Aujourd'hui le programme est chiant mais utile : il faut rouler toute la journée pour atteindre El Calafate ce soir, car demain à 8h nous allons marcher sur le glacier Perito Moreno.
690 km à parcourir sur la ruta 40 (ou presque, l'objectif étant de prendre des routes goudronnées).
On va prendre un café en ville, retirer de l'argent (encore impossible avec notre carte VISA internationale prise exprès pour les vacances, je dois me rabattre sur ma CB perso et je me ferai rembourser les frais bancaires ultérieurement parce que bon hein c'est pas possible! Au passage, on est à la SoGé et on y reste presque uniquement pour cette option internationale qui permet de payer et retirer sans limite pour un prix forfaitaire mensuel dérisoire, 17€ je crois, quand on passe plus de 3 semaines hors zone euro c'est très rentable!)
On met de l'essence et on reprend la route. En Patagonie il faut TOUJOURS mettre de l'essence quand on croise une pompe!! Même (ou plutôt surtout!) celle de Baja Caracoles, au milieu de nul part sur la ruta 40.
On prend qq photos au passage quand même car c'est joli (et assez désertique...)
Fin du reportage photo, début des emmerdes...
Après 300km environ, on arrive aux alentours de Gobernador Gregores. On quitte donc la ruta 40, d'abord parce qu'elle n'est pas goudronnée à cet endroit, et ensuite parce qu'on va profiter de cette "ville" pour manger et mettre de l'essence.
Il est donc 15h quand on s'achète une délicieuse pizza 4 fromages qu'on déguste dans le van.
Le temps n'est pas au beau fixe, mais bon on est pas inquiets.
On quitte la ville et on se rend à l'embranchement de la ruta 40.
Sur la route, on croise des jeunes en sens inverse qui nous font signe de nous arrêter. Ils nous disent (en espagnol...) que la route est difficile à cause de la pluie plus loin, ils en viennent et ils pensent qu'on ne passera pas avec notre van.
On regarde ensemble la carte et ils nous disent de prendre une autre route, cad...de rejoindre l'atlantique pour redescendre vers El Calafate!
Nous, très orgueilleux quand il s'agit de notre magnifique van et peu désireux de faire 600km de plus on les remercie mais on va quand même voir.
On parcourt donc une soixantaine de kilomètres, pour arriver devant la ruta 40 plus du tout goudronnée et un panneau "interdiction de passer"...
Le seum quoi!! Une route à sens unique qui t'emmène vers une voie sans issue en 60 km!! Merci de prévenir!!
D'ailleurs les petits jeunes nous ont pas dit que c'était interdit, juste difficile... bref on est énervés et bien embêtés...
Quand arrive derrière nous un monospace tout crado dont descendent 4 adultes (disons la 50aine) qui ne comprennent pas l'espagnol mais parlent très bien anglais! On leur explique donc que le panneau là ça veut bien dire que la route est fermée. Eux nous racontent que leur GPS ne les a pas fait passer par Gobernador Gregores, et ils viennent de se taper une piste dans un sale état avec embourbement etc (ça se voit un peu à leur tenue et leur voiture... lol)
Bref, on repart tous en arrière pour la ville et chercher un itinéraire de remplacement.
On se retrouve à la station essence, où l'on nous dit d'aller voir le poste de police pour demander des infos.
Là, on nous rigole au nez et on nous indique que la route est fermée et pas près de rouvrir vu la météo ces jours-ci... En fait toutes les routes du centre du pays sont plus ou moins fermées...
Et là tu réalises que tu es dans un pays immmmmmmmmense et que la route va être longue pour El Calafate....
On n'a pas le choix, on a la résa pour demain matin!!
Les autres touristes ont aussi une résa, pour une nuit d'hôtel ce soir.
Décision est prise : on va donc rouler vers l'atlantique, avant de remonter vers El Calafate, seul moyen de prendre des routes goudronnées et ouvertes et "sûres" par ce temps. Ca représente la bagatelle de...730km.... à parcourir de nuit. Car il est déjà 18h, et nous devons être arrivés dans 14h...
On se dit qu'à deux on y arrivera, on se relaiera pour conduire et puis c'est tout!
Les autres touristes prennent la même décision que nous, on se souhaite bonne chance et on se quitte.
La difficulté résidera dans le fait qu'il fait nuit, il pleut, il y a du vent, les routes argentines sont pas très larges et fréquentées par de gros camions (les villes de Commandante Luis Pietrabuena et Rio Gallegos sont deux gros ports, donc bcp de logistique). Il faudra être très attentifs tout au long du trajet, et la fatigue n'aide pas. Heureusement vers 22h la météo s'améliore nettement et on n'a plus besoin de plisser les yeux pour voir à travers la pluie sur le pare brise (essuie-glaces pas hyper efficaces...)
On va donc vivre une nuit épique, avec notamment un passage à Rio Gallegos à minuit, et à la station essence tous les routiers sont arrêtés et regardent un match de Ligue des Champions PSG-Barça et le PSG s'est déjà pris un but à la 4è minute quand je rentre dans la station lol. Ça nous remet un petit pied en France, c'est drôle.
On va aussi croiser un monsieur en panne pour lequel on s'arrête, mais qui a déjà réclamé de l'aide.
Et on va s'arrêter dans une station essence en rase campagne qui ne prend pas la CB. Faut compter ses liquidités si on veut survivre dans ce pays!! lol
On finit par arriver à El Calafate vers 5h du matin, et là le GROS avantage du van c'est qu'on se trouve un parking calme et plat et HOP au dodo!!! Réveil dans 2 heures pour partir à l'ascension du glacier, le principal est sauf!!!
Je vous laisse admirer le résultat du parcours de la journée...
J'ai fini le boulot a minuit hier au Dk et la j'attend de voir combien de retard aura le premier vol Ryanair pour ma correspondance a Londres 
