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Gotham Cities (Manhattan & Chicago), Poudlard (Orlando) et Vice City (Miami)
Le récit de votre road trip aux États-Unis ! Alors, c'était comment ?
Je pensais ne jamais m'intéresser au Hip Hop venant plutôt de la New Wave, de la Cold Wave, de l'industriel, du métal. Mais un soir devant ma télé, je matais comme chaque jour Nulle Part Ailleurs et je suis tombé sur le titre qui vient. J'ai pris une sacrée gifle ce soir là, cela m'a fait sauter les oeillères musicales et j'ai grâce à ce groupe réussi à comprendre tout un pan de la culture américaine. Attention, ils viennent de Los Angeles, nous ne sommes donc pas dans Harlem, dans les vraies racines mais c'est pour vous donner ma porte d'entrée sur cette culture.
Il m'apparaissait INCONCEVABLE de passer à New-York sans m'intéresser aux quartiers où tout s'est passé à la fin des années 70, de ne pas passer dans le Bronx ou Harlem. Mon sightseeing pass proposait cette visite guidée avec quelqu'un du cru et c'était primordial pour moi de m'intéresser aux avenues moins scintillantes de la ville, qui plus est avec un axe historique bien venu.
J'arrive donc à 11H00 moins trois au lieu de rendez-vous. Notre guide nous accueille et je pense que c'est son prénom qui apparaît dans le dictionnaire des synonymes pour le mot SCINTILLANT. Nous sommes un tout petit groupe et ce rappeur du coin mettra une énergie folle à nous faire vibrer au rythme de son quartier. Le menu sera principalement SPANISH HARLEM et CENTRAL HARLEM.
Dès les premières minutes de la balade, je réalise combien il est agréable de retrouver une vie de quartier avec ces Beatles locaux.
Et puis ces cours d'écoles qui sentent le vrai quotidien, un peu moins dingue que ce que le Sud de la ville vous montre.
Nous faisons le tour des haut lieux historiques de la culture à base d'anecdotes que je ne peux pas toutes noter, c'est impossible tellement ça fuse. Les fresques sont de toute beauté.
On peut enfin saisir un peu d'intimité par ici.
Mais surtout beaucoup d'humanité...
Les murs crient l'identité profonde de ce quartier, son ADN qui n'échappe pas à la gentrification. Autant vous dire qu'il est temps de vous dépêcher si vous voulez profiter un peu de l'essence de ces rues car le capitalisme est à l'oeuvre ici aussi. J'ai la très nette impression que les WASP font tout pour étouffer les gens de ce quartier avec des projets immobiliers, des effacements subtils par petites touches discrètes mais bien meurtrières des gens qui font cette ville.
Qui scintillent pourtant comme des diamants...
Je ne pensais pas un seul instant que je pourrais prendre en photo un potager en plein New-York, il y a une envie de vivre ici qui dépasse l'entendement.
Nous continuons le tour du quartier plein de charmes avec notre hôte qui n'hésite pas à nous faire autant partager la culture hip-hop que la vie de quartier qui sont totalement intriquées.
Les lieux sont vraiment de toute beauté, ou devrais-je dire, de toutes beautés. Ces briques, mes amis, ces briques...
Nous passons tous les grands noms de la culture noire américaine. Martin Luther King, Malcom X.... Des lieux emblématiques.
Des hauts lieux du jazz...
Mais aussi des lieux de tournage. Saurez-vous le reconnaître ?
Notre guide croise de nombreuses personnes qu'il connaît et c'est un festival d'une vie de village qui se déroule pendant deux heures sous nos yeux.
La balade s'arrête au pied de l'Apollo dans lequel nous rentrons pour pouvoir toucher le Wishing Tree. Cherry on the cake d'une page du livre des secrets de New-York, je vais me payer ceux des autres villes Merci viel mal Nina <3 Noch ein mal !
Je salue deux icônes personnelles, les deux héros de mes parents, mesurant toute la portée historique de ce lieu.
