Mulberry Street est une sorte d’enclave italienne au cœur de Chinatown et la proximité des deux cultures peut surprendre. Les mauvaises langues vous diront que les Chinois ont bouffé les Italiens en brochettes de porc caramélisés à l’apéro. C’est un peu plus compliqué que cela. Mulberry Street est aujourd’hui à mon sens une rue historique dans un quartier dont la raison d’être est surtout symbolique. Aujourd’hui les Italiens sont partout à New York et les Chinois ont récupéré la place vacante.
A Chinatown, nous n’avons pas prévu de visiter des temples bouddhistes mais juste de profiter de l’ambiance. Ça tombe bien car en matinée le quartier est plutôt vivant : musique traditionnelle, jeux, marchés colorés, cuisine parfumée…
Ce n’est sans aucun doute pas ce que j’ai préféré visiter à N.Y. mais l’ambiance est agréable. On reste malgré tout une grosse demi-heure à Columbus Park, centre névralgique des activités ce lundi matin.
Que cet arbre est beau…
Les bancs publics, je crois que c’est mon truc, lieu parfait pour observer la vie. Je suis bien décidée au départ à respecter l’intimité et l’anonymat des gens. Je commence donc à photographier principalement des mains, que je pense sincèrement être de toute façon souvent plus intéressantes que les visages.
… et puis ça part en cacahuètes…
J’aime beaucoup celle-ci, l’heure est grave, et à la réflexion…
Globalement, les rues autour de Columbus Park sont assez chargées, un peu fouillis même et dans ces cas-là, je reste toujours un peu mitigée et en dehors d’une certaine façon, pas totalement imprégnée par l’ambiance qui est bien meilleure dans le parc, mais je crois que cela est dû principalement à l’omniprésence des voitures et des camions de livraisons.
On quitte le quartier pour tout autre chose, de plus aérien et, peut-être, plus épuré…
Tiens tiens… on ne l’avait pas encore bien vu lui ! Mais la traversée ne se fera pas aujourd’hui.
Alentours, j’aime bien les petites rues pavées historiques, on se se croirait presque « ailleurs », dans un village, les buildings paraissant ici futuristes. Le contraste est assez saisissant. Ce qui me fait dire que je devrais adorer Boston, Philly…
Tout près, on tombe sur une boutique spécialisée en plaques d’immatriculations vintage. Très tentant, mais un poil trop cher pour mon porte-monnaie (absolument rien à voir avec les tarifs que l’on peut trouver dans l’Ouest).
Cache-misère pendant travaux, plutôt réussi n’est-ce pas ?
Nous arrivons à destination : South Street Seaport, toujours en pleine reconstruction car Sandy a fait énormément de dégâts. Un quartier coup de cœur pour moi, vaste, aéré, reposant et proposant des vues sublimes sur Brooklyn Heights. Sous le charme je suis. Le ciel orageux ajoute une bonne dose dramatique à l’ambiance marine.
Ici, je me sens vraiment bien.
Que de câbles !
Jeunes cadres dynamiques en pause déjeuner…
Far from the madding crowd…
On se rapproche tout doucement justement de cette foule déchainée et repassons dans le Financial District. Point de photo du Charging Bull de Wall Street… il faut dire à ma décharge que la bête est assaillie par une touriste prépubère trop heureuse de faire des selfies en tripotant les parties les plus intimes du bovidé (ah non, pardon madame, je vous voyais nettement plus jeune de loin). Je vous avoue que, l’espace d’un instant, j’espère ardemment que le taureau prenne vie et charge pour de bon. La prochaine fois, je viendrai ici à 5 heures du matin !
Je perds Gizmo de vue quelques instants, je croise un groupe de quatre policiers et j’en profite pour leur demander non pas de retrouver mon mogwaï mais de les prendre en photos. Trois disent oui immédiatement et le quatrième, le plus âgé, me répond, « oui, mais à condition que vous soyez sur la photo ». Il s’interroge tout de même sur le fait que je sois seule. Je lui réponds que mon conjoint est quelque part par là à filmer le taureau et l’agent me dit alors de retrouver d’abord mon mari puis de revenir avec lui pour la photo. Ces gars ont un sens hyper aigu du service, des perfectionnistes ! Je m’exécute, reviens avec Gizmo et on fait une séance photos hyper rigolote avec Alexander, Pelant, Liu et Mc Carthy. La classe !
On continue, toujours à pied, jusqu’à Tribeca. Mais avant, on s’arrête chez Shackshack pour manger un bout, un excellent ‘Smokeburger’ et un bon dessert au chocolat, le tout chaudement conseillé par Selena (de Sunset Bld) qui n’a eu de cesse de me venter les mérites de cette chaîne avant mon départ. Donc acte ! Pas déçue du tout. Gizmo reste plus circonspect, mais Gizmo et les fast food, ce n’est clairement pas une grande histoire d’amour et en prime il n’aime pas trop les burgers, ce qui n’aide pas des masses.
De loin, on croit vraiment à un amas de sacs poubelles, et même de près, ce bronze reste assez troublant.
