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Petit rappel du circuit (je voyage avec ma mère) :
- Jackson Hole
- Yellowstone
- Yellowstone
- Yellowstone
- Yellowstone
- Salt Lake City
- Salt Lake City
- Bryce canyon
- Bryce canyon
- Torrey
- Moab
- Moab
- Moab
- Mesa Verde
- Monument valley
- Page
- Page
- Grande Canyon
- Las Vegas
- Las Vegas
- Death valley
- Las Vegas
Tous les hôtels étaient réservés, ainsi que la voiture.
Les vols, les aéroports
16 septembre, aéroport CDG : pas de grève prévue, ce qui n'est pas rien, ces temps-ci (un peu comme marcher sous la pluie en évitant les gouttes)
L'avion est parti à l'heure. Vol Delta : un peu basique, pas d'écran individuel, ce qui rend le trajet désespérément long... Nourriture correcte (c'était mieux sur KLM)
Ma mère était à côté d'un hublot mais pas de bol, le ciel fut nuageux à peu près tout le temps.
Arrivée à Salt Lake City : grand soleil !
Une demi-heure d'attente à l'immigration. Le gars qui surveille la file d'attente refuse qu'on passe ensemble ma mère et moi, sous prétexte qu'on a des fiches de douanes séparées.
Depuis "mon" guichet, je vois ma mère au guichet d'à-côté se débattre avec les questions que lui pose l'employé.
Quant à moi, j'ai droit à un employé un peu trop bavard, qui m'accueille, en voyant mon nom sur le passeport, avec un "oh ! vous connaissez L'île du docteur Moreau ?" "j'ai pas vu le film..." "Ah mais à la base c'est pas un film hein !" (ça me fait une belle jambe, rend moi mon passeport et laisse moi partir)
Finalement on s'en sort toutes deux vivantes et on récupère nos valises, vivantes elles aussi.
On suit le couloir (jusque là ça va), qui débouche dans une salle circulaire : à droite la sortie, à gauche un escalator, au fond un autre couloir dont une pancarte indique qu'il mène aux WC. Super, rien de tout cela ne m'intéresse, moi je cherche le comptoir Delta pour me débarrasser de nouveau de nos valises. Comme je vois rien qui ressemble à ça, je décide de prendre l'escalator. Une employée au sourire béat (droguée ? handicapée mentale ? les 2 peut-être...) scrute nos passeports à la loupe, et nous laisse passer (avec nos valises, donc).
Nous voilà devant le passage de la sécurité, avec le tapis roulant et tout le tralala. On a toujours nos valises. On se dit que n'ayant point vu de comptoir de dépôt, c'est sûrement qu'il faut d'abord passer avec. La fille postée à côté du portique de détection nous observe enlever nos pompes, étaler tout notre barda sur le tapis. C'est au moment de passer le portique (avec nos valises, donc) qu'elle nous arrête : "vous pouvez pas passer avec ça, il faut d'abord les déposer." Elle pouvait pas le dire avant la peste ? Elle a du le faire exprès, elle déteste sûrement son job et ça la faisait jubiler de nous refouler au dernier moment. Elle nous dit que c'est en-bas. On reprend donc l'escalator. On tourne un peu en rond, et puis nous voilà devant le couloir qui mène aux WC.
Bon, sachez-le, ils ont oublié une pancarte à côté de celle qui indique "Toilettes" : celle qui indique "Delta dépôt de bagages" pffffff
Enfin, délestées des valises, on reprend l'escalator (et là on remercie le ciel d'avoir une escale pas trop ric-rac). Ma mère fait mine de repasser devant la fille-au-sourire-béat, sans s'arrêter, confiante dans le fait que l'employée nous a reconnu. Je la suis juste derrière, et j'attends le moment où elle va se faire refouler (moi aussi je deviens sadique, arf...)
La fille arrête ma mère d'un geste calme mais déterminé : elle nous a bien reconnu (la preuve, elle nous sourit) (ah oui c'est vrai, elle sourit tout le temps...) mais elle doit de nouveau scruter nos passeports sous la loupe (des fois qu'entre temps, on en aurait changé)
Re-déballage d'affaires sur le tapis, re-enlevage des chaussures (et satisfaction intérieure d'avoir des chaussures sans lacets), on passe sous le portique en maudissant intérieurement la peste.
On décide d'aller directement à la porte d'embarquement. On a bien fait de s'y prendre tôt, vu que les numéros ne sont pas dans l'ordre (ils le font exprès ou bien c'est un coup des Mormons ?)
