Et si un carnet de bal à VerXailles ouvrant une ode catalane, m'était conté... Juin 2019

[M&M's]

Mais des fois il vaut mieux garder l'idee qu'on en avait, par exemple j'ai voulu le montrer a Monsieur lors d'un sejour a Paris et il y avait beaucoup (trop) de monde et le chateau m'est apparu tres petit par rapport a mes souvenirs d'enfance
Par contre pour les jardins je suis d'accord, ils sont toujours tres beaux et tes photos mettent bien en valeur ce lieu

[Madikéra]

Je te rejoins sur le fait que l'échelle de nos souvenirs d'enfance n'est bien souvent pas la même que celle de notre vision d'adulte...

Dans cette idée d'un lieu où je ne retournerai probablement jamais, il y a Schönbrunn à Vienne. C'est "mon" château de rêves de jeunesse (j'y suis allée plusieurs fois). La vue de la Gloriette est, dans mes souvenirs, pur ravissement. Mais comment l'adulte que je suis la ressentirait, c'est ??? Du coup, même si je repassais par Vienne, je ne suis pas sûre que j'irai au Château.

[Madikéra]

Première partie du 7 juin 19

Un, deux, Trianons pas, quadrillant au bal de l'X



La matinée a choisi d’opter pour un rythme en valse lente. Je prends mon temps, tout mon temps pour récupérer du voyage et éviter de consommer trop d’énergie pour être sûre d’être en forme le soir. Et ce d’autant plus que les prévisions météo ont été justes. Comme craint depuis qqs semaines, il fait gris, il fait pluviotant, il fait entre frais et froid, il fait je resterai bien au chaud sous la couette !

Cependant une envie a germé lorsque j’ai décidé de venir à Versailles: aller voir les Trianons car je n'y suis jamais allée. Du coup, comme le ciel est surtout gris et peu drachant comme disent les gens du nord, à 11h45 j’active le rythme promenade. Je me rends à la grille du dragon censée ouvrir à midi car j’envisage de prendre le petit train touristique pour y aller. En écrivant ces mots, je me dis Bizarre, aucune des photos du point de départ du train et de celui des voiturettes électriques ne s’est enregistrée, j’en avais prises qqs unes en parcourant les jardins ! Je pensais économiser quelques kilomètres de marche…

Malheureusement, c’est jour imprévu et non listé sur le site Internet (vous vous doutez bien que j’avais vérifié) de Grandes Eaux because le bal et les essais des fontaines et du coup, l’entrée n’est plus gratuite et à cette grille aucune vente de tickets.

Que fais-je, que fais-je ??? A pieds, cela me fera environ 4 kilomètres aller/retour. Les confortables baskets achetées en Jordanie me donnent confiance, la météo semble stabilisée même si Zéphyr, Borée et leurs copains semblent s’être éveillés. C’est au petit train de sénatrice de se mettre en action en direction du boulevard de la reine et de sa grille associée. Et les moutons regardent mon train passer sans avoir trop d’efforts à faire pour le suivre du regard…

Il y a nettement moins de monde qu’au Château. Le ticket pour les deux revient à 12 euros et donne droit à l’accès au musée des Carrosses où je n’irai pas. Cela souffle de plus en plus et je commence à entendre les gardiens parler de fermeture des jardins. Les responsables n’ont pas envie de prendre des risques car il y a déjà eu des accidents.

Lorsqu’en histoire on étudie la vie à Versailles, il est fréquent de s’imaginer que le Petit Trianon ou domaine de Marie-Antoinette est très loin du grand château, totalement isolé dans la campagne… En réalité, une quinzaine de minutes de calèche séparent les deux bâtiments mais suffisaient à s’éloigner de la fouille grouillante, parfois médisante, peu avenante et surtout de la vie faite d’obligations, d’étiquette, de charges, de jeux de rôles et autres mascarades… Celles et ceux l’ayant choisi ou se l’étant vu attribué comme base de vie, allant de Louis XV à Marie-Louise, bénéficiaient d’une certaine intimité bourgeoise et confortable. C’est l’impératrice Eugénie qui décida d’en faire un musée dédié à la Reine honnie. La demeure est donc telle qu’on s’y attend: de jolis meubles tapissés, des enluminures et décos égayant les pièces, des fenêtres ouvrant grands sur les jardins…

Il est 12h45 et cela souffle bien dans les branches d’arbre. Une petite faim me tenaille et m’entraîne vers le salon de thé d’Angelina positionné dans l’ancienne cuisine. Une quiche, une limonade, un café et une Louise framboisée me reviennent à 24 euros et ravissent mes papilles. A la table d’à côté, des animatrices discutent et j’apprends que la question de la fermeture des jardins est de plus en plus analysée. Le gardien du vestiaire me rendant mon parapluie me recommande d’éviter de marcher sous les arbres et de faire très attention.

