Vendredi 31 janvier
Nous voici à l'une des journées les plus attendues de notre voyage ! (J'ai pris du temps pour me replonger dans nos photos et illustrer au maximum cette journée, avec parfois des photos de gopro moins bonnes pour les couleurs, je m'en excuse !)
Le DOC entretient une multitude de sentiers de rando, et à l'image de ses campings ils ont plusieurs catégories. Il y a les "walk", les "track", les "trail", et enfin les "great walk".
Ces great walk sont au nombre de 9, et sont des randonnées emblématiques du pays. Généralement ils se font en plusieurs jours, mais il y a aussi des parties accessibles uniquement à la journée, moyennant un one way ou un demi-tour.
Le parc du Tongariro est l'un d'entre eux, et se parcourt en 3 à 4 jours avec nuit en refuge à réserver au préalable. Mais de façon plus courante, les marcheurs intermédiaires (ou pressés) traversent simplement le parc et font la partie la plus accessible qui est de 19,4 km et se parcourt en quelques heures à travers un paysage lunaire.
Bien sûr, il est aussi devenu très célèbre car le Ngauruhoe, qui se situe dans le parc Tongariro, est rebaptisé le Mordor dans le film du Seigneur des Anneaux...
Petit aparté : je viens de regarder les photos de mon post sur le Haleakala, et les simulitudes sont troublantes, tant dans certains paysages que dans ma tenue qui est rigoureusement identique!
Mais le Tongariro est quand même plus varié que le Haleakala
Voici la carte pour la rando à la journée :

NB : de mon temps il y avait moins de toilettes ! Seulement 5/9. Mais les néo-zélandais sont très pragmatiques et je suppose qu'ils ont installé des toilettes sèches pour pallier à quelques problèmes d'hygiène ou d'encombrement.
Nous sommes donc debout de très bonne heure et de très bonne humeur.
Nous avons choisi le tongariro discovery lodge car il propose une navette pour rejoindre le départ de la randonnée dès 5h45 (c'est le plus matinal de tous). Cette randonnée étant très très courue, il peut y avoir des milliers de personnes chaque jour (ce ne sera pas le cas fin janvier 2014, ça l'est certainement plus "de nos jours") et partir en premier est un avantage certain pour la qualité de la marche.
Ensuite la même navette viendra chercher les randonneurs toutes les heures entre 12h30 et 16h30 à l'arrivée de Ketetahi road end. On peut donc boucler la rando en 6h minimum ou 10h maximum.
Départ en mini-bus avec une dizaine d'autres randonneurs, il fait nuit noire, c'est légèrement flippant.
Nous arrivons 15min plus tard au point de départ de la randonnée : Mangatepopo car park. Le gars du camping nous fait un petit briefing sympa, concernant la météo mais aussi la sécurité.
Sur le parking, il y a un feu tricolore sur un panneau du DOC. « Vous voyez ce voyant vert ? C'est que le volcan est calme. Si c'est orange ou rouge quand vous arrivez au prochain feu, faites demi-tour et revenez aussi vite que possible »
Ok....
"Malheureusement" je n'ai pas de photo de ces feux, et je n'en trouve pas trace sur google. Peut-être ont-ils été supprimés.
La météo prévoit quelques nuages, mais le gars n'y croit pas et pense qu'on aura une belle journée. Il nous conseille néanmoins d'arriver au sommet le plus vite possible, pour être sûrs

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Dernière précision de sa part : qd on arrivera au dernier refuge, on aura l'impression que le parking de la navette retour est proche, mais ce n'est pas le cas, il y a bien 1h30. Ne pas se faire avoir sur le timing.
Et c'est parti !!
Voici le profil de la rando, environ 700m de dénivelé positif et 1100m en négatif, ce qui explique que la grande majorité des marcheurs choisissent ce sens.
Et le panneau du DOC (photo google, on ne l'avait pas prise)
Le début est assez facile. Ça monte gentiment, il fait frais et presque nuit, et le sentier est très bien aménagé (en NZ il y a souvent des passerelles en bois, pour protéger la flore).
Nous traversons d'anciennes coulées de lave.

