Californie, jour 15 - Sequoia National Park et Kings Canyon
Ce matin nous retournons en découvrir plus du
Sequoia National Park et planifions de passer par celui du Kings Canyon. Des panneaux nous rappellent que la faune locale peut traverser la route à tout moment et nous voyons effectivement un daim brouter l'herbe au bord de la route.
Nous grimpons jusqu'au General Sherman, le plus large (à sa base) et le plus volumineux des sequoias, ce qui en fait le plus grand être vivant de notre planète. Nous voyons nombre d'autres arbres gigantesques sur le chemin ombragé et nous restons admiratif devant cet autre tableau que nous offre le parc. Nous prenons ensuite le chemin du Congress Trail, moins emprunté ce matin. Lorsque nous nous retrouvons seuls, nous parlons à voix très basse tant ces lieux sont calmes. Nous arrivons successivement à deux points d'intérêt : un
Sequoia nommé The President, et un groupe d'autres arbres géants appelé The Senate. Il y a du dénivelé et nous sommes ravis de cette promenade un peu sportive au milieu des arbres ; Guillaume espère apercevoir un ours noir et guette continuellement les alentours ; il n'arrêtera que lorsque nous aurons quitté, bien plus tard aujourd'hui, la forêt qui s'étend au-delà du parc. Néanmoins, au cours de la journée, nous apercevons plusieurs oiseaux, écureuils et chipmunks.
Nous reprenons la route vers le centre d'information du Lodge Pole, un peu plus haut - dans le parc et an altitude. Nous en apprenons plus sur l'histoire du parc, sur la faune et la flore qui l'habitent et sur le rôle des différentes saisons dans la vie du parc. Nous profitons de cette pause pour déjeuner, au soleil et au grand air. Après avoir lu le petit journal qui nous avait été remis à l'entrée la veille, nous décidons de notre route pour quitter le parc. Nous nous rendons tout d'abord au lac Hume et suivons à pieds la piste qui en fait le tour après nous être garés à Sandy Cove. Nous nous promenons tranquillement et observons différents groupes de personnes en train de pêcher, de nager, de naviguer en canoë ou en paddle. Nous croisons également beaucoup de promeneurs qui effectuent le même chemin que nous, mais à l'envers ; qui plus est, ils se baladent en couple et portent un badge autour du cou. En leur posant la question, deux promeneurs nous expliquent qu'ils font une retraite pour couple mariés, un séminaire avec conférenciers et activités qui se déroule au camp Chrétien au bord de lac. Nous découvrons, à intervalle régulier, des pancartes proposant des micro-activités sur le thème de la consolidation du mariage, à effectuer pendant la promenade. Nous nous y prêtons volontiers, parlons du passé, discutons de notre avenir, tandis que nous nous pâmons devant le paysage extraordinaire qui nous rappelle ces films américains se déroulant au bord d'un lac. Une grosse grenouille se paie le luxe de nous observer avant de plonger brusquement, nous rappelant que la faune est discrète mais omniprésente.
Nous sommes ravis de cette balade et nous repartons vers notre dernier stop de la journée : le Général Grant, un autre arbre
Sequoia hors catégorie. Nous trouvons facilement à stationner et marchons sur le sentier fléché. Celui-ci passe par l'intérieur du tronc d'un arbre abattu il y a longtemps, une expérience surprenante ! Nous découvrons peu après le célèbre Général Grant, arbre majestueux nommé en référence du général des armées de l'union Ulysse Grant, qui combattu pendant la Guerre de Sécession américaine. Tout immense qu'il soit, l'arbre porte pourtant une gigantesque balafre que le feu lui a infligé... ce qui le rend résistant et lui permet de pousser encore plus. Ces arbres sequoias sont d'étranges organismes vivants qui combinent de plusieurs traits les rendant exceptionnellement résistants et leur procurant une longévité hors norme, plus de 3000 ans pour les plus vieux.
Il y a un autre point d'intérêt tout à proximité du Général Grant, il s'agit de la souche d'un arbre qui avait été abattu et dont l'écorce avait été transportée pour l'exposition centenaire de
Philadelphie en 1876. L'écorce avait voyagé en morceaux et avait été ré-assemblée sur place. La population de la Côte Est des États-Unis n'y avait pas cru, pensant qu'il s'agissait de l'écorce de plusieurs arbres, et l'avait appelée le "canular californien".
Nous retournons à la voiture et Guillaume prend le volant pour le reste du trajet, jusqu'à l'hôtel à Fresno, tandis que Laetitia s'endort dans la voiture. Nous avons réservé dans un Motel 6, une chaîne à bas coût, et notre premier aperçu nous rassure : c'est grand, clair, la chambre a été rénovée tout récemment. Nous ne restons que quelques secondes, le temps de déposer les bagages et partons pour dîner dans un restaurant de l'enseigne "Sweet Tomatoes" qui propose un buffet à volonté de salades et crudités, de soupes et quelques pains et pizzas. Nous nous régalons de produits simples, non transformés, ce qui commençait à nous manquer. De retour au motel, nous découvrons que le sol n'a pas été aspiré, qu'il tremble lorsque nous marchons sur le (faux) parquet ou que quelqu'un d'autre bouge dans le motel. La baignoire n'a pas été rafraîchie en même temps que la chambre et son émail est attaqué. La ventilation dans la salle de bain a été démontée et débranchée, le fil du téléphone a été arraché... Il y a un réseau WiFi gratuit, comme annoncé, mais il ne donne accès qu'au moteur de recherche Google et pas aux pages trouvées. Nous espérons tout de même passer une bonne nuit dans ce grand lit.
