
Et encore merci à tous ceux qui ont eu la gentillesse de m'aiguiller au moment des préparatifs... Je reviendrai ici où là pour donner des adresses et parler du côté pratique... mais voilà quelques "impressions"...
Nous avons atterrit à San Francisco par une journée ensoleillée et ce survol de la baie avec les deux ponts reste dans notre mémoire. San Francisco représentait un rêve après New York (toujours si présente 15 ans après dans nos mémoires...) et la voilà à nos pieds...avec ces deux ponts que nous avons toujours connus ou presque.
Un rêve parce que l'on sait que l'on ne sera pas déçus, parce qu'on nous a vanté son charme, ville mythique et emblématique ayant traversé les courants, en ayant vu naître plus d'un ; la plus bohème, la plus tolérante, la plus audacieuse, intellectuelle comme sa cousine de la côte est mais moins conventionnelle, marine, si près du nord, pas loin du sud...
Immersion immédiate, en route pour l'hôtel, après avoir "cheké" notre chambre, nous partons en balade, il est à peine 15 H, la fatigue s'est envolée...
San Francisco est séduisante car elle vous "adopte" immédiatement. Nous aurons l'occasion d'en reparler sans aucun doute. Durant 3 jours, nous allons nous en délecter, les transports sont pratiques, les chaussures sont confortables et la météo avec nous, quand le soleil tarde à percer les nuages, l'atmosphère est envoûtante... Nous la quittons à regret

La route n° 1 nous la joue "inaccessible". Nous voulons l'emprunter dès que nous quittons SF et éviter la Free Way moins charmante. Mais la prise en main du véhicule automatique et tout neuf absorbe. Nous sommes concentrés sur la mise en situation de ce que nous avons lu dans le forum, relu dans l'avion : "tout ce que vous devez savoir sur la conduite aux USA". Nous quittons SF, les collines encore dans la brume.
Le GPS est un allié qu'il faut également apprivoiser car il n'en fait qu'à sa tête et veut absolument nous faire prendre la Freeway mais nous arrivons à lui imposer la "one", route merveilleuse qui nous rappelle la "panamerican" parcourue au Pérou, le long du même océan pacifique il y a deux ans (je m'égare...)
Enfin, je ne saurais jamais conseiller assez un GPS car il nous a vraiment allégé l'esprit en permanence.
Monterey et Carmel sont nos premières haltes ; so smooth... et so touristic aussi... quoi que nous sommes en moyenne saison et en semaine mais cela vaut le détour.
D'ailleurs, tout vaudra le détour durant ce "road trip" ; La route numéro 1 est coupée avant "Big Sur" et nous sommes contraints de prendre une des pires routes de notre vie. Des dizaines de miles en lacet, en montée puis en descente, sans aucun parapet, alors que l'on se croise difficilement. Ceci nous évite de revenir sur nos pas et nous pouvons dire que nous sommes hors des sentiers battus.


De l'autre côté de la montagne, nous traversons les "greniers" californiens, vignes, fruits, puis champs de pétroles en pleine activité avant d'arriver pour une nuit étape à Bakersfield, une des "portes" avant de se lancer vers Death Valley. Je rappelle que la Tioga pass est fermée et que nous avons adapté notre itinéraire. La vallée de la mort nous accueillera si on peut dire le lendemain vers midi avec au moins 40 degrés. La visite des mines de "boraste" en plein cagnard nous
laisse imaginer ce qu'ont vécu pour sans doute si peu de jours les ouvriers qui avaient le malheur de travailler là. La piscine de l'hôtel nous offre un havre de paix et de fraîcheur, nous permets de rencontrer un couple charmant de franco américains et de nous délasser avant d'aller apprécier les belles couleurs de la vallée à la tombée du soir et jusqu'au coucher du soleil...
Après cette journée à "Death Valley", nous avons poursuivi jusqu'à Vegas. L'arrivée sur le strip en début d'après midi s'annonçait pourtant bien mais, une fois passées les sirènes colorées et amusantes du premier choc visuel, après un "check in" dans une file d'attente aussi longue qu'une attraction d' Euro Disney, et après une immersion totale dans une foule délirante qui déambulait sur le boulevard, gavée de boissons ou de sucreries tout aussi colorées que les casinos et hôtels que nous venions de traverser, finalement nous avons eu l'impression d'être dans un immense parc d'attraction... et ce décalage avec la réalité, qui donne tout de même tout son sens à cette ville, nous a finalement pas mal dérangé.

Un bain et l'isolement phonique dans une chambre tout de même très agréable nous a permis de nous ranimer avant d'aller perdre quelques dollars là où j'étais convaincue d'en gagner :-) J avais dit "je ramène le montant du voyage !!"