5 min avant le vol, toujours rien d'indiqué. Y'a du monde qui attend (mais attendent-ils vraiment le même vol que nous ? je commence à avoir des doutes...)
Ah ça y est, un employé souriant comme un horodateur ouvre l'embarquement. Chaque passager insère sa carte d'embarquement dans la petite machine, une lumière verte s'allume, il passe.
On est pourtant pas daltoniennes, mais quand c'est notre tour, la lumière nous semble rouge (ou est-ce la fatigue ?)
C'est pas la fatigue, l'employé nous arrache nos cartes des mains, retourne à son bureau, tapote furieusement sur son clavier, vérifie nos passeports (c'est pas comme si on les avait déjà montré 12 fois...) et nous imprime de nouvelles cartes.
On passe. Grand moment de soulagement.
Arrivée à Jackson : enfin ! il fait toujours beau, c'est cool.
On descend sur le tarmac, l'aéroport est tout petit, et l'intérieur - en lambris - fait plus penser à un saloon qu'à un aéroport.
Récupération rapide des valises.
Retour :
8 octobre, aéroport de Las Vegas : bel endroit, plutôt agréable et bien organisé.
Depuis le parking du loueur auto, il y a des bus navettes (le conducteur des bus vous aide à monter/descendre votre valise, c'est cool)
Dans l'aéroport, des machines à sous !
Embarquement sans problème (alleluia) mais avion en retard (20 minutes)
Escale à Los Angeles :
Alors une fois de plus, heureusement qu'on avait 2 heures d'escale, sinon je crois qu'on y serait encore :/
En descendant de l'avion, on s'est retrouvé dans une petite salle, qui ne comportait strictement aucune indication intéressante (mis à part les toilettes - décidément les américains doivent être incontinents, mais peu pressés de prendre leur vol...)
J'avise un employé Continental, qui rechigne à me répondre sous prétexte que j'ai un billet Delta. Problème : il n'y a pas d'employé Delta au guichet Delta (merci Delta). Finalement je le supplie de m'indiquer où je peux trouver des écrans avec les vols de départ. Il me montre un couloir, qu'on traverse, et qui débouche... sur pas grand-chose. Un agent de sécurité semble s'ennuyer devant son écran, je lui explique que j'ai une correspondance et que je suis totalement "lost" : il se marre, et me répond que lui aussi, après toutes ces années à y travailler, il continue de s'y perdre. Il passe un peu pour un crétin, mais je suis ravie de savoir que mes problèmes d'orientation ne sont pas QUE de mon fait
Là-dessus il regarde ma carte d'embarquement, cherche sur son écran et m'informe que je dois me rendre au terminal 2. Déjà, je sais pas dans quel terminal je me trouve... Ah, le 7 ?! Il me montre sur un plan, le trajet. Une loooongue boucle. Il me dit qu'il faut prendre un bus, et m'indique comment trouver le bus en question : prendre l'escalator, puis le deuxième, tourner, sortir, suivre les "panneaux bleus", et monter dans le "bus A". Super. Une course d'orientation, à côté c'est de la rigolade.
Surtout que dehors, ne pas faire la bêtise (voyons...) de chercher un arrêt de bus ! Y'en a pas. Le bus s'arrêtera à un point déterminé par lui seul le long d'une sorte de trottoir d'environ 30m, coincé entre 2 routes. Vu la tête des gens qui nous entourent, on doit pas être les seules à penser qu'un vrai arrêt de bus serait pas du luxe...
En plus de ça, les bus défilent, mais aucun ne semble être le bon.
C'est là qu'on est content d'avoir 2 heures d'escale.
Un bus estampillé "A" se pointe (nous voit, et s'arrête 15m plus loin, of course...) 10 minutes plus tard nous voilà au terminal 2, c'est la cohue pour passer la sécurité, le sac à main de ma mère pose problème (tiens, il n'avait pourtant pas éveillé l'attention à Las Vegas), un gars l'attrape et le brandit en l'air, demandant à qui c'est. On hésite à se dénoncer, mais tout compte fait ma mère ose un timide signe de la main. Le gars lui crie qu'il faut qu'il le re-scanne (??). 5 min plus tard, on a récupéré notre bazar, remis nos chaussures, mais le sac à main n'est pas réapparu. Ils ont du lui faire subir une vraie fouille au corps, car on attend encore qqs minutes avant qu'il nous soit rendu. Il va sans dire qu'on a jamais su ce qui avait posé problème.
