Et hop hop hop, the next day (ou presque) !
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Journée III
Aujourd’hui on se réveille dès potron-minet. Je mets mon tee-shirt rose ‘Warm kitty, soft kitty, little ball of fur...’, les fans de Sheldon et de Penny apprécieront. Rétrospectivement, je me rends compte que j’aurais dû faire le contraire et inverser avec la veille. Parce que le rose et le chaton mignon ne seront clairement pas adaptés à cette journée assez durement chargée.
Nous devons être à Castle Clinton à 7 h 30, nous quittons donc l’appart’ assez tôt, pas le temps d’aller acheter l’anti-moustique comme prévu car on se laisse en prime une petite marge de manœuvre. Le secteur est en travaux, on ne sait pas trop où il faut se présenter une fois sur place, etc…
Ce matin le temps est couvert et une brume un peu mystique recouvre
Manhattan, parfois transpercée par une lumière céleste.
C’est beau un port au lever du jour.
Mon ami Jonathan Livingston est de la partie et me murmure quelques conseils philosophiques à l'oreille.
Et lui, vous le voyez caché dans la brume ?
Comme nous sommes en avance, et qu’il y a vraiment très peu de monde dans la file d’attente (nous sommes 6 !), un ranger du NPS vient papoter avec nous. Ce gars est un cadeau. La petite quarantaine, originaire des Comores, il a fait le tour du monde, parle je ne sais combien de langues dont le français, a travaillé partout, a dû connaître des galères comme personne et est l’incarnation de tout ce que l’Homme a créé de bon sur Terre. Il n’est pas juste jovial et positif (
bien luné, tout le monde peut l’être), il aime les gens, s’intéresse à eux et émane de la lumière. Peu de gens ont cela en eux. Une rencontre que jamais je n’oublierai.
Nous faisons partie des heureux visiteurs qui aujourd’hui pourront grimper dans la couronne (nous avions réservé en juin pour septembre). Pour moi, aujourd’hui, un rêve se réalise…
Comme nous sommes dans les premiers, tout va super vite, les contrôles de sécurité et des billets, l’embarquement… nous voilà parti. La vue est partiellement bouchée, mais l’ambiance est incroyablement mystérieuse.
Terre à l’horizon !
…au débarquement, paf, pif, pouf, on la voit… de dos !
On file à la consigne car les sacs sont interdits et on commence par le petit musée (aujourd’hui, ça n’a plus rien à voir, le site a été entièrement réinventé et le musée est beaucoup plus grand). Ci-dessous, un camembert double-crème frenchy et la flamme originale.
Arrêt au premier palier. Je dois vous avouer un truc, le brouillard n’est pas bon pour mes artères, mais je l’adore malgré tout car je l’envisage comme une sorte de sculpteur permanent, comme un magicien qui révèle et dissimule les choses à loisir en nous jouant de bons tours (
j’ai par exemple un souvenir vibrant et vivifiant des nappes de brouillard d'une fin de journée automnale sur le Loch Ness… Oh My God ! C’était en 2005 et mon cœur en palpite encore !)
Puis on grimpe dans les entrailles de la demoiselle. Escalier super étroit à sens unique (
j’ai bien des défauts mais, Odin merci, je ne suis pas claustrophobe). Il y a quand même un couple d’abrutis allemands (
aucun lien de cause à effet, c’est juste pour signaler que, quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense, la France n’a pas le monopole) qui se paye le luxe d’aller à contre-courant et ça ne semble pas les perturber. It’s all good man ! (
non, Jimmy McGill n’était pas là.)
On arrive au sommet, nous sommes officiellement à l’intérieur de la couronne et, très franchement, ça fait un drôle d’effet. Comme le nombre quotidien de visiteurs est hyper limité, nous ne sommes pas gênés et heureusement car comme vous vous en doutez, les lieux sont exigus. Un ranger, Gizmo, moi et une famille de trois américains. La photo n’est pas parlante du tout et ne ressemble à rien, c’est une expérience à vivre et à ressentir les zamis, quasi mystique.
