
Trop nombreux sont encore ceux qui traceront dans un paysage qu’ils considèrent, à tort, comme stérile et hostile. Heureusement, certains ont compris que l’essence même du road trip était de sortir des sentiers battus et de saisir toutes les opportunités afin de revenir chez eux la tête pleine de souvenirs inoubliables. Si, de prime abord, cette question n’a l’air de rien, elle est fondamentale car elle est représentative de la façon dont vous envisagez votre voyage.
De la cité des Anges à la ville de tous les péchés, via l’Interstate 15, il n’y a que 270 miles (430 km). En allant au plus court et au plus rapide, vous pouvez donc tout à fait planifier dans les 4h30 de route, en vous laissant une petite marge de manœuvre d’une demi-heure, le temps de gérer les embouteillages à la sortie de Los Angeles et à l’entrée de Las Vegas ou l’inverse. Mais très honnêtement…
- Qui se chronomètre en voyage ?
- Qui a envie de tracer bêtement sur l’autoroute d’un point A à un point B ?
- Qui ne voudrait pas profiter de toutes les curiosités et opportunités que les itinéraires bis ont à offrir et qui font le sel d’un road trip ?
Pas vous, j’en suis certaine ! Et moi non plus.
Je vous en conjure, soyez sympa avec vous-même, n’y allez pas à l’économie ! Vous êtes ici pour voir du pays, pas juste du goudron ! Prévoyez donc la journée complète pour réaliser le trajet entre L.A. et Vegas, et programmez votre GPS pour qu’il évite les axes autoroutiers, votre moi du futur vous remerciera.
Sans être exhaustive (c’est évidemment impossible !), je ne vais pas vous proposer un itinéraire type, mais différents choix possibles. Libre à vous ensuite de picorer ici ou là, ajouter des sites, ou au contraire en supprimer, en sélectionnant vos arrêts et visites selon vos attentes et vos sensibilités, car, vous allez voir, il y en a vraiment pour tous les goûts !
En quittant Los Angeles en direction de Las Vegas, votre GPS vous conseillera inévitablement de prendre l’Interstate 10 en direction de l’est.
Personnellement, j’avais fait le choix de partir vers le nord (I-5 puis CA-14) car je souhaitais visiter quelques lieux de tournage, Vasquez Rocks et le célèbre tunnel du film Duel.



Le secteur de Palmdale et de Lancaster, visité par de nombreux Sunseteurs, regorge également de petits sites à découvrir (souvent de simples stops photos, comme par exemple l’église utilisée par Quentin Tarantino dans Kill Bill). Si vous êtes cinéphile passionné, l’itinéraire en totalité peut facilement prendre une demi-journée ou même plus ! Difficile donc de vous conseiller dans l’immédiat cet itinéraire thématique chronophage, mais on y reviendra par ailleurs dans un second article. Sachez en tout cas qu’il est possible d’y consacrer quelques heures entre L.A. et Vegas et si le sujet vous intéresse, en attendant, rendez-vous sur le forum, nous y avons un topic dédié.


Restons donc pour l’instant sur l’I-10. Si vous souhaitez éviter de perdre d’emblée trop de temps tout en découvrant des sites moins courus, rejoignez San Bernardino sur la Route 66, dans la banlieue est de Los Angeles. L’ancien tracé de la Mother-Road se perd un peu aujourd’hui dans les nombreuses banlieues et il est difficile de s’y retrouver, mais en vous rendant à San Bernardino, vous pourrez voir, si l’histoire de la célèbre chaîne de fast food vous intéresse, le First Original McDonald’s Museum.

Petite astuce (à voir selon votre programme d’activités à Los Angeles) : passez votre dernière nuit à L.A. au Wigwam Motel de San Barnardino, dans un teepee.

