Jour 2: Samedi 13 avril 2013
Souvenirs d'enfance, cacti, fossiles et poussières
Partie 2: Apache Trail
Nous quittons Phoenix par l’est et empruntons l’Apache Trail, piste créée pour la construction du Theodore Roosevelt Dam au début du XXème siècle et rendue célèbre par le nombre important de curiosités disséminées le long de ses 70 miles : Goldfield Ghost Town, le Lost Dutchman State Park, Tortilla Flat, Apache Lake, Theodore Roosevelt Dam et Tonto National Monument.
Pour nous le premier arrêt sera à Goldfield Ghost Town, une pseudo ville fantôme créée de toutes pièces. Bon c’est sûr, c’est complètement artificiel et trèèèèèèès touristique : au palmarès de l’attraction la plus kitsch, vous pouvez voter entre :
1) Old Timer en cire devant le saloon
2) Faux duels entre valeureux cowboys toutes les heures
3) La possibilité de se faire prendre en photo (moyennant espèces sonnantes et trébuchantes) à côté d’une potence…
Qu’on se le dise, le sens du commerce n’a rien de fantomatique dans le coin !
Non, ce n’est pas un fast food vendant du schtroumpf frit : le nugget c’est aussi une pépite d’or ! (Bon alors certes de l’or bleu faut le faire hein…
)
Cependant le lieu ne manque pas de charme (j’aime particulièrement la petite église reconstituée) et on décide de se poser quelques minutes à une terrasse, le temps de siroter une limonade géante. La serveuse nous demande si on préfère notre boisson « avec glace » ou « avec beaucoup de glace » (apparemment dans le coin, sans glace ils ne connaissent pas. Remarque vu les températures…). On a le bon sens de prendre « avec glace », j’ai déjà l’impression d’avoir un bout de la banquise à la main, je n’ose imaginer « avec beaucoup de glace » !
La vue est belle sur les Montagnes de la Superstition toutes proches. Un petit train touristique permet de faire le tour des environs, ça ne doit pas être désagréable.
Dans le bâtiment en face de nous, des dames peu vêtues sont assises sur le pas de la porte d’un bâtiment au nom tout à fait explicite…c’est le moment que choisira M.Pizza (qui regardait un faux cowboy déambuler dans la rue principale) pour s’exclamer « c’est comme les attractions de Disneyland ici ! », sans comprendre pourquoi cette phrase anodine me fait éclater de rire…je n’amènerais pas mes enfants dans l’attraction en face !
Le costume est certes plus seyant que celui de Minnie ou Daisy ! 
Nous ne restons pas plus longtemps à Goldfield Ghost Town, la pause était agréable mais le côté factice ne nous incite pas à visiter.
Nous voilà donc repartis le long de l’Apache Trail, passant devant le Lost Dutchman State Park sans nous y arrêter. J’avais prévu quelques possibilités de balades au cas où nous n’aurions pas fait le Peralta Trail, ce ne sera donc pas pour cette fois.
Tant pis également pour le Superstition Mountain Museum d’Apache Junction qui renferme les pierres gravées par Jacob Waltz, indices que des apprentis chercheurs de trésors de tous bords étudient depuis des décennies pour tenter de percer le secret de sa mine d’or…
Quelques miles plus loin, nous traversons la petite ville de Tortilla Flat (j’adore le nom !) « The Town Too Tough To Die » : 6 habitants vivent encore sur place et la Poste fonctionne toujours, bon à savoir si vous voulez envoyer une carte postale un peu originale des USA.
Quant au saloon, il est tapissé de billets de banque, sacrée décoration !
L’accueil est pour le moins original
Je pousse jusqu’au bout de la rue (ça prend 10 secondes à tout casser vu l’immensité de la ville) et tombe sur ce que tout le monde cherche depuis des décennies : la mine perdue !
Et dire qu’il y’en a qui se creusent la tête sur de vieilles pierres alors qu’elle était bien en évidence, tssss…
Le gardien des lieux ?
Nous reprenons la route qui très vite devient franchement poussiéreuse et caillouteuse : une vraie piste, ça y’est !
Le paysage est soudain beaucoup plus sauvage. On longe un lac, on descend entre des falaises escarpées couvertes de cacti, la poussière vole autour de la voiture.
Puis la route s’élève, on surplombe le lac et les montagnes environnantes.
Nous nous arrêtons à un point de vue où un sentier aménagé serpente au milieu de la végétation désertique, c’est magnifique !
En fond sonore, on passe en boucle un cd acheté il y a bien longtemps, à une époque où je ne pensais pas venir un jour par ici… « Indians Sacred Spirit », « Yeha Noha » vous vous souvenez ?
http://www.youtube.com/watch?v=IFsAnGzaDQ0
Le jour commence à baisser, la lumière se fait plus douce.
On parcourt tranquillement la piste, ne croisant que peu de voitures. La route descend de nouveau et nous atteignons le Roosevelt Dam, couverts de poussière (enfin surtout la voiture).
On passe sur le pont qui trace un œil bleu dans le paysage puis nous partons vers le nord à destination de Sedona. L’Apache Trail peut se poursuivre vers l’est, en direction du Tonto National Monument (voir par exemple le carnet de Julo et Nénette de 2012) mais notre étape de ce soir n’est pas de ce côté.
La route vers Sedona est splendide, sublime, à couper le souffle…
...du moins à ce qu’il parait. En effet nous n’en verrons pas grand-chose vu que la nuit est tombée !
La fatigue commence à se faire sentir : c’est notre premier jour de découverte, la route est longue et la vitesse limitée, bref nous sommes soulagés d’arriver au Views Inn à 21h. Check in rapide dans ce motel tout droit sorti d’une série américaine (M. Pizza commence à imaginer une scène de course poursuite dans les escaliers métalliques qui bordent les bâtiments).
Il ne nous reste plus qu’à acheter de quoi nous sustenter. Vu l’heure tardive, on pare au plus pressé et nous rendons à la station service située juste en face de l’hôtel. Eh ben c’est pas gagné les amis ! Il n’y a quasiment que des produits apéritifs, allant du beef jerky (sans façon il nous en reste) aux chips en passant par des mélanges fort peu ragoûtants : je tombe sur un paquet de graines style cacahuètes auxquelles sont mélangés des smarties multicolores !
Pas de produits frais évidemment, mais même le rayon surgelés fait triste mine…on finit par opter pour le plat qui nous rebute le moins, une pizza Stouffers « french bread pizza » (c’était le seul truc qui ne semblait pas baigner dans une mare de fromage).
Verdict ? C’est bien spongieux ! Bon, ça cale, mais question goût on repassera (ou pas en l’occurrence).
Si c’est ça le luxe du surgelé américain, ça promet pour la suite...
C’est ravis de cette belle journée et impatients de découvrir Sedona que nous nous endormons dans notre lit qui pourrait héberger une colonie de vacances (enfin presque).