Afin d'être complet sur mon voyage aux USA, nous arrivons donc ici au point critique. Il y a un vrai put*** de problème dans ce pays entre les blancs et les noirs. Si vous trouvez la phrase brutale, vous êtes encore loin du compte par rapport à la brutalité de ce que les afro américains subissent dans ce pays. Si vous voulez mon sentiment, je dirais même que c'est une cocotte minute qui peut exploser à tout instant. J'anticipe sur la fin du carnet parce que c'est à cet endroit précis du voyage qu'il convient d'en parler. Durant 15 jours, pour toutes les tâches du quotidien sans qualification, je n'ai toujours été SERVI que par des afro américains. A CHAQUE FOIS à deux exceptions près.
J'ai franchement honte d'être blanc et j'aimerais être noir. On n'est pas toujours bien accueillis par ici et on ne peut s'empêcher de penser que c'est lié à notre couleur de peau. Et que c'est franchement mérité. On a l'impression d'être dans une époque coloniale où les blancs riches se font servir en permanence par des afro américains. C'est très très dérangeant et assez insupportable. Je ne l'avais pas ressenti du tout durant mes précédents voyages mais là c'est flagrant. Le documentaire THE 13TH sur Netflix a agi sur moi comme un électrochoc avec une envie de dégueuler tellement c'est scandaleux mais révélateur.
Impossible de ne pas vous le transmettre et de conclure ce chapitre avec le fin fond de ma pensée qui s'affiche sur l'Apollo et c'était le meilleur endroit pour le lire et pour le dire.
Modifié en dernier par stanofpersia le 30 avr. 2022, 14:45, modifié 5 fois.
Notre guide achève donc la visite à 13H00 et nous propose de nous aider à nous donner des conseils pour le meilleur itinéraire pour notre prochain point de chute.
Vous me voyez venir ????? 13H00 > 14H45. Que vais-je bien pouvoir faire durant cette dernière heure ??????
Je m'approche de lui et lui demande le meilleur moyen de rallier la 6 jusqu'à son terminus. Il me note l'itinéraire précis, je checke dans Google Maps, je me dis que cela va être serré de chez serré au niveau planning car le terminus est à Brooklyn Bridge. Mais je dois à tout prix tenter ma chance.
Je me jette dans le métro. J'emploie un raccourci dans le métro que personne ne semble connaître et j'ai même besoin de l'aide d'un policier pour trouver le L perdu dans les couloirs du métro. Et effectivement, il y a vraiment pas foule à 13H00 un lundi. Sérieusement ?????? Sérieusement !!!!!!! 100% vrai garanti sans photoshop.
Je prends donc tous les raccourcis possibles, me pose dans la 6 et commence à faire des tests de réglage photos pour réussir à immortaliser cette station au moins à travers la vitre. Et très rapidement mes tests démontrent qu'il va y avoir un problème avec le reflet du métro dans la vitre. Je ne suis pas inquiet, j'ai tout prévu, j'ai un filtre polarisant pour cela. J'ai TOUT prévu. Rien ne se mettra entre moi et MA station de métro. Je la connais par coeur, elle est même utilisée dans le film Les Animaux Fantastiques. Elle est à moi. Là plus qu'une petite demie heure et la mission sera remplie.
Je cherche dans mon sac, et là comme dans un film TENET, le fil de ma journée se met à passer à l'envers. Il remonte le temps jusqu'à 10h15 quand j'ai préparé ma valise. J'active le ralenti image dans ma tête et je me revois très distinctement en train de prendre mon filtre polarisant et de le ranger dans ELISE ma nouvelle valise.
Il est 13h49. La fin de la ligne arrive, le fameux moment où tous les passagers doivent descendre. Le chauffeur voit à travers sa caméra que je ne descends pas et me fait passer un très mauvais quart d'heure car c'est formellement interdit de rester dans le wagon. Il ne m'entend pas mais mes gestes sont assez clairs pour lui faire comprendre que je ne descendrai pas, à aucun prix. Je suis resté courtois dans ma gestuelle, mais ferme.
Pendant cinq bonnes minutes le train reste à quai. J'imagine déjà deux policiers venir me chercher par la peau des fesses, me coller une amende de 100 USD, je sais que c'est le tarif mais je suis une teigne, je ne lâcherai rien.
Rien de tout cela ne s'est réalisé. Le métro repart, je rechecke une dernière fois les conseils pour réussir à la prendre en photo, en me mettant à droite et puis je me mets la tête dans l'objectif et je lance la rafale....