En savoir plus sur le Wigham Motel et le musée McDonald’s…
Une fois à San Bernardino, l’idée sera de continuer sur la Route 66 et de rejoindre Victorville, à 40 miles (65 km) au nord de San Bernardino via le Cajon Pass et le Summit Inn de Hesperia (au sommet du col à 1280 mètres d’altitude), ultime frontière entre le désert et le « Grand Los Angeles ». Ce restaurant ouvert en 1952 a été consumé par un incendie à l’été 2016 et il ne reste de cet établissement historique que son panneau vintage. Avis aux amateurs…
Ce secteur est situé non pas au cœur du désert comme on pourrait s’y attendre mais à mi-chemin entre les San Gabriel Mountains et la Angeles National Forest à l’est, et la forêt de San Bernardino à l’ouest. Cette région, complètement désertée par les touristes étrangers, est à la belle saison un vaste terrain de jeu pour les randonneurs ainsi que pour les skieurs en hiver. C’est également ici que vous pourrez monter au sommet du Mont Baldy, visiter le célèbre observatoire du Mont Wilson ou encore profiter du Big Bear Lake plus à l’est. Jérôme a visité l’observatoire en famille et en parle avec passion dans son carnet de voyage.



Donc sachez que, là encore, le secteur peut demander beaucoup de temps, selon vos intérêts pour la randonnée, l’astronomie, le camping… et qu’il est vraiment possible de vous faire plaisir car, contrairement à ce que certaines mauvaises langues voudraient faire croire, les environs de Los Angeles ne se limitent pas à des avenues et des banlieues sans âme, des centres commerciaux, des cactus anorexiques, des cailloux et de la poussière !
Mais revenons-en à la modeste bourgade de Victorville, qui a connu son heure de gloire au temps où la « Main Street of America » attirait les foules de vacanciers en quête de soleil. Pour faire perdurer la nostalgie et les souvenirs, depuis 1995 la ville abrite un très chouette musée de la Route 66, tenu par des bénévoles, un lieu de mémoire très riche si vous êtes sensible à l’histoire de la Route 66, mère de toutes les routes d’Amérique.

J’ai un souvenir particulièrement ému du musée, représentatif d’une époque que je n’ai certes pas connue, mais qui me touche. Et je ne suis pas la seule… Preuve en est cette carte du monde où on ne voyait plus la France, recouverte intégralement d’épingles plantées par mes compatriotes et qui ferait presque mentir Eddy Mitchell. La magie ne s’est jamais vraiment achevée et cette route légendaire à la croisée des mystères n’est pas sans vie. Aujourd’hui encore, 13 ans plus tard, ma petite toupie en bois « California Route 66 », offerte par Dorothy et Larry, trône encore sur mon bureau. Fichue Route 66 dont la simple évocation fait miroiter le pare choc chromé des vieilles américaines et étinceler les comptoirs d’acier inoxydable des diners aux néons colorés, mais qui, une fois qu’on l’a quittée rend tout de même très nostalgique…

En savoir plus sur le musée de la Route 66 de Victorville…
En quittant Victorville par le nord, toujours via la Route 66, vous traverserez le Mojave River Bridge, un pont historique. La rivière, asséchée, n’est plus, mais le pont métallique construit en 1930, est du plus bel effet. La route coupe ensuite à travers le désert et longe la voie ferrée, les centrales électriques et les cimenteries. Ambiance, ambiance… Pour ma part, point d’ardents tumbleweeds roulant au gré du vent, presque dommage… Je dis presque car, ne nous y trompons pas, si l’image d’Épinal d’un virevoltant sautillant au milieu du désert est toujours très exotique pour un européen en vadrouille, reste que ces végétaux de plus en plus envahissants représentent un véritable danger écologique.
Une fois à Oro Grande, à moins de 15 minutes de Victorville, une boutique d’antiquités, Antique Station, a élu domicile, l’occasion de chiner des objets vintages. Ce genre de bric-à-brac typiquement américain n’est pas rare et vous en croiserez souvent sur la route, donc à vous de voir…
C’est également dans ce secteur que vous pourrez photographier l’un des fameux sigles Route 66, peints sur la Route. Ce symbole fort fait toujours son petit effet.

Quelques 6 miles (10 km), un Bottle Tree Ranch, le sanctuaire d’Elmer Long…
L’homme n’est plus, il nous a malheureusement quitté en 2019 mais il nous a laissé en héritage une forêt d’un autre genre, constituée d’arbres en fer forgé et de bouteilles en verre coloré, le travail de toute une vie dédiée à l’art.
Quand je repense aujourd’hui à cette visite que j’ai faite en 2009, il est certain qu’elle a influencé tous les voyages que j’ai pu faire après. C’était mon tout premier road trip aux USA et ma première vraie journée sur la route après quelques jours passés à L.A. J’étais déjà accro aux voyages, mais après une telle rencontre il est devenu évident pour moi que j’allais faire en sorte de revenir encore et encore dans cet ouest magique…