Enfin, il est vrai que j'avais assez mal préparé cette soirée là, mon mari étant d'avance réticent... nous avons été frappés par tous ces contrastes : styles, personnes de tous milieux et de tous âges...
croiser des futurs ou jeunes mariés, une femme magnifiquement parée de brillants et un homme en tongues et short élimé, chacun mu par un but, on ne sait lequel...dans le même couloir, les uns ignorant copieusement les autres, était assez drôle... mais confère au tout un côté irréaliste.
Finalement, nous sommes restés sur cette impression du "c'est à voir" et en même temps sur une frustration car comment appréhender une ville comme celle là en quelques heures et nous n'avons jamais eu autant hâte de quitter un endroit mais les dés sont sans doute pipés. La fête foraine a fait fuir les fantômes de Sinatra.
Le vomi


Zion park et Bryce Canyon nous attendaient.
Pour arriver à Bryce nous avons emprunté la route n° 12 (une des plus belles des USA), pas longtemps mais suffisamment pour regretter de devoir revenir sur nos pas le lendemain.
Bryce nous a offert de belles couleurs mais le soleil a joué à cache cache assez souvent. Nous avons fait une belle promenade de plus de 3 h. Le soleil s'est fait une place parmi les nuages, le grand amphithéâtre était éclairé comme par des projecteurs de scène. C'était vraiment très beau.
Plus généralement, notre séjour a été marqué par cette lumière car plus qu'un bleu uniforme nous avons eu des ciels dignes d'un tableau de Turner avec vraiment des différences d'heures en heures et c'était vraiment magnifique, le soleil se faisait toujours une place sans écraser le paysage.
La pause a Page a constitué une étape routière avant Monument Valley. L'itinérance a cela de frustrant qu'elle se rapproche de la boulimie et nous laisse parfois sur notre faim mais permet aussi de se repérer et de cibler des lieux que nous voudrions visiter plus longuement. Nous n'avons pas pu ou pas su découvrir Page, le souvenir s'en tiendra à un repas dans un "steak house" mais Dieu que la viande est bonne aux "states"... Le motel était des plus hasardeux mais à la table du petit déjeuner, nous avons discuté avec une jeune femme et ses amies qui, avant de partir pour Antelope Canyon, nous expliquera qu'elle est danseuse au "crasy" de Las Vegas et qu'elle fait découvrir la région à ceux qui viennent la visiter, leur concoctant le tour que nous prévoyons en 3 jours en 1 et demi, quelle santé ! et quel hasard qui nous met sur la route d'une personne charmante qui enchante son public sous plumes et paillettes et se retrouve dans un motel presque glauque
le nez dans ses céréales, cachée sous son bonnet, amoureuse de l'Amérique et la faisant découvrir coûte que coûte à ses amis, priant pour que son contrat de travail se renouvelle.... nous ventant les spectacles de Vegas que nous avons raté l'avant veille...

J'ai beaucoup pensé à elles car, sur la route de la "Monument Valley", nous voilà pris dans un "grain", grisaille, froid et neige fondue. Comme elles avaient pas mal d'heures d'avance sur nous, elle n'ont dû voir que l'ombre des "mesas". Quant à moi, je me suis dit que vraiment, s'il était un lieu mythique et proche du régressif pour moi, c'était bien Monument Valley, les western, les "John" Ford et Wayne, et que j'avais tellement envie de voir cela que çà ne POUVAIT pas être dans ses conditions là.
Finalement, installés à l'hôtel "the View" dont la vue mérite et compense bien les cloisons de papier nous ayant offert sans doute la pire nuit du séjour avec les ronflements des deux voisins en Imax, nous assistons à un changement de temps rapide et nous nous précipitons. Je trépigne et me pince tant c'est inespéré. Nous allons parcourir la piste et nous verrons finalement toutes les couleurs de la vallée, soleil et gros nuages blancs, puis rideau de pluie arrivant et balayant tout cela pour laisser place à un magnifique arc en ciel et enfin à un coucher de soleil religieusement contemplé, jusqu'au bout.
Grand Canyon nous attend, tellement grand (trop sans doute pour un tour comme le nôtre) qu'il mériterait que l'on s'y attarde, que l'on y descende et qui nous donne envie d'aller tout en bas vers la rivière Colorado faire un feu et s'isoler d'un flot de touristes que je trouve trop bruyant. Pourtant, nous sommes en semaine, en saison moyenne et je pense que ce doit être bien pire parfois mais comment peut on être dans un endroit pareil et jacasser plus fort que les corbeaux (plutôt accueillants) qui volent ras nos têtes, oui comment ? Alors que le silence de Bryce nous avait envoûté et donné le
vertige, j'espérais revivre çà à Grand Canyon mais il n'en sera rien, en tous cas ce ne sera pas aussi "religieux". Bryce nous a ému, Grand Canyon est plus difficile à apprivoiser.
Une petite portion de la Route 66 nous attendait avant Los Angeles où nous nous sommes félicités d'être véhiculés compte tenu de l'étendue de la ville. Nous étions à Venice Beach, juste derrière les canaux, L.A la mal aimée soit disant, certes plus difficile à "embrasser" que NY ou San Francisco mais que nous avons appréciée, malgré le trop court séjour et une adaptation moins évidente.
Voilà un petit résumé de nos vacances tant attendues, vite passées mais dont le bénéfice va longtemps demeurer.
Pour l'heure, j'essaye d'y voir clair dans mes photos.
Nous avons repris le travail ; moi, j'avais oublié la nervosité ambiante... et espérant en rester à l'abris un bon moment.
Le sourire, la courtoisie des gens dans leur très grande majorité nous a frappé. Il y a 15 ans, l'accueil New Yorkais nous avait enchanté mais nous ne nous souvenions pas avoir ressenti un tel contraste avec la France au quotidien, tellement électrique aujourd'hui que la différence est palpable.
Bref, nous avons été heureux de ce séjour, et je crois que nous allons planer encore longtemps.
Je ne voulais pas après avoir glaner de précieux conseils, ne pas faire un coucou sur le forum et dire encore merci à ceux qui ont contribué à tout cela, et bon voyage et bonnes vacances à ceux pour qui le départ est proche...
A bientôt...