Je ne vois rien, j'attends que nous reprenions le cours normal de la route pour regarder mes photos...
ECHEC TOTAL !!!!!!!!!
Mais je les aime quand même, elles sont là et la vie me dit :
- Tu aimes trop cette ville. Je t'ai tout donné pour que ton séjour se passe bien. La mission est remplie. Mais tu ne dois pas perdre un prétexte de devoir revenir dans cette ville et le plus beau cadeau qu'on puisse te faire, c'est celui-ci. Une occasion de ne pas éteindre tes rêves de cette ville magique.
Modifié en dernier par stanofpersia le 03 mai 2022, 07:56, modifié 1 fois.
Ouh là !!!... encore du lourd ! Je vais tacher de prendre dans l'ordre pour ne rien oublier...
Bruce Gilden est mon idole mais pas dans l'approche
Je découvre Bruce Gilden grâce à ton carnet. "I have no ethic, give me a break"... qu'est-ce qu'on peut dire à cela ?
Une fois qu'on a vu ses photos, pas grand chose. D'une certaine façon, c'est cohérent.
Entre les vestiges néo-gothiques de l'ancien hôpital pour les malades de la variole (j'ai dû voir trop de films d'horreur, j'attendais de voir les fantômes sortir des ruines), la minuscule chapelle anglicane au milieu des immeubles seventies, la tour de l'ancien asile d'aliénés (parce qu'un hôpital morbide ça ne suffisait sans doute pas...), le minimaliste, vide de toute âme et hyper photogénique Four Freedoms Park, le phare (les phares m'ont jours fait un drôle d'effet !), le Queensboro Bridge qui donne envie de chanter du Simon & Garfunkel (quoi d'autre en pareille circonstance ?! ) et l'imposant téléphérique au dessus de tout ça... les lieux me hantent encore. Une chance qu'il y ait eu des oies sauvages pour détendre l'atmosphère.
L'histoire est folle. Ils décident de construire l'un des plus grands buildings de la ville à cet endroit mais il y a une chapelle qui les dérange.
Oui, folle, y'a pas d'autres mots.
J'ai longuement parlé avec eux mais quand je leur ai dit que je trouve AlexandrIa Ocasio-Cortez beaucoup trop à droite bien qu'elle soit mon idole, j'ai jeté le froid le plus sidéral qu'il m'ait été donné de répandre dans un lieu.
You made my day ! (oh que j'aurais aimé voir ça...)
TU VEUX PAS LA FERMER ET ALLER TE REGARDER DANS TON BEAU MIROIR PLUTOT QUE DE NOUS CONTAMINER !?
Bon... je peux pas dire... je me balade toujours avec un bouquin dans le métro pour (je ne sais pas si je peux le dire sans me faire jeter des cailloux) m'isoler. Mais je le faisais déjà avant le covid.
Il est sacrément grand et je dois capituler à la moitié, les vibrations sont trop insupportables pour moi
Je n'ai pas traversé le Manhattan Bridge... mais paradoxalement j'ai envie de tenter, ce genre de choses m'attirant autant que me rendant malade.
Je vous confirme donc très officiellement que cette coulée verte défonce tout et que c'est pour moi un passage obligé dans cette ville.
Entièrement d'accord.
Je n'avais pas mis un kopek sur cette croisière
Circle Line ?
J'avais hésité entre ça ou un voilier, et j'avais choisi le voilier...
Ca sera pour une prochaine fois.
La brutalité des scènes de vies souterraines me rattrape sur le retour avec ce Homeless totalement désincarné dans son métro du retour vers nulle part, les cabossés de la vie.
Dans une autre vie, j'ai travaillé la nuit dans un grand centre commercial citadin, partiellement fermé à ces heures indues (sauf là où je bossais), j'avais 20 ans, ça laisse des traces.
Laissez-moi vous faire le devis avant.
(...)OK, 950 USD.
Welcome Elise !
Ils pourraient les coupler avec un vendeur de Hot-Dog, tu fais ton test et en attendant le résultat, un hot dog offert.
On parle la même langue.
Moi qui pensais naïvement pouvoir éventuellement passer à Coney Island (sur les recommandations de Zaius)
Combien faut-il de temps pour découvrir complètement New-York ?
