Nous quittons Sedona avec un petit pincement au cœur, cette ville nous aura bien plu et il y a beaucoup à faire dans cette région, mais Kanab nous tend déjà les bras.

Au passage, nous faisons une petite halte pour le casse croûte de midi et pour admirer Navajo Bridge qui enjambe le Colorado et le Marble Canyon, en fait un double pont dont le plus vieux est désormais pietonnier.
Nous prenons notre courage à deux main pour faire quelques photos, il fait 40°C, c’est un pont à chaleur tournante.


Après cinq heures de route depuis Sedona, nous atteignons enfin le Canyon lodge de Kanab où nous passerons 4 nuits.
L’hôtel est divisé en deux parties et nous avons choisi le petit bâtiment en rondin, en rez de chaussée, côté piscine.
Ce bâtiment dispose d’un petit coin détente bien agréable dont nous abuserons en fin d’après midi.



Nous aimons bien Kanab plus que la ville voisine de Page où nous avions séjourné en 2013.
Bien que l’on soit près du visitor center, nous ne tenterons pas le tirage au sort pour The Wave, nous en avons fait notre deuil après les tirages perdus sur internet.
Par contre, nous avons eu, beaucoup plus facilement nos permis pour Coyote Buttes Sud et nous attendons beaucoup de cette visite avec les Dobson.
Lors de nos balades, on s’aperçoit qu’il y a eu pas mal d’orages dans le coin car quelques pistes comme la Cottonwood Canyon Road sont fermées.
C’en est fini de Yellowrock avant même de commencer, cela restera un de mes grands regrets.
Heureusement, la House Rock Valley est ouverte et nous allons pouvoir faire Wire Pass, surtout que le temps est au beau et sec.
Faut dire que question météo, on est plutôt verni depuis le début, les orages ayant l’élégance d’éclater quelques jours avant nos dates d’arrivée.
Nous empruntons cette piste qui se révélera sèche et roulante, mais je roule doucement car en 2013 lorsque nous avions fait Edmaier Secret, nous étions revenus avec une crevaison lente.
Cela permettra aussi d’éviter d’écraser quelques beaux spécimens de la région.

La piste sinue au milieu de beaux paysages sauvages qui la bordent avec générosité, c’est le côté un peu aventure des vacances, ici on sent bien que tout peut arriver, de la crevaison à l’enlisement au passage des washs.


Rassurez vous, nous ne finirons pas en squelettes désséchés, il y a quand même un peu de circulation sur cette piste.
Nous passons devant le parking du trail Buckskin Gulch, celui où nous nous étions garés pour découvrir Edmaier lors du shutdown de 2013.
Je verse une petite larme d’émotion et nous continuons notre chemin jusqu’au parking commun aux visiteurs de The Wave et aux moins chanceux comme nous, qui se contenterons de Wire pass.
Il y a déjà du monde.

Il fait chaud mais pas un nuage à l’horizon ce qui est rassurant quand on s’engage dans un canyon encaissé où il vaut mieux éviter d’être confronté à un orage. Dans ces régions, ça ne pardonne pas.
C’est donc le cœur léger et la trouille au ventre que nous faisons connaissance avec Wire pass.
Randonnée très agréable même si ça ne remplace pas The Wave.





Dans le canyon, nous sommes arrêté par un obstacle qu’il faut descendre. Des randonneurs sont à pied d’œuvre et s’entraident pour descendre sans se casser la figure, on les regarde se contorsionner, l’obstacle est en surplomb ce qui ne facilite pas la tâche.

Et puis, il faudra bien l’escalader au retour.

Mais je sais pour l’avoir lu dans un carnet qu’il existe un moyen de le contourner et nous faisons demi tour.
A peine ressorti du canyon, nous découvrons l’accès de la déviation bien indiquée quand on la cherche.
Ça grimpe un peu pour atteindre le haut du canyon mais le détour n’est pas important et la vue magnifique.

Vue du canyon

Nous redescendons dans le canyon à ce niveau et allons voir l’obstacle, histoire de ne rien rater du canyon.

Nous n’avons pas perdu beaucoup de temps par rapport aux randonneurs qui nous précédaient puisqu’ils sont juste devant nous .



Nous continuons dans Buckskin Gulch, de plus en plus boueux et nous n’irons pas bien loin, n’ayant pas envie de mettre les pieds dans les mares douteuses.



L’esprit aventureux s’arrête là, Sophie refusant de me porter sur son dos.

L’autre côté du canyon étant tout aussi engageant, nous décidons de battre en retraite.
Nous n’avons pas revu les autres randonneurs, ont-ils été englouti par les boues mouvantes, ont-ils disparu dans les eaux sombres du Gulch ?
Nous ne savons pas ce qu’il y a au-delà des mares mais ce n’est pas grave, c’était quand même une belle petite rando et la fraîcheur était bien agréable dans le canyon.
Et comme chaque fin d’après midi, nous en profitons pour reprendre des forces autour d’un petit apéritif anisé que nous apprécions bien avec ces 36°C.

Un petit résumé de Wire Pass