Oui, j'ose reprendre mon carnet...
Mercredi 16 octobre : Le train de presque 3 h 10, une mission immaculée et des tuyaux d'orgue
Nous sommes à Yuma, la ville la plus ensoleillée de la planète (véridique !), mais où il n'y aurait soit disant rien de plus à voir que du vent. Alors, oui, certes il y fait très chaud et il y a beaucoup de vent... mais pas que.
Après un breakfast tout à fait correct, nous prenons la route en direction de
Tucson, situé 240 miles plus à l'Est, soit un peu moins de 400 km. Le shutdown étant toujours d'actualité, nous savons que nous ne pourrons pas visiter Organ Pipes Cactus National Monument, qui devait être la visite principale de cette journée. C'est dommage, évidemment, mais nous n'y pouvons rien, et surtout on espère bien que la situation va rapidement se débloquer car autant jusqu'ici cet arrêt des activités gouvernementales était gênant mais pas vraiment catastrophique, autant pour la suite ça serait vraiment handicapant si cela devait se poursuivre... gardons espoir.
Yuma est située à proximité de la frontière mexicaine, dans l’extrême Sud de l'
Arizona, immédiatement après être sorti de
Californie, au bord du fleuve
Colorado. So exotic !
Avant de quitter Yuma, nous avons toutefois une visite à faire, et pas des moindres, celle de la
Territorial Prison !
Ouverte en 1876 et fermée en 1909, elle a abrité durant ces 33 années quelques 3000 prisonniers tous condamnés pour des crimes allant de la polygamie au meurtre en passant par le vol, le braquage de banque ou encore l'adultère. 29 femmes ont été également emprisonnées à Yuma.
La prison était surnommé le "Hellhole of the West", mais paradoxalement, elle était très moderne puisqu'elle bénéficiait de l'électricité, avait des toilettes (à chasse d'eau s'il vous plaît !), un centre médical, une bibliothèque et une fanfare. Seulement voilà... il y faisait très chaud

et elle fut très rapidement surpeuplée ! C'est pour cette dernière raison qu'elle ferma ses portes, et les prisonniers furent transférés à plus de 200 miles (320 km) à l'Est, à Florence (à mi chemin entre Phoenix et
Tucson).
En 1953, l'auteur
Elmore Leonard l'a rendue extrêmement célèbre avec sa nouvelle
Three-Ten to Yuma adaptée au cinéma en 1957 par Delmer Daves,
3:10 to Yuma avec Glenn Ford (
3h10 pour Yuma). Le film a connu un
remake éponyme en 2007 signé James Mangold et avec Russell Crowe et Christian Bale. J'aime énormément les deux films qui sont à mon sens très complémentaires (en revanche je n'ai jamais lu la nouvelle). Nous sommes à Yuma et espérons du coup voir le train de 3 h 10. Logique !

Nous le verrons... à 9 h 20 du matin, et il transportera des véhicules et du matériel militaire !
Le
Ocean to Ocean Highway Bridge enjambe le
Colorado, frontière naturelle entre la
Californie et l'
Arizona, le long de la Penitentiary Avenue. D'un côté se trouve le Yuma Territorial Prison State Park, de l'autre sur la
Indian Hill, la
Mission La Purisima Concepcion, construite par les explorateurs espagnols en 1780 mais détruite seulement un an plus tard par les indiens
Quechans. On devine la Mission de l'autre côté du pont, entièrement reconstruite en 1922 et portant le nom de
St Thomas Indian Mission.
Nous ne visiterons pas la Mission, c'est la prison qui nous intéresse principalement.
Fort Yuma a été établi en 1852 afin de protéger les colons contre les indiens. Aujourd'hui, le State Park abrite donc la Mission, l'ancien Fort et la prison (construite en partie... pas les prisonniers eux-mêmes !) devenus tous deux musées.
entrée du Fort
la prison
la tour des gardes
La visite du musée est passionnante pour qui s'intéresse à l'histoire de cet ouest sauvage qui fait tant fantasmer, dont il est question dans tant de westerns mais qui, en vérité, était nettement moins exotique et beaucoup plus dure et cruelle que dans les films ! Notez que vous pouvez tout à fait y aller en famille, rien de traumatisant, juste l'histoire avec un grand H.
Comme j'ai beaucoup de photos du musée et qu'il est déjà presque 20 h 00, je vous posterai tout ça demain, donc... to be continued very soon (promis !)