A vue de nez, je dirais 10 jours pour Manhattan à fond, et au moins 15 jours pour une vision plus large de la ville.
Oui, au moins !
Combien faut-il de temps pour connaître à fond la ville ?
Je dirais entre une et deux vies complètes...
A peu près.
c'est impensable à moins de caler son voyage en fonction du jour où vous réussissez à aligner les planètes et vu le prix d'un séjour dans cette ville, je pense que c'est une ELONMUSKERIE.
Réponse laconique : oui.
J'ai franchement honte d'être blanc et j'aimerais être noir. On n'est pas toujours bien accueillis par ici et on ne peut s'empêcher de penser que c'est lié à notre couleur de peau. Et que c'est franchement mérité. On a l'impression d'être dans une époque coloniale où les blancs riches se font servir en permanence par des afro américains. C'est très très dérangeant et assez insupportable. Je ne l'avais pas ressenti du tout durant mes précédents voyages mais là c'est flagrant.
Mon séjour à NY remonte à 2014 et c'est quelque chose que je n'avais absolument pas du tout ressenti à l'époque. Mais les temps ont changé, et pas en bien...
Tu aimes trop cette ville. Je t'ai tout donné pour que ton séjour se passe bien. La mission est remplie. Mais tu ne dois pas perdre un prétexte de devoir revenir dans cette ville et le plus beau cadeau qu'on puisse te faire, c'est celui-ci. Une occasion de ne pas éteindre tes rêves de cette ville magique.
Respect éternel.
PS : l'Adagio for strings, c'était tout de même un peu hard, même pour un dernier jour.
"Los Angeles : vous y venez en vacances, vous en repartez en liberté conditionnelle." (James Ellroy) "Je suis sûr qu'ils mettent quelque chose dans l'air aux USA pour nous rendre dépendant à vie." (Stan of Persia) "Aux USA, on se lève toujours de bonheur" (Un sunsetteur averti)
zaius a écrit : 30 avr. 2022, 17:06
Ouh là !!!... encore du lourd ! Je vais tacher de prendre dans l'ordre pour ne rien oublier...
Merci, s'il te plait, reste concentrée.
Je découvre Bruce Gilden grâce à ton carnet. "I have no ethic, give me a break"... qu'est-ce qu'on peut dire à cela ?
Une fois qu'on a vu ses photos, pas grand chose. D'une certaine façon, c'est cohérent.
Je me suis fait violer à Vienne par une nana de la même manière, avec un téléobjectif. Je paierais cher pour :
1 : Voir la photo et rire
2 : Lui mettre un coup de boule
Entre les vestiges néo-gothiques de l'ancien hôpital pour les malades de la variole (j'ai dû voir trop de films d'horreur, j'attendais de voir les fantômes sortir des ruines), la minuscule chapelle anglicane au milieu des immeubles seventies, la tour de l'ancien asile d'aliénés (parce qu'un hôpital morbide ça ne suffisait sans doute pas...), le minimaliste, vide de toute âme et hyper photogénique Four Freedoms Park, le phare (les phares m'ont jours fait un drôle d'effet !), le Queensboro Bridge qui donne envie de chanter du Simon & Garfunkel (quoi d'autre en pareille circonstance ?! ) et l'imposant téléphérique au dessus de tout ça... les lieux me hantent encore. Une chance qu'il y ait eu des oies sauvages pour détendre l'atmosphère.
Tu confonds avec Shutter Island....
You made my day ! (oh que j'aurais aimé voir ça...)
J'ai pas de GIF de schwarzy dans Batman pour rester dans le contexte, mais c'était pas loin de ça...
Je n'ai pas traversé le Manhattan Bridge... mais paradoxalement j'ai envie de tenter, ce genre de choses m'attirant autant que me rendant malade.
Pourtant, j'ai tout fait, les grands huits à Orlando, l'hélico, l'avion, le bateau, mais le pont I M P O S S I B L E ! Respect !
Circle Line ?
J'avais hésité entre ça ou un voilier, et j'avais choisi le voilier...
Ca sera pour une prochaine fois.