Quand le soleil commence à nous éclairer
Après 4km, nous arrivons au 1er point de repère (Soda springs et ses toilettes).
Là les choses sérieuses commencent : ascension de la face ouest du parc, pour atteindre la base de Ngauruhoe et le south crater.
D'ailleurs le DOC a ajouté ce panneau, qui n'existait pas en 2014
L'ascension nous prend du temps : des marches irrégulières aménagées, de la grimpette, sur des cailloux noirs de lave ancienne. Heureusement le soleil qui se lève (à l'est, même dans cet hémisphère

) est encore de l'autre côté de la montagne ce qui nous permet de monter au frais (mais ça fait des photos à contre-jour !)
Mais rapidement le soleil gagne du terrain et fait apparaitre la vallée vers l'ouest.
(Je me permets de vous mettre 2 photos copiées sur google car on peut y voir un peu plus de fréquentation du sentier en haute saison, et à quoi ressemble l'aménagement et le décor de jour.)
Nous arrivons enfin en haut ! Je ne me rappelle plus en combien de temps par contre, mais comme le soleil arrive peu après je dirais 2h. C'est magnifique, nous surplombons le south crater, on appréhende bien la caldeira (mot qui n'est pas du tout utilisé en nouvelle-zélande) mais sommes surtout juste au pied du Ngauruhoe, tels Sam et Frodo à quelques mètres de leur but

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Personnellement je suis bien fatiguée.
Mon mari, tout à son aventure, veut continuer sur le Ngauruhoe (2287m, il y a bien un panneau indicatif qui monte). Je refuse de le suivre (indication DOC de 3h AR sans sentier sur de la poussière volcanique..), et on décide donc que je resterai en bas pour me reposer avant de poursuivre gentiment, et il me rejoindra quand il aura fini de s'amuser (c'est bien son genre de courir comme un cabri sur des randos trop dures pour moi !)
Je m’assois pour reprendre des forces et au bout d'1/4h je ne le vois déjà plus, ce qui me rend légèrement anxieuse...
Puis arrivent 3 jeunes hommes, dont l'un décide de partir aussi à l'assaut du Mordor, et ses 2 copains restent avec moi. Mais eux sont munis de talkie-walkie, ce qui me permet de savoir que mon mari est bien en train de grimper et je l'aperçois même quand il fait demi-tour au bout de 45 minutes environ

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(je pense que celles-ci sont des photos qu'il a prise sur le Ngauruhoe)
Bref, après ce petit intermède nous reprenons notre chemin, il nous reste tout de même 11km à parcourir, même si le dénivelé est maintenant en notre faveur.
Nous devons traverser le south crater (c'est une petite cuvette, au pied du Ngauruhoe) pour nous diriger vers le red crater.
South crater à moitié ensoleillé à notre arrivée
En route pour traverser ce cratère !
Vous voyez que je suis encore bien habillée, il ne fait pas chaud à cette heure-ci.
Je me rappelle m'être fait la réflexion qu'il devait quand même y avoir pas mal d'activité sous mes pieds, je n'étais pas très rassurée !
Quelques nuages sont bien arrivés, comme prévu par la météo, mais rien qui ne nous empêche de profiter du soleil ou du paysage.
Au bout on atteint le red crater, mais au lieu de suivre tout de suite vers Blue lake on se lance vers un sentier alternatif, le sommet du Tongariro, qui n'est pas très loin (toujours avec un panneau du DOC pour nous indiquer la distance). Mais là encore, moi j’abandonnerai, effrayée par l’étroitesse du chemin sur un versant poussiéreux et donc un peu instable, et mon mari ira lui jusqu'au bout.
Ce qui donne cette perspective sur le Ngauruhoe et le sentier qui traverse le south crater à sa base
On repart donc dans le "bon" sens, et on se rapproche du red crater (qui porte bien son nom mais on le contourne, on ne le traverse pas, car c'est un gros trou), point culminant de la randonnée
Ensuite c’est le moment de la descente dans la poussière volcanique. On s'enfonce et c'est facile même si ça sollicite les cuisses.
(Sur cette photo gopro on distingue les emerald lakes au premier plan et le blue lake au loin)
Le sentier longe les emerald lakes : photo Reflex avec les couleurs plus fidèles
Ensuite on doit encore longer un crater (central crater) pour arriver au blue lake
Et une fois arrivés au blue lake, un petit coup d'oeil en arrière (photo ci-dessous) :
On voit le red crater au fond au centre, on ne voit pas le Ngauruhoe qui est dans les nuages juste derrière, mais on voit bien sur la droite le sommet d'où l'on vient et la descente dans la poussière (où il y a d'autres randonneurs). En revanche on ne peut pas voir les emerald lakes qui sont cachés à gauche en contrebas. On se croirait sur mars, c’est génial. Et on distingue aussi différentes coulées de lave dans cette partie.
Pause pique-nique au blue lake.
Quelques centaines de mètres plus loin, on croise le panneau lumineux : ouf c’est vert ! Je me voyais mal faire demi-tour en courant arrivé ici, surtout pour remonter la pente de cendres !
On commence donc à passer de l'autre côté de la montagne, avec ce panneau d'avertissement.

