6 octobre
…Bon, je vous propose un deal …
Nous avons bien dormi, merci.
Ce matin à défaut d’entrer dans le magnifique parc de Bryce, nous nous dirigeons vers le State Park de Kodachrome.
En chemin, nous longeons des roches aux formes ciselées qui rappellent les hoodoos de Bryce canyon, mais ceux là au moins, nous avons le droit de les regarder.
Nous arrivons vers le parking qui dessert la rando de Mossy Cave, au moins ici c’est clair, on voit bien que ce n’est pas autorisé.
Je ne sais pas si on a le droit, mais je jette quand même un coup d’œil au dessus de la barrière, surtout ne me dénoncez pas, je risque gros.
Nous continuons jusqu’ à Kodachrome, en passant on constate que la piste de Cottonwood est fermée sans d’autres précisions.
Nous faisons en voiture le tour du parc, il y a du monde mais sans plus, en tout cas, il n’y a pas de bus.
On revient se garer au parking de Panorama Trail pour faire cette rando.
Ben oui, sinon on se serait garer ailleurs.
Il fait nettement plus chaud ici, et les paysages de ce parc même s’ils ne sont pas comparables, n’arriveront pas à nous consoler de ceux de Bryce.
Je vois bien que vous faites la gueule vous aussi, vous nous aviez suivi pour voir Bryce et ben c’est un peu raté.
Une raison de plus pour revenir, même si y en avait pas trop besoin.
Bon, je vous propose un deal, vous restez au frais dans la voiture et nous on va faire notre dernière rando du séjour.
Vous ratez rien, le chemin est sacrément poussiéreux.
Un village indien en terre cuite
Content de revenir à la voiture, les chaussures sont ruinées, cette poussière rouge s’est incrustée dans le moindre orifice.
C’est quoi ce petit sourire innocent, je parlais juste des orifices du visage. :P
Ça va vous, pas trop fatigués ? La clim n’était pas trop forte ?
Bon, alors en route pour Red Canyon, rassurez vous, ça sera juste pour prendre l’air.
Le visitor center est fermé, pour cause de shutdown, mais ici aucune vilaines barrières.
Il y a quelques randos à faire dans cet ersatz de Bryce canyon, mais ça grimpe bien, pas trop à faire en fin de journée.
Bon de toute façon, on est crevé, on retourne à l’hôtel, même pas envie de s’emm….. dans un restaurant.
Ce soir ce sera douche et repas liquide.
Ça sent le début de la fin.
Une petite baisse de moral ?
7 octobre
...insensible à ses cris de détresse...
Nous avons du mal ce matin, pour la première fois nous allons prendre la route sans l’excitation du futur endroit à découvrir.
Vous allez comprendre si je vous mets le tracé.
Ça sent pas bon du tout, hein ?
Je crois que c’est la même impression que l’on ressent quand la fin des vacances approche.
Tout le monde a connu cela, mais partir d’ici, quitter ces lieux magiques, ces parcs d’une beauté incroyable sans savoir si on reviendra un jour, moi je vous dis que ça fout le bourdon.
Retournez vous que je puisse sangloter dans mon coin.
Bon, c’est pas tout ça, il y a de la route à faire, un peu plus de quatre heures et une dernière et généreuse rasade me fera le plus grand bien.
Nous avons décidé de repasser par la route 9 et le parc de Zion, histoire de s’en remettre plein les yeux.
Tout le monde est là ? alors c’est parti.
Il y a quand même un ranger à l’entrée du parc, ils ne peuvent évidemment pas fermer cette route.
Les consignes du ranger sont claires,
Don’t stop, no hiking.
Oui chef !
Je lui montre le pass des parcs nationaux, il fait quand même un peu la gueule en découvrant tous les passagers à l’arrière et Micah accroché aux barres de toit.
La route est toujours aussi belle, mais l’ambiance est sinistre, quelques voitures en sens inverse et c’est tout, l’impression de traverser un no man’s land.
Pas de rangers pour régler la circulation inexistante sous le tunnel.
Les principaux parkings sont condamnés, rappelez vous, Don’t stop, par contre c’est le paradis pour les bighorns qui reprennent possession de leur territoire avec un petit sourire malicieux.
Malgré les ordres du ranger, j’ose m’arrêter pour demander ma route aux chèvres.
Nous arrivons à Las Vegas, et trouvons facilement notre dernier hôtel, le Luxor, faut dire qu’il ne ressemble à aucun autre.