Quelle sage décision de considérer qu'il y aura une prochaine fois, mais je préfèrerais lire LA prochaine fois. Je sais pas, moins de conditionnelle, plus d'engagement... Je te sens trop à l'Ouest encore... Allez, on va parler de Chicago maintenant...
Dans une autre vie, j'ai travaillé la nuit dans un grand centre commercial citadin, partiellement fermé à ces heures indues (sauf là où je bossais), j'avais 20 ans, ça laisse des traces.
J'avais noté Zaius, promis, juré, j'avais noté mais OU TROUVER LE TEMPS ??????? Rhhhhhhhhaaaaa.....
Mon séjour à NY remonte à 2014 et c'est quelque chose que je n'avais absolument pas du tout ressenti à l'époque. Mais les temps ont changé, et pas en bien...
Si tu es blanche, tu es malheureusement du bon côté de la barrière, et si tu es insensible, tu ne remarqueras rien. Par contre, si tu as une once de recul et d'humanité, je préfère avertir parce que je pense que c'est mieux d'être prévenu.
Respect éternel.
Les vrai.e.s. savent...
PS : l'Adagio for strings, c'était tout de même un peu hard, même pour un dernier jour.
Voir avec Luke06 ou plutôt son Raoul maléfique pour les réclamations. Pour le choix, j'assume mon côté Drama King.
A part ça, je pense que 63,5% de vidéos américaines sur le 11 septembre sont synchronisées à un moment du récit, donc il fait indirectement partie de l'aventure comme un fond sonore que je redévoie pour le dédramatiser un peu.
Merci pour le sérieux de ta relecture, ton implication et ton enthousiasme qui incitent à trouver la force de continuer de jouer à Matrix dans les lignes de codes BBC pour vous faire prendre la pilule rouge.
Il fallait bien que ce moment arrive. Je retourne au pas de course et j'arrive très exactement à 14H44 pour récupérer mes deux valises et mon sac à dos en direction de l'aéroport La Guardia pour mon vol en partance pour Chicago. Le taxi est là.
J'arrive encore à trouver un bâtiment incroyable depuis le taxi avant de préparer ma photo d'adieu rituelle à l'arrière du dit véhicule.
Ca y est nous passons le maudit tunnel et je dois malheureusement regarder ce maudit travelling-arrière dans cette maudite ville.
Même pas mal, cher avocat, oui je suis blessé (des pieds surtout) mais je reviendrai plus fort.
Je profite de cette petite demie-heure de taxi pour prendre un peu de recul et partager avec vous mes commandements, tel un Moïse qui descend de sa montagne. J'ai tout aimé dans cette ville folle. J'avais peur de rater mon voyage à New-York mais il est franchement impossible de ne pas être subjugué si vous en avez envie. J'ai aussi compris pourquoi quand on demande des recommandations à celles et ceux qui y sont allés, aucune tendance ne sort vraiment sauf une. VAS-Y TU VAS ADORER. Je m'aligne sur cette position. Vous comprendrez si vous venez.
Parce que je ne vous veux que du bien, je vous sors ma tablette en pierre et grave avec mes dents ces cinq commandements. Oui oui avec les dents ! C'est vous dire à quel point j'insiste.
LES 5 COMMANDEMENTS DU STAN SUR LE MONT SUNSET
1. Ta banque tu préviendras...
Ma première soirée à New York qui devait durer une heure de 19H00 à 20H00 s'est achevé à Minuit. Je pensais pouvoir rentrer paisiblement en métro après une courte balade. Mes deux cartes Visa et Mastercard de deux banques (française et suisse) ont été bloquées dès la première tentative de paiement sur sol américain. Et les désagréments ne sont pas terminés, loin de là.
2. Tes dépenses avant le voyage, tu limiteras...
A moins que vous soyez SDF (sans domicile fixe ou sans difficulté financière), votre carte a un plafond de dépenses mensuelles. Ne faites pas comme moi qui pensais que derrière le mot mensuel se cachait le 1er du mois qui remet les comptes à zéro. Il s'agit des 30 derniers jours. Votre banquier ne pourra pas faire de miracles quand vous serez sur place. Il peut le réhausser un peu mais pas le doubler. Sachant que certains loueurs de véhicules prennent des grosses cautions, cela peut vite devenir un handicap.