Ce qui explique peut-être pourquoi j'ai un souvenir beaucoup moins précis de la seconde partie, on a dû un peu plus marcher et moins contempler.
Et effectivement, on commence à apercevoir la montagne qui fume (je pense que c'est celle qu'on a vu hier en arrivant depuis Taupo).
Panorama plus large, vers Taupo

La navette nous attend dans la forêt que l'on aperçoit en bas
La seconde partie de la randonnée, qui consiste à redescendre la montagne puis traverser la forêt jusqu’au parking sera assez longue (près de 8km) et beaucoup plus monotone. Et étant donné l’heure, il y a plus de monde sur le sentier, alors qu’on était vraiment tranquilles jusqu’au mont Tongariro. On finit par une traversée de la forêt, où on se croyait perdu mais en fait non !
On prendra la 3è navette, cad celle de 14h30. On aura donc mis 8h30 pour parcourir cette magnifique randonnée, avec des pauses photos, des ascensions annexes, un pique-nique, et beaucoup de contemplation. Une super expérience évidemment.
Retour au camping, pour une douche dans les sanitaires communes (nous avons rendu notre unit au départ ce matin) mais pas de repos tout de suite ! On avait prévu de rester à Tongariro, mais étonnement on se sent très en forme

(l’air de la nouvelle Zélande ?? quelque chose qu'il mettent dans l’eau ? on est quand même levés depuis 5h du matin !) alors on enchaine et on prend une nuit d’avance sur notre « programme ».
Vers 16h, on se remet en route. Le programme "initial" prévoyait d'aller à Waitomo, au nord de notre position actuelle, où se situent des grottes, pour redescendre ensuite en 2 jours jusqu'à Wellington (ferry réservé pour lundi 3 février au soir). Finalement nous allons faire une croix sur Waitomo (mon mari y était déjà allé en 2008) et aller directement à New Plymouth, une grande ville tout à l'ouest de l'île, au pied du mont Taranaki (celui qui a déménagé pour cause de chagrin amoureux) dans le Egmont National Park. Cela nous laissera plus de temps pour profiter du sud de l'île du nord sur les 3 jours restants.
A vol d'oiseau c'est proche, mais en van c'est tout autre chose, on ne peut pas vraiment traverser le Whanganui national park qui est un endroit très préservé avec beaucoup de randos sur plusieurs jours et du kayaking.
On décide de s’engager sur la forgotten world high-way, une expérience intéressante !
C’est officiellement une autoroute, mais très sinueuse et rarement goudronnée, à flanc de falaise ou de rivière, et qui traverse un paysage très ancien de forêt primaire. Je sais que la Nouvelle-Zélande est plutôt peu densément peuplée, mais là c'est vraiment le summum!
Ce sera long du fait de la route rudimentaire (220 km à parcourir en près de 4 heures) mais vraiment beau. J'ai malheureusement très peu de photo de cette aventure. Je ne résiste pas à vous mettre une photo de google street view.
Petits joueurs (et peut-être fatigués ?) on quitte la route avant la fin pour se diriger vers une cascade, la Mount Damper Falls (deuxième plus haute de l'île!), repérée toujours grâce à l’application des frogz sur mon téléphone et ensuite rattraper une "vraie" autoroute.
La route vers New Plymouth donne de beaux points de vue sur le Taranaki, mais on ne prend pas le temps de s'arrêter pour l'immortaliser

, on est pressés de se poser et on se dit que le lendemain sera toujours propice... Erreur...
On arrive à New Plymouth en fin de journée, le temps de s’installer au Fitzroy Beach Holiday Park et on va dîner en ville à pied, un bon plat de poisson (seafood chowder) pour se requinquer.
Autant vous dire que le sommeil ne fut pas long à arriver ce soir là !
Je n’arrive pas à croire qu’on ait fait autant de choses en une journée !! On commence à se sentir vraiment bien installés dans le rythme des vacances.