Environ 300 mètres séparent le Petit du Grand, demeure royale et impériale car Louis XIV, Napoléon et d’autres y demeurèrent. C’est le château du raffinement, de la délicatesse, celui de la vie intime bien plus que le Grand qui avait en partie pour fonction d’éblouir, d’en imposer, de poser le royaume par sa taille, sa magnificence, son abondance… et qui ne rendait pas forcément la vie quotidienne facile. Il est évident que je parle de la vie quotidienne des puissants, des régnants et non de celle de la foule des subordonnés, des serviteurs, des "au service"… La place dans l’organigramme de la société faisait, fait toujours, méga différence de forme de vie.

Une expo temporaire mixe moderne et ancien. Comme souvent j’oscille entre Superbe et bouche grande ouverture d’incompréhension artistique. Un petit tour dans les jardins où là-aussi un gardien m’encourage à la prudence. Le ciel joue entre touches de bleu et assombrissement et je me demande même si bal en extérieur il y aura... J'offre au frigo un magnet souvenir avant de repartir et de rentrer commencer à me préparer pour la soirée. Sur le chemin du retour, j'aurai parfois du mal à marcher tant cela souffle et devrais faire attention à des branchettes tombantes !

Compléments, détails, images... sont par là:
https://madikeravoyages.fr/NY4/crbst_5.html

[USADDICT]

Mais des fois il vaut mieux garder l'idee qu'on en avait, par exemple j'ai voulu le montrer a Monsieur lors d'un sejour a Paris et il y avait beaucoup (trop) de monde et le chateau m'est apparu tres petit par rapport a mes souvenirs d'enfance
Par contre pour les jardins je suis d'accord, ils sont toujours tres beaux et tes photos mettent bien en valeur ce lieu

J'étais assez jeune aussi quand je l'avais visité.
Effectivement, peut-être que le souvenir que j'en ai ne rendrait pas la même chose aujourd'hui !
A revisiter donc...

[M&M's]

Je te rejoins sur le fait que l'échelle de nos souvenirs d'enfance n'est bien souvent pas la même que celle de notre vision d'adulte...

Dans cette idée d'un lieu où je ne retournerai probablement jamais, il y a Schönbrunn à Vienne. C'est "mon" château de rêves de jeunesse (j'y suis allée plusieurs fois). La vue de la Gloriette est, dans mes souvenirs, pur ravissement. Mais comment l'adulte que je suis la ressentirait, c'est ??? Du coup, même si je repassais par Vienne, je ne suis pas sûre que j'irai au Château.

Hehe oui je comprends. Jamais fait Vienne mais je connais le chateau de nom bien sur, un jour peut etre

J'étais assez jeune aussi quand je l'avais visité.
Effectivement, peut-être que le souvenir que j'en ai ne rendrait pas la même chose aujourd'hui !
A revisiter donc...

Hehe tu nous diras alors

[Madikéra]

Et c'est le temps du bal de l'X



Vers 16 heures, ongles bien vernissés, j’accueille mes colocs du soir puis file chez le coiffeur. Il pleut, il vente, il fait grosse interrogation dans les têtes concernant le déroulé de la soirée. Johanna du salon Jean-Louis David va réaliser un fort beau chignon moderne et souple, à un prix supra compétitif de 30 euros, je lui dis grand merci car j’ai énormément apprécié le style. Retour sous la pluie, le vent est si fort qu’il m’oblige à me mettre à l’abri dans une encoignure pendant quelques minutes.