3. Des chaussures de marche, tu prendras...
On pourrait être tenté de soigner son look à New York et de prendre de jolies chaussures pour faire honneur à la ville et à soi-même. J'ai personnellement totalement sous estimé les kilomètres obligatoires. Sans l'avoir mesuré vraiment, je dirais qu'en ne faisant rien de particulier dans une journée à New-York (pas de balades, pas de musées), on fait facilement 5 à 6 km par jour. Faire 15km par jour semble être ma moyenne sur le voyage donc ne sous-estimez pas ce point car sans vos pieds à New York, vous êtes inutile.
4. Une batterie chargeuse de téléphone tu auras toujours sur toi...
Cela fait belle lurette qu'on ne téléphone plus sur un téléphone. Par contre, il sera indispensable pour vous localiser en GPS, vous calculer des itinéraires, prendre des photos, faire des vidéos, vous permettre de réserver des activités à la dernière minute, prouver que vous êtes bien titulaires d'une entrée dans tel et tel endroit et si vous êtes normalement constitué encore partager vos vidéos et photos en direct à vos proches, sans parler des réseaux sociaux. Je pense que cela représente 300% de batteries par jour. C'est donc un achat indispensable pour rester digne et ne pas perdre deux heures à chercher des prises électriques dans les lieux publics. Vous avez clairement mieux à faire.
Prenez de la bonne qualité et si possible une batterie qui intègre les cablages utiles (prise micro usb, prise USB, prise apple) si vous avez plusieurs appareils électriques. Ayant voyagé seul, je ne peux pas dire si une famille complète s'en sort avec une seule batterie. Cela vous sauvera des heures de tranquilité et de liberté. J'avais acheté la mienne à Istanbul avec trois câbles intégrés pour 15 euros et sans elle le voyage n'aurait pas été du tout le même.
5. Le repérage géographique de tes activités, sérieusement, avant tu feras...
Même si cela peut paraître un peu exagéré, si vous voulez avoir un planning cohérent et optimisé, il faut faire la liste des choses que vous souhaiteriez voir en priorité ET IMPERATIVEMENT regarder ce qu'il y a autour a proximité pour nettoyer par zones urbaines. On ne le dit jamais assez mais Manhattan semble plus petite et mieux desservie par les transports publics qu'elle ne l'est en réalité. Nous ne sommes pas à Paris et les distances d'un métro à l'autre sont fausses sur Google Maps. Google Maps ne vous indique que la durée d'un être humain aveugle qui marche à 4 ou 5 km/h à pied mais ne prend pas en compte l'émerveillement obligatoire qui multiplie par deux ou trois les temps de trajet, surtout si vous êtes un contemplatif par nature.
STAN TRANSLATION :
Cette phrase par exemple : " Ah oui, j'irai bien voir ce musée, Google Maps me dit que c'est 20 mn en métro depuis Financial District. Easy... On va faire ça !!!!!
Remontez le commandement 5 et voici la version en vraie.
"Ah merde, il faut 5mn pour relier la station de métro, mais en fait c'est 15mn parce que tout est beau à New York, le métro peut mettre 6 mn à venir, il faut 10mn pour arriver au musée, il y a 10mn de queue pour passer la sécurité, et encore 10mn pour prendre une photo obligatoire avant l'ascension du lieu."
20mn anticipées vite fait sur Maps = 1H00 en réalité sur le champs de bataille. C'est pas avec ces infos que vous allez gagner la guerre contre le temps qui file vraiment vraiment vite dans cette faille spatio temporelle qu'est New York.
En attendant de faire un vrai bilan que je viendrai faire ici à la fin du voyage si c'est utile, je laisse le micro à mon idole Yann Marguet qui ne saurait mieux résumer l'affaire des voyages.
Et je vous incite à respecter la signalisation en tous temps. Ne vous arrêtez jamais par ici. Vous serez condamnés à revenir.
J'aurais aimé profiter des trois heures de vol pour faire l'effort de me documenter sur Chicago mais je suis épuisé et nous ne sommes même pas à la moitié du voyage. Emotionnellement, je sens néanmoins que ce chemin de croix sur le 11 septembre commence à agir. Ce projet que je murissais depuis 2014 semble être à la hauteur. Je m'en suis donné les moyens, pris le risque financier mais il devrait me permettre d'arriver au bout du chemin.