Ma visite du Bottle Tree Ranch et ma rencontre avec Elmer…
A environ 30 minutes de route du ranch d’Elmer, Barstow.
Barstow est une sorte de carrefour. D’où que vous veniez et où que vous alliez, lors d’un voyage dans l’ouest, vous y passerez forcément. D’emblée la petite ville semblerait un peu ingrate, mais elle abrite quelques trésors, dont ses superbes fresques murales dédiées à la Route 66, un McDonald’s installé dans d’anciens wagons de trains restaurés, un drive-in entièrement rénové à la fin des années 1990, un musée ferroviaire et un musée de la Route 66 (oui, encore un, mais celui-ci je ne l’ai pas visité, il semblerait avoir bonne réputation même si moins couru que celui de Victorville). Donc là encore, vous n’aurez que l’embarras du choix.

Après Barstow, je vous conseille un petit détour par le Bagdad Cafe, situé à Newberry Springs, à une bonne vingtaine de miles à l’ouest (35 km). Sur Internet, la littérature concernant ce célèbre café est aujourd’hui particulièrement abondante au point qu’on ne sait plus qui il faut croire, ceux qui vous diront qu’il s’agit d’un repaire à touristes français et allemands sans aucun intérêt ou une curiosité de la Route 66 à découvrir toutes affaires cessantes. Je ne prétends pas avoir LA réponse à cette question, mais j’ai quand même envie de vous dire ni l’un, ni l’autre ! Le Bagdad Cafe est, à mon sens, et avant tout autre chose un lieu de pèlerinage cinématographique. (Re)voyez le film éponyme avant le départ et s’il vous touche, une fois sur place, prenez le temps de vous arrêter pour dire bonjour à Pruett et sa bande. Ces lieux ont une histoire et une âme…


Où je vous raconte ma visite du Bagdad Cafe…
Après cette incartade sentimentale, demi-tour pour cette fois partir en direction du nord. A 10 minutes à l’ouest de Barstow, un restaurant typique très prisé des Sunseteurs vous tend les bras, le Peggy Sue’s 50’s Diner, dont le nom est déjà une invitation à un voyage dans le temps. Si, entre L.A. et Las Vegas, votre estomac crie famine, c’est clairement ici qu’il faut vous arrêter. Bon appétit !

Juste en face, de l’autre côté de l’Interstate en direction de Yermo, ne loupez pas le Jenny Rose Sign, immortalisé en 1993 par Sheryl Crow. La chanteuse a utilisé cette magnifique enseigne vintage en forme de cœur sur le dos de couverture de son tout premier album Tuesday Night Music Club où figurait la chanson « Leaving Las Vegas » qui la fit connaître dans le monde entier (chanson inspirée du roman de John O’Brien, adapté en 1995 au cinéma par Mike Figgis avec Nicolas Cage et Elisabeth Shue dans les rôles principaux).
Le restaurant Jenny Rose, vintage à souhait, a malheureusement fermé ses portes il y a quelques années. La bâtisse est aujourd’hui abandonnée, mais la superbe enseigne est toujours debout… on ignore toutefois pour combien de temps.
Si vous voyagez avec de jeunes enfants, vous pouvez pousser la balade jusqu’à Calico Ghost Town, à seulement 4 miles (6.5 km) du diner. Ne vous y méprenez pas, il ne s’agit pas d’une véritable ville fantôme mais d’un site reconstitué dans les années 1950 avec quelques attractions pour les petits. Donc en famille, ne vous privez pas de cet arrêt qui sera le bienvenu dans le désert. Si vous êtes seul ou en couple, en revanche, ça se discute. Après trois passages dans le secteur, je vous avoue que je n’ai jamais pris le temps de faire cette visite. Cela ne veut pas dire pour autant que je la déconseille ou qu’il ne faut pas la faire. Comme dit plus haut, en road trip, on fait des choix selon les envies, le timing, la météo, les circonstances à l’instant T… maybe, one day…

