriver à la caisse de Castle Clinton le plus tôt possible le matin afin de mettre toutes vos chances de votre côté !
Les musées
- Le musée de la Statue de la Liberté est gratuit.
- Le musée de l’immigration sur Ellis Island est gratuit également, audio-guide inclus.
Documentation
Films tournés ici
Dresser la liste des films tournés en partie sur Liberty Island est mission impossible. Citons toutefois quatre films phares, très différents, ayant tous trois marqué l’histoire du Septième Art.
Un Jour à New York (On the Town, 1949) de Stanley Donen, avec Frank Sinatra et Gene Kelly (également co-réalisateur). Trois marins en permission ont 24 heures pour découvrir New York et qui sait… peut-être rencontrer l’amour !

New York 1997 (Escape from New York, 1981) film d’anticipation de John Carpenter avec Kurt Russell, Lee Van Cleef, Ernest Borgnine, Donald Pleasence, Isaac Hayes… L’île de Manhattan est devenue une prison de haute-sécurité. Le président des États-Unis se crashe sur l’île en avion à la suite d’un attentat. Il est capturé par les prisonniers. On envoie alors sur place le légendaire Snake Plissken, ancien soldat mais aussi ex-criminel, pour retrouver et sauver le président.

Dans La Planète des Singes (Planet of the Apes, 1968) de Franklin J. Schaffner, la Statue de la Liberté est utilisée comme symbole d’une société ayant échoué dans toutes ses prérogatives : évolution sociale et scientifique, liberté, justice, parole, paix…

America, America (1963) de Elia kazan, représente à lui seul tout le symbolisme de la Statue de la Liberté et de Ellis Island. Le film relate le périple et le destin de Stavros, un grec de Cappadoce (Turquie) de la fin du 19ème siècle. L’homme vit dans des conditions misérables, il est oppressé par le gouvernement. Son village est un jour victime d’un génocide. Dès lors, Stavros n’aura qu’un seul but, quitter son pays et rejoindre Constantinople afin d’y embarquer pour New York… Le film, autobiographique, retrace l’histoire de la famille du réalisateur qui déclare en préambule :
Mon nom est Elia Kazan, je suis Grec par les origines, Turc par la naissance et Américain parce que mon oncle a fait un voyage.

A quelques miles de là
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- Ont également participé à la rédaction : Nicolas, Olivia, Olivier, Thomas
- Photos : Arnaud, Glee13, Guy, Isa, Johanna, Joël, Olivia, Olivier, Pascale, Perrine, Pierre, Sandrine, Thomas, Vanessa