Je ne pensais pas afficher une modeste photo de hublot. Je ne sais pas pour vous mais pour moi le grand confinement m'a beaucoup frustré en terme de voyage. Les informations quotidiennes, les rechutes de pandémie, les guerres, tout cela me fait prendre conscience que ces hublots qui ont pu faire partie du quotidien peuvent disparaître en une seconde sur la base d'un décret présidentiel qu'on n'aurait jamais imaginé.
Je peux renoncer à la voiture, à la viande, avoir des enfants, mais pas à ça...
Ces routes infinies, ces routes infinies, ces routes infinies...
Nous atterrissons paisiblement à Chicago, je saute dans un taxi en direction de mon hôtel. Au bout de 20 minutes, je vois la ville s'avancer vers moi et chère Sunsetteuse, Cher Sunsetteur, vous n'avez pas idée de l'impact qu'a eu cette forêt de building sur moi. Mon dieu !!!!! Comment est-il possible qu'on ne voit pas plus cette ville ?????? Mais elle est encore plus belle que Manhattan !!!!!!
J'ai vraiment pour la seconde fois du voyage la sensation de dépaysement complet quand vous découvrez un paysage inattendu, où l'air que vous respirez semble être composé de particules qui n'existent pas dans votre pays. J'avais eu cette sensation pour la première fois de ma vie à Montréal en 2000 et je pense que c'est l'addiction la plus violente que mon corps et mon âme ont jamais subie. Décrire cette sensation unique est impossible à l'écrit. Elle est impossible à revivre dans sa mémoire. On ne la retrouve que dans ces voyages. Je suis sûr qu'ils mettent quelque chose dans l'air aux USA pour nous rendre dépendant à vie.
J'hallucine littéralement sur l'atmosphère de cette ville au fur et à mesure que le taxi pénètre dans la ville. Epuisé par 5.000 photos prises au reflex à New-York, j'avais prévu de m'autoriser une soirée sans photos mais je prends pourtant mon smartphone quand surgit devant moi un bâtiment que je trouve hallucinant jusqu'à ce que je vois le nom de son propriétaire. Cet empafé me suit à la trace.
Et là dans mon taxi, j'hurle intérieurement !!!!!
- Mais avec ton habitude à jouer à la roulette russe sur Hotwire ! Tu as bien failli te mettre une balle dans la tête ! Rétroactivement, je réalise le risque pris car je pense que si j'étais arrivé en apprenant que j'avais booké 4 nuits chez lui, mon monde se serait effondré. Nous étions tombés sur la TRUMP TOWER de Las Vegas en 2011 (voir carnet) mais à l'époque c'était drôle. Là, cela ne m'aurait plus fait rire du tout.
Comme je l'ai expliqué plus haut, cette destination est uniquement basée sur deux émerveillements télévisuels :
- PRISON BREAK SEASON I : Un repas entre l'avocate de Lincoln Burrows et une autre personne sur les bords d'une rivière et Michael Scoffield qui jette un disque dur dans la même rivière du sommet de son bureau (deux plans de 10 secondes maximum). Ces 20 secondes m'ont vraiment intriguées et subjuguées.
. THE DARK KNIGHT : J'idolâtre Nolan pour l'ensemble de son oeuvre. Mais c'est avec THE DARK KNIGHT qu'il m'a le plus choqué en bien. Oser faire un Batman dans une autre ville que New-York m'a semblé au moins aussi bouleversant que le scénario de TENET A la fin du film, je me suis dit :
un jour elle sera mienne... (Un oreo à celle ou celui qui trouve la référence cachée)
Je ne pensais pas une seule seconde que la ville était à ce point fantasmagorique et je ne suis qu'au début de mes émotions en voyant cela. Voici donc la vue de mon fumoir pour les quatre prochains jours.
Je dépose les valises dans ma chambre et pars faire un tour rapide rituel du quartier pour m'aider dans l'orientation. Je meurs de faim, je n'ai pas eu le temps de prendre le petit déjeuner (FedexGate), le repas du midi (CityHall Gate) et le vol ne nous a rien donné en nourriture puisque c'est un vol intérieur. Je file prendre mon cocktail rituel au coin de la rue puis décide de manger à cet endroit.