Mais les frayeurs ne s'arrêtent pas là.
Porte d'embarquement Air France. Ça grouille de monde et on va s'asseoir un peu plus loin. Une annonce au micro. Ils demandent à des gens de se présenter à un guichet. Ha ha, qu'est-ce qu'ils ont fait ceux-là ?!
Merde. Je crois que c'est nos noms qu'ils ont appelés. Ma mère n'a rien entendu de tel. Du coup je suis plus très sûre.
On va au guichet... eh oui, c'était bien nos noms au micro. L'hôtesse nous demande nos passeports (y'avait longtemps...), notre étiquette de valise, et c'est tout. Nous on attend, persuadées que les flics vont pas tarder à débarquer et bien sûr, nous refuser l'accès à l'avion. Mais non, c'est tout. Ma mère refuse d'en rester là, et demande des explications à l'hôtesse. Qui n'en a pas, et qui répond "non, c'est bon, tout est en règle. Non, y'a pas de problème, on devait juste vérifier vos passeports". Ma mère renonce à demander pourquoi.
Avion Air France : personnel pas en grève (un bon point !), des écrans individuels, avec tous les films et jeux en français, bref tout bon. Sièges au fond de l'avion, plutôt tranquilles. Repas médiocres.
Arrivée à CDG : avion un poil en retard, rien de terrible. Ma mère, qui habite sur la ligne A du RER (mais assez loin de la gare) préfère prendre un taxi pour rentrer. Moi j'habite sur la ligne B, au sud de Paris, je préfère donc rentrer de mon côté, ça me coûtera moins cher. On se sépare là, je me traîne à l'autre bout de l'aéroport pour aller jusqu'à la gare. J'ai de la monnaie, je me dirige donc direct sur un automate. J'achète mon billet, et au moment où je vais vers les quais, une annonce micro m'interpelle : "en raison de travaux sur la ligne, aucun train ne circule entre CDG et Aulnay".
Dites moi que je rêve.
J'aurais du prendre le taxi avec ma mère, mais c'est trop tard. Un écran indique que les navettes de remplacement se prennent au terminal 3 (la gare se trouve au 2, logique). C'est reparti pour une petite course dans les couloirs de CDG.
Devant les bus, de charmantes affichettes nous rappellent d'acheter notre billet... je rêve de choper un employé RATP et lui faire bouffer mon ticket acheté pour rien.
Le bus est plein comme un oeuf. Je suis en équilibre entre 2 piles de valises. Le trajet va durer 20 min. Welcome à Paris
Gare de Mitry : je le crois pas, y'a des contrôleurs ! ils auront poussé le vice jusqu'au bout. Je fais la queue pour acheter un nouveau ticket (je suis pas ravie, mais je ne l'ai payé "que" 2,75 €) et à côté de moi, une famille se plaint à un contrôleur qu'ils ont acheté 4 tickets pour Paris (ça fait une sacrée somme), avant de découvrir trop tard, comme moi, qu'il n'y avait pas de RER. Le contrôleur a l'air de trouver leur histoire totalement inintéressante, et les envoie acheter de nouveaux tickets. Je suis atterrée (eux sont furax).
Quai de la gare. Le train pour Paris se trouve de l'autre côté. Ce qui signifie descendre un escalier, passer le tunnel, et remonter un autre escalier. Avec les bagages. Devant le premier escalier, un groupe de... je sais pas trop, vigiles, CRS, emplois-jeunes RATP ? sont là et papotent entre eux. A priori, ils ne servent à rien. Quoique...
Je prends mon air le plus désespéré, le plus épuisé, et dans un soupir déchirant, dépose mon sac cabine et le hisse péniblement à mon épaule. Puis je regarde d'un air las ma valise.
Ça marche, un des gars me demande "vous avez besoin d'aide avec votre valise, madame ?"
- Ah bah c'est pas de refus !!
Et hop, ni une ni deux il empoigne ma valise et me l'amène à bon port, sur le quai d'en-face. J'ai failli sortir un billet de 1$ de ma poche.
L'avion a atterri à 17 heures, je suis arrivée chez moi à 20 heures. No comment.
(à suivre)
Bon... je rigole car tu racontes ces premières anecdotes avec un certain recul et détachement emprunts d'humour, mais sur le coup tu as dû te sentir nettement moins détachée. 