Fin de l’habillage pour tout le monde et à 19h30, il est temps de nous mettre en route sous un vent toujours fort mais une pluie faiblissante. Nous allons au bal de l’X… Certaines, certains parmi vous se demandent, peut-être, ce qu’est ce bal. Il s’agit de celui organisé par l’association des anciens élèves et diplômés de l’Ecole polytechnique, l’AX, depuis 1879. Ce sera le 228ème car, il n’y en eut point pendant les grandes guerres. Sa vocation est d’abonder la caisse de secours de l’association et ainsi de pouvoir venir en aide aux anciens ou familles d’anciens dans le besoin. Depuis 1921, il a majoritairement lieu à l’opéra Garnier mais cette année l’école fête ses 225 ans, et pour faire les choses en grand, il faut un site capable d’offrir moults options…

Parmi les activités traditionnelles apparues au fil des ans, il y a un quadrille dansé par des élèves, un show d’escrime artistique, la valse… Cette année le programme offrait 5 parcours différents, coûtant de 160 à 780 euros. Je rappelle qu’il s’agit d’un bal à vocation caritative. Nous avions choisi l’option Le Nôtre, mixant pique-nique dans les jardins, Grandes-Eaux, visite des appartements et de la Galerie des Glaces, feu d’artifice et bal à l’Orangerie à 270 euros. En ce début de soirée, nous nous disions que nous aurions pu opter pour le Vatel permettant de dîner à l’abri dans l’Orangerie…

Et au moins jusqu’en 1972, ce bal avait aussi pour vocation de permettre à de jeunes hommes de rencontrer des jeunes filles à marier. C’est, en effet, en cette année qu’Anne Chopinet et 6 autres sont devenues les premières tossettes (étudiante en 1ère année avec leurs homologues tos). Au fil des ans les filles sont de plus en plus nombreuses et les mariages de moins en moins donc cet aspect du rôle du bal perd de son importance. Au passage un grand merci à ces pionnières qui nous ont ouvert des portes mentales de possibles car jusqu'à elles, cet univers nous étant interdit impossible de s'y projeter. Il faut que je reconnaisse que dès la première, j'ai renoncé à envisager sup et spé donc à devenir Xienne...

Finalement, nous prendrons la voiture pour nous approcher de l’entrée, des parapluies, châles, petit pull… et j’oublie d’emporter la doudoune avec nous…

Une petite file d’attente à la porte du Dragon, puis direction les carbets (et non tentes car pas fermés) abritant les tables prévues pour les pique-niqueurs. Quasi, toutes celles du premier rang sont disponibles car… toutes mouillées. Empestage contre les organisateurs qui ont oublié de prévoir des raclettes pour nettoyer tables et chaises, donc c’est à toutes les tables c’est volée de mouchoirs en papier avant de pouvoir se poser. Il fait frais, froid, les jupes volent… Nos voisines nous féliciteront, ma sœur et moi, d’avoir eu la bonne idée de mettre des collants sans pied car ainsi nous sommes un peu protégées du froid. Juste un peu…

Celles et ceux ayant suivi la prépa de ce voyage se souviennent que j’ai mis des mois à trouver le haut que je souhaitais car j’avais déjà veste et jupe. En-dessous, je porte un débardeur mais cela ne suffit pas et du coup ce haut tant espéré n’a tenu la vedette que pendant une quinzaine de minutes avant d’être recouvert du petit pull de secours. Mon beau-frère repartira à l’appart chercher la doudoune. Pour info, il y a un dress code avec tenue de soirée obligatoire en robes longues pour les dames, la couleur rouge vif étant réservée aux polytechniciennes. Nous vîmes un certain nombre de dames en robes courtes, mi-longues. Peut-être des changements de dernière minute liés à la météo. Nous vîmes aussi très peu de robes Wouaouhhh hautecouturesques mais surtout des plutôt simples trouvables sur Internet.

Et ce pique-nique chic, alors. Il avait été compris comme venant de chez Lenôtre (écrit ainsi dans la présentation) et nous nous interrogeons sur cette réalité car aucun des produits n’en était estampillé. La salade "La vie en vert" était d’ailleurs estampillée "On vous veut du bien" qui est une marque de street food mais pas Lenôtre ! Chic, n’est pas le qualificatif que je retiendrai pour un sandwich poulet quelconque, une salade correcte (quelle idée de proposer une base avec des lentilles) et un dessert savoureux. Je peine à manger tant j’ai froid mais comme il fait faim… Champagne pour nous réchauffer...

