Après un breakfast assez exceptionnel et vraiment délicieux, nous nous battons une dernière fois avec les valises afin de tout faire rentrer. Au final nous déciderons de garder nos chapeaux sur nous durant le vol retour car ils ne rentrent pas dans les valises et nous ne voulons pas les abimer...
Puis, pendant que Gizmo vaque à je ne sais quelle occupation, je discute avec la fille du patron afin d'avoir quelques conseils sur ce qu'il est possible de voir à Denver en une toute petite poignée d'heures (au départ nous avions prévu de visiter le Molly Brown Museum, à proximité de l'hôtel, mais il est fermé en ce lundi matin). Elle accepte d'ailleurs qu'on laisse nos valises dans la chambre le temps de notre balade, ce n'est pas grave si nous revenons 1 heure après l'heure limite de check out.
Un gars venu de l'extérieur (un voisin) arrive alors, assez en colère, et il veut voir le patron. Il est tombé il y a quelques jours devant l'hôtel à cause d'un pavé cassé. Elle lui explique qu'ils n'y sont pour rien, que la ville est au courant du problème et qu'ils attendent les réparations, mais le type ne veut rien savoir, elle va donc chercher son père. Elle revient vers moi et me demande ce qu'en j'en pense et si je ne trouve pas ce gars bizarre. Situation complètement surréaliste en ce qui me concerne.
Je rejoins Gizmo et nous prenons la voiture destination Downtown ; la voiture c'est juste histoire de gagner un petit peu de temps (nous aurions pu y aller à pieds, le quartier de Capitol Hill étant assez proche du centre-ville). Nous nous garons dans un parking couvert indiqué par le GPS. Nous rejoignons la 16th Street, rue piétonne commerçante, et la remontons en direction du Highland Bridge (quartier très moderne assez chouette, le contraste avec l'architecture victorienne est plutôt réussi )
La rue est sympa, avec plein de pianos joliment peints ou chacun peut s'assoir et... jouer, tout simplement !
Un peu d'Art Déco pour faire bonne mesure
Mais ce que nous voulons voir, ce sont les bâtiments historiques de LoDow et les petites rues autour de Union Station.
N'ayant qu'un vague plan, on se dirige complètement au hasard. Le but n'est vraiment pas de faire une visite approfondie, mais juste de profiter du beau temps, de ce centre-ville très aéré, calme et fort sympathique. L'ambiance y est plutôt cool. Ça ne semble pas être comme à San Francisco où les gens viennent taper la conversation avec vous dans la rue. A Denver, on sent juste que les montagnes sont proches, et que même si c'est une grande ville, les habitants aiment à conserver un certain confort de vie. Je n'ai ressenti aucun stress, à aucun moment. Gizmo et moi souhaitons désormais retourner à Denver quelques jours. Je pense sincèrement que c'est la ville idéale pour commencer ou finir agréablement un road-trip dans l'ouest, en profitant en douceur de la vie américaine. Joli coup de pour Denver en ce qui nous concerne.
On reste devant cette affiche géante un bon moment, un peu nostalgique, mais HEU-REUX ! A ce moment là, on sait que l'on peut repartir tranquillement et dire "See you soon !" aux USA, la boucle est bouclée.
De retour à l'hôtel, nous faisons encore un petit tour à pieds sur la charmante Pennsylvania Avenue, le quartier nous a vraiment plu.
Notre B&B
Nous chargeons la voiture, un petit bye-bye et direction l'aéroport. Tout se passe super rapidement, nous ne faisons la queue nulle part. Du coup on a le temps de manger un bout très tranquillement (ce dont nous doutions) et nous jetons notre dévolu sur un Panda Express. Nous réglons notre commande avec ce qui nous reste, à savoir les fameuses pièces de 1 $ toutes brillantes. Le serveur nous regarde bizarrement et regarde encore plus bizarrement notre monnaie. Il nous demande d'où on sort "ça" ? D'un parking du centre-ville ! Il appelle son chef qui regarde brièvement les pièces et qui lui explique que c'est nouveau ! CQFD.