Nous nous garons dans le self parking et apercevons une grande poubelle.
Ça sera ma vengeance, j’éclaterai avec délice l’agaçante glacière et la ferai disparaître dans la poubelle, insensible à ses cris de détresse.
Nous avions réservé une chambre dans la pyramide pour un prix modique, mais le préposé nous propose un upgrade pour une suite pour un supplément dérisoire. ce sont les grandes promos.
Sophie dit banco pour la suite, se prendrait elle pour Cléopâtre ?
Le petit salon où nous recevrons la presse.
Et bien sûr le jacuzzi, que nous ne testerons même pas
Vues depuis les balcons intérieurs
Pour notre dernier repas, Sophie veut se faire plaisir et demande à l’accueil si le steakhouse de l’hôtel est bien.
Quelle question, évidemment qu’il est trop trop bien ce restaurant, nous répond la dame avec un sourire commercial jusqu'aux oreilles.
Le Tender Steak and Seefood au Luxor, un restaurant sélect, vous vous rappellerez ?
Alors fuyez, Cléopâtre ne l’a toujours pas digéré, même des mois après.
Le plus mauvais des restaurants, très cher et en dessous de tout.
Jamais vu un tel service, où les serveurs emmènent les nouveaux plats sans retirer les autres.
La table est grande et ressemble vite à un dépotoir.
Les fruits de mer choisis en entrée sont insipides, les moules sentent la mort, ce qui n’émeut nullement le serveur, faut être con quand même pour manger des moules à Vegas, doit il penser.
Cléopâtre a choisit du poisson, sec, archi trop cuit, elle ne pourra pas le finir, elle n’aime pas trop le carton mâché.
Moi, ça ira, le steak est quand même mangeable.
Bref serveur et manager finiront aux crocodiles, Cléopâtre ne badine pas avec la nourriture.
Sophie ne décolère pas, après avoir payé la note et le tip, elle demande à voir le manager, qui ne viendra jamais.
De guerre lasse, nous quittons cette gargote de contrebande qui ne mérite pas le nom de restaurant et regagnons notre suite pour une dernière nuit au pays de l’oncle Sam.
8 octobre
La suite, vous la connaissez, le retour de la voiture chez Alamo est une simple formalité, le gars est juste étonné par le nombre de passagers.
Par contre plus de Micah sur le toit, j’aurai du y penser en voyant la hauteur maximale du parking, ça passait juste, trop juste.
Nous ne sommes pas en retard pour prendre l’avion, mais impossible d’imprimer les billets aux bornes automatiques et il y a une file importante pour les guichets.
Donc pendant que je fais la queue avec les valises, Sophie tente vainement d’imprimer les cartes d’embarquement.
De toute façon, ça ne sert à rien puisqu’il faut quand même faire la queue pour enregistrer les bagages.
Nous quittons Vegas pour Los Angeles, pas de retard mais un gros cafouillis à LA pour embarquer dans l’A380, jamais vu une telle organisation, même à Roissy, ça se passe mieux.
Après, c’est ça
Le vol retour se déroule assez bien, mis à part le malaise des pilotes et le réveil qui fait tic tac sous mon siège.
Non, rien à dire, toujours content de voyager avec Air France même sur un vol retour.
Le bilan est simple et très satisfaisant: Des randonnées sublimes dans des paysages de rêve, 6 840 km de route qui sont passés comme une lettre à la poste.
En partie grâce aux généreuses rasades, aux larges routes désertes, à la facilité de conduite d’une voiture automatique et surtout à la façon courtoise de conduire des américains.
Nos remerciements vont :
A internet pour la facilité de l’organisation complète d’un tel voyage.
A Sunset Boulevard, car même s’il existe d’autre forums, celui-ci est quand même le mieux fréquenté et ses membres d’une gentillesse exemplaire.
Aux Etats-Unis pour la beauté et l’immensité des paysages de cette partie de l’ouest américain.
Aux personnes rencontrées durant le séjour, n’est ce pas Micah ? une très agréable rencontre
A l’ours domestique qui a joué son rôle à merveille, merci le syndicat d’initiative de Mammoth Lakes
Aux dollars qui nous ont permis de concrétiser ce projet inouï.
Aux courageuses personnes qui m'ont fait le plaisir de suivre nos péripéties
Et enfin, je remercie le congrès américain d’avoir refusé de voter le budget et nous condamner ainsi à revenir.
Voilà tout est dit, je peux écrire le mot
FIN