Avant de partir parcourir les jardins, je passe par les commodités installées dans la zone. Surprise, il y a foule en mode sardinerie à l’intérieur mais personne dans les cabines, ce ne sont que des dames en robes du soir tentant de se réchauffer…

Des animateurs déguisés passent et mettent une petite ambiance. On nous annonce que la Garde républicaine ne fera pas son show à cheval à cause de la météo. A 20h46, la patrouille de France filant au stade pour la cérémonie d’ouverture du Mondial féminin de foot nous survole et les Grandes Eaux démarrent. Et là, c’est arrosage à qui s’approche de trop près car le vent… Je m’imaginais un spectacle grandiose et suis un peu déçue du rendu. Ce sont des fontaines actives avec un fond musical correspondant au site. Cela permet de voir ces bassins vivants tels qu’imaginés par leurs créateurs au lieu de voir des surfaces d’eau planes sans mouvement. Peut-être que le froid ambiant, le vent pénétrant font que mes neurones sont moins sensibles à la joliesse que par beau temps !



C’est cependant bien sympa de voir toutes ces personnes en longues robes et costumes d’apparat déambuler dans les allées et donner l’impression d’un temps jadis. Nous voilà à l’entrée du château à 21h45, aux pieds de l’escalier Louis-Philippe. Foule, c’est foule…

Nous parcourons en file indienne quelques salons: Apollon, Mercure, Diane… puis finalement entrons dans la galerie la plus miroitée du monde, celle des Glaces. Elles sont 357 à faire face à 17 fenêtres sur 73 mètres. Largeur et hauteur sont quasi identiques avec 13 et 12,5 mètres. C’est VERSAILLES, c’est vraiment beau sous ces lumières de nuit et ces sonorités des temps passés.

Des artistes jouent d’instruments anciens, chantent… Nous y resterons 45 minutes car après il y aura un long temps d’attente avant la suite du programme. Plus l’heure avance et moins il y a de monde, du coup cela devient vraiment agréable d’admirer ces ors. Fin de nos visites à 23h15, passage par les commodités et nous nous retrouvons à des centaines de personnes dans le vestibule et la galerie basse. Certains tentent de sortir dont nous, alors que d’autres frigorifiés rentrent. L’organisation avait été faite sur la base d’une température de printemps donnant envie de passer du temps à l’extérieur mais c’est glaceries dans les allées ! Entre le froid et le compressage humain, nous optons pour le froid. Grand bien nous en prend car la Garde républicaine arrive à pieds et nous fait une démonstration de parade, sous une petite pluie permettant tout de même de rester en extérieur. Cela manque de lumière pour bien pixeliser. Puis les pétarades commencent et zou au bout du bassin pour voir le clou extérieur de la soirée. Ce fut ravissement ces scintillements virevoltants. J’ai adoooré…

Il est minuit, environ 4 000 personnes ont rendez-vous à l’Orangerie, vous imaginez l’attroupement devant une seule porte d’accès. Je perds le reste de nos troupes, on finit par se rejoindre et nous entrons dans ces gigantesques galeries où bouger devient difficile. Impossible de voir valses, quadrille ou escrime artistique et quant à danser… Il y a très peu de chaises pour s’asseoir mais rien n’empêche de boire une coupe de champagne, histoire de ne pas buller. La grande galerie dans un sens, dans l’autre. Peut-être que cela danse plus au niveau de l’ambiance jeun’s ? Il est 1h30 quand nous ressortons, prenons notre temps de réadmirer le château de nuit, d’aller au bassin de Neptune et de retourner à la voiture, il semble faire moins frais. Passées 2 heures, nous revoilà at home.

Ce fut une belle soirée de gala plus qu’un réel bal dans un décor magnifié par les lumières du soir et en agréable compagnie. Dommage que la météo ait refusé de nous la rendre sublime.

https://www.youtube.com/watch?v=LYFQQnD ... dex=2&t=0s

Compléments images et petits détails sont par là:
https://madikeravoyages.fr/NY4/crbst_5.html

[M&M's]

Rageant pour la meteo mais le feu d'artifice devait etre super a voir merci du partage via la video

[Madikéra]

Nous étions contents que la soirée ait lieu car vers 17/18 heures nous étions très pessimistes pour l'option jardins... Ce sont les aléas d'une manifestation en extérieur...