Une fois dans l'avion, après le décollage, je tente d'approcher une hôtesse (pas faciles d'accès les hôtesses de chez Delta, elles se cachent). Je lui explique que nous avons 40 minutes d'escale à Détroit et je demande s'il est possible de faire quelque chose pour nous aider. Elle nous regarde froidement et nous répond du tac-o-tac "vous allez rater votre vol" et elle s'en va précipitamment sans qu'on ait le temps d'ajouter quoi que ce soit . Ok... merci bien, au moins c'est clair ! Nous ne la reverrons plus pendant tout le vol.
Le vol jusqu'à Détroit se révèle assez rapide et en sortant de l'avion, nous nous précipitons et courrons comme des malades. Aucun contrôle et la porte était quasiment à côté. Nous arrivons à bout de souffle dans notre vol Air France où les hôtesses plaisantes avec nous. Merci, du coup ça fait doublement plaisir. On aurait eu le temps de faire 10 fois l'aller-retour, histoire d'aller faire un pieds de nez à notre gracieuse hôtesse Delta. :P
J'avoue que je ne sais pas ce que c'était comme avion, mais il était super confortable.
Peu de temps après le décollage, un message très embarrassé nous annonce qu'ils ont oublié les écouteurs. Bon, pas d'bol, le vol va être longuet donc. 20 minutes après, une hôtesse hilare reprend le micro "mesdames et messieurs ! nous vous annonçons que euh... en fait, nous venons de retrouver les écouteurs !" Wouéééé !!! Applaudissements de tout le monde.
Vol agréable et amical jusqu'à Paris, ça fait VRAIMENT plaisir.
Récupération des bagages, car nous devons prendre un TGV jusqu'à Lyon.
Un douanier nous court après... ah... bon, il faut quand même vous dire qu'on avait mis nos chapeaux de cowboys, histoire de rester dans le bain.
- Bonjour
- Bonjour...
- Vous venez d'où ?
- Des USA, Denver
- Vous avez fait des achats ?
- oui
- quoi ?
- des souvenirs pour les proches, des tee-shits, des trucs comma ça...
- vous avez acheté des cigarettes ?
- non
- ok, bon... au revoir, bonne journée
- au revoir
Après le mini-interrogatoire du vol aller, j'en conclus qu'on doit avoir des têtes de trafiquants ou de je ne sais quoi...
La suite des évènements me fera dire alors que plus jamais de ma vie je ne prendrai un TGV après un long-courrier. La SNCF est fidèle à son image et nous fait courir de guichet en guichet pour récupérer nos billets.
Une fois les billets récupérés, nous n'avons du coup plus beaucoup de temps et on doit encore se positionner au mieux car le train va passer en coup de vent (message alarmiste dans la gare, à croire qu'il faudrait courir pour attraper le train en route ) . Et, fait exprès, les numéros des wagons ne sont annoncés qu'au dernier moment (bin, oui, c'est tellement plus simple comme ça ) on décide donc de nous positionner chacun à un escalier pour savoir lequel prendre. Aussi dit, aussitôt fait. Nous courrons ensuite et arrivons tant bien que mal à grimper dans le train et à ranger nos valises. Stress maximum, tout le monde est chargé comme une bourrique et j'ai bien cru que j'allais rester sur la quai.
On s'assoit, je m'endors presque aussitôt, je suis complètement naze. A un moment, j'ai vaguement vu qu'on me parlait et qu'on me secouait et puis j'ai entendu : "laissez tomber, laissez-la dormir". Gné ???!!!
A ce moment là, je devais rêver du Colorado, d'anciennes mines d'or perdues dans la montagne, de bassins multi-couleurs et de geysers, de lac de sel, de bisons et de pronghorns, de villages indiens suspendus sur la colline, d'arches et de canyons... il ne me faudra pas longtemps avant de commencer à préparer la suite de nos aventures dans le wild wild west.
Je vous laisse, j'ai encore un carnet à rédiger !