Durant tout notre séjour, on a pu voir absolument partout dans les rues et les métros des affiches pour The Blacklist, série qu’en 2022 nous n’avons toujours pas vue, je ne sais pas ce que ça vaut ? Si vous avez des avis, n’hésitez pas. On a vu aussi pas mal d’affiches du film A Walk Among the Tombstones de Scott Frank et avec Liam Neeson, mais j’y reviendrai plus tard…
Objectivement, nous n’avons pas grand-chose à faire ni à voir à Tribeca, si ce n’est peut-être jeter un œil amusé sur la caserne du film Ghostbusters (1984). Who ya gonna call ? Firehouse, Hook & Ladder Company 8.
On quitte Tribeca un peu sur les rotules et après une courte pause à côté du ‘garbage teddy bear’ (aucune idée de sa véritable identité), on se décide quand même à prendre le métro.
On rejoint le secteur de Madison Square Garden où on ne fait que passer.
Nous avions plus ou moins envisagé de monter au sommet de l’Empire State Building en fin de journée, mais la météo peu clémente nous fait une nouvelle fois repousser la visite. On change donc notre planning, direction Bryant Park.
Comme vous vous en doutez, j’ai beaucoup aimé les lieux, et je reste émerveillée par les activités variées en libre accès dans un si petit parc, qui se résume finalement à une fontaine, un petit peu verdure et quelques chaises : lecture avec tables réservées s’il vous plaît, pétanque (!), ping-pong et chevaux de bois.
Evidemment, l’architecture autour du parc ne gâche rien.
Le soleil descend tout doucement et nous gratifie d’une lumière un peu extra-terrestre et d’un ciel couleur barbe à papa. Tout près un saxophoniste accompagne ce gracieux instant de détente.
On n’a pas vraiment vu l’heure passer et, après avoir vérifié les horaires, on se précipite à la NY Public Library, juste à côté du parc, avant l’heure fatidique de l’extinction des feux. Une « banale » petite bibliothèque municipale de quartier … et encore on n’a pas vu grand-chose car les portes étaient sur le point de fermer. Quel endroit magique !
J’en profite pour acheter quelques petits souvenirs à la boutique pour une amie qui, je le sais, aimerait vivre ici.
En sortant on repasse à la boutique HBO aperçue quelques jours plus tôt. On tombe sur un vendeur hyper sympa avec qui on discutera longuement de la série Deadwood... qu'il n'a toujours pas vue et dans une moindre mesure Game of Thrones. On repart chacun avec un tee-shirt GoT, ‘Winter is coming’ pour Gizmo, ‘Targaryen’ pour moi (parce que je suis un peu folle et que j’aime bien les dragons).
La nuit n’est pas encore là, mais approche lentement, on jette notre dévolu sur Columbus Circle mais on ne reste pas longtemps, car la pluie arrive. Comme la place est plutôt jolie, j’essaye de poser l’appareil sur ce que je trouve pour prendre quelques photos. Pas facile.
On se met à l’abri dans un centre commercial, tellement aseptisé qu’il en devient fantomatique, voire flippant. Je me crois dans Dawn of the Dead de Romero. Bon, au moins on est à l’abri… si ce n’est que tout est fermé, impossible d’acheter un truc à boire et qu’en prime trouver un banc se révèle particulièrement laborieux. On ne restera donc que le temps de photographier la place de manière conceptuelle pour immortaliser cet instant d’ennui profond et de fatigue intense (ça se voit que j’adore les centre commerciaux ?).
Bon... c’est bien de marcher tout le temps, mais à la fin de la journée, tu es tellement crevé que d’une part tu ne peux plus mettre un pied devant l’autre et d’autre part tu n’as même plus deux neurones pour se connecter correctement.
On met les voiles, on tombe sur un stand salvateur pour se ravitailler en eau ce qui nous permet de continuer…
A l’approche de Grand Central Station, j’entends mon instrument de musique préféré , ça sera ma dernière photo du jour. (oui, c'est sûr, je vais adorer Boston.)
On regagne nos pénates en métro, non sans mal (on est clairement cramé), courses à la superette. Toujours autant d’émoi devant les tournesols de Clarissa Vaughan. Soirée reposante à l’appart avec contrôle météorologique du lendemain (qui ne s’annonce pas très fameux) et discussion sur le programme. Demain, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige… on traverse le Brooklyn Bridge ! On prévoit aussi de pousser la balade jusqu’au célèbre cimetière dont nous avait parler la touriste du Middle West lors de notre visite de Coney Island.
Pour accompagner cette journée multiculturelle passée dans le sud de Manhattan quoi de mieux que la chanson Chaiyya Chaiyya du film de Bollywood Dil Se (1998), utilisée en 2006 par Terence Blanchard (oui, encore lui !) et Spike Lee en ouverture du film Inside Man… un vrai film popcorn (selon ma définition très perso), du divertissement pur et de luxe, enlevé, prenant et particulièrement ludique racontant le braquage d’une banque du Financial District. Yeah !...