Si vous voulez en savoir plus sur l’histoire de Calico et tout ce qu’on peut y faire, rendez-vous dans le Sunset Guide dédié.
Après ces moult détours, il arrivera un moment où vous devrez inévitablement récupérer l’Interstate 15. Et celui-ci est venu. Ce serait mentir que de vous dire que la route est désagréable et lors d’un premier voyage, elle est même marquante. Je me souviendrai toujours de cette 4 voies déchirant le désert en deux telle une cicatrice, tout en ligne droite, sous une chaleur sèche et une lumière rasante, des collines de part et d’autre, un ciel bleu immaculé, quelques pneus abandonnés sur les bas-côtés, des buissons rabougris et un horizon inatteignable. C’est un peu la magie des ces routes américaines où on se sent tellement libre qu’elles deviennent une drogue. On s’imagine qu’on pourrait ainsi rouler éternellement. Mais prenez garde au péché de gourmandise et à la fatigue qui finit par s’installer… Reste que sur l’instant, l’expérience reste extatique, même après plusieurs voyages dans l’Ouest.

Après une petite heure de route sur l’I-15 en direction de Vegas, vous allez voir apparaître un drôle de panneau indiquant la route de Zzyzx (prononcer zi-zix). La première fois, ça surprend ! Mais qui donc a pu inventer un nom de ville aussi farfelu ?

On doit cette étonnante trouvaille à un évangéliste et animateur radio à l’égo surdimensionné, Curtis Howe Springer.
En 1944, l’homme, qui ne perdait pas le nord, s’est un jour mis en tête d’embouteiller l’eau de Soda Springs, une source située sur un terrain domanial de près de 5000 hectares où il avait acquis une concession minière, afin de vendre les bouteilles aux touristes assoiffés faisant route à travers le désert. Le nom de Soda Springs n’était toutefois pas suffisamment à son goût, et il décida de renommer la source Zzyzx Mineral Springs & Health Spa afin qu’elle apparaisse en tout dernier dans les dictionnaires et les guides touristiques ! Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il fit construire un ranch et fit venir des plantes exotiques et des animaux. Il exploita la source durant plusieurs décennies et sa fructueuse entreprise accueillit les touristes jusqu’en 1974, date à laquelle il fut expulsé pour exploitation abusive du sol et violations des lois sur les aliments et les médicaments ! Le gouvernement américain a alors récupéré les terres et Zzyzx est devenu en 1976 un centre de recherches sur le désert dépendant de l’Université de Californie.
Le nom de Zzyzx n’a été officiellement validé par le gouvernement qu’en 1984. Le site, sorte de petite oasis bordée de palmiers, est aujourd’hui accessible après seulement 4 miles (6.5 km) via une petite route partiellement revêtue longeant une mer de sel. Photogénique à souhait !


De retour sur l’I-15, après moins de 10 minutes de roulage, nouvelle curiosité, le thermomètre géant de Baker qui vous rappelle qu’ici, oui… Vous êtes bien aux portes de la Vallée de la Mort ! Il fait très chaud, c’est un fait. 102°F (38.9°C lors de mon passage… encore loin des températures que nous allions subir quelques jours plus tard à Death Valley). Des vestiges miniers sont exposés ici ou là sur le parking et plusieurs fast-food vous tendent les bras pour une boisson rafraîchissante ou crème glacée. Une pause très appréciable avant la dernière partie du parcours et l’arrivée à Las Vegas.


Je laisse momentanément la place à JC qui vous parlera mieux que je ne le pourrais des outlets de Primm situés quelques 50 miles (77 km) plus loin sur l’I-15.
Merci Isa 😉 J’aurai aimé écrire que ce temple du shopping est un must-do 30 minutes avant d’arriver à Las Vegas. Mais la crise Covid est passée par là… et le centre commercial n’est plus que l’ombre de lui-même. Sur une centaine de boutiques à prix destockés, il n’en reste qu’une dizaine en activité au moment où j’écris ces lignes. Le complexe a été revendu en 2021 pour une bouchée de pain. Sachez toutefois que certaines grandes marques sont toujours là : Levi’s (la boutique à elle seule vaut le stop quand on sait le prix des jeans en France), Tommy Hilfiger, Polo Ralph Lauren… Ce pourrait être aussi l’occasion pour vous de faire le plein de la voiture ou de grignoter un morceau. La galerie est ouverte tous les jours de 10h00 à 18h00.