On est accueilli par le charmant ranger qui repart aussi sec car l’ado américaine est en train de faire une hémorragie ! Non… pas exactement, elle s’est juste blessé la main en montant et il insiste auprès des parents pour ne pas la laisser comme ça, donc il court chercher sa trousse de secours. Ranger au NPS, c’est un sacerdoce ! Les premiers soins exécutés, il vient papoter et est ravi d’accueillir des Français.
Les nuages bas sont toujours bien présents et la vue… et bien… la vue est ce qu’elle est !
Certains hublots s’ouvrent, et tant mieux car l’atmosphère est très moite, surtout après les 393 marches ! L’une des petites fenêtres laisse apparaître une autre partie de l’anatomie de la Lady.
On traine un peu, histoire de profiter de cet instant longtemps fantasmé. D’autres visiteurs débarquent et on leur laisse le champ libre. Enjoy !
On redescend les quelques centaines de marches, dans le bon sens, c’est mieux. Vous remarquerez au passage les pieds du ranger. Le pauv’ gars n’a pas de siège là-haut et doit se tenir debout en équilibre pour ne pas gêner les touristes. Respect.
La visite se poursuit, la foule n’est pas encore totalement envahissante et il fait bon flâner. On lui tourne autour…
Mon ami le goéland est revenu.
Nous étions tout là-haut…
On ne quitte pas les lieux sans un passage à la boutique souvenirs d’où je repartirai avec… des décos de Noël. Va être beau mon sapin en décembre ! On repart également avec une bouteille d’eau minérale à l’effigie de Miss Liberty, achetée sur les bons conseils de Holigirl, membre de Sunset Bld. Merci Holi !
Puis direction
Ellis Island, à seulement 1 km en bateau. A l’embarquement, il y a du monde, l’île s’est bien peuplée depuis ce matin. Il faut dire qu’on a bien trainé. Nous arrivons sur place vers 11 h 00. Le Musée de l’Immigration est nettement plus grand que je ne l’imaginais et si vous souhaitez vraiment tout lire, il peut s’avérer très chronophage.
Comme vous pouvez le voir, le soleil est en train de faire son grand retour et la brume s’évapore tout doucement.
On a clear day, you can see forever…
Retour à
Manhattan aux alentours de 13 h 30. Pour commencer on s’achète un truc à manger à emporter et on se pose sur l’herbe. Une fois revigorés, on part se renseigner sur un stand proposant des croisières. On a une idée très précise de ce que l’on veut, un voilier et au crépuscule. On nous explique toutefois que si notre pass fonctionne pour les voiliers, la croisière au crépuscule n’est quant à elle pas comprise, il faut choisir un autre horaire. Ça nous embête un peu et on préfère se laisser le temps de la réflexion, d’autant plus qu’il y a encore pas mal de dispos dans les jours à venir. On réservera donc sur Internet selon la météo et la fille nous laisse une brochure. Depuis le début de la discussion elle me regarde un peu « bizarrement », je ne sais pas pourquoi. On lui dit « thank you, bye » mais elle se lève et s’écrit « wait ! ». Décidément…
- « Can I take a picture of you, I love your t-shirt ! »
Ah ! C’est quelqu’un de bien, une fan de TBBT !!! Je joue le jeu, un peu gênée, mais morte de rire, la fille est adorable.
On n’a rien prévu avant la fin d’après-midi et on se balade un peu au hasard, on cherche en même temps un glacie r ou un stand de glaces… qu’on ne trouvera pas, dommage.
L’architecture de cette ville est incroyable.
Nos pieds commencent à nous lancer discrètement un SOS, et la foule, sans être vraiment oppressante, à se faire tout du moins plus présente. Il est temps de passer en mode détente. Le parc de City Hall tombe précisément à pic et nous ouvre sa grande porte. On restera là un bon moment à siroter notre eau minérale ‘Miss Liberty’. Sur un banc à l’ombre des grands arbres, on papotera avec un gars qui nous conseillera avec enthousiasme le jardin botanique de
Brooklyn, en prime il nous note l’adresse sur un bout de papier. Merci monsieur. Entre deux âges, il avait quelque chose de touchant, très prévenant, particulièrement bien éduqué, fort sympathique sans être envahissant comme peuvent l’être certains américains. J’aurais dû le prendre en photo.
La dernière partie de la journée ne sera pas évidente à gérer. Je vous raconterai tout cela demain… Bonne nuit les zamis !