En sortant, la fatigue m'assaille, pas la force de retourner chercher mon reflex de connard (cf. Yann Marguet) et mon corps me dit très clairement : gros, il faut que tu ailles faire dodo, tu vas jamais tenir encore une semaine à ce rhytme.
Moi qui venait chercher Gotham, je tourne la tête à la sortie du bar et je tombe sur un chef d'oeuvre d'Art Déco, le CARBIDE AND CARBON BUILDING, qui rentre instantanément dans mon top 5 des buildings absolus. Ce géant vert (HOOO HOOO HOOO) est à voir en vrai une fois dans sa vie. Chicago est bien plus Gotham que New-York. Les interstices entre les buildings sont de la même force narrative que les fenêtres de l'Empire State Building.
Parce que le meilleur appareil photo du monde est celui qu'on a dans la poche, je sors mon Iphone et son panorama à la verticale pour tenter de documenter cette première sensation. Luke06, voici donc l'astuce. Tu prends le mode panorama. Tu cadres le bas ou le haut de l'image, tu cliques sur la flèche pour la mettre dans le sens de ton mouvement, tu obéis aux ordres et tu as ainsi le ciel et la rue.
Gotham II Première ! Moteur ! action ! Ca tourne !
Je me laisse porter par la puissance du pont devant moi pour tenter de documenter l'atmosphère iréelle de cette ville magique, cinématographique au possible.
Je suis dans un rêve éveillé totalement inattendu. Mais mon organisme me rattrape très vite, les batteries sont vides. Je pars plutôt dans un rêve endormi chercher deux jumelles au bout d'un couloir que jamais je ne trouverai.
Podomètre : 14.7 km
Modifié en dernier par stanofpersia le 03 mai 2022, 07:57, modifié 3 fois.
stanofpersia a écrit : 01 mai 2022, 00:04
. THE DARK KNIGHT : J'idolâtre Nolan pour l'ensemble de son oeuvre. Mais c'est avec THE DARK KNIGHT qu'il m'a le plus choqué en bien. Oser faire un Batman dans une autre ville que New-York m'a semblé au moins aussi bouleversant que le scénario de TENET A la fin du film, je me suis dit :
un jour elle sera mienne... (Un oreo à celle ou celui qui trouve la référence cachée)
Wayne's world......facile
Hâte de découvrir ton périple dans Chicago que je ne connais pas du tout
Je peux renoncer à la voiture, à la viande, avoir des enfants, mais pas à ça...
Je confirme...
Ces routes infinies, ces routes infinies, ces routes infinies...
Je pars plutôt dans un rêve endormi chercher deux jumelles au bout d'un couloir que jamais je ne trouverai.
J'espère quand même que la tapisserie et les moquettes de l'hôtel piquaient moins les yeux que chez les jumelles.
T'as bossé à Shutter Island en fait ?
Oui, y'avait un peu de ça...
(Ca ne change rien sur le fond, j'en ai bien conscience, mais les T.... towers n'appartiennent pas à l'empafé, il avait vendu son nom pour se refaire à l'époque où il était ruiné.)
"Los Angeles : vous y venez en vacances, vous en repartez en liberté conditionnelle." (James Ellroy) "Je suis sûr qu'ils mettent quelque chose dans l'air aux USA pour nous rendre dépendant à vie." (Stan of Persia) "Aux USA, on se lève toujours de bonheur" (Un sunsetteur averti)
stanofpersia a écrit : 01 mai 2022, 00:04
. THE DARK KNIGHT : J'idolâtre Nolan pour l'ensemble de son oeuvre. Mais c'est avec THE DARK KNIGHT qu'il m'a le plus choqué en bien. Oser faire un Batman dans une autre ville que New-York m'a semblé au moins aussi bouleversant que le scénario de TENET A la fin du film, je me suis dit :
un jour elle sera mienne... (Un oreo à celle ou celui qui trouve la référence cachée)
lOckl@n a écrit : 01 mai 2022, 13:33
Wayne's world......facile
Hâte de découvrir ton périple dans Chicago que je ne connais pas du tout
OUI MEGATEUF WAYNE ! Tourné dans la banlieue de Chicago <3