Ultime stop avant Vegas, les Seven Magic Mountains. Installée en 2016 pour une durée initiale de deux ans, on doit cette œuvre d’art éphémère à Ugo Rondinone. (Je n’ai pas eu l’occasion de découvrir l’œuvre car lors de mon dernier passage dans le coin en 2018, j’avais prévu de faire le détour mais coincée dans les embouteillages et pressée de retrouver les red rocks, une fois libérée, j’ai préféré filer vers le Lake Mead.)
Mixte de Land Art et de Pop Art, Seven Magic Mountains représente la dualité entre l’artificiel et le naturel. Sept tours de rochers empilés symbolisent la montagne et le désert tandis que leurs couleurs vives (je soupçonne certains photographes d’appuyer un peu trop fortement la saturation afin de rendre leurs images presque fluorescentes) figurent le strass de Vegas si ce n’est même l’incongruité d’une telle cité décadente au cœur de la nature. Que l’on soit sensible ou pas à cette œuvre, d’accord ou pas, force est de constater que l’ouvrage de Rondinone a jusqu’ici remporté un vif succès. Notons tout de même que les couleurs acidulées font mouche sur les clichés pop de nombreux instragameurs. Et c’est bien là à mon sens la limite de l’exercice : tout le monde veut voir l’œuvre, tout le monde veut son selfie, tout le monde veut de la couleur flashy… et d’ici quelques mois on sera passé à autre chose et tout le monde aura oublié les sept montagnes et leur symbolisme (c’est d’ailleurs un peu pour cela que j’en parle). Mais finalement n’est-ce pas là le but premier de l’art éphémère ? Les Seven Magic Mountains devaient finalement rester en place tout au plus jusqu’en 2021 mais il semblerait que début 2022, elles étaient encore bel et bien sur les lieux. Si vous passez dans le coin, dites-nous tout !

Ensuite, c’est bien simple… continuez toujours tout droit sur l’I-15 sur encore 20 miles (32 km) et quand vous verrez ce panneau, c’est que vous serez arrivé à bon port !
Enjoy !

Prévoyez 7 heures de route pour cet itinéraire de 340 miles (540 km), sans compter les pauses ni les visites.
Cela peut paraître énorme mais en quittant Los Angeles suffisamment tôt le matin, l’itinéraire est tout à fait gérable pour une arrivée à Vegas dans la soirée. Et bien entendu, il ne s’agit pas de tout faire ni de tout voir, mais de piocher selon ses envies. Il va sans dire que si vous souhaitez faire 2 heures de shopping ou un long reportage photo à Zzyzx, il faudra réduire les arrêts par ailleurs.
Vous voyagez en hiver ? Randonnez dans le désert !
Voyager à la saison froide ne change pas la donne en profondeur et peut même paradoxalement dans ce cas précis du trajet entre Los Angeles et Las Vegas, offrir encore plus de possibilités. Pourquoi ? Car en hiver vous pourrez profiter du désert sans souffrir de la chaleur.
Ainsi, depuis Barstow, vous pouvez suivre l’Interstate 40 en direction de l’est, rejoindre la Bagdad Cafe, poursuivre sur la Route 66 et passer par Amboy. Deux curiosités vous tendent les bras.
Si vous êtes randonneurs et sensible à l’histoire géologique de la région, vous pourrez grimper jusqu’au sommet du célèbre cratère de Amboy sur un champ de lave volcanique (3 miles/4.8 km aller-retour).

Puis, peu après le cratère, toujours à Amboy, pause photo au Roy’s Motel & Cafe, au style architectural googie à souhait et hyper photogénique, un must-stop sur la Route 66 !


De là, il s’agit ensuite de remonter en direction du nord en traversant la Mojave National Preserve, une immense réserve naturelle dépendant du service des parcs nationaux. Les lieux particulièrement secs et caniculaires sont à proscrire au printemps et en été. Mais dès le mois de novembre et jusqu’en avril, il y fait suffisamment bon pour pouvoir y randonner. Donc si vous quittez Los Angeles suffisamment tôt le matin, vous pouvez envisager une balade dans le coin (comme par exemple la randonnée des Kelso Dunes) et profiter ainsi de l’immensité et de la solitude du désert.


Une fois le désert traversé, vous rejoindrez l’I-15 au sud de Primm.
Pour cet itinéraire, comptez 220 miles (350 km) depuis Barstow jusqu’à Las Vegas, soit 4 heures de route sans compter les arrêts et les visites, auxquelles il conviendra d’ajouter 2 heures de route (120 miles/200 km) entre Los Angeles et Barstow.
Qui osera dire désormais que le désert est stérile et qu’il n’y a rien à voir entre Los Angeles et Las Vegas ? Amateurs d’histoire, de curiosités déjantées, d’art, d’antiquités, d’architecture vintage, d’astronomie, de shopping, de randonnées… vous pourrez tous y trouver votre compte… TOUS ! Et pour peu que vous aimiez un peu tout cela à la fois (vous avez raison, la curiosité est une très belle qualité trop souvent sous-estimée), probablement qu’une seule journée ne vous suffira pas pour relier la cité des anges et la cité des péchés…
Les adresses
- Wigwam Motel, 2728 Foothill Blvd, San Bernardino, CA 92410
- First Original McDonald’s Museum, 1398 N E St, San Bernardino, CA 92405
- Summit Inn Sign, Hesperia, CA 92344
- California Route 66 Museum, 16825 D St, Victorville, CA 92395
- Mojave River Bridge, 17930 National Trails Hwy, Oro Grande, CA 92368
- Antique Station, 19176 National Trails Hwy, Oro Grande, CA 92368
- Elmer’s Bottle Tree Ranch, 24266 National Trails Hwy, Oro Grande, CA 92368
- Bagdad Cafe, 46548 National Trails Hwy, Newberry Springs, CA 92365
- Peggy Sue’s 50’s Diner, 35654 Yermo Rd, Yermo, CA 92398
- Jenny Rose Sign, 35855 Ghost Town Rd, Yermo, CA 92398
- Calico Ghost Town, 36600 Ghost Town Rd, Yermo, CA 92398
- Zzyzx Mineral Springs / Soda Springs, Zzyzx Rd, Baker, CA 92309 (I-15, sortie#239)
- The World’s Tallest Thermometer, 72157 Baker Blvd, Baker, CA 92309 (I-15, sortie#246)
- Primm Outlets, 32100 S Las Vegas Blvd, Primm, NV 89019 (I-15, sortie#1)
- Seven Magic Mountains S Las Vegas Blvd, Las Vegas, NV 89054 (I-15, sortie#12)
- Welcome to Fabulous Las Vegas, 5200 Las Vegas Blvd S, Las Vegas, NV 89119
- Roy’s Motel and Cafe, 87520 National Trails Hwy, Amboy, CA 92304
- Mojave National Preserve : entrez “Kelso California” dans votre GPS
- Observatoire du Mont Wilson
Crédit photos : Frédéric, Isa, Isabel, JC, Jérôme, Joanna, Ms Chatterbox, Ronan, Thomas
3 Commentaires. En écrire un nouveau
Ah… que ça fait du bien de lire enfin ce genre de texte sur la route « où il n’y a rien à voir »…
C’est exactement ça la notion de roadtrip, et ce n’est pas avaler des miles, tracer la route, en regardant et en ne voyant RIEN !
BRAVO on pourrait même en rajouter à droite ou à gauche:
– entre San Bernardino et Hesperia, sur la I.15 sortie 141 près du Pilot travel center il y a un parking avec de très nombreux « camions américains » (pour ceux qui aiment ça).
– Bonne idée de sortir à Baker vers Mojave Preserve (vers le Kelso depot visitor center), car il y a des tubes de lave à voir en route (à gauche faire 5 miles sur Aiken mine rd).
– après c’est plus loin et pour ceux qui vont vers la DV par Shoshone : voir à D. le Sidewinder canyon situé 17miles avant Badwater point.
bonne continuation.
Merci pour ce complément Jean !
ça me donne envie de repartir ! Quand on avait fait Los Angeles – Las Vegas avec mon chéri on avait fait quelques détours sur la route : Palm Springs puis le Joshua Tree National Park où on avait fait une balade à cheval, qu’ils sont étonnants ces arbres ! Puis direction la Death Valley pour deux jours où juste avant d’y arriver on s’était arrêté à Shoshone, une petite localité dont je me souviendrai toute ma vie, on a même une photo de l’endroit sur nos murs depuis plus de 10 ans. 52 habitants, un charme étonnant aux portes de la Vallée de la mort et un restaurant où je me souviendrai toute ma vie du smoothie que j’avais pris. On avait mangé